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Avec l’« affaire Assange », c’est la liberté de la presse qu’on menace

Stefania MAURIZI
L’« affaire Assange », du nom de l’inventeur du site Wikileaks, emprisonné à Londres sous l’effet d’une interminable procédure et menacé de l’être à vie si les États-Unis obtenaient son extradition, s’enrichit d’un nouveau livre. La journaliste d’investigation Stefania Maurizi publie L’Affaire WikiLeaks, où elle retrace cette histoire avec le savoir d’une enquêtrice qui a connu Julian Assange à ses débuts. WikiLeaks n’avait pas encore fait irruption dans le monde avec la vidéo Collateral murder, publiée en 2010 et où l’on voit des soldats américains tuer, en 2007, des civils irakiens depuis leur hélicoptère comme des gamins aux manettes de jeux vidéo, et une flopée d’autres documents accablants pour la gouvernance des États-Unis. Selon le livre du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, paru en 2022, L’Affaire Assange. Histoire d’une persécution politique (Critiques), Julian Assange est l’objet, depuis plus de dix ans, de calomnies. Il bénéficie toutefois de nombreux soutiens, comme celui (...) Lire la suite »

La Haute Court britannique accorde un bref répit à Julian Assange mais le calvaire kafkaïen continue

Comité de soutien Assange
Julian Assange ne sera pas extradé à brève échéance mais la menace plane toujours. La Haute Cour britannique a donc rendu sa décision ce matin [26 mars - NdR] concernant la recevabilité de son ultime appel au Royaume-Uni pour empêcher l’extradition vers les États-Unis. Le jugement (de 66 pages), apparemment en demi-teinte, n’est pas facile à interpréter. Il offre un répit mais s’inscrit dans la continuation du calvaire judiciaire que subit Julian Assange depuis 14 ans. Les deux juges de la Haute Cour ont ouvert la voie à un appel mais de façon limitée, celui-ci porterait sur les trois points suivants (les avocats du fondateur de WikiLeaks en avaient présenté neuf pour motiver le rejet de l’extradition) : violation du droit à la liberté d’expression (si Assange ne bénéficie pas aux États-Unis de la protection du premier amendement de la Constitution) ; risque de préjudice en raison de la nationalité (si Assange ne bénéficie pas, en tant qu’Australien, des mêmes droits qu’un citoyen états-unien) ; les (...) Lire la suite »

France-Algérie, deux siècles d’histoire. Quand l’armée française « pacifiait » au napalm

Raphaëlle BRANCHE
Parler de l’usage du napalm par la France durant la guerre d’indépendance, c’est revenir sur un déni d’État. À l’instar d’autres armes chimiques, ce produit a été utilisé en dépit des conventions de Genève dont Paris était signataire. S’il est difficile de dresser un bilan complet aujourd’hui, les témoignages sont là pour rappeler l’étendue de cette violence. Les autorités françaises le répèteront sans trembler : « Napalm rigoureusement proscrit et jamais employé opération militaire en Algérie ». Ce mensonge clairement affirmé par le ministre résidant Robert Lacoste en 1957 est répété sous la Ve République. Au quai d’Orsay, on assure ainsi que l’armée française « n’a jamais fait usage du napalm » et que « des instructions permanentes du haut commandement militaire français en Algérie interdisent l’emploi de ce produit ». Si la France ne peut reconnaître l’usage de cette essence gélifiée utilisée dans des bombes incendiaires, c’est que cette arme est proscrite par les conventions internationales dont le pays est signataire. (...) Lire la suite »

Le ministère de la Justice des États-Unis envisage la possibilité pour Julian Assange de plaider coupable pour mettre fin à 14 ans d’une tragédie judiciaire (Wall Street Journal)

Aruna Viswanatha, Max Colchester

Le ministère de la Justice des États-Unis étudie la possibilité d’autoriser Julian Assange à plaider coupable d’une accusation réduite de mauvaise manipulation d’informations classifiées, selon des personnes qui connaissent bien le dossier, ouvrant ainsi la possibilité d’un accord qui pourrait finalement aboutir à sa libération d’une prison britannique.

