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Thème : Démocratie

L’alphabet politique du libéralisme occidental : vouloir être démocratique ou vouloir être despote, comprendre ou ne pas comprendre le monde…

Emiliano ALESSANDRONI

Emiliano Alessandroni est un jeune philosophe italien, élève de Domenico Losurdo, et militant communiste du PCI. Il enseigne à l'université d'Urbino comme son maître. Alessandroni a repris les principales catégories de Losurdo (sur le libéralisme, la démocratie, l'impérialisme et la lutte des classes) et continue à les développer dans la lignée de Losurdo. Il est l'auteur d'ouvrages très intéressants sur Hegel, Lukacs et Gramsci.

Le langage et les catégories employés par Zelensky dans ses discours publics sont directement calqués sur ceux de l'idéologie étasunienne, qui les emprunte à son tour à une longue et ancienne tradition coloniale de l'Occident : civilisés contre barbares, démocrates contre despotes, sains contre malades, intelligents contre stupides, etc. Ainsi, la façon dont Zelensky comprend le terme "démocratie" n'est pas différente de la façon dont les idéologues étasuniens les plus fervents le comprennent : "démocratie" signifie, selon leur lexique, "sphère d'influence étasunienne", tandis que tout écart par rapport à cette sphère est subsumé par ces idéologues sous la catégorie du "despotisme". Il en va de même pour les concepts de "comprendre" ou "ne pas comprendre le monde" (qui traduisent en termes différents les catégories "intelligent" ou "stupide" et "sain" ou "malade"). Ainsi, lorsque Zelensky accuse le président brésilien Lula de ne pas comprendre grand-chose au monde, il l'accuse essentiellement de vouloir (...) Lire la suite »

Qui a tué la démocratie ?

Viktor DEDAJ
[PRESSE] "Débat de la présidentielle : le duel Macron-Le Pen a attiré 15,6 millions de téléspectateurs, moins qu'en 2017, selon Médiamétrie" (FranceTvInfo) Coup dur pour la série télévisée "Le Pen au deuxième tour", diffusée pour le première fois en 2002. Souvent critiquée pour son "absence de créativité" et l'impression d'un scénario qui tourne en rond, la série a pourtant été régulièrement reconduite par les médias qui semblent croire en son avenir. "Il faut lui donner une chance" a déclaré le responsable du département Culture, Création et Art de TF1, Jean Fildéperles, lors d'une interview accordée dans son placard à balais. "Comme pour toute bonne série, il faut le temps d'installer les personnages, de leur donner de la consistance". Véritable institution du paysage audiovisuel, la série a connu pourtant plusieurs mésaventures avec le remplacement successif des principaux rôles par de nouveaux acteurs censés assurer la continuité du récit. Jean Fildéperles reconnaît que cela peut déstabiliser les (...) Lire la suite »
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« La minorité oligarchique occidentale a construit une façade de démocratie »

Dr Charles McKelvey
Mohsen Abdelmoumen : Que se passe-t-il réellement à Cuba ? Charles McKelvey : Ce qui se passe à Cuba suit le scénario de ce que les analystes cubains ont appelé une « guerre non conventionnelle », c’est-à-dire une campagne aux multiples facettes qui vise à provoquer la chute du gouvernement. Les gouvernements visés sont ceux qui cherchent une voie souveraine vers une véritable indépendance, qui rejettent le rôle économiquement dépendant et politiquement subordonné que le système mondial néocolonial a assigné à leurs nations. Dans le cas de l’Amérique latine, la guerre non conventionnelle a éclaté en 2015, et les nations ciblées ont inclus Cuba, le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua. Les stratégies de la guerre non conventionnelle comprennent un blocus économique et financier, qui vise à créer des difficultés, et une campagne idéologique par le biais des médias sociaux et des médias grand public, avec l’intention de confondre le peuple, créant ainsi une division dans la nation ciblée, et établissant des (...) Lire la suite »
Plus il y a de militaires français en Afrique, plus il y a de « terroristes »... Est-ce bien le « terrorisme » que notre armée combat ?

Combattre pour la Paix… dans une France en Guerre

POYARD Pierre-Olivier

Quand, le 16 mars 2020, Emmanuel Macaron, dans son discours, déclare, à six reprises : « Nous sommes en guerre », ce n’est pas seulement un effet rhétorique. Ce n’est pas seulement, non plus, une métaphore de la lutte contre le virus du Covid-19 dont il s’agit. C’est un véritable aveu de la situation politique, sociale et militaire que nous vivons depuis plusieurs années dans notre pays. Nous sommes en guerre… mais en guerre contre qui ? Contre quoi ?

