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Thème : Belgique

Le procès des attentats de Bruxelles et le déni des guerres sans fin (Les victimes invisibles, 2ème partie)

Luk VERVAET

Les procès en cours contre Nizar Trabelsi (aux États-Unis), Julian Assange (en Grande-Bretagne) et les dix inculpés des attentats de Bruxelles (Belgique) arrivent à leur terme.

Celui de Nizar Trabelsi, depuis le 30 mars devant le juge Randolph Moss de la U.S. District Court for the District of Columbia. Pour rappel, Trabelsi est depuis 22 ans en détention et sera jugé pour les mêmes faits pour lesquels il a déjà été jugé en Belgique. Celui de Julian Assange, taxé de cyber-terroriste et espion pour avoir rendu publics des documents secrets sur les crimes de guerre de l’armée des EU et de la CIA en Afghanistan et en Irak. Le 6 juin 2023, après dix mois d’attente, le juge Jonathan Swift de la High Court de Londres, le même qui a jugé que la déportation des demandeurs d’asile de la Grande-Bretagne au Rwanda est légale, vient de refuser à Julian Assange le droit de faire appel de la décision du tribunal de l’extrader aux États-Unis. Il y risque 175 ans de prison. Ses avocats vont introduire un ultime recours. Julian Assange est privé de liberté depuis treize ans et depuis plus de quatre ans, il est enfermé dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. Enfin, il y a le procès des (...) Lire la suite »

Bernard Delvaux : éduquer ensemble pour faire société ensemble

Bernard DELVAUX

Bernard Delvaux, sociologue et chercheur au GIRSEF-UCL
Pourquoi je soutiens l’initiative citoyenne lancée par l’Aped

L’initiative citoyenne lancée par l’Aped et intitulée « Une place pour chaque enfant dans une bonne école » a obtenu un large soutien de la part de nombreuses personnalités. Aujourd’hui nous donnons la parole à Bernard Delvaux, sociologue et chercheur au GIRSEF-UCL. Il nous explique en deux minutes, les raisons de son soutien critique.

Pour rappel, notre initiative vise à obtenir que, lors des inscriptions scolaires, dès la maternelle, on commence par proposer une place à chaque enfant dans une école proche de son domicile, tout en veillant à la mixité sociale. Les parents seront libres d'accepter ou de refuser la proposition, mais en acceptant ils échapperont à l'incertitude angoissante du marché scolaire. En 2009, les éditions ADEN publiaient « Je veux une bonne école pour mon enfant ! » , livre consacré par Nico Hirtt à la question de la mixité scolaire. Bien peu de choses ont changé depuis lors, malheureusement : le quasi-marché fait toujours la loi dans les systèmes scolaires belges, engendrant ségrégations sociale, académique et culturelle. La lutte résolue contre cette ghettoïsation scolaire – et donc contre le quasi-marché qui en est la matrice – constitue une condition sine qua none pour construire une Ecole véritablement démocratique. Soutenez l’initiative de l’Aped en matière de mixité scolaire Téléchargez gratuitement le (...) Lire la suite »

Méga-prison et justice à l’envers

Luk VERVAET

Co-signé par Laurent Moulin, Ana Navarro, Jean-Baptiste Godinot, Elisabeth Grimmer, Ernesto Moreno, Stéphanie Guilmain, Camille Seilles. C’est une affaire qui dure depuis six ans. Le 20 mai 2015, une quinzaine de manifestants, armés de… banderoles, entrent dans la Régie des bâtiments pour crier leur opposition à la construction de la maxi-prison à Haren (Bruxelles). Lors de l’action, dans un moment de colère, un manifestant donne un coup de poing sur la maquette de la future prison, exposée dans le hall d’entrée. Elle est cassée.