Julian Assange, le fondateur controversé [par qui ? - NdT] de WikiLeaks, mène une longue bataille juridique avec le gouvernement britannique pour éviter d'être extradé vers les États-Unis afin d'y être jugé pour avoir publié des milliers de dossiers militaires et de câbles diplomatiques étasuniens confidentiels aux alentours de 2010. Un tribunal britannique examine actuellement la possibilité d'autoriser un appel de la dernière chance de la part de l'homme de 52 ans. Après avoir été inculpé par des procureurs des EU en 2019, M. Assange a été appréhendé par les forces de l'ordre britanniques et se trouve depuis lors dans une prison londonienne. Des représentants du ministère de la Justice et les avocats de Julian Assange ont eu des discussions préliminaires au cours des derniers mois sur la forme que pourrait prendre un accord de plaidoyer pour mettre fin à ce long feuilleton juridique, selon des personnes familières de l'affaire, ce qui constituerait un assouplissement potentiel dans une impasse chargée (...) Lire la suite »

Iberia empêche le journaliste Hernando Calvo Ospina de se rendre à Cuba*

Rebelion

Ce mardi 19 mars 2024, la compagnie aérienne Iberia a empêché le journaliste et écrivain Hernando Calvo Ospina d'embarquer sur le vol Madrid-Santiago de Cuba, opéré par Cubana de Aviación, à partir de l'aéroport de Madrid Barajas, à la suite d'ordres émis par l'Administration nationale étasunienne de la sécurité des transports (TSA)...

Ce n'est pas la première fois que Calvo Ospina (photo), d'origine colombienne et résidant en France depuis des années, subit la sanction arbitraire d'une interdiction de vol, car il figure depuis 2009 sur la liste des personnes interdites de vol, gérée par le Terrorist Screening Center (TSC) du gouvernement étasunien. A d'autres occasions, Air France, Air Europa et Corsair l'ont également empêché de prendre l'avion vers Cuba, en invoquant de fausses excuses avant de reconnaître que la liste des passagers est contrôlée et doit être autorisée par la TSA. Depuis mars 2012 au moins, les États-Unis obligent les compagnies aériennes européennes à leur fournir les données relatives aux passagers pour tout vol traversant l'espace aérien étasunien, sous peine de les bannir de cet espace. Cette mesure unilatérale a déjà fait l'objet de plaintes auprès du commissaire européen aux affaires intérieures, mais aujourd'hui, elle est de plus en plus abusive. Ce qui est surprenant dans la décision prise par Iberia, c'est (...) Lire la suite »

Guère épais

Xiao PIGNOUF

C'est peut-être une blessure d'orgueil que son annuel bain de gueux lui avait laissée la veille. Puisqu'il ne pouvait plus s'attarder à un endroit sans se faire insulter par des passants en colère, le service de sécurité présidentiel l'avait charrié d'un recoin à l'autre du Salon comme un vulgaire sac de topinambours pour lui éviter les jets d'oeufs frais au gré des invectives paysannes... Ou bien encore galvanisé par ses remontrances de manager de fast-food à un quarteron de bouseux qui s'est docilement laissé houspiller par ce quarantenaire aux allures de minet, pourtant copie conforme du conseiller bancaire auquel ils avaient si souvent rêvé de mettre un coup de douze, il a dû ouvrir les yeux ce matin-là avec l'envie d'en découdre. Quoiqu'il en soit, comme on avait dressé quelques étendards et tables en U dans les salons dorés de son palais, il a fait convoquer la piétaille médiatique pour l'occasion car il avait un truc important à déclarer.

Ce truc, c'était la guerre. Pas contre un petit état africain ou quelques djihadistes en sandalettes dans des 4x4. Non, non. La guerre contre la Russie, pas moins. Et soudainement nous incombe la tâche de comprendre pourquoi diantre croit-il avoir l'envergure pour une tâche sur laquelle les plus grandes armées de l'histoire se sont cassées les dents. Pas étonnant du coup qu'il ait pris tout le monde de court. C'est vrai que ces derniers temps, depuis que les Américains se retirent en catimini de leur implication en Ukraine - leurs objectifs remplis, c'est-à-dire la rupture des relations russo-européennes et le suicide économique de l'UE ; de l'Allemagne surtout - on s'est cru l'audace d'espérer, très brièvement, et Poutine aussi vraisemblablement, que l'Ouest allait enfin se résigner à écouter la Russie et obliger l'Ukraine à ouvrir la porte des négociations, en dépit des manoeuvres inutiles du VRP de Kiev. C'était sans compter quelques jusqu'au-boutistes dont nous avons aujourd'hui l'affliction de (...) Lire la suite »
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La Tempête Al-Aqsa et nous : le soutien à la résistance est un droit légitime (Partie 1)

