A l’attention de Monsieur le Ministre Tunisien de l’Intérieur

« Celui qui n’a pas marché sur la braise, ne peut pas savoir ce qu’est la braise ! » (Proverbe tunisien)

Monsieur le Ministre de l’Intérieur, à vous et à vos Collègues et Cadres nahdhaouis (partisans du Parti Islamiste Ennahdha au pouvoir , provisoirement, depuis le 26 décembre 2011), y compris votre Guide Suprême, le Cheikh Rached Ghannouchi, nous vous donnons une circonstance atténuante pour ne pas avoir saisi notre attachement sacré et inaliénable à l’Avenue Habib Bourguiba, à Tunis, emblème de notre Révolution de Jasmin, étant donné que ni vous, ni vos Collègues, ni les Cadres nahdhaouis, y compris votre Guide Suprême, n’y ont pris part, comme l’affirment tous les Analystes Politiques, tous les Observateurs et tous les Acteurs de terrain, et comme le confirme, entre autres, notre Président de la République actuel, Moncef Marzouki, votre allié dans la Troïka, dans la Vidéo ci-dessous, filmée à la veille de la Victoire du 14 janvier 2011, où il déclare que «  Les islamistes sont complètement et totalement absents » de la Révolution.

http://videos.tf1.fr/infos/2011/la-tunisie-n-est-pas-un-pays-democratique-6215593.html

Rappelez- vous, Monsieur le Ministre, que vous étiez, presque tous, tranquillement installés, en Angleterre, en France au Qatar ou ailleurs, pendant que nous subissions, déjà , sur cette même Avenue, les Gaz Lacrymogènes, les Matraques et les Armes létales du Régime de Zinochet.

Malgré ce handicap, Monsieur le Ministre, vous avez su, à merveille, tirer les marrons du feu, en récupérant notre Révolution, sans y avoir pris part. Et, je l’avoue, tout en reconnaissant les souffrances de toutes sortes, les atrocités inhumaines qu’un grand nombre parmi vos sympathisants ont subies, sous les Régimes de Zinochet et de Bourguiba, je suis toujours estomaqué chaque fois que je vous entends, vous et les vôtres, discourir sur notre Révolution.

N’oubliez pas, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, que nous autres Modernistes, qui fûmes l’une des composantes du fer de lance de cette Révolution, Révolution de la Dignité, de la Liberté et de la Démocratie, Révolution grâce à laquelle vos partisans-prisonniers ont pu quitter les geôles de Zinochet et vos exilés politiques ont pu revenir au Pays, n’oubliez pas, Monsieur le Ministre, que nous autres Modernistes que vous avez tabassés, humiliés,…, hier, lundi 9 avril 2012, avec l’aide de vos « Milices et Barb(o)u(ze)s Nahdhaouis », quand nous nous sommes rassemblés, Pacifiquement, par milliers, de l’Avenue Habib Bourguiba à l’Avenue Mohammed V, à Tunis, pour commémorer la fête de nos Martyrs, n’oubliez pas, Monsieur le Ministre, que nous avons, également, subi des souffrances de toutes sortes, des atrocités inhumaines et des exils sous les Régimes de Zinochet et de Bourguiba.

Salah HORCHANI

COMMENTAIRES  

10/04/2012 19:00 par Anonyme

Ousama BARKA, le Pacifiste de Tunis qui a sauvé la vie à Moncef MARZOUKI (président de la Tunisie), interpelle ce dernier au sujet de son soutien aux contre-révolutionnaires de Libye et Syrie.

Ousama Barka, est un militant pacifiste de Tunis qui, lors des violences policières contre l’opposition (lesquelles ont conduit au renversement de Ben Ali le 14 janvier 2011), avait secouru Moncef Marzouki tombé au sol et blessé. Ce dernier est, par la suite, devenu le président de la république tunisienne.

Ousama s’est distingué dès l’origine par sa participation active au noyau tunisois organisé d’opposition à l’agression impérialiste contre la Grande Jamhiriya Libyenne. Il se trouvait dans la rue à nos côtés lors de la manifestation historique (7 octobre 2011) devant le siège du Croissant Rouge Tunisien situé dans l’endroit de Tunis le plus quadrillé par la police (entre le Ministère de l’Intérieur et l’Ambassade de France) pour protester contre le génocide de la ville de Syrte [1].

Il avait ressenti une première déception vis-à -vis de la personnalité qu’il a sauvée parce que cette dernière, ayant accédé entretemps aux plus hautes responsabilités politiques (et donc morales aussi) de son pays, a soutenu la contre-révolution du CNT/OTAN en Libye. Marzouki s’était ouvertement et, d’une manière plus abjecte, jovialement félicité de la disparition du Guide de la Révolution libyenne, Mouammar Al-Gaddafi. Plus récemment, c’est dans la même logique de refus de l’ingérence impérialiste, qu’Ousama s’est opposé à la tenue dans son propre pays d’une conférence internationale (24 février 2012) de soutien aux contre-révolutionnaires de l’équivalent syrien du CNT/OTAN [2].