Ce n’était pas l’objectif de cette action. Sinon les manifestants s’en seraient sans aucune doute pris autrement ; ils n’auraient pas fait une manifestation publique avec des calicots, et ce en présence d’un public nombreux. Mais la machine policière et judiciaire se met immédiatement en marche. Condamnés pour être présents ! Quatre des manifestants sont identifiés grâce à des caméras. Les images ne montrent pas qu’ils sont en train de s’en prendre à la maquette, mais témoignent uniquement de leur présence à la manifestation. En 2018, la justice frappe ces jeunes à coups de bâton : ils sont condamnés à dix mois de prison avec un sursis de trois ans pour « destruction de bien mobilier en bande ». Ce n’est pas fini. Trois ans plus tard, le 1er octobre 2021, un tribunal prononce le verdict pour le volet civil de l'affaire. Les quatre sont condamnés à rembourser 43 000 euros à la Régie des bâtiments, propriétaire de la maquette. Vous avez bien lu : 10 mois de prison et 43 000 euros pour une maquette, une (...) Lire la suite »

Dans l’affaire Ali Aarrass, la palme d’or de l’hypocrisie va à .... Didier Reynders. La consternation après le jugement de la Cour européenne des droits de l’homme

Luk VERVAET

Le 30 septembre 2021, après quatre ans de procédure, la Cour européenne des droits de l'homme a rendu sa décision dans l’affaire Ali Aarrass contre l’État belge (Reynders). Il s’agissait « de savoir si l’État belge avait l’obligation positive de lui accorder son assistance consulaire pour empêcher le risque de mauvais traitement durant son incarcération au Maroc ». Dans sa décision, la Cour a choisi le camp de Didier Reynders, ancien ministre des affaires étrangères belge, devenu entretemps le commissaire européen à la Justice « avec pour mission les Droits fondamentaux et la défense de l’État de droit ».

Le commissaire Reynders a réussi à convaincre la Cour de son infatigable soutien à Ali Aarrass. Dans sa décision la Cour déclare que « les autorités belges ne sont pas restées passives ou indifférentes. Au contraire, elles ont, en pratique, à plusieurs reprises et notamment après l’ordonnance du président du tribunal de première instance de Bruxelles du 3 février 2014, effectué des démarches auprès des autorités marocaines, soit sur une base diplomatique soit pour des motifs humanitaires, pour faire évoluer la situation du requérant ». Ainsi, le mensonge d'état a gagné Tout au long de ces douze ans, aussi bien Reynders que son prédécesseur Steven Vanackere, ont refusé et refusé encore de lever le petit doigt pour protéger Ali Aarrass. Ni pour s’opposer à son extradition. Ni pour empêcher sa torture. Ni pour s’indigner sur sa torture. Ni pour critiquer son procès inique. Ni pour s’opposer à ses conditions de détention inhumaines, contraires aux Règles Nelson Mandela, qui définissent les conditions de détention à (...) Lire la suite »

Meurtre au Burundi. La Belgique et l’assassinat de Rwagasore

Ludo de WITTE
En 1999, Ludo De Witte publie un livre-choc : L’Assassinat de Lumumba. Ses révélations sur le rôle du roi Baudouin, du gouvernement belge et de la CIA amèneront la Belgique à présenter des excuses officielles au Congo. En 2017, le sociologue belge sort chez Investig’Action L’Ascension de Mobutu. Salué par Jean Ziegler : « Un livre superbe d’érudition, de courage et d’intelligence analytique. Au magnifique peuple congolais, il contribue à restituer une mémoire claire… » En 2021, ce nouveau livre approfondit son enquête sur le pillage de l’Afrique centrale et l’installation brutale du néocolonialisme. De Witte fouille les archives, fait parler les témoins et dévoile un évènement longtemps camouflé : l’élimination du prince Louis Rwagasore qui venait de remporter les premières élections du Burundi. Un crime d’État avec, dans les coulisses, le roi Baudouin, Étienne Davignon et Paul-Henri Spaak dans des rôles troubles. Tandis que l’ombre de Patrice Lumumba, ennemi n° 1 de Bruxelles et Washington, plane sans cesse (...) Lire la suite »