Luk VERVAET

Y a-t-il encore une vie après Gaza ? Récemment, un ex-collègue, professeur dans les prisons, m’envoyait ce message à propos de Gaza, adressé à tous ses contacts : «  Plus jamais ça  !  et Pas en mon nom  !  Vous voyez de quoi je parle, n’est-ce pas ? Inacceptable, intolérable, insupportable, immonde, ignoble, à gerber, ces événements me rendent malade, pas vous  ? » Oui, comme beaucoup d’autres, ce qui se passe à Gaza me rend malade, moi aussi. Nie wieder, Never again, Plus jamais ça, nous l’avions écrit en grandes lettres dans les livres d’histoire après le ghetto de Varsovie, après Hiroshima, après Auschwitz. Mais, comme le disait Arundhati Roy lors d’une conférence sur Gaza, le « Nie » et le « No » sont tombés, il ne reste que « Wieder » et « Again ». Les horreurs d’il y a quatre-vingts ans ont repris vie à Gaza 2024.

On ressent le désespoir du philosophe Theodor Adorno quand il écrivait, vingt ans après la découverte de l’horreur du camp de la mort d’Auschwitz : « Écrire un poème après Auschwitz est barbare, il faut se demander si l’on peut encore vivre après Auschwitz. L’idée, qu’après cette guerre la vie pourrait continuer ‘normalement’ ou même qu’il pourrait y avoir une reconstruction de la civilisation ... est une idée stupide ». On se sent comme dans le film Zone of Interest, où les bourreaux nazis vivent une vie tout à fait normale et agréable de l’autre côté du mur du camp d’extermination d’Auschwitz. Tout comme nous à côté de Gaza. Les similitudes sont là. Avec cette différence qu’aujourd’hui, les drapeaux palestiniens sont portés par des millions de personnes dans le monde entier. Que nous avons encore la possibilité de changer le cours de ce génocide filmé. Que nous avons la possibilité de connaître et de faire connaître la vérité : non, Israël n’est pas la victime. Non, l’assaut du 7 octobre 2023 n’était pas une (...) Lire la suite »
Où il est dit qu’il vaut mieux être musulman au Xinjiang qu’en France et journaliste au Grand Soir qu’à Libération.

Ouïghours, l’horreur était dans nos médias

Maxime VIVAS

L’illustration de « Ouïghours, l’horreur était dans nos médias » n’est pas une photo de propagande du « régime » chinois. C’est moi qui l’ai prise (en 2016) lors de mon premier voyage au Xinjiang. Bien que sa qualité soit moyenne pour une couverture de livre, on l’a choisie parce qu’elle montre des femmes libres, buvant du thé (?) et mangeant des gâteaux, entre copines, coiffées et vêtues comme elles veulent.

Si l’on regarde bien, elles sont six, leurs Smartphones posés devant elles ou en charge sous une affiche de jeune beauté aguicheuse. Elles sont rieuses (gentiment moqueuses) devant l'étranger avec qui elles ont eu envie d’échanger, nonobstant l’obstacle de la langue. Et le Xinjiang, c'est ça. Au mois d’août 2023, mon éditeur, Aymeric Monville, qui venait pour la première fois au Xinjiang, a été surpris de l’ambiance dans le bazar (souk) d’Urumqi où les habitants viennent déambuler jusqu’à tard dans la nuit. Lors de ma première visite, en 2016, la visite du bazar n’était pas possible la nuit en raison des risques d’attentat. Nous ne pouvions nous y déplacer, le jour, sans être accompagnés par un policier en civil, le pistolet dissimulé sous la veste. Je raconte tout ça dans mon premier livre sur le Xinjiang (« Ouïghours, pour en finir avec les fake news », décembre 2020, éditions La Route de la Soie). C’était six mois après le carnage de la mine de Baicheng où des fanatiques islamistes avaient attaqué des (...) Lire la suite »
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Le pessimisme est une maladie sénile tandis que l’optimisme, une maladie infantile

Où va l’économie chinoise ?

