RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Sur un récent épisode de "Cold Case"

Je suis un fidèle de la série Cold Case, programmée depuis plusieurs années par Canal+ en VO et par France2 en VF. Je la regarde plutôt en anglais, un certain idiome philadelphien assaisonné d’un vocabulaire technique policier qui nécessitent pour moi l’aide des sous-titres en français.

Cette série est intéressante à plus d’un titre. Outre qu’elle est très bien faite et fort bien jouée, elle repose sur le principe de la non prescriptibilité des crimes dans l’Etat de Pensylvanie. Un pépé de 90 ans peut se voir jeter au trou si, 70 ans plus tôt, il a commis un crime ou a été complice d’un crime. L’équipe policière de la série reprend, après la découverte d’un nouvel indice, une affaire qui n’avait pas trouvé de solution. Elle la résoud et la classe.

Cela permet des reconstitutions, plutôt fidèles, d’époques antérieures (la musique joue alors un grand rôle) et d’apprécier des vies, des destins mis en perspectives. Le plus souvent, nous sommes plongés dans des quartiers de Philadelphie assez peu riants. Les problèmes conjoncturels et structurels de la société étasunienne sont clairement évoqués lorsque le scénario l’exige.

Un récent épisode, assez banal, soulevait un problème intéressant. Un ado placé dans un foyer pour délinquants s’était mortellement blessé en glissant. Quelques années plus tard, un indice permettait tout naturellement de lancer l’équipe à la recherche d’un crime. Aux deux-tiers de l’épisode, on découvrait que le foyer pour délinquants, placé sous l’autorité du ministère de la Justice, était en fait une institution privée. Les murs appartenaient à des actionnaires et le personnel était de statut privé. L’histoire avançait d’un coup lorsque l’équipe comprenait que le juge du coin n’était autre que le frère de la principal actionnaire d’une chaîne de foyers. Sa politique était donc d’emplir les foyers au maximum et de refuser toute libération conditionnelle.

Le héros malheureux de l’épisode aurait dû, normalement, recouvrer la liberté. Il avait en fait été tué accidentellement par le directeur du foyer qui lui avait flanqué une rouste un peu appuyée, sans intention de tuer.

Par ailleurs, un officier supérieur de la police obligeait l’équipe, au nom de restructions budgétaires, à se délester d’un de ses membres, contraint de rejoindre un commissariat de banlieue.

Bien sûr, on retrouve dans cette série, comme dans tout le cinéma d’outre-Atlantique la croyance dogmatique bien connue de la supériorité de l’individu sur le groupe. A Philadelphie comme ailleurs, des hommes intègres et efficaces finissent toujours par vaincre une machine corrompue actionnée par des incompétents. Mais l’imperfection du système n’est jamais problématisée.

Avec ses limites, cette série nous dit ce qu’est, depuis un bon moment déjà , la justice étatsunienne et ce que sera la justice dans la France de Sarkozy ou d’un de ses clones : une entreprise, au sens étymologique du terme, fonctionnant selon des critères de rentabilité indépendants des problèmes sociaux et sociétaux à résoudre.

URL de cet article 12322
  

Même Auteur
Éric Dupont-Moretti : "Condamné à plaider"
Bernard GENSANE
Il a un physique de videur de boîte de nuit. Un visage triste. De mains trop fines pour un corps de déménageur. Il est toujours mal rasé. Il sera bientôt chauve. Parce que ce ch’ti d’origine italienne est profondément humain, il est une des figures les plus attachantes du barreau français. Il ne cache pas sa tendance à la déprime. Il rame, il souffre. Comme les comédiens de boulevard en tournée, des villes de France il ne connaît que les hôtels et ses lieux de travail. Il a décidé de devenir avocat le (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Nous devons employer la force parce que nous sommes l’Amérique. Nous sommes la nation indispensable.

Madeleine Allbright
Secrétaire d’Etat des Etats-Unis

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.