Ecole numérique et classe inversée : deux Virus de Troie du libéralisme scolaire

Nico HIRTT
Une large coalition d’experts auto-proclamés, de pédagogues aventureux et d’économistes bien-pensants a profité de la crise du Coronavirus et de la fermeture subséquente des écoles pour avancer deux pièces maîtresses du libéralisme sur l’échiquier des débats scolaires : l’école numérique et la « classe inversée ». Dans cet article, nous analysons ces deux stratégies sous trois angles : celui de la transmission du savoir, celui des inégalités scolaires et celui du contexte économique sous-jacent à cette offensive. Cet article est une version légèrement retravaillée d’une video-conférence assurée le 30 juin 2020 par l’auteur, à l’initiative du Parti de la Gauche Européenne (PGE). Sur le terrain, le confinement résultant de la COVID-19 a permis aux professeurs de constater, dans leur grande majorité, ce qu’ils pressentaient depuis longtemps : l’enseignement à distance et l’auto-apprentissage à domicile, notamment via les technologies digitales de communication, ne peuvent être, au mieux, que des pis-aller imposés par (...) Lire la suite »

Comment la colonisation du Congo a enrichi les grands patrons belges

Nick DOBBELAERE
Nick Dobbelaere Cela fait 60 ans que le Congo a obtenu son indépendance. D'abord propriété de Léopold II, le Congo a été exploité pour enrichir quelques grands capitalistes belges ainsi que la famille royale. Impossible de comprendre l'importance du mouvement de décolonisation et les débats actuels sans se plonger dans l'histoire de ce gigantesque pays africain. Rencontre avec Lucas Catherine, écrivain et spécialiste de la colonisation. Comment le Congo est-il devenu une colonie belge ? Les pays européens se sont partagé l’Afrique. Ils se sont promis de ne pas se nuire mutuellement. Et Léopold II a gagné le droit de coloniser ce grand pays situé au cœur de l’Afrique Lucas Catherine. À la fin du XIXe siècle, les pays européens étaient en plein développement industriel. Ils avaient besoin de matières premières et de marchés. C’est pourquoi les colonies étaient primordiales. Lors d’une conférence à Berlin en 1885, les puissances européennes ont décidé de se partager l’Afrique. Les Allemands en ont reçu une (...) Lire la suite »

Les regrets du roi ne sont pas les nôtres

Luk VERVAET

Dans sa lettre à l’occasion du 60ième anniversaire de l’indépendance du Congo, avec en filigrane Black Lives Matter et la décapitation des statues de Leopold II, le Roi des Belges (et le gouvernement belge) ont formulé des regrets pour, je cite, « les actes de violence et de cruauté qui ont été commis à l’époque de l’Etat indépendant du Congo et pour les souffrances et les humiliation s pendant la période coloniale ». Des commentateurs ont remarqué que le Roi des Belges n’a pas pu sortir le mot « excuse » de sa bouche. Ce que même Macron a su faire, lorsqu’il a présenté ses excuses à l’Algérie, lors de son voyage en 2017.

Excuses est un mot qui ne se trouve pas dans le dictionnaire colonial belge. Avant de prononcer ce mot terrible, il faut encore une commission parlementaire et des scientifiques universitaires pour examiner l’affaire. Comme si tout n’était pas déjà connu. Comme si les livres et les études scientifiques sur les crimes et les horreurs de la colonisation belge au Congo n’existaient pas et ne pouvaient pas remplir un salon, si pas une bibliothèque entière. Mais le problème n’est pas là : regrets ou excuses, les mots sont faciles. Parce que, comme on le sait, qu’il s’agisse des regrets d’un roi ou des excuses de Macron, cela n’a rien changé. Ni au racisme d’État, ni à l’exploitation des pays du Sud, ni aux interventions impérialistes actuelles de ces pays. Ni au fait que les multinationales continuent à piller le monde et que les inégalités en 2020 sont devenues criantes à un niveau jamais vu : quelques 250 personnes possèdent autant que 7 milliards personnes sur cette planète. Les regrets royaux ne sont pas (...) Lire la suite »

