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BREXIT de droite ou Frecsit progressiste ?

L’oligarchie euro-atlantique se félicite de l’accord unanime que viennent de parapher les dirigeants des États européens sous la pression du Premier ministre anglais, David Cameron. Pour appréhender la signification politique de cet accord, il convient de rappeler un fait majeur : l’UE est si impopulaire en Grande Bretagne que Cameron a dû se résoudre à organiser en juin prochain un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

La manœuvre politicienne du Premier ministre britannique consistait à obtenir de l’UE un « paquet » de concessions jugé suffisant pour que le gouvernement tory puisse décemment appeler les électeurs britanniques à voter Oui au référendum. Bref, il s’agit typiquement de ce qu’il faut bien nommer un contre-feu politique à la volonté populaire de rupture avec l’UE, ce rejet des institutions supranationales étant du reste de moins en moins spécifique à la Grande-Bretagne.

Pour juger des concessions arrachées par Cameron, il faut rappeler que le Royaume-Uni, qui n’est pas entré dans la zone euro-mark et qui a, en conséquence, conservé sa souveraineté monétaire et budgétaire, a toujours considéré que les décisions du parlement de Westminster l’emportaient juridiquement sur les prétendues « lois européennes », si bien que la présence britannique au sein de l’UE ressemble fort, depuis le début, à une participation « à la carte ». Il faut aussi noter qu’il en va de même de l’Allemagne, où la cour constitutionnelle de Karlsruhe a toujours estimé que les décisions du Bundestag avaient le pas, en cas de conflit, sur les directives édictées par Bruxelles. Quelle différence avec la France bourgeoise, où les membres du conseil constitutionnel – les Debray (« gaulliste »), Badinter (« socialiste ») et autre Fabius – jugent depuis toujours que les directives européennes n’ont pas à être soumises à un contrôle de constitutionnalité puisque, pour ces dignes successeurs de Versailles et de Vichy, les traités internationaux signés par Paris l’emportent sur la Constitution de la République française. On ne saurait mieux afficher l’asymétrie qui règne en Europe, non seulement entre le Sud du sous-continent et le Nord (Cameron a obtenu tout ce qu’il réclamait alors que le Grec Tsipras a dû avaler dix fois son chapeau !), mais aussi entre les États (inégalement) dominants qui dirigent le vaisseau amiral européen, notamment le prétendu Axe franco-allemand.

Il importe enfin de rappeler la teneur profondément réactionnaire de l’accord avalisé par Hollande (capitale : Maastricht) en ce funeste mois de février 2016. D’une part, les travailleurs migrants venus de l’Est européen (notamment le prolétariat polonais viré de son pays par la méga-casse de leur industrie socialiste) se verront désormais privés des maigres droits que trois décennies de thatchéro-blairisme ont consenti à laisser aux salariés anglais. On ne saurait mieux afficher la profonde inégalité des « citoyens européens » dans le cadre de cette belle « construction » européenne que le Parti de la Gauche Européenne et son président, M. Pierre Laurent, prétend encore « réformer de l’intérieur ». D’autre part, Cameron a obtenu de Bruxelles que les timidissimes « règles » que l’UE voulait à l’avenir imposer aux financiers européens restent totalement facultatives pour la City britannique ; si bien que, BREXIT ou pas BREXIT, la place forte londonienne de la finance mondiale est assurée que le méga-paradis fiscal british, et derrière lui, Wall Street, continuera de déstabiliser à sa guise les économies – et les emplois productifs (agriculture, industrie...) – de tout le sous-continent. Après tout, le cancer financier londonien n’a-t-il pas commencé, sous Thatcher, par pulvériser la classe ouvrière industrielle britannique (souvenons-nous de l’héroïque grève minière de 1984 brisée dans le sang par la « Dame de fer » !).

Certes, si la Grande-Bretagne se retire de l’UE, tous les adversaires conséquents de cette prison des peuples devront s’en réjouir – y compris et surtout les progressistes, car le retrait britannique peut amorcer un mouvement général continental de contestation de la dictature supranationale du grand capital. Mais qu’on ne se leurre pas pour autant : si le BR.EXIT avait lieu sur les bases réactionnaires et grossièrement nationalistes qui sont celles du parti UKIP (« Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni »), les milieux oligarchiques qui dominent l’UE germano-centrée contre-attaqueraient aussitôt en relançant leur projet de « coopérations renforcées » : en clair, un retrait britannique se traduirait par un contre-BR.EXIT ultra-fédéraliste accentuant la domination germano-américaine sur l’UE et broyant les bribes de souveraineté qui restent à notre pays, sans parler de la manière encore plus humiliante dont seront alors traités les pays de l’Europe du Sud (Grèce, Italie, Espagne, Portugal : les « PIGS ») et les ex-pays socialistes de l’Est rendus à leur état de néocolonies occidentales par la contre-révolution des années 1990. Au passage, il est presque comique de constater que les « nationalistes » polonais qui font grand bruit sur l’asservissement de la Pologne à l’Union soviétique ont parrainé à Bruxelles, par l’entremise de Donald Tusk, un accord qui rabaisse au maximum l’orgueil national des Polonais que le chômage de masse en Pologne contraint à s’exiler en Grande-Bretagne.

Au total, quand on examine de près la fausse alternative réactionnaire que comportent, simultanément, le BREXIT et le contre- BREXIT fédéraliste envisagé par Merkel et Hollande, on ne peut qu’en venir aux conclusions stratégiques suivantes :

L’actuel gouvernement français – qui agit dans un consensus parfait avec l’ex-UMP sur le dossier euro-atlantique – devrait le premier être globalement frappé de déchéance nationale, tant les équipes alternantes du Parti Maastrichtien Unique au pouvoir sont prêtes à tous les abaissements nationaux pour suivre à marche forcée la feuille de route antifrançaise du Medef. La conséquence évidente, à laquelle continuent de se dérober les eurotrotskistes du NPA et de LO, les euroréformistes du PCF-PGE et certains mouvements « marxistes-léninistes » qui ignorent tout des positions léninistes sur la question nationale, c’est que l’alliance antifasciste et anti-UE du drapeau rouge prolétarien et du drapeau tricolore de la nation s’impose plus que jamais pour briser la dictature euro-atlantique et pour rouvrir à la France la voie de la révolution sociale.

Les manigances pro-UE de Cameron sont très instructives sur ce que cherchent véritablement à concocter le FN et ses satellites pseudo-souverainistes. On peut gager que Marine Le Pen ne sortira jamais la France de l’euro, de l’UE et de l’OTAN, même si Florian Philippot est chargé de brandir bien haut le drapeau mensonger de l’« euroscepticisme ». Déjà, la patronne du FN avait annoncé sur LCP, à l’émission Questions d’info, qu’elle appellerait la France à « rester dans l’UE » pour peu que cette dernière « nous restitue notre souveraineté ». En réalité, le FN sait très bien que, même si sa chef bien-aimée accède à l’