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La surveillance "européenne"

Base de Sigonella (Sicile) : l’Otan double la mise.

« un consortium transatlantique » d’industries militaires, comprenant Notrhrop Grumman, General Dynamics, Eads, Thalès et Galileo Avionica : ce consortium a reçu en 2005 un premier contrat d’un montant de 23 millions d’euros. Petit acompte seulement : l’OTAN elle même le définit comme « un des programmes d’acquisition les plus coûteux qui ait été entrepris par l’Alliance », qui totalise une dépense d’au moins 4 milliards d’euros

Le ministre de la Défense Ignazio La Russa a demandé au secrétaire de La Défense Robert Gates (Usa) le soutien étasunien pour la candidature de Sigonella comme base du nouveau système Otan de surveillance Ags (Alliance Ground Surveillance), qui devrait devenir opératif sous peu. « La candidature de l’Italie représente un fait très grave » a dénoncé Silvana Pisa, membre de la Commission défense au Sénat pendant le gouvernement Prodi, oubliant ainsi que la base de Sigonella avait été mise à disposition par ce même gouvernement. L’accord pour la création de ce système a été signé par le gouvernement Berlusconi en novembre 2002, en même temps que Usa, France, Allemagne, Hollande et Espagne. On a ainsi constitué « un consortium transatlantique » d’industries militaires, comprenant Notrhrop Grumman, General Dynamics, Eads, Thalès et Galileo Avionica : ce consortium a reçu en 2005 un premier contrat d’un montant de 23 millions d’euros. Petit acompte seulement : l’OTAN elle même le définit comme « un des programmes d’acquisition les plus coûteux qui ait été entrepris par l’Alliance », qui totalise une dépense d’au moins 4 milliards d’euros. Des engagements ultérieurs ont ensuite été pris au nom de l’Italie par le gouvernement Prodi, pendant la réunion des directeurs des armements des pays de l’Otan, en octobre 2006.

Qu’est-ce que l’Ags ? Selon les agences de presse ce serait « un système intégré pour la surveillance du territoire des 26 états membres de l’OTAN ». Banale coquille de traduction mais tout à fait erronée. Le système servira à surveiller non pas le territoire des pays de l’OTAN mais, comme l’explique un communiqué officiel, le « terrain », en fournissant aux « planificateurs militaires » d’importantes informations « avant et pendant les opérations Otan » dans d’autres pays. Il s’agit donc d’un système finalisé non pas pour la défense du territoire de l’Alliance, mais pour la potentialisation de sa capacité offensive « hors zone » (des pays de l’OTAN, NdT). Il sera un « instrument clé pour rendre plus incisive la Force de riposte de l’Otan (Nrf) ». La Nrf, constituée en 2003 (pendant le gouvernement Berlusconi) est devenue opérative en juin 2006 (pendant le gouvernement Prodi), est en mesure d’être projetée en 5 jours « pour n’importe quelle mission dans n’importe quelle partie du monde ». L’Italie y participe avec le Commandement de Solbiate Olona (province de Varese), « toujours disponible pour des interventions internationales dans des zones de crise », avec plusieurs unités terrestres, navales et aériennes. Le système Ags premettra à la force de riposte de l’OTAN d’avoir un cadre détaillé du déploiement des troupes ennemies, de manière à pouvoir atteindre, et aussi « individualiser et viser des véhicules en mouvement ». Cela sera rendu possible par divers types de plates-formes aériennes et stations de contrôle terrestres. Les premières seront constituées en avion-radars (Airbus A 321 modifiés) et avions sans pilotes Block 40 Global Hawks de l’entreprise étasunienne Northrop Grumann (en France par contre, ce sont deux groupes israéliens qui sont en concurrence pour le système de drones annoncé dans le Livre Blanc, par le président Sarkozy, le lundi 16 juin 2008, NdT) : ces drones, conduits à distance, sont en mesure de voler pendant 35 heures à plus de 18 milles mètres d’altitude, en transmettant au poste de commandement les données relevées par leurs appareils de détection. Les stations terrestres seront fixes ou mobiles, de façon à pouvoir être transférées sur de lointains champs de bataille.

En demandant à Gates que le système Ags soit installé à Sigonella (Sicile) le ministre La Russa a dit que cette base est la plus adéquate « en efficience comme pour tout autre point de vue ». Pas de doute : confirmé par le fait que le Pentagone, une fois la guerre froide finie, l’a ultérieurement potentialisée. Comme le souligne le haut commandement, l’importance d’une telle base, « stratégiquement située au milieu de la Méditerranée », a augmenté en même temps que « les changements politiques dans la région méditerranéenne et moyen-orientale ». C’est dans ce cadre, qu’a été installé à Sigonella en 2005 le Fleet and Industrial Supply Center (Fisc), le centre logistique des forces navales du Commandement européen des Etats-Unis, dont la mission est de « promouvoir les intérêts étasuniens en Europe, Afrique et Moyen-Orient » (au moins c’est clair, NdT). C’est là aussi qu’est installé le système de transmission Gbs, l’un des plus importants des forces armées étasuniennes, à quoi viendra s’ajouter le Muos, le nouveau système global de communications des forces armées de la marine étasunienne. Et en 2007, l’aéronautique Usa a annoncé qu’elle entend déployer à Sigonella au moins 5 Global Hawks (drones). A quoi s’ajouteront les « faucons globaux » du système Ags, qui permettront à l’OTAN de projeter ses propres forces armées « pour n’importe quelle mission dans n’importe quelle partie du monde ».

Edition de mercredi 18 juin de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-Archivio/18-Giugno-2008/art31.html

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

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