De par sa position géographique, l’ancienne base militaire désertée par les Etats-Unis est favorable au contrôle stratégique de la région du Maghreb arabe, de l’immense et insaisissable Sahara où le terrorisme, la drogue et des trafics de tous genres prennent leurs couvertures, ainsi que des pays limitrophes de la Libye, notamment le Soudan et le Tchad.
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L’Union africaine boycotte la réunion à Londres, mardi, du « Groupe de contact » constitué par la France pour décider de l’avenir politique d’une Libye toujours en proie à la destruction et à la déstabilisation organisées par la coalition des pays occidentaux. Et malgré l’entrée en action de la force de frappe de la coalition, dans le but de baliser la voie à l’avancée des insurgés, ces derniers ont de la peine à avancer, ayant été contraints ces dernières heures de reculer, ouvrant la voie à l’enlisement de cet engagement militaire dont le but consiste à donner libre cours aux objectifs programmés par la France et les Etats-Unis et partagés par la Grande-Bretagne et l’Espagne, quatre des plus grandes puissances coloniales et esclavagistes des siècles derniers. L’absence de l’Union africaine à la réunion de Londres donne la preuve que l’Institution panafricaine n’a aucune intention de cautionner les motifs inavoués de la coalition qui ne cesse de détourner la Résolution 1973 à leur service, en envisageant de fournir des armes aux insurgés, Paris ayant déjà clairement indiqué qu’elle discute de cette éventualité avec ses partenaires (Etats-Unis, Grande-Bretagne), c’est-à -dire en dehors de la Résolution 1973. L’Organisation des Nations unies persisterait-elle à faire la sourde oreille ?
En effet, la Résolution 1973, qui s’offre en véritable ’auberge espagnole’, n’en finit pas de livrer ses non-dits qu’exploitent les pays de la coalition qui semblent passer un black-out sur les inévitables suites de la fourniture d’armes aux insurgés, à savoir, l’envoi d’instructeurs européens, voire de combattants prêtés aux pays voisins, sinon au Qatar, très motivé à prendre part à cette aventure européenne.
Comme par hasard, cette aventure guerrière contre la Libye laisse l’empreinte d’un come-back de ces anciennes puissances coloniales, pour soumettre l’un des rares pays en Afrique dont la coopération avec les nations occidentales a de tout temps tourné le dos à cette « mentalité d’assisté » à laquelle elles se sont souvent accoutumées dans leurs rapports avec le reste de la diplomatie africaine.
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Mais le plus alléchant, c’est bien cette ancienne base militaire que les Américains avaient été contraints d’abandonner ce 11 juin 1970, au lendemain de la Révolution menée par Mouammar Kadhafi contre la monarchie d’alors fermement soutenue par les Etats-Unis.