La responsabilité de l’Occident

LA TRAGÉDIE DES CHRÉTIENS D’ORIENT

Un lecteur du Grand Soir se plaignait récemment de ne pas lire ici des articles sur la souffrance des chrétiens d’Orient.

Lacune comblée.

Rappelons aussi que les colonnes du GS ne sont pas fermées à des sensibilités différentes, comme celles des libres penseurs, athées, mécréants et autres esprits forts de toutes obédiences.

LGS

« Nous croyons en Dieu, à ce qui nous a été révélé, à ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux tribus, à ce qui a été à Moïse et à Jésus, à ce qui a été donné aux prophètes de la peur de leur Seigneur. Nous n’avons de préférence pour aucun d’entre eux. Nous sommes soumis à Dieu ».

Le Coran (Sourate II, la Vache ; verset 136)

Le 31 octobre, l’église de Bagdad était attaquée en pleine messe. L’assaut de la police pour libérer les otages s’est soldé par un bain de sang ; il y eut une cinquantaine de morts, en grande majorité des Irakiens de confession chrétienne. Un autre attentat aurait fait six morts le 9 novembre à Bagdad. Trente-cinq Irakiens blessés dans l’attaque de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad, menée le 31 octobre, sont arrivés par avion, lundi dernier à Paris pour y être soignés dans le cadre d’un rapatriement sanitaire organisé par la France. Alors que Paris a été vivement critiqué cet été pour les expulsions de Roms, M.Besson a estimé qu’« il faut assumer les deux facettes : fermeté contre l’immigration irrégulière (...) et en même temps générosité, asile, c’est un tout ».

Cette « sollicitude » envers les Chrétiens, Arabes avant tout, est suspecte. Elle plonge ses racines dans la politique de l’Occident qui n’a eu de cesse de déstabiliser l’Empire ottoman. On sait que les rapports entre Islam et Christianisme ont été marqués en 1400 ans de coexistence par des liens complexes et des échanges souvent très riches. L’Empire ottoman a toujours été multiconfessionnel et la capitale Istanbul, pour ne citer qu’elle, a toujours vu, depuis sa conquête, coexister églises et mosquées. Les « gens du Livre » vivaient dans une paix relative en terre d’Islam. On ne peut que saluer la réaction des Egyptiens qui dénoncent ceux qui menacent les Coptes. « Les appels dénonçant les menaces d’Al Qaîda contre la communauté chrétienne copte se sont multipliés depuis deux jours en Egypte. La prestigieuse institution sunnite d’Al Azhar, proche du gouvernement, comme les Frères musulmans, première force d’opposition du pays, a dénoncé les menaces venues d’Irak". (1)

"Le grand imam d’Al Azhar, a déclaré, via son porte-parole, que « l’Islam garantit la liberté de culte et interdit les agressions contre les églises ». Il a condamné « avec force » les menaces proférées par une branche irakienne d’Al Qaîda, (...) « Les Frères musulmans avertissent tout le monde -et en premier lieu les musulmans -que la protection des lieux de culte de tous les enfants des religions monothéistes est la mission de la majorité musulmane » a affirmé sur son site Internet la confrérie, interdite mais tolérée dans les faits. (...) Dans la presse également, les prises de position en ce sens se sont multipliées, (...) « Les dernières menaces d’Al Qaïda visant les Coptes d’Egypte sont en fait une menace contre tous les Egyptiens » et « un prétexte pour détruire notre unité nationale », estime l’éditorialiste Emad Erian Al-Ahram.(1)

Compassion sélective
Devant le traitement médiatique exceptionnel de ces massacres inexcusables comme les milliers d’autres, deux jours après, il y eut plus de deux cents morts sunnites et chiites dans la même ville et là , silence radio, aucune protestation, aucune compassion encore, moins de propositions de soigner les blessés en ces terres occidentales responsables de tous les malheurs du monde. Pour rappel, l’horreur est devenue quotidienne dans plusieurs pays musulmans que l’Occident veut démocratiser. Dans une des dernières contributions, nous écrivions : « Irak ! Afghanistan ! Pakistan ! Ghaza ! Nous commençons à nous habituer à l’horreur des bilans macabres de dizaines de personnes journellement fauchées avec tout au plus une attention de quelques secondes. Sans tomber dans la concurrence victimaire, qu’on le veuille ou non, c’est la même humanité en Irak, en France, aux Etats-Unis ! En octobre 2006, la revue médicale The Lancet estimait le nombre de décès irakiens imputables à la guerre à 655.000. Pour la seule deuxième guerre du Golfe, l’Institut Opinion Research Business a estimé à plus de 1.000.000 le nombre de victimes irakiennes entre mars 2003 et août 2007. La guerre a provoqué l’exode d’au moins deux millions d’Irakiens. Ceci sans parler des dégâts occasionnés par le programme « pétrole contre nourriture » : plus de 500.000 enfants seraient morts de maladie et de malnutrition.(2)