Tout d’abord, nous vivons dans une forme « d’état de guerre » permanent, une forme de conflit social très violent qui oppose une minorité de milliardaires, qui dictent aux gouvernements les mesures antisociales à appliquer, à l’immense majorité de la population, qui n’est pas millionnaire. Un exemple de dégât collatéral de ce conflit social : la situation critique de notre système de santé, à bout de souffle dans le cadre de la crise sanitaire actuelle... parce que l’austérité gouvernementale imposée depuis plusieurs années n’a cessé de diminuer les moyens alloués aux hôpitaux et aux soignants en général. Dans le même temps, des centaines de milliards sont détournés des finances publiques vers les caisses des multinationales aux mains des milliardaires, qui peuvent utiliser cette manne pour multiplier les licenciements et les destructions d’emplois. Cet « état de guerre » permanent se ressent également dans notre système éducatif où c’est une véritable « culture de la guerre » qui est enseignée à nos enfants. (...) Lire la suite »

habemus regem

Vladimir MARCIAC

Nous avons un roi.

Toute la presse nous l’annonce : le roi va décider, seul, car tel sera son bon plaisir, si dans les jours à venir, 67 millions de Français resteront reclus chez eux ou autorisés à sortir, et combien d’heures, et jusqu’à quelle heure, et dans un rayon de combien de kilomètres, et pour faire quoi.

Naguère, pour prendre des décisions qui touchent tous les Français, nous avions un système démocratique avec un parlement (députés et sénateurs). Le gouvernement gouvernait et, tous les mercredis, un porte-parole nous informait des décisions prises en Conseil des ministres. Si les mesures pouvaient être déclinées en fonction des lieux, nous avions des conseils régionaux, départementaux et des conseils municipaux. A présent, et sans que nous y prenions garde, le pouvoir de décision appartient à un homme. La confiscation du pouvoir par Macron est devenue si banale, que les médias nous l’annoncent ainsi : 20 Minutes : Coronavirus : Emmanuel Macron se donne de 8 à 10 jours pour relâcher ou resserrer les contraintes Le Figaro : Covid-19 : Macron se donne « huit à dix jours » pour décider d'une évolution des restrictions Y ! : Coronavirus : Emmanuel Macron se donne "8 à 10 jours" avant de relâcher ou resserrer les contraintes Orange : Covid-19 : Macron se donne 8 à 10 jours pour relâcher ou resserrer les (...) Lire la suite »

La pantalonnade du Capitole

Jean-Michel TOULOUSE

Les médias « mainstream » ont fait un bombardement intensif d’images et de commentaires sur "la prise d’assaut du Capitole" par quelques centaines de personnes, excitées par Trump. Après avoir joué la peur et la stupéfaction, les commentateurs rassurés ont fait l’éloge de la solidité de la démocratie américaine.
Réaction à chaud.

La mise en scène En boucle nous avons vu depuis hier des individus s'agiter devant, puis dans le Capitole avec force banderoles et pancartes. En moins de quatre heures, les forces de l'ordre fédérales les évacuèrent et les tinrent en respect par un rideau de boucliers, de fusils et de matraques qui ne sont pas sans nous rappeler les scénarios bien connus dans notre propre pays ! Après des velléités de contestation des résultats électoraux (fédéraux et propres à la Géorgie), appelant à une manifestation devant le Capitole – ce temple du théâtre d'ombre de la "démocratie" yankee, Donald Trump capitula en rase-campagne et appela les troupes "à rentrer à la maison" ! Ainsi ce qui devait être un "coup d’État" (pour les opposants) et une reconquête de l'élection supposée truquée (par le camp Trump) s'est rapidement transformé en reddition sans condition au système de la "démocratie représentative" étatsunien. Et ceci à la plus grande satisfaction des "démocrates" qui ne valent pas plus que leurs homologues (...) Lire la suite »
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La ruse de la démocratie bourgeoise est détourner le processus électoral contre la souveraineté du peuple

La démocratie et son spectacle

Bruno GUIGUE

Singulier destin que celui de la démocratie : elle n’a jamais existé qu’aux marges de l’histoire, mais l’idée fausse que s’en fait le discours dominant sert de critère permettant de séparer le bon grain de l’ivraie : d’un côté les bons régimes, de l’autre les mauvais.