YI DA

Des lecteurs malicieux nous font remarquer que nous publions souvent des articles écrits par des Etats-Uniens, mais rarement des articles écrits par des Chinois. En voici un qui nous arrive sans avoir à le traduire.
L’auteur, Yi Da, est un spécialiste en relations internationales basé à Beijing.
Il répond aux Occidentaux qui ne cessent de nous annoncer la fin de la croissance chinoise.
LGS

Trois points pour décoder les « Deux sessions » Où va l’économie chinoise ? La question est remise sous les feux de la rampe avec la tenue concomitante en Chine des sessions plénières de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), connues sous le nom des « Deux sessions ». Rendez-vous politique le plus important de l’année, elles offrent l’un des points de repère les plus décisifs pour comprendre les dynamiques profondes qui sont à l’œuvre dans le pays. Encore faut-il qu’on comprenne le parler qui s’y pratique et qui peut paraître obscur à première vue. Que signifie une croissance d’environ 5% ? Qu’est-ce qu’on entend par les « forces productives de nouvelle qualité » ? Quel est le « nouveau trio » qui fait florès dans les médias ? Il n’est pas sans intérêt de répondre à ces questions pour décrypter la situation réelle de l’économie chinoise, surtout au moment où elle fait l’objet de toute sorte de spéculations allant du « plafond (...) Lire la suite »

L’Etat d’Israël entame sa disparition

Chris HEDGES

Les plus froids, honnêtes et avisés des observateurs de la Palestine ont compris qu'en commettant un génocide, cette fois à Gaza après un autre en 82 à Sabra et Chatila, Israël se choisissait un nouveau destin, celui d'une guerre perpétuelle qui pourrait conduire à sa disparition.

"Les états coloniaux ont une durée de vie limitée. Israël ne fait pas exception. Pendant le temps qu’il va mettre á décimer Gaza, il aura signé sa propre condamnation á mort. Sa façade de civilité, son prétendu respect de « l’état de droit et de la démocratie », son histoire mythique du courage et de la naissance miraculeuse de la nation juive seront réduits en cendres, et le capital social d'Israël sera épuisé. L’Etat sera révélé comme un régime d’ apartheid laid, répressif et rempli de haine, ce qui aliénera les jeunes générations de juifs étasuniens qui devront porter ce fardeau. Le protecteur de l’état juif, les États-Unis, va, au fur et à mesure que de nouvelles générations arriveront au pouvoir, se distancer d’Israël , comme il se distancie actuellement de l’Ukraine. Le soutien populaire de ce régime, aujourd’hui entre les mains de Netanyahou, est érodé aux Etats-Unis. Le relai est déjà pris par des fascistes étasuniens christianisés – souvent « évangéliques » - qui voient dans la domination d’Israël sur (...) Lire la suite »
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Et les deux grands-mères volèrent un camion pour aller le délivrer...

Hugo Chávez, sur l’amour qui ne peut être rendu que par l’amour

Oleg YASINSKY

L’un des meilleurs portraits de Chávez se trouve peut-être dans cette phrase de Fidel, prononcée il y a 11 ans, quelques heures après la douloureuse nouvelle : "Voulez-vous savoir qui était Hugo Chávez ? Regardez qui le pleure et qui célèbre sa mort...".

Lors d'une conférence de presse en mai 2002 à Madrid, après la réunion des chefs d'État entre l'Union européenne et l'Amérique latine, fatigué et quelque peu agacé, Chávez a prononcé une phrase qui a mis mal à l'aise plus d'une autorité : "Les gouvernements vont de sommet en sommet, tandis que les peuples vont d'abîme en abîme". Il n'a jamais été ce que l'on voulait qu'il soit, peut-être parce qu'il n'est jamais entré dans la fonction protocolaire qu'il représentait officiellement. Premier président de la République bolivarienne du Venezuela, comme Fidel ou Allende, il est un personnage d'une dimension plus que régionale, planétaire, et sa pensée humaniste transcende toutes les frontières de son époque et de l'époque des frontières qui nous divisent encore. Depuis cette courte et intense période historique qui s'est écoulée depuis son départ, la figure de Chávez fait déjà partie du panthéon des géants du continent latino-américain, et il n'est pas possible de l'en écarter. L'une des choses les plus (...) Lire la suite »
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La Russie refuse d’accepter un destin arrangé par l’Occident