Hosham Dawod anthropologue au CNRS attire justement l’attention sur cette différence de traitement qui peut porter préjudice aux Irakiens chrétiens vus comme une cinquième colonne de l’Occident chrétien « (...) Force est de constater, écrit-il, que le dernier attentat meurtrier, revendiqué par Al Qaîda contre l’Eglise syriaque et chaldéenne de Baghdad, a provoqué légitimement un élan d’émotion à travers le monde, qui était plus fort encore en Irak. La question des minorités n’a jamais été simple, que ce soit en Orient ou en Occident, en terre d’Islam ou du christianisme, et moins encore en terre bouddhiste ou confucianiste. Les spécialistes savent que la plupart des Etats moyen-orientaux différencient leurs groupes ethniques par la religion et par la confession, ce qui les conduit logiquement à identifier toujours une population majoritaire (musulmane sunnite ou chiite, chrétienne, juive) et des minorités religieuses. (...)"(3)

" L’identité communautaire, parfois aidée par des soutiens extérieurs, s’est transformée en posture politico-culturelle, et plus seulement aux yeux des acteurs, mais aussi au regard des autorités politico-religieuses locales. Ce procès alimente la construction, à la hâte, d’une mémoire collective chez les populations majoritaires, cimentée par un imaginaire qui voudrait par exemple que des chrétiens vivant sur un territoire depuis des milliers d’années soient associés à une excroissance occidentale en Orient, et non pas parmi les véritables nations de l’Orient. Hélas, l’attitude de certains gouvernements occidentaux prête main forte à ce type de raccourci. Que l’on soit bien entendu : il faut aider les victimes d’attentats en Irak comme ailleurs, mais qu’elles soient chrétiennes ou musulmanes, kurdes ou arabes, mandéennes, Yazidis ou shabaks. Il peut paraître incompréhensible pour les Irakiens que, à l’heure des deuils et des enterrements, la France trie dans les victimes. (...) Désormais, il est à craindre que la minorité chrétienne soit une cible non seulement du fait de sa différence religieuse, mais aussi de son « assimilation » à l’Occident (3).

Qu’en est-il justement de ces Chrétiens d’Orient qui intéressent l’Occident ? L’historien Henri Laurens démontre qu’en Orient a eu lieu, notamment avec l’émergence du mouvement Jeune-Turc en 1908, un mouvement d’attraction vers la culture de l’Occident, en particulier vers la culture politique et administrative française. Mais les prétentions et rivalités franco-britanniques, puis les ambitions russes, allemandes et italiennes, engendreront des résistances, portées tant par le nationalisme arabe que par l’islamisme, lequel revendique aussi parfois son arabité.(4) Après avoir étudié les fondements du pouvoir ottoman, l’auteur aborde la période des Tanzimat (réformes) qui voit la naissance des idéologies modernes dans l’empire, la naissance de l’islamisme et celle du nationalisme. Les termes « islamisme » et « arabisme » sont d’usage relativement récent, le premier renvoyant à un usage politique de la religion, le second, dérivé de « panarabisme », correspondant à la volonté de rassemblement de tous les Arabes dans une même unité politique à partir d’une certaine vision de l’arabité. Cette dernière pourrait être définie par une communauté de langue, de culture et d’organisation sociale issue de la civilisation des premiers Arabes. La cohésion du groupe -la asabiyya d’Ibn Khaldoun -est une exigence de survie dans le milieu particulier qu’est le désert. L’organisation de base est la tribu, qui se reconnaît un ancêtre commun. Selon la logique ancienne, ce n’est pas la langue, mais l’origine, le nasab (généalogie -réelle ou fictive), qui fait l’arabité. (4)

