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Auteur : Jean-Pierre DUBOIS

Hollande, colonialiste impénitent...

Jean-Pierre DUBOIS

Le journal algérien El Watan rapporte et commente les propos de François Hollande devant l’assemblée du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) de ce 16 décembre dernier.

À l’Élysée, après un banquet arrosé en l’honneur des 70 ans du CRIF, notre président « normal » s'est livré à une charge contre l'Algérie à connotation raciste et sortie tout droit des stéréotypes « du centenaire de la colonisation (dit de la conquête) ou de l’Exposition universelle (et des indigènes) de Paris de 1889 ». Alors que Hollande annonce la visite prochaine de Manuel Valls en Algérie, celui-ci lui rappelle que c'était déjà fait et qu'il en revenait. Hollande réplique alors tout souriant, et sous les rires des convives et journalistes présents : « Il en revient sain et sauf. C’est déjà beaucoup ! » Pour le journal algérien, ces propos indignes ont fait « l’effet d’une douche froide en terre algérienne, dont le peuple est renvoyé, sans autre forme de procès, à sa condition de colonisé, de sauvage à civiliser, d’indigène de la République, dénué aussi bien de cortex cérébral que d’humour ». Le président algérien de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (...) Lire la suite »

Centrafrique : Génocide ?

Jean-Pierre DUBOIS

Colette Braeckman est une journaliste belge spécialiste de l’actualité africaine et plus particulièrement de l’Afrique centrale. Ses analyses dans Le Soir, quotidien francophone de Bruxelles, font autorité.

Récemment, elle a publié un article intitulé « Du bon usage du terme génocide » qui souligne que, pour justifier leur intervention militaire en République centrafricaine, les dirigeants français n'avaient pas « lésiné sur le vocabulaire ». Ainsi, François Hollande a parlé de « chaos, d’exactions extraordinairement graves » tandis que Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, assurait que le pays était « au bord du génocide ». La gravité de cette dernière expression (reprise par un diplomate américain) a contribué à ce que le Conseil de Sécurité autorise officiellement la France à lancer l'opération Sangaris qui avait déjà commencé à se déployer. Pour Colette Braeckman, il est vrai que la Centrafrique est aujourd’hui en proie à des violences d’une extrême gravité prenant un caractère communautaire : d'un côté, les milices musulmanes de la Seleka (comptant de nombreux combattants étrangers) qui s’en prennent à des populations majoritairement chrétiennes ; de l'autre des groupes paysans d’autodéfense qui ripostent (...) Lire la suite »

Ukraine : Les vrais enjeux

Jean-Pierre DUBOIS

Le titre « Ukraine : ce que l’Europe refuse de voir » , un article du quotidien La Tribune donne une analyse des évènements de Kiev bien éloignée du discours stéréotypé de la plupart des médias occidentaux.

Pour l'auteur, défendre les « bons manifestants » de Kiev contre le « mauvais pouvoir tyrannique » du président Viktor Ianoukovitch trahit une vision caricaturale de la réalité ukrainienne. Il en est de même lorsqu'on veut faire de l'association avec l'Union européenne un gage de démocratisation. En fait, depuis son indépendance de 1991, l'Ukraine est un pays profondément divisé où deux camps de force équivalente se font face. A l'est et au sud du pays, dans le bassin minier du Donbass, en Crimée et sur le littoral de la Mer Noire, la population est largement russifiée et, en dépit de la législation qui oblige à un usage exclusif de l'ukrainien dans l'espace public, le russe y est la seule langue réellement utilisée et le sentiment d'appartenance à l'ensemble russe est très fort. A l'inverse, à l'ouest du pays, dans des régions qui ont appartenu jadis à la Pologne ou à l'Autriche-Hongrie, on parle ukrainien et le sentiment identitaire ukrainien y est d'autant plus prononcé qu'il s'accompagne d'un (...) Lire la suite »