COVID-19 : Un virus dans les « stats » belges

Claude SÉMAL

Depuis le début de la pandémie du coronavirus, le nombre de morts et de malades est devenu un enjeu politique pour tous les gouvernements. En Belgique, c’est un Institut Scientifique Fédéral, Sciensano, qui collecte ces données et établit les statistiques. 3000 zombies s’y promènent, qui sortent de l’hôpital sans jamais y être entrés.

Ce lundi 4 mai, après sept semaines d’enfermement et plus de sept mille sept cents morts, la Belgique vient d’entrouvrir la porte de son printanier confinement. Le gouvernement belge sait qu’il risque ainsi de relancer l’épidémie de coronavirus. Mais il estime qu’il n’a pas le choix. Car le patronat belge trépigne, et les commerçants s’impatientent. Le gouvernement pilotera donc le déconfinement annoncé, le regard fixé sur les courbes statistiques, un pied sur l’accélérateur, pour « relancer l’économie », un autre sur le frein, pour « maîtriser la pandémie ». Et en navigant en plein brouillard. Dans un tel contexte, un pilote d’avion a besoin d’un radar, d’un altimètre, et de données fiables pour ne pas se crasher au sol. Il a besoin de chiffres. Sciensano, « toute une vie en bonne santé » En Belgique, c’est l’Institut Scientifique Fédéral Sciensano qui les collecte. C’est lui qui établit les statistiques épidémiologiques. L’Institut dépend politiquement du Ministère Fédéral de la Santé (Maggy De Block) et, plus (...) Lire la suite »

Corona virus : les écoles,les cafés,les restaurants ferment... Et les prisons ?

Jean-Jacques VERVAET, Jean-Jacques MAHY

Belgique. Le 12 mars, la presse nous apprend qu’au palais de justice de Mons, la présidente de la cour d'assises a été contaminée par le coronavirus et qu’une cour d’assises sera reportée. L’avocate Nathalie Gallant déclarait à ce propos : « Des mesures doivent être prises, Il en va de la santé de tous, tant des clients que des avocats. Il ne faudrait vraiment pas qu’un détenu qui se présente à une audience risque de contaminer tous les autres en prison ». Depuis, confirmé par l’administration pénitentiaire, un cas de coronavirus a été avéré à la prison de Mons. Le lendemain, la majorité du personnel pénitentiaire de la prison de Saint-Gilles est absente ! Avec comme conséquence que toutes les visites et toutes les activités sont annulées. Se dirige-t-on vers des situations à l’italienne ?

La prison face à quatre défis majeurs Il ne faut pas être virologue pour comprendre que le monde carcéral, institution de confinement total par définition, est des plus vulnérables face aux virus et aux épidémies. Ce qui cause des ravages à l’intérieur des prisons et constitue une menace pour la société dans son ensemble. Le problème est multiple. Il y a le lieu confiné qui provoque la propagation des maladies. Il y a la concentration de personnes malades. Il y a le manque de soins à tous les niveaux. Il y a la surpopulation. Selon les derniers chiffres de 2019, les 36 prisons du pays comptent ensemble 1.862 détenus en trop, compte tenu de leur capacité. La prison, une concentration de maladies Déjà en novembre 2013 se tenaient au parlement belge les États généraux sur la prison, à l'initiative du Conseil central de Surveillance pénitentiaire. Le professeur Cosyns, de l'Universitair Forensisch Centrum Antwerpen, y tenait un exposé sur les soins de santé au sein des prisons belges. Il nous informait du (...) Lire la suite »
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