L’historien fait remonter les interactions Orient-Occident principalement, à la prise de Constantinople en 1453. L’Empire ottoman n’est pas un empire turc. Il est composé avant tout de musulmans, et la base de la société est tribale et clanique. (...) Dans les provinces ottomanes, le système mamelouk se perpétue, le recrutement en restant servile jusqu’au XIXe siècle. Les kul sont des askers (soldats), dispensés de l’impôt, par opposition aux re’aya (sujets), composant la grande majorité de la population, astreinte à l’impôt et régie par la loi islamique et le qanun. Les non-musulmans ont, en général, le statut de protégé, dhimmi, à l’exception des chiites. Pour les désigner, on utilise les termes de taïfa (groupement humain) ou de Djemaât (communauté). C’est à la suite de la prise de Constantinople en 1453, lorsqu’avec Mehmet le conquérant, les Ottomans se constituent en empire que les communautés revendiquent une organisation formelle. Une particularité est à souligner : dès le XVIIe siècle, la monarchie française, alliée de l’Empire ottoman, a reçu le privilège de protéger l’ensemble des catholiques de l’empire, exerçant ce que l’on appellera le « protectorat religieux de la France » "(4)

"Cela concerne aussi les Églises uniates et l’Église maronite. Un pacte de protection, la dhimma, relie les non-musulmans (chrétiens, juifs, toutes religions sauf le chiisme) au sultan. Les malheurs de l’empire débutent avec l’expédition d’Egypte en 1798 « A partir de 1840, l’offensive commerciale européenne est complétée par une grande offensive missionnaire, marquée par la concurrence des différents pays occidentaux.(...) La Russie revendique un droit de protection des Grecs orthodoxes. Les communautés non musulmanes - appelées millet, ont une démographie qui croît plus vite que celle des musulmans. Leur niveau culturel, avec les missions, s’accroît. Le poids des hommes d’affaires est croissant. Au Mont-Liban, les tensions entre Druzes et Maronites sont instrumentalisées par les Anglais et les Français, en lutte d’influence dans la région. La création de l’Alliance juive universelle en 1860 par des personnalités françaises, place l’influence de la France sur les Juifs d’Orient au premier plan (4).

La tension entre puissances chrétiennes connaît son apogée autour des Lieux Saints de Jérusalem, la Russie se heurtant à la France et à la Grande-Bretagne sur la question de leur administration. L’empire se voit reconnaître une pleine égalité juridique avec les autres États européens lors du Traité de Paris en 1856. La contrepartie de cette égalité est le renforcement de l’émancipation des non-musulmans, qui se traduira par la promulgation du Hatti Humayoun, le 18 février 1856, édit impérial dont il est fait mention dans l’article 9 du Traité de Paris. Les Européens sont avant tout soucieux de la situation des chrétiens. Mais le Hatti s’applique également aux Juifs, et les non-musulmans se voient ainsi reconnaître plus de droits dans l’Empire ottoman que les non-chrétiens en Europe. (...)4)

" Français et Anglais continuent de s’interposer à travers leurs influences sur les Maronites et les Druzes. En 1860 se produit une révolte de paysans maronites contre la domination des notables. Cette révolte suscite en réaction le massacre de chrétiens par les musulmans. Les troubles s’étendront jusqu’à Damas, où ils seront arrêtés par l’intervention de l’Emir Abdelkader. Les massacres en Syrie indignent les Européens. Napoléon III envoie alors la première expédition armée à but humanitaire. Les travaux de la commission internationale aboutissent à l’établissement d’un règlement en 1861 qui prévoit que le Liban sera gouverné par un chrétien [Moutassarif, Ndlr], jusqu’en 1914. Au total, les Tanzimat se heurtent à trois obstacles de taille : la question confessionnelle, la transformation des autonomismes locaux en patriotismes et l’intervention omniprésente de l’Europe. En 1876, des insurrections ont lieu en Bosnie-Herzégovine sauvagement réprimées par la Porte. Les puissances « protestent ». En 1877, la Russie déclare la guerre aux Ottomans pour défendre les chrétiens des Balkans, et impose en 1878 un traité très défavorable aux Ottomans".(4)