Colombie : « Israël » d’Amérique latine

Jean-Pierre DUBOIS
Du 24 au 26 mai 2013, un forum pour la paix en Colombie se tiendra à Porto Alegre (Rio Grande do Sul) au Brésil. Peu avant sa participation à l'évènement, Maria Socorro Gomes, présidente du Conseil mondial de la Paix, a précisé la position de son organisation. Synthèse. La Colombie est, en Amérique latine, le principal théâtre des opérations de l'impérialisme nord-américain. C'est là que les États-Unis ont leurs principales bases (de sept à dix) qui encerclent les pays voisins et leur permettent de se projeter en n'importe quel pays d'Amérique latine avec leur marine de guerre, leurs avions et leurs troupes. C’est de là également qu’ils surveillent l'Amazonie. « La Colombie est pour notre continent ce qu'est Israël pour le Moyen-Orient. » Depuis six décennies, la Colombie vit une guerre civile, une tragédie qui a coûté la vie à un demi-million de personnes et provoqué la disparition de plus de 4 millions d'autres. Tout a commencé, à la fin des années 1940, lorsque l'opposition et les forces populaires ont (...) Lire la suite »
Vous reprendrez bien quelques « miettes du banquet » ?

Impérialisme : Le combattre ou en être complice ?

Jean-Pierre DUBOIS

Le combat anticolonialiste n’a jamais fait recette en France.
Cela tient sans aucun doute au conditionnement idéologique (souvent raciste) que la bourgeoisie a su mettre en oeuvre pour convaincre l’opinion du bien-fondé de la constitution et de la conservation d’un empire colonial.

Cela tient aussi au fait, moins reconnu, que les forces impérialistes - toutes à leurs conquêtes territoriales et désireuses de s'assurer la paix sociale à domicile - ont fait en sorte qu'une fraction non négligeable de la population française bénéficie d'une partie de la rente coloniale. Dès la fin du XIXème siècle, Engels observait avec consternation comment la classe ouvrière anglaise s'était ralliée à la politique coloniale de son État. En 1858, il notait que celle-ci s'embourgeoisait de plus en plus et que cela lui semblait « logique » dans la mesure où leur nation exploitait « l'univers entier ». [1] Les ouvriers anglais jouissaient « en toute tranquillité […] du monopole colonial de l'Angleterre et de son monopole sur le marché mondial », ajoutera-t-il, plus tard. En 1902, c'est John Atkinson Hobson qui observe que les Etats qui possèdent des colonies peuvent à la fois enrichir leur classe gouvernante et corrompre leurs classes inférieures, « afin qu'elles se tiennent tranquilles ». [2] Sur ce (...) Lire la suite »

Pour en finir avec le mythe de Kennedy

Jean-Pierre DUBOIS

Le 22 novembre prochain marquera le 50ème anniversaire de l’assassinat de J.F. Kennedy et il fait peu de doutes que nos formateurs d’opinion y trouveront l’occasion de nous rappeler tout le bien qu’il faut penser de ce « héros » de l’Occident.

Pourtant, il ne suffit pas d’avoir été assassiné (par qui ?) pour entrer dans l’Histoire par la grande porte. Ce pur produit du système élitaire américain s’est en effet distingué par des décisions qui font de sa présidence une calamité pour les peuples du monde...

Entré en fonction en janvier 1961, dès mars, Kennedy lance un programme d'armement parmi les plus importants en temps de paix : il double le nombre de missiles nucléaires balistiques intercontinentaux ; augmente le nombre de bombardiers stratégiques et celui des autres missiles ; et quadruple les unités de lutte subversive dites « anti-guérillas ». En avril, il ordonne de renverser le gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro. Des bombardiers américains maquillés aux couleurs cubaines attaquent les bases aériennes de l'île et détruisent les appareils au sol tandis que des bâtiments de guerre appuient le débarquement sur l'île d'une troupe de 1.500 exilés cubains recrutés et entraînés aux États-Unis par la CIA. Cette « invasion de la baie des Cochons », perpétrée en violation flagrante de la légalité internationale, se solde fort heureusement par un échec cuisant des Etats-Unis et de leurs mercenaires. Mais le peuple cubain déplore 176 tués et 4.000 blessés. En août, Kennedy déclenche l'opération Ranch (...) Lire la suite »
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Vigné d’Octon et les crimes coloniaux de la République

Jean-Pierre DUBOIS

A un moment où l’armée française nous rejoue sans gloire la prise de Tombouctou, le moins qu’on puisse faire est de rappeler comment, à une autre époque, d’autres soldats de la République ont martyrisé cette région d’Afrique.

