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Irak : dette odieuse, magouilles et dépeçage

Par Eric Toussaint

Extrait

Pourquoi l’administration G. W. Bush a-t-elle remis sur le tapis la dette
odieuse ?

Les 10 et 11 avril 2003, les ministres des Finances du G8 se réunissent à 
Washington et John Snow, le secrétaire d’Etat au Trésor des Etats-Unis, demande en particulier
à la Russie, la France et l’Allemagne d’annuler la dette odieuse de l’Iraq.

Les Etats-Unis lancent
cette exigence, non pour qu’elle soit satisfaite intégralement, mais en guise de marchandage, de
chantage pour faire monter les enchères envers les pays opposés à la guerre. Il s’agit de convaincre la
France, l’Allemagne et la Russie de changer de position et de légitimer la guerre. Il s’agit aussi
de leur demander de faire un effort pour que les pays qui ont assumé les dépenses pour mener les
opérations militaires, puissent entamer la reconstruction en utilisant au plus vite les ressources
pétrolières de l’Iraq.

Plus la dette antérieure à la guerre de 2003 sera élevée, plus les Etats-Unis et
leurs alliés devront attendre pour être remboursés des frais qu’ils engagent dans la
reconstruction.

L’Allemagne annonce tout de suite lors de la réunion des 10 -11 avril qu’il ne sera pas
question d’annulation en ce qui la concerne mais que la dette iraquienne sera rééchelonnée. Les
Etats-Unis poursuivent le marchandage afin de convaincre la France, la Russie et l’Allemagne de faire
un effort sérieux en terme d’annulation. En échange de leur bonne volonté, les entreprises de ces
pays pourraient bénéficier de contrats liés à la reconstruction.

Manifestement, les Etats-Unis ont obtenu par la suite des concessions de la
part de la France et de la Russie. En effet, le 22 mai 2003, le Conseil de sécurité de l’ONU lève
les sanctions contre l’Iraq et confie la gestion du pétrole (jusque là sous son contrôle 4) à l’
administrateur civil de l’Iraq désigné par les Etats-Unis, à savoir Paul Bremer.

Le Conseil de sécurité de l’ONU (y compris donc des pays comme la France, la
Russie, la Chine qui s’étaient opposés à la guerre) légitime l’occupation et accorde la gestion
du pétrole aux Etats-Unis par 14 voix pour et zéro contre (la Syrie est sortie au moment du vote pour
ne pas devoir prendre position).

Rappelons qu’avant le début de la négociation, les chiffres de la
dette sont délibérément gonflés et faussés.

Ainsi, le Club de Paris revendique le double de la dette qui lui est due :
il réclame 42.000 millions de dollars et non 21.000.
Pourquoi ? Parce que le Club de Paris ajoute les
intérêts de retard
depuis 1991. C’est absurde car suite aux sanctions, l’Iraq ne disposait pas de son
pétrole, c’est l’ONU qui gérait les revenus du pétrole. D’autre part les avoirs de l’Iraq à l’
extérieur étaient bloqués. Il était donc impossible à l’Iraq de rembourser sa dette. Le Club de Paris a pourtant
comptabilisé les intérêts (ainsi que la plupart des autres créanciers bilatéraux) et la dette
se retrouve doublée. Si, en cours de négociation, le Club de Paris renonçait au remboursement des
21.000 millions d’intérêts de retard, il pourrait présenter cela à l’opinion publique
internationale et aux Iraquiens comme une preuve de générosité.

Sur place, Paul Bremer, l’administrateur lance tous les signaux
néo-libéraux pour attirer les investissements : il a déclaré que tout devait être privatisé, qu’il fallait
supprimer les subventions et renforcer les droits de propriété privée. En contre partie, il concède
des filets de sécurité sociale. On peut avoir une idée de ce que cela représente en sachant que les
Etats-Unis, en mai 2003, ont payé à 400.000 ouvriers et fonctionnaires iraquiens un salaire d’un mois de
20 dollars, soit 8 millions de dollars, soit 500 fois moins que ce que les Etats-Unis dépensent
par mois pour entretenir leurs troupes d’occupation en Iraq.

Lire le document sur le site du CATM

Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde

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