Suite : http://www.algeria-isp.com/actualites/politique-syrie/201203-A9027/ousama-barka-pacifiste-tunis-qui-sauve-vie-moncef-marzouki-president-tunisie-interpelle-dernier-sujet.html

10/04/2012 19:19 par oldfart

Je souhaite que cette lettre touche l’intéressé autant qu’elle m’a ému !

11/04/2012 21:02 par Salah HORCHANI

Une bonne nouvelle :

"L’avenue Habib Bourguiba est « libérée » !
Le ministre de l’intérieur, Ali Laarayedh a annoncé, aujourd’hui la levée de l’interdiction de manifester sur l’avenue Habib Bourguiba. Cette décision est survenue deux jours après les heurts entre policier et manifestants, le 09 avril 2012, lors de la commémoration de « la fête des martyrs ». « L’avenue est rouverte à tous les Tunisiens » a déclaré M.Laarayedh. Par ailleurs, suite au Conseil des ministres, il a été décidé de créer une « commission d’enquête indépendante » sur les incidents du 09 avril.
"

Source :

http://www.tiwinoo.com/l%E2%80%99avenue-habib-bourguiba-est-%C2%AB-lib%C3%A9r%C3%A9e-%C2%BB.htlm

Ce qui montre qu’il n’y a que la Mobilisation qui paye !
Mais la lutte continue !

Salah HORCHANI

12/04/2012 00:54 par Salah HORCHANI

Rassemblement devant l’Ambassade de Tunisie

Jeudi 12 avril à 18h30, rassemblement devant l’Ambassade de Tunisie, rue Barbet de Jouy, métro Saint François Xavier Ligne 13, pour dénoncer les atteintes aux libertés fondamentales et à la démocratie, perpétrées par les sbires et milices à la solde de Ali Larayedh, lundi 9 avril 2012, contre des manifestants pacifiques venus célébrer la fête des martyrs (9 avril 1938). Parce que manifester est un droit et contre le "monopole de la violence légitime", toutes les forces démocratiques et progressistes tunisiennes ou autres doivent s’insurger contres ces violences policières d’un autre âge, des violences indignes de la Tunisie post-révolutionnaire.

Salah HORCHANI

12/04/2012 09:28 par Salah HORCHANI

RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE DE TUNISIE POUR PROTESTER CONTRE LA RÉPRESSION DES FORCES DE L’ORDRE ET DES MILICES ORGANISÉES
LE JEUDI 12 AVRIL 2012 A 18H30

