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Refus à la nomination d’Alvaro Uribe comme professeur en France

Nous, membres de l’Association TEJE, composée majoritairement d’étudiant(e)s colombien(ne)s et de diplômé(e)s d’institutions d’éducation supérieure en France, exprimons notre indignation face à la nomination récente d’Alvaro Uribe Vélez comme enseignant à l’École Nationale d’Ingénieurs de Metz (ENIM).

Personnage controversé de l’histoire récente de la Colombie, ancien Président de la République de Colombie de 2002 à 2010, Alvaro Uribe a été impliqué dans de nombreux cas de violations des Droits Humains ; il est notamment accusé de s’être imposé dans le paysage politique grâce à des manoeuvres exécutées en lien avec les narcotrafiquants et les leaders des armées paramilitaires, dont il a été, par ailleurs, promoteur dès les années 1980.

Des dizaines de parlementaires de son parti et des partis associés, certains de ses collaborateurs les plus proches et des membres de sa famille - dont son cousin et allié politique Mario Uribe, condamné le 20 février dernier - sont jugés et certains se trouvent aujourd’hui en prison pour avoir été instigateurs et complices de crimes commis en connivence avec les narco-paramilitaires.

Par ailleurs, il a espionné, à travers les services secrets de l’État (DAS), des opposants, journalistes, défenseurs des Droits Humains et même des membres du Parlement Européen, opérant une campagne pour les discréditer. Ses déclarations publiques ont mis en danger la vie de tout opposant à son gouvernement. Certains ont été poussés à l’exil.

Mais, plus grave pour nous, la jeunesse colombienne a été la victime principale du Président Uribe. Ce dernier a instauré une politique de récompenses à double tranchant. Dans un contexte de conflit armé existant depuis les années 1950, il promettait aux soldats des primes et des avantages pour chaque guérillero tué au combat. Ceci a déchaîné un des phénomènes les plus macabres de la dernière décennie : les « faux positifs ». Ce sont près de 3.000 personnes, selon les estimations, dont beaucoup étaient des jeunes des quartiers défavorisés, qui ont été tuées de sang froid et présentées ensuite comme des guérilleros morts au combat, augmentant les statistiques gouvernementales en faveur d’Uribe.

Cette même politique de récompenses a oeuvré à l’intérieur des universités et des lycées. Nos jeunes ont été encouragés à participer au conflit armé. Alvaro Uribe a profité de leur vulnérabilité financière pour leur proposer un salaire en échange de dénoncer leurs condisciples, qu’ils soupçonnaient d’avoir des liens avec des guérillas. Cette mise en pratique d’une politique éhontée de chasseurs de récompenses est, pour le moins sur le plan éthique, fortement condamnable.

Toujours en dépit de la liberté et de l’autonomie des universités, la police et l’armée colombiennes ont fait irruption dans les établissements scolaires employant des balles réelles et faisant des victimes mortelles parmi les étudiants, comme ce fut les cas de Jaime Acosta à Bucaramanga, de Nicolas Neira à Bogotá et de Jhonny Silva à Cali, entre autres.

Dans des circonstances similaires, en 2010, Alvaro Uribe a été l’objet de polémique à l’Université de Georgetown, où 80 professeurs des États-Unis ont signé une lettre de refus pour sa présence dans celle-ci mais également dans d’autres institutions d’éducation. L’université a compris l’ampleur et le poids des protestations et elle a arrêté cette mission.

D’après un communiqué de l’ENIM, « L’École Nationale d’Ingénieurs de Metz ne pouvait pas rêver meilleur ambassadeur. On n’a pas tous les jours l’ancien président d’un pays comme professeur ». Certes, cela ne se reproduit pas souvent et c’est pour cette même raison que l’École devrait se garder de bien choisir ses invités. Il résulte inexcusable, par les temps qui courent, de légitimer des personnages contestés, voire sanctionnés par son propre peuple victime des dérives de leur pouvoir. La chute des dictateurs dans le monde arabe, autrefois reçus en grande pompe par le gouvernement français, nous le prouve.

Au nom des millions des victimes des massacres, des déplacements de force (l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés parle de 3,4 millions de réfugiés internes à cause du conflit), des attaques contre la liberté d’expression, nous exerçons notre devoir des concitoyen(ne)s, en faisant entendre ici notre voix et celle de tous les Colombiens et toutes les Colombiennes qui ont été, et qui continuent d’être les victimes de la guerre absurde qui se livre en Colombie. Une guerre exacerbée encore pendant les huit années d’Alvaro Uribe au pouvoir.

Association TEJE

TEJE (Travailler Ensemble Jeunes et Engagés) est un réseau d’associations en France, composé majoritairement par de jeunes Colombiens, Latino-américains et Français qui développent des activités de solidarité avec l’Amérique Latine.

Contact :

asso@teje.fr Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

http://www.teje.fr/

facebook.com/teje.association

Pour plus d’informations :

Sur les faux positifs :

http://archives.24heures.ch/VQ/LAUSANNE/-/article-2009-07-707/en-colom...

Sur les liens d’Alvaro Uribe avec les paramilitaires :

http://www.lefigaro.fr/international/2008/04/24/01003-20080424ARTFIG00...

http://www.rfi.fr/contenu/20100226-proche-president-uribe-arrete-liens...

Sur les protestations à Georgetown :

http://latimesblogs.latimes.com/laplaza/2010/09/uribe-colombia-georgetown.htm
Association TEJE (Travailler Ensemble Jeunes et Engagés)

TEJE est un réseau d’associations en France, composé majoritairement par de jeunes colombiens, latino-américains et français qui développent des activités de solidarité avec l’Amérique Latine.

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