Tribune a récemment découvert que les compagnies ferroviaires venaient de frapper durement les passagers en imposant des augmentations sans précédent depuis la privatisation de British Rail [mise en oeuvre par le conservateur John Major en 1993, n. du t.], tout en prétendant avoir limité ces augmentations au minimum.
Pour certains usagers de Londres et de Birmingham, les tarifs des périodes creuses ont augmenté de 30%. Pendant ce temps-là , le maire conservateur de Londres, Boris Johnson, autorisait une augmentation stupéfiante de 710% (d’une livre à 8 livres 10) pour certains tarifs enfant en heure creuse dans les trains de surface.
Les compagnies ferroviaires privatisées se sont autorisé ces changements en dissimulant certains tarifs sur leurs pages web, en publiant des informations mensongères et en communiquant rarement leur nouveaux tarifs aux médias.
C’est la première fois que des compagnies privées ne divulguent pas à l’Association des Opérateurs Ferroviaires des informations sur les augmentations moyennes des tarifs dérégulés, ce qui permet difficilement d’établir des comparaisons.
Le parti travailliste a vertement reproché au maire de Londres de ne pas s’être montré plus intransigeant avec les compagnies ferroviaires lorsqu’elles ont étendu le bénéfice de la Oyster card (carte Orange électronique) au-delà des limites du Grand Londres.
Il est cependant évident que le secrétaire d’État aux transports, Lord Adonis, « fit preuve de connivence », selon l’expression du syndicat des transports TSSA, en donnant carte blanche aux compagnies ferroviaires pour leur permettre d’augmenter leurs tarifs dérégulés, ceci afin de compenser les pertes consécutives à l’introduction de réductions marginales sur les abonnements réglementés.
Les compagnies se sont autorisé des augmentations invisibles considérables en augmentant les tarifs dérégulés au-delà de l’inflation et en réduisant les plages horaires en heures creuses, instaurant par exemple de nouveaux tarifs pleins en fin d’après-midi à Londres et à Birmingham.
Les pires contrevenants sont les transporteurs des régions de Londres, du Sud-Ouest et des Midlands. Désormais, ceux de Londres et du Sud-Ouest font payer plein tarif entre 16 heures et 19 heures, ceux des Midlands entre 16 h 45 et 18 h 45.
Un passager qui voyage après 10 heures du matin ne peut prendre le voyage retour qu’en dehors de ces tranches horaires, ou alors payer plein tarif, comme s’il s’était rendu dans la capitale ou à Birmingham pendant les heures de pointe. Principales victimes : les retraités, les familles résidant hors du Grand Londres et les enfants.
Ceux qui utilisent la carte Oyster verront leur compte automatiquement imputé aux bornes d’accès aux quais.
Les sites web présentent des informations mensongères. La compagnie London Midland stipule toujours que les tarifs heures creuses entrent en vigueur après 10 heures du matin, tandis que l’organisme de régulation Transport for London (qui vient d’annuler un investissement de 20 millions de livres pour faciliter l’accès des handicapés aux stations, n. du t.) s’enorgueillit d’avoir maintenu le tarif heures creuses à une livre pour les enfants dans les trains de surface. Une simple vérification montre qu’on est passé d’une livre à 8 livres 10 pour les zones 1 à 9 durant les nouveaux horaires plein tarif.
D’autres compagnies, comme Virgin, ont réduit les places disponibles en tarif heures creuses, si bien que les usagers devront débourser davantage.
Passenger Focus, l’association de consommateurs indépendante, estime que des milliers de tarifs ont changé et qu’il ne lui a pas été possible de les vérifier tous.
David Hencke
chroniqueur parlementaire
Tribune, 7 Janvier 2010
ARTICLE ORIGINAL
http://www.tribunemagazine.co.uk/2010/01/07/rail-firms-try-to-hide-real-cost-of-rocketing-fares/
Traduction : Bernard Gensane