Colombani, Fottorino, vous avez raison tous deux quand vous écrivez : hier « puissant, redouté, écouté », notre « journal de référence » s’est planté par des « dérapages regrettables » :
« Que de leçons données ! Que de personnalités injustement malmenées, semoncées voire jugées dans nos colonnes ». […] « Nous avons, au fil de nos humeurs apporté notre « soutien inconditionnel à l’Union de la gauche » […] exprimé un « fort penchant en faveur d’Edouard Balladur », été « exagérément favorables à Nicolas Sarkozy […] avant de prendre position pour Ségolène Royal ».
Mais : « Enquêter à charge, accepter d’être l’instrument manipulé et manipulateur d’intérêts obscurs : jamais », osez-vous proclamer alors que c’est « toujours », s’agissant des pays d’Amérique latine qui refusent d’adopter votre : « Nous sommes tous Américains ».
Et pourquoi dites-vous que « Le journalisme, celui que nos lecteurs attendent, est fait d’expertise et d’ouverture d’esprit, d’analyses précises et de hauteur de vue, de nuance, de discernement », sinon parce que vous avez abandonné cela.
Attendent ! A la place, ils voient arriver Alain Minc et les oligarques.
Cessez de vous disputer sur le désastre financier, simple conséquence. Las d’être ballotés, vos clients nauséeux désertent votre boutique avec leur tournis, en titubant parce que vous avez déchiré mon testament qui vous adjurait de « Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité… ».
Hubert Beuve-Méry, fondateur du Monde (ou Théophraste R. du Grand Soir, les deux sont de mèche).
PS. Je m’abonne au GS, c’est gratuit, en plus. H. B-M.