Paul Vigné d'Octon, médecin de la Navale, affecté au Sénégal puis en Guinée dans les années 1880, en a été le témoin révolté. En 1885, il accompagne une colonne d'infanterie de marine chargée de consolider le contrôle de la France sur la région des Rivières du Sud (Guinée actuelle) alors divisée par des rivalités entre deux chefs locaux. La mission est d'appuyer un camp contre l'autre en supprimant trois villages et en faisant disparaître leurs chefs. Les villages sont effectivement brulés et leurs chefs abattus avant que la troupe française se replie abandonnant le terrain à ses supplétifs qui torturent et achèvent les blessés. [1] Ecoeuré par cet épisode et par bien d'autres, et désireux de témoigner de tout ce qu'il voit, Vigné expédie d'abord des articles à des journaux sous des pseudonymes divers puis démissionne finalement de l'armée. Peu après, il se présente à la députation dans sa circonscription de l'Hérault. Il est élu et sera réélu deux fois. [2] A la Chambre des députés, il accuse la politique (...) Lire la suite »

Le nationalisme : Une maladie mentale ?

Jean-Pierre DUBOIS
Le militant anticolonialiste Robert Louzon écrivait en 1922 : « Il n'y a pas d'équivalence entre le nationalisme d'un peuple oppresseur dont le nationalisme consiste à opprimer un autre peuple, et le nationalisme d'un peuple opprimé dont le nationalisme ne tend qu'à se débarrasser du peuple oppresseur. » [1] Plus récemment, Maxime Rodinson se félicitait d'avoir « soutenu des nationalismes lorsqu'ils défendaient les droits de populations exploitées ou opprimées » en tenant toutefois à préciser que lorsqu'il dépasse « le stade de la défense » le nationalisme devient aisément « un narcissisme collectif », « un mépris des autres parfaitement écoeurant ». [2] Il ajoutait : « Le nationalisme est une maladie mentale, peut-être nécessaire dans certaines situations, mais dont il faut se débarrasser au plus vite ». En Europe, le nationalisme est né avec la création des États-nations qui a accompagné l'accès au pouvoir des bourgeoisies durant tout le 19ème siècle. Il a trouvé son expression la plus emblématique lorsque (...) Lire la suite »
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Peut-on être contre l’austérité et pour la guerre ?

Jean-Pierre DUBOIS
C'est aussi pour tenter de faire oublier les conséquences désastreuses de sa politique économique et sociale au service de la grande bourgeoisie que Hollande a décidé d'envoyer des troupes au Mali. Malheureusement, si l'on en croit les sondages, la propagande visant à justifier cette nouvelle intervention militaire hors de nos frontières n'est pas restée sans effet sur la population. [1] Cette guerre, dont Hollande a annoncé qu'elle durerait « le temps nécessaire », aura pourtant un coût important qui devrait suffire à faire réfléchir. Le gouvernement ne parle-t-il pas en permanence d'austérité, de contraintes budgétaires et de réductions des dépenses publiques ? Chaque jour d'entretien du dispositif militaire au Mali est estimé à 400.000 euros, nous dit-on. Quant au coût total, bien qu'on ne puisse prévoir la durée de cette opération, il se mesurera sans aucun doute en centaines de millions d'euros. [2] Est-ce à dire que l'argent qui manque tant pour les besoins de la population pourrait être dépensé (...) Lire la suite »

Mali : La France pompier pyromane

Jean-Pierre DUBOIS
On ne répètera jamais assez que le chaos qui s'est instauré au Sahel est le produit direct de l'intervention militaire de la France en Libye. Décidée à renverser Kadhafi coûte que coûte, la France a encouragé l'arrivée de combattants islamistes étrangers, le plus souvent recrutés et armés par le Qatar, afin que ceux-ci se substituent aux pseudo-révolutionnaires de Benghazi incapables par leurs propres forces de parvenir jusqu'à Tripoli. Le régime de Kadhafi ayant finalement ployé, sous les bombes et les missiles de l'OTAN (principalement français), ces islamistes, puissamment armés et équipés, ont essaimé vers le Sahel où déjà sévissait un groupe de leur mouvance, l'AQMI. La « talibanisation » du Nord Mali ne doit donc rien au hasard. Elle apparaît, au contraire, comme une stratégie délibérée qui consiste à instrumentaliser l'islamisme politique pour se donner le prétexte d'intervenir militairement et de s'implanter durablement dans les pays africains. La France de Sarkozy-Hollande a choisi d'occuper un rôle de (...) Lire la suite »
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