MÉTRO SAINT FRANCOIS XAVIER


TUNISIE LE 9 AVRIL, UNE JOURNEE NOIRE POUR LES LIBERTÉS

La Tunisie a connu le lundi 9 avril 2012, journée de la fête nationale des martyrs, une journée noire pour les libertés, la démocratie et le respect des droits de l’homme.
Les forces de police, aidées par des milices, tenant les mêmes propos que des courants extrémistes et armées de barres de fer et de pierres, ont violemment chargé des manifestants pacifiques venus commémorer la fête des martyrs. Des journalistes bousculés, leurs matériels détruits, des députés de la Constituante, des représentants des partis et de la société civile, des vieux, des femmes, des jeunes ont été gazés par des lacrymogènes, souvent envoyés par des tirs tendus, et sauvagement agressés et copieusement insultés, certains par des groupes de miliciens sous le regard complaisant des forces de l’ordre.
Le ministre de l’intérieur a justifié cette brutalité par l’application d’une décision d’interdiction de manifester sur l’avenue Habib Bourguiba la plus célèbre de la Tunisie, où a eu lieu la manifestation qui a chassé le dictateur Ben Ali le 14 janvier 2011 et où ont manifesté les tunisiens le 9 avril 1938 pour réclamer une constitution. Non seulement cette interdiction est illégale, mais elle est aussi infondée car les charges de la police et des milices se sont produites dans plusieurs avenues et rues adjacentes de Tunis (Mohamed V, Jean Jaurès, Atatürk, Paris, le passage, Marseille). Ainsi le cortège de la ligue tunisienne des droits de l’homme a été chargé dans la rue Kamel Atatürk. Un membre du Conseil national de la L.T.D.H. a été admis à l’hôpital à cause des effets des gaz lacrymogènes.
Ces passages à tabac, systématiques, planifiés et organisés n’ont pas épargné les marcheurs de Sidi Bouzid venus à Tunis pour exiger du travail. Après avoir parcouru plus de 300 kilomètres de marche ils ont été accueillis à coups de matraques et de gaz lacrymo alors qu’ils se reposaient sur le gazon de la Place des droits de l’homme.
Deux jours auparavant, le 7 avril 2012, la manifestation organisée par l’union des diplômés chômeurs (UDC) a été sauvagement réprimée. Le bilan était de plusieurs dizaines d’arrestations et de blessés, dont certains dans un état grave. L’UDC est descendue dans la rue pour réclamer des mesures sérieuses pour l’emploi ainsi que la fin du système d’embauche clientéliste dans le secteur public.
Renouant avec les pratiques et les discours de l’ancien régime, le ministre de l’Intérieur a nié les faits qui se sont déroulés à des dizaines de mètres de son bureau. Il a ressorti à nouveau la rengaine de la théorie du complot, en parlant de la saisie d’une camionnette pleine de cocktails Molotov ! Alors que les salafistes qui ont agressé quelques jours plus tôt sur la même avenue Bourguiba des journalistes et des artistes de théâtre en hurlant "mort aux juifs" courent toujours et bénéficient d’une incompréhensible impunité.
"¢ï€ Les associations et les organisations politiques et démocratiques de l’immigration tunisienne en France dénoncent cette répression sauvage de la police épaulée par des milices armées de barres de fer contre des manifestants pacifiques qui constitue une atteinte très grave aux libertés et aux droits de l’homme.
"¢ï€ Elles rappellent que le gouvernement et le ministre de l’Intérieur sont responsables de la sécurité des personnes et qu’il est de leur devoir de mettre fin immédiatement à cette spirale répressive, attentatoire aux libertés et aux droits de l’homme. Le gouvernement doit assumer sa responsabilité dans la lutte contre le phénomène de la prolifération des milices hors-la loi.
"¢ï€ Elles demandent la création d’une commission d’enquête indépendante pour déterminer et sanctionner les coupables de cette sauvagerie quels qu’ils soient, ainsi que les véritables identités de ces miliciens et leurs commanditaires.
"¢ï€ Elles soutiennent la demande formulée par certains députés de créer une commission d’enquête parlementaire.
"¢ï€ Elles appellent l’Assemblée Constituante à se saisir du dossier de la réforme de l’appareil sécuritaire et de son assainissement des tortionnaires et des bourreaux de notre peuple, en mettant terme à l’impunité dont ils continuent de jouir jusqu’à aujourd’hui.
"¢ï€ Elles demandent en outre l’abrogation de la mesure scélérate qui interdit l’avenue Habib Bourguiba aux les manifestations.
"¢ï€ Elles exigent la protection des minorités religieuses et de leurs lieux de cultes et ainsi que des sanctions contre la profanation de l’église orthodoxe russe.
"¢ï€ Elles expriment leur solidarité avec les artistes, les journalistes, les chômeurs diplômés, les militantEs des droits de l’homme, les universitaires et les démocrates et exigent de respecter leurs libertés individuelles et publiques.
"¢ï€ Elles se déclarent solidaires des plaintes déposées par des militants et associations contre les propos antisémites et les auteurs d’agressions et de brutalités dont ont été victimes les manifestants.
"¢ï€ Elles appellent à la mobilisation pour préserver les acquis de la révolution à savoir les libertés individuelles et collectives menacées par des agissements brutaux du gouvernement, indignes d’un Etat de droit.
"¢ï€ Elles déclarent vouloir créer un cadre unitaire pour la défense des libertés, des droits de l’homme et de la démocratie chèrement arrachés par la révolution.
"¢ï€ Elles s’adressent à leurs amis démocrates français associatifs, syndicalistes et politiques pour qu’ils se mobilisent pour la défense des libertés dans la nouvelle Tunisie de la Révolution.

LES ASSOCIATIONS ET ORGANISATIONS POLITIQUES DE L’IMMIGRATION EN FRANCE APPELLENT A UN RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE DE TUNISIE POUR PROTESTER CONTRE LA RÉPRESSION DES FORCES DE L’ORDRE ET DES MILICES ORGANISÉES
LE JEUDI 12 AVRIL 2012 A 18H30

MÉTRO SAINT FRANCOIS XAVIER
Signataires de l’appel :
Associations : A.D.T.F. - A.I.D.D.A. - A.T.F. - A.T.N.F. - C.R.L.D.H.T. - Collectif 3 C - Collectif des Femmes tunisiennes - D.C.T.E. - Front 14 janvier - F.T.C.R. - Manifeste du 20 mars - M.C.T.F. - R.E.M.C.C. - U.G.E.T. / France - Unies-vers-Elles - U.T.A.C - U.T.I.T. /Ile-de-France - WD 15
Partis politiques : Ettajdid / Ile-de-France - Ettajdid / France - F.D.T.L. /France - Moupad / France - Parti Républicain / France - P.C.O.T. / France - P.D.M. / France - P.T.T. / France
Avec le soutien de :
A.M.F. - A.T.M.F. - E.E.L.V. - F.A.S.E. - L.D.H. - Manifeste des Libertés - M.R.A.P. - N.P.A. - P.C.F. - P.G.

Salah HORCHANI

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