Chrétien et Arabe

Comment est perçue cette tentative récurrente d’ingérence caractérisée depuis près de deux siècles dans les affaires arabes ? A leur façon, deux Arabes chrétiens répondent : Hayat al Huwik Atia, journaliste libanaise de confession maronite interpellant le pape lors de son voyage en Israël : « L’Elglise d’Orient refuse d’être entraînée dans le processus de judaïsation de l’Occident chrétien. (...) Nous, l’Orient arabe chrétien, nous ne voulons pas de ce néochristianisme judéo-chrétien et nous refusons que l’Occident chrétien utilise l’influence spirituelle occidentale des églises, catholiques et protestantes pour implanter en Orient et particulièrement dans le monde arabo-chrétien l’idée ou l’influence de judaïsation. Votre Sainteté le pape, sachez que je suis une chrétienne arabe ! (...) Par conséquent, cela ne m’empêche pas de vous rappeler ma fierté d’appartenir à cette terre arabe. Cette terre est le berceau de toutes les Religions et de toutes les Révélations monothéistes. (...) La deuxième raison, est que c’est l’Occident qui est le générateur historiquement du racisme et du sionisme avec tous les résultats connus et, notamment ceux que cet Occident exerce depuis des décades contre le Monde arabe pour saper cette cohésion sociale et religieuse dans le Monde arabe. (..) En conséquence, Votre Sainteté, sachez que nous - Arabes chrétiens - nous ne sommes une minorité en aucune façon, tout simplement parce que nous étions des Arabes chrétiens avant l’Islam, et que nous sommes toujours des Arabes chrétiens après l’Islam. La seule protection que nous cherchons est comment nous protéger du plan occidental qui vise à nous déraciner de nos terres et à nous envoyer mendier notre pain et notre dignité sur les trottoirs de l’Occident. » (...) » (5)

Pour sa part, le docteur Rafiq Khoury, prêtre palestinien du Patriarcat latin de Jérusalem, écrit : « (...) les Chrétiens font partie de l’identité de la terre et la terre fait partie de leur identité, avec leurs concitoyens musulmans. (...) L’arabité et la palestinité des chrétiens de Palestine sont des faits acquis, que nous recevons avec le lait de notre mère, comme on dit en arabe. Les relations islamo-chrétiennes en Orient en général et en Palestine en particulier, s’inscrivent dans une longue histoire, qui a à son actif treize siècles de communauté de vie, où nous avons partagé « le pain et le sel », comme on dit en arabe aussi. »(6)

Tout est dit, le sort des Chrétiens n’intéresse l’Occident que dans la mesure où il peut faire aboutir ses autres projets, à savoir la mainmise sur les ressources énergétiques mais aussi l’instauration d’une paix américaine qui ne se fera pas sans dégât durable. Les ingérences continuelles contribuent à créer cette tension permanente qui n’existait pas avant. Il est à craindre que cette boite de Pandore ouverte par un Occident dévastateur va détruire des "équilibres" culturels et religieux" que les sociétés du Moyen Orient ont mis des siècles à sédimenter. Pouvons nous rester indifférent à ce scandale d’une nouvelle fitna (chaos) qui prolonge d’une certaine façon ,les guerres religieuses déclenchées par un certain Urbain II ? Nous devons témoigner et dire notre rejet de la violence d’où qu’elle vienne. Qu’on laisse ces sociétés "arabes harassées par tant de malheur retrouver dans les religions du Livre le secours spirituel qui manque de plus en plus à ces sociétés qui risquent uen sécularisation au nom du « Money-théisme » seul Dieu qui s’impose par ces temps incertains.

Pr. Chems Eddine Chitour

Notes.

1.Les soutiens aux Coptes égyptiens se multiplient. Le Monde 9.11.2010

2.Chems Eddine Chitour : Les massacres de masse en Irak : Mondialisation.ca 7.09.2010

3.Hosham Dawod : Chrétiens d’Irak : ne choisissons pas nos victimes ! Le Monde 09.11.10

4.Françoise Duthu : L’Orient arabe, de 1798 à 1945, Henry Laurens 29 octobre, 2010

5.Hayat al Huwik Atia : Lettre ouverte http://liberation-opprimes.net/ 24 mai 2009

6.Rafiq Khoury : Palestine http://www.gric.asso.fr/spip.php?ar... 30.04.2009

COMMENTAIRES  

13/11/2010 11:33 par kounet

L’église a une longue tradition d’ingérence politique !Il faut l’exclure complètement .
Cette médiatisation des gens massacrés à Bagdad est bien peu " catholique " même si elle est affreuse .
Les massacres ne se valent pas tous ! ça, c’est une horreur .

(

13/11/2010 12:50 par StarsWanderer

Les actions d’El-Qaida ont toutes cet unique résultat : diaboliser l’Islam et les musulmans. Ne jamais oublier ce principe élémentaire pour démasquer les véritables coupables : à qui profite le crime ?. Ce ne sont certainement ni l’Islam ni les musulmans qui subissent quotidiennement les attentats et les massacres.

13/11/2010 14:59 par nicoloco

l’invasion de l’irak s’est faites sur des mensonges pour le bien financier de l’oligarchie US/UK.
Obama a dit qu’il en partirait.... mais pour devoir rester il faut faire des attentats encore plus sanglant. les attentats en serie, tout ce que fait al quaida n’est qu’une stratégie pour continuer la guerre et engraisser l’oligarchie
amen

13/11/2010 15:26 par Yann

Je vous remercie d’avoir pris en compte ma remarque quant au manque d’articles traitant des souffrances des minorités dans les pays où l’Islam est la religion dominante.
Je tenais juste a préciser que je ne parlais pas seulement des chrétiens, mais aussi des juifs, des bouddhistes, des musulmans ayant le «  tort » d’être trop "modérés" , sans oublier les féministes et les homosexuels.

Bien a vous,

Yann

13/11/2010 15:32 par Cyril Ngalomba

John Negroponte, maitre d’oeuvre de la Terreur et du Génocide.

John Negroponte : du Honduras à l’Irak, en passant par l’ONU (ce magasin d’habillement juridique pour blanchiment de crimes d’Etats).

Negroponte, cet antéchrist de la démocratie, l’ange noir de la mort,est avant tout un homme qui croit que la fin justifie les moyens. Il a constamment démontré par le passé qu’il est prêt à recourir à des pratiques qui sont en opposition avec la définition du mot "démocratie", et ceci au nom de la démocratie. La carrière de Negroponte, sa lutte contre le communisme en Amérique du Sud démontre qu’il est prêt à recourir à des méthodes bestiales pour soi-disant faire avancer la démocratie. Dans cette sale guerre, Negroponte reste un criminel de guerre par sa complicité directe avec les escadrons de la mort (cf. le bataillon 316).

Sa nomination en Irak par le chef de guerre GW Bush,inaugure une nouvelle étape dans la volonté de destruction (ordo ab chao - l’ordre après le désordre) de l’Irak par la coalition OTANisée.Ce néo-impérialisme nihiliste, à la faveur duquel les missionnaires catholiques ont été supplantés par de nouveau évangélistes.

Le chaos qui ensanglante l’Irak est d’une parfaite logique pour qui comprend les « valeurs civilisationelles » qui animent ces malades mentaux psychopathes qui sévissent au Moyen-Orient et maintenant au Caucase. « Si je m’estime porteur de la vérité, alors je suis fondé à éradiquer l’erreur, c’est-à -dire à faire disparaître tout ce qui contredit mon point de vue. Et à le faire par tous les moyens. C’est le principe même de la "guerre juste" . Prétendre se battre au nom de l’humanité (les « droits de l’homme ») conduit immanquablement à placer ses adversaires hors humanité. Ceux-ci deviennent alors des ennemis absolus, des figures du Mal, avec qui une paix négociée est impossible. Le but de la guerre n’est plus la paix, mais l’extermination ».(Alain de Benoist).

Au-delà des « droits de l’homme » américain, il y a au sommet de la pyramide, la volonté impitoyable du Système mondialiste d’abraser toute forme de résistance à l’instauration de leur Nouvel Ordre Mondial qu’ils appellent de tous leurs voeux.

13/11/2010 15:39 par Ligeti Richard

C’est intelligent de voir l’arrière pays historique de ce massacre.Il faut pas oublier une détaille de taille , l’intervention des forces de l’ordre , c’est à dire que la baigne de sang était provoqué et partiellement fait par les unités de police , qui sont entrainé par les forces de la coalition . La les similitudes avec l’intervention des forces russes dans l’école de Beslan sont flagrants . C’est a dire , q ’il y as une prise d’otage des innocents , avec comme contre parti un libération des prisonniers est exigé , et l’Êtat casse tout .
L’autre blague habituel de porter une politique répressif envers une race d’humain chez nous , par ce que chez leurs confrères on produit une guerre d’agression . Puis on attend , que dans le chaos de Bagdad il arrive rien aux jeans , qui ont le même confession , que nous , ce serai d’admettre , que le force morale de l’Islam est largement plus fort de la notre .
Et on as même pas évoqué madame Madeleine Albright , qui trouve que les 500000 vie d’enfants Irakien de leurs blocus vaut la chandelle .
L’occident ressemble à un vieux géant qui donne des coups brutal , après il moralise , après les coups après le morale etc..
S’il y as un Dieu , ca ne peut pas continuer éternellement , ou est ce que on est déja dans l’enfer ??

13/11/2010 17:59 par Georges Stanechy

Cher Chems Eddine Chitour

Merci de cette implacable mise au point, par la qualité de son analyse historique et religieuse, face à "l’instrumentalisation" des Chrétiens d’Orient par les pays de l’OTAN. Résumée dans votre citation de la magnifique interpellation, de la chrétienne libanaise Hayat al Huwik Atia, au Pape :

« La seule protection que nous cherchons est comment nous protéger du plan occidental qui vise à nous déraciner de nos terres et à nous envoyer mendier notre pain et notre dignité sur les trottoirs de l’Occident. »

J’avais eu l’occasion de publier un article, publié entre autres par LGS le 28 février 2010, abordant ce sujet sous l’angle de la propagande islamophobe justifiant violences, occupations militaires et prédations des pays occidentaux dans les pays musulmans, avec le soutien d’une partie de la hiérarchie religieuse des églises chrétiennes (essentiellement catholiques et orthodoxes), et un grouillement de lobbies et de services spéciaux notamment auprès de l’UE, intitulé :

Eglises d’Orient : Mascarades et Cordes de Chanvre

Depuis les Croisades, toutes les expéditions coloniales et spoliatrices de l’Occident ont eu pour prétexte mensonger : "la protection des chrétiens" … Ce fut comme vous le rappelez un des principaux prétextes du dépeçage de l’Empire Ottoman avant la première guerre mondiale et le Traité de Sèvres qui suivra, par les puissances occidentales, y compris la Russie. Sa battant comme des voyous pour en arracher le plus gros morceau. Voracité accrue à partir de la première guerre mondiale par le pétrole et le gaz…

La terrible Guerre de Crimée (1853-1856) entre Russes d’un côté et Anglo-Français de l’autre, a eu pour point de départ la volonté de l’empereur russe Nicolas 1er de s’emparer de la capitale de l’Empire ottoman qu’il avait déjà baptisée Tsargrad (vieux rêve de Catherine II)… Avec pour prétexte présenté, au gouvernement Ottoman, la remise à l’Eglise Orthodoxe des clés du temple de Bethléem et la protection des sujets orthodoxes qui auraient à relever directement de l’autorité de l’empereur de Russie…

Mais, comme le rappelait l’islamologue et chrétien d’Orient (de rite melkite) Louis Massignon, dès 1949 :

"Toute croisade coloniale des judéo-chrétiens contre le « fanatisme » islamique est vouée tôt ou tard à l’échec. »

Cordialement

.

13/11/2010 19:07 par sam

il me semble que l’impérialisme, qui tient le pétrole irakien, pour le garder, cherche à empêcher la reconstruction de la nation irakienne, c’est-à -dire cherche à diviser et morceler le pays en fonction des communautés qui y vivent (sunnites, chiites, kurdes, chrétiens) et oui, si on pose la question "à qui profite le crime", on trouve la réponse facilement

cela se passe dans un pays qui, en dépit de tout ce qu’on peut légitimement reprocher au parti Baas et à Hussein, et en premier lieu leur inféodation aux Etats-Unis dans un premier temps, dans un pays donc qui était de fait UNI, laïc, et disposait (avant l’embargo) d’un relatif mais bien réel niveau d’éducation, santé etc... Il me semble que les USA cherchent en priorité à éviter le retour de cela, et donc, merci al qaïda !

au fait, toutes ces bonnes âmes qui pleurnichent aujourd’hui sur le sort des "chrétiens d’Orient", sans jamais se soucier des autres victimes (au contraire !), et qui le font avec tellement de "grossièreté" que leur fonction réelle transparaît aisément (à savoir : diaboliser l’islam, favoriser le "choc des civilisations", entretenir les peurs... on commence clairement à invoquer en france, au-delà de l’extrême-droite, la "cinquième colonne", l’ennemi de l’intérieur, l’invasion musulmane etc... mais posons la question : al qaïda, ou l’islamisme pour parler de quelque chose d’un peu plus consistant, combien de divisions ?)

Au fait donc : ces bonnes âmes ne se sont pas indignées de la condamnation à mort du chrétien Tarek Aziz ?

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