Que les États contemporains s’attribuent cette qualité prête à rire, tant la distance entre l’idéal proclamé et la réalité concrète est vertigineuse. Même si on concède des espaces de délibération, ils ne sont jamais le lieu où s’exerce le pouvoir politique : ni le vote des lois, ni leur application ne relèvent de procédures démocratiques. Dans les faits, ce que nous appelons démocratie consiste surtout à convoquer les électeurs pour leur demander de désigner des représentants ou des dirigeants. Promu par les libéraux du XIXe siècle, le régime représentatif n’est pas la démocratie. Non seulement il ne lui ressemble pas, mais il a été conçu pour l’exclure. De Montesquieu à Constant en passant par les hommes de 89, rien n’est plus antidémocratique que le libéralisme politique classique. Son rejet horrifié de la démocratie vaut rejet de la souveraineté populaire : non seulement le peuple est inapte à gouverner, mais il est hors de question qu’il fasse ou ratifie les lois. Justifié par la théorie libérale, le régime (...) Lire la suite »
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Le tirage au sort : intérêt et limites

Pierre KHALFA

La Convention citoyenne sur le climat a relancé le débat sur le tirage au sort. Cette question est d’autant plus importante que la démocratie représentative connaît une crise existentielle. Dans cette situation, le tirage au sort peut-il apparaître comme un moyen de renouveler la démocratie ?

Aux origines Comme on le sait, le tirage au sort plonge ses racines dans la conception grecque de la démocratie. Tout d’abord, les Grecs ignorent la notion de représentation. La décision politique relève directement du peuple, le demos, rassemblé. Le demos ne comprend toutefois que les hommes citoyens. En sont donc exclus les femmes, les esclaves et les étrangers [1]. Les décisions politiques se prennent dans le cadre de l’assemblée du peuple, l’Ecclesia. Celle-ci regroupe en moyenne 5 000 personnes, et il en faut 6 000 pour les décisions importantes. Tous les citoyens peuvent prendre la parole (isegoria). Au milieu du Ve siècle, Périclès fait mettre en place une indemnité journalière, le misthos, destinée à permettre aux pauvres de participer aux fonctions civiques et politiques, à l’Ecclesia, au gouvernement quotidien, la Boulè, et aux différents tribunaux. La fonction législative est exercée par l’Ecclésia et les fonctions exécutives sont tirées régulièrement au sort. Pour les Grecs, l’élection est (...) Lire la suite »
« Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances […]. »

Le temps des nouvelles croyances

Florent HUGONIOT
« Et chacun croit fort aisément Ce qu’il craint et ce qu’il désire. » Jean de La Fontaine – Fables, le Loup et le Renard Les croyances font-elles partie désormais d’une époque révolue ? Il est permis d’en douter, au vu de l’enchainement des réactions de peur et de panique que l’apparition d’un nouveau virus mortel, le Covid19, a généré dans nos sociétés globalisées du XXIe siècle. On avait plus ou moins constaté, depuis le Positivisme initié par Auguste Comte – mouvement philosophique apparu au XIXe siècle, et reposant sur la validation de la connaissance à épreuve des faits – que la Science, en parallèle des immenses progrès qu’elle a permis de faire dans pratiquement tous les domaines, principalement dans la philosophie, la médecine, les arts et les techniques, avait pris en quelque sorte la place laissée vacante par la religion chrétienne, en perte de crédibilité et d’emprise sociale depuis le XVIIIe siècle des Lumières. Or la science fut et reste le principal levier dans l’essor de l’Occident pour sa (...) Lire la suite »

Le grand simulacre

Dominique MUSELET
« Gouverner, c’est faire croire » a écrit Machiavel. C’est clairement tout ce que notre société a retenu de ce grand penseur, bien qu’il ait surtout été un grand amoureux de la liberté. Selon lui, pour être autonomes, nous devons vivre dans un État libre, c’est à-dire un État, lui-même libre, où la liberté de chacun se mesure à l’aune de la liberté de tous. De fait, toute la société occidentale repose sur le faux-semblant, la capacité de « faire croire ». Naître dans une telle société est hautement perturbant et déstabilisant car un enfant fait naturellement confiance aux adultes qui l’entourent et quand il s’aperçoit que leurs actes sont loin de correspondre à leurs paroles, il se retrouve coincé dans un double-bind. Ou il « trahit » ceux dont il dépend en les démasquant comme des menteurs, des tricheurs, des hypocrites, ou il se trahit lui-même en niant ses perceptions. L’issue de ce combat destructeur dépend de la confiance que l’enfant a en lui-même, et la plupart décident évidemment de s’aveugler au prix de leur (...) Lire la suite »
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