A propos du crime de Tataouine : Les Islamistes tunisiens sont passés de l’Appel au Meurtre à l’assassinat de leurs opposants

L’assassinat, hier jeudi 18 octobre 2012, de Lotfi Nagdh, Coordinateur Régional de Nida Tounes (Parti politique d’opposition) et Secrétaire Général de l’Union Régionale des Agriculteurs de Tataouine (ville du sud de la Tunisie), par des partisans des Islamistes au pouvoir, montre que ces Islamistes sont passés de l’Appel au Meurtre à l’assassinat de leurs opposants, passage qui est, malheureusement, dans la logique prévisible de leur stratégie rappelée dans le texte ci-dessous, paru avant ce dramatique évènement :

« Dans le cadre de cette Wahhabisation déclarée et de l’islamisation de la société tunisienne, pas assez musulmane au goût de certains, à commencer par le Guide Suprême [Rached Ghannouchi, Président-Fondateur du Parti Islamiste au pouvoir], comme il l’a affirmé, plus d’une fois, en particulier dans sa fameuse Vidéo fuitée dont il est question ci-dessus, les Islamistes au pouvoir ont permis à leurs extrémistes les plus radicaux et les plus violents de prendre de force le contrôle de centaines de mosquées, d’organiser des rassemblements publics de haine et de violence, dominés par des prêches incendiaires et liberticides. D’ailleurs, comme ces rassemblements sont filmés, des centaines de Vidéo circulent sur le Web où figurent, nettement, les auteurs de ces discours de haine et de mort, auteurs qui demeurent, jusqu’à ce jour, libres et impunis. Et c’est ainsi qu’on a pu identifier, sur une estrade perché, un haut-cadre du Ministère des Affaires Religieuses lançant, lors d’un de ces rassemblements sur l’avenue Habib Bourguiba, les Champs-Élysées de la capitale, et à quelques dizaines de mètres du Ministère de l’Intérieur, un appel au meurtre à l’encontre de Béji Caid Essebsi, dernier Premier Ministre non Islamiste [et Président-Fondateur de Nida Tounes], dont le Gouvernement a su éviter le pire pour le pays, au lendemain de la Révolution, en le conduisant à bon port aux Élections d’octobre 2011 pour l’Assemblée Nationale Constituante. J’affirme cela, en assurant le Lecteur que je n’ai aucune sympathie particulière pour Béji Caid Essebsi. Qui plus est, j’ai toujours été un opposant au courant politique qu’il représentait, dans le passé » :

Extrait de mon Article intitulé " Procès de la honte : Démocrates Tunisiens, d’ici et d’ailleurs, à vos signatures ! " , paru sur le Lien suivant :

http://www.legrandsoir.info/proces-de-la-honte-democrates-tunisiens-d-ici-et-d-ailleurs-a-vos-signatures.html

Salah HORCHANI

COMMENTAIRES  

19/10/2012 18:47 par Salah HORCHANI

Béji Caid Essebsi, Président-Fondateur de Nida Tounes, parle d’assassinat politique et en accuse Ennahdha, le Parti Islamiste au pouvoir, et son allié le CPR
Sur un ton grave doublé d’une pointe d’humour triste, Béji Caïd Essebsi a entamé sa conférence de presse tenue vendredi 19 octobre 2012, par le faire part du décès du coordinateur provisoire de Nidaa Tounes et secrétaire général de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche à Tataouine, Lotfi Naguedh, tué dans des violences suite à une manifestation organisée par ce qu’on appelle « la Ligue de protection de la révolution ».
« Nous considérons ce décès comme étant le premier assassinat politique depuis l’avènement de la révolution. Un assassinat planifié et prémédité dans le cadre de violences programmées et préparées en présence des représentants des trois parties de la Troïka, sachant qu’Ettakatol s’en est désolidarisé », a indiqué en substance le président de Nidaa Tounes avant d’ajouter que l’exécution a eu lieu sous couvert d’une action pacifique de ladite Ligue.
Après avoir affirmé que feu Naguedh, qui n’a jamais été RCDiste puisqu’il vivait à l’étranger, a déjà averti les autorités qu’il était menacé dans son intégrité physique, mais sans suite, M. Caïd Essebsi a ajouté que cet assassinat entre dans le cadre d’une nouvelle orientation prônant la violence politique, faute d’arguments, de la part du pouvoir qui fait entrer, ainsi, la Tunisie dans un cercle infernal menant droit vers la loi de la jungle.
En effet, en l’absence de l’Etat, qui a la responsabilité de protéger les citoyens et leurs biens, on pourrait être amené à ce que tout un chacun cherche à se protéger par ses propres moyens, ce qui fait craindre l’instauration d’un climat de confusion et d’anarchie, indique encore Béji Caïd Essebsi avant de réitérer sa proposition de revoir la façon de gouverner le pays en cette phase délicate.
Il estime, en effet, que dans sa composition actuelle, l’équipe gouvernementale est incapable de conduire à bon port le processus démocratique, dans la mesure, notamment, où les ministères de souveraineté ne peuvent être détenus par des membres du parti dominant, puisque la Tunisie se trouve encore en phase, non pas de gouvernement par vote, mais en période de constitution au cours de laquelle tout doit être décidé par large consensus, sans oublier que la Constitution doit être faite pour tous les Tunisiens et non pas sur mesure par les partis au pouvoir.
Revenant au meurtre de Lotfi Naguedh, BCE assure que sa famille est en droit de s’adresser aux tribunaux internationaux au cas où elle n’obtient pas ses droits auprès de la justice tunisienne. Il a conclu en s’écriant que le pays se trouve dans un tournant décisif et grave. C’est une situation de vie ou de mort pour la Tunisie, d’où la nécessité pour tous de s’asseoir à une même table faisant privilégier le dialogue, seul moyen susceptible de sortir de l’impasse avant qu’il ne soit trop tard.
Source :
http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?t=520&a=34085&temp=3&lang
Salah HORCHANI

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