L’avertissement de Poutine est direct et explicite

MK BHADRAKUMAR
Le spectre de l’Armageddon a été évoqué suffisamment souvent au cours des deux années de guerre en Ukraine pour que la référence à ce spectre dans le discours sur l’état de l’Union prononcé jeudi par le président russe Vladimir Poutine ait un air familier. C’est là que réside le risque d’une erreur d’appréciation de la part du public occidental, qui pourrait croire que Poutine ne faisait que “crier au loup“. Trois choses doivent être notées d’emblée. Premièrement, Poutine a été explicite et direct. Il a fait savoir à l’avance qu’il serait obligé de répondre avec une capacité nucléaire si l’État russe était menacé. Laissant de côté les sous-entendus ou les allusions sombres, Poutine a fait une sombre déclaration d’une importance capitale. Deuxièmement, Poutine s’est adressé à l’Assemblée fédérale devant la crème de la crème de l’élite russe et a mis toute la nation dans la confidence en disant que le pays pourrait être poussé à une guerre nucléaire pour sa propre préservation. Troisièmement, un contexte spécifique se (...) Lire la suite »
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Génocide à Gaza : sept crimes que personne n’oubliera

Candice Vanhecke

150 jours de génocide. 150 jours de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui s’enchaînent à une vitesse telle qu’on pourrait presque passer à côté. Pourtant, nombre de ces crimes mériteraient de faire la une des journaux pendant des jours, si pas des semaines. Au lieu de ça, les médias occidentaux n’en ont pas parlé, ou à peine. C’est la raison qui nous pousse aujourd’hui à (re)mettre en lumière sept d’entre eux. Sept crimes qui reflètent le degré d’inhumanité inouï atteint durant cette guerre. Sept crimes qu’il ne faudra jamais oublier.

Qu’il était doux, le temps où les dirigeants occidentaux s’indignaient du bombardement de l’hôpital Al-Shifa et où l’on s’imaginait encore que, lorsque la culpabilité de l’armée israélienne serait avérée, ils sonneraient la fin de sa macabre récréation. Las. Depuis, 28 hôpitaux et 65 cliniques ont été détruits en tout ou en partie, sans qu’ils s’en émeuvent. Depuis, certains médias se sont à ce point transformés en canaux de diffusion de la propagande israélienne que, sur les plateaux télé, les discussions ont tourné autour de la légitimité de cibler des hôpitaux, puisque des tunnels du Hamas auraient été construits en dessous (information transmise par l’armée israélienne, soit la fiabilité et l’impartialité mêmes). Depuis, la Bande de Gaza a été réduite en cendres et, en cinq mois, plus de 30.000 personnes ont été assassinées et 70.000 blessées à coup d’armes de destruction massive, en ce compris des armes chimiques, comme le phosphore blanc qui fond dans les graisses et entraîne le plus souvent la mort ou l’amputation. (...) Lire la suite »
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Au moins 4 000 Français et Franco-israéliens participent volontairement au génocide

les soldats israéliens mettent en scène leurs crimes

Fatma Ben Hamad ORIENTXXI

Dans toutes les guerres, des militaires exhibent les ennemis tués ou torturés comme autant de preuves de leur supériorité. Chacun se souvient de cette soldate américaine tenant en laisse un prisonnier dans la prison d’Abou Ghraib en Irak. Mais, jusqu’alors ce type d’images était réservé à un cercle restreint et n’arrivait au grand public que grâce à d’autres soldats indignés.

Avec les réseaux sociaux et en raison de la nature même de la guerre d’Israël contre les Palestiniens de Gaza, les bombardements, les destructions, les humiliations, sont mis en scène par des soldats, et les images partagées avec la population. Il n’y a plus d’hommes, de femmes ou d’enfants, mais des « ennemis » à abattre, des « choses » à faire disparaître. Voici quelques exemples parmi les très nombreuses vidéos publiées sur X (ex-Twitter), Instagram, TikTok etc. adressées au grand public israélien que nous avons pu visionner, vérifier, sélectionner. Et faire commenter. Ce qui frappe en tout premier lieu c’est le nombre de photos et de vidéos venant de militaires heureux, hilares même, totalement inconscients de leurs propres crimes, tel un couple de soldats se demandant en mariage dans une école fraîchement bombardée au nord de Gaza. Ou ce militaire qui célèbre ses fiançailles avec ses camarades, comptant à rebours jusqu’à l’explosion d’une bombe dans un immeuble civil juste derrière lui. On pourrait (...) Lire la suite »
En 1942, les nazis ont affamé 500 000 juifs du ghetto de Varsovie. Israël va faire mieux en Palestine

Qu’ils mangent de la terre

Chris HEDGES

La dernière étape du génocide israélien à Gaza, une famine de masse orchestrée, a commencé. Et la communauté internationale n’a pas l’intention de l’arrêter.

Jamais le gouvernement israélien ne pourra accepter la trêve des combats proposée par le secrétaire d’État Antony Blinken, et encore moins un cessez-le-feu. Israël est sur le point de donner le coup de grâce dans sa guerre contre les Palestiniens de Gaza, via une famine massive. Lorsque les dirigeants israéliens utilisent l’expression “victoire absolue”, ils parlent de décimation, de destruction totales. En 1942, les nazis ont systématiquement affamé les 500 000 hommes, femmes et enfants du ghetto de Varsovie. C’est un chiffre qu’Israël a l’intention de dépasser. En tentant de faire fermer l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui fournit nourriture et aide à Gaza, Israël et son principal protecteur, les États-Unis, commettent non seulement un crime de guerre, mais violent aussi de manière flagrante les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ). La Cour a jugé plausibles les accusations de génocide portées par l’Afrique (...) Lire la suite »

Arte, une chaîne enchaînée à la sinophobie

André LACROIX

On nous annonce la diffusion sur Arte, le mardi 5 mars 2024, d’un documentaire d’1 h 30, déjà visible sur Youtube, intitulé « le Tibet face à la Chine, le dernier souffle ? », réalisé par François Reinhardt (1), qui ne cache même pas son intention de refléter le point de vue revanchard des exilés tibétains, sans la moindre considération pour les 6 millions de Tibétains restés au Tibet qui voient leurs conditions de vie s’améliorer d’année en année.

Pourquoi cette diffusion en mars 2024 ? Le 27 septembre 2023, en préouverture du Festival des Écrans de Chine à Paris, le réalisateur Jean-Michel Carré, auteur d’une quarantaine de films et couronné par une vingtaine de prix (dont Cannes, Berlin, ainsi qu’une nomination aux Emmy Awards), y projetait son dernier opus : « Tibet, un autre regard », fruit de nombreux contacts sur le terrain et d’une impressionnante collection d’archives. (2) La RTBF avait programmé pour le 11 novembre 2023 la diffusion de ce documentaire (en version raccourcie). Mais cette diffusion n’a jamais eu lieu. Arte non plus n’a jamais diffusé le documentaire. Pourquoi ce silence ? Comment expliquer la déprogrammation de la RTBF et la non-diffusion d’Arte ? Seule explication possible : des pressions auxquelles Arte, et par ricochet la RTBF, n’ont pas eu le cran de résister. Jean-Michel Carré s’était déjà plaint de pressions subies en cours de réalisation de son film. Il faut écouter – ça ne dure que 3 min 49 – l’interview (...) Lire la suite »
Parlons (Inter) Net
Comment profiter d’un viol ?

Elle est allé au commissariat, pantelante, les yeux pochés, le nez cassé, le front en sang, claudiquant, geignant, la jupe et le corsage déchirés. En la voyant entrer, les policiers ne savaient pas si elle avait été battue par son mari, agressée dans la rue, violée dans une cave.

Puis, les ricanements passés, ils ont émis des hypothèses scandaleuses : ça fait des lustres qu’elle bafoue son mari. Elle traîne la nuit dans la rue, elle fréquente des jeunes du 9-3, elle cherche la notoriété, va savoir si elle ne s’est pas elle-même blessée pour faire condamner son époux, gagner son divorce, etc.

Finalement, tout cela lui profite, pas la peine d’aller embêter ceux qu’elle dénonce et qui sont en vérité ses victimes potentielles.

Quand plus de 130 Russes innocents ont péri à Moscou par les balles et le feu dans un attentat, quand les survivants sont entrés dans les salles de rédaction occidentales, pantelants, les yeux pochés, le nez cassé, le front en sang, claudiquant, geignant, les habits déchirés, les journalistes ont ricané car, finalement, tout cela profite à Poutine et à la Russie, pas la peine d’aller embêter des fous d’Allah ou l’Ukraine, leur territoire de repli.

Théophraste R
. Esprit cartésien.

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le 27 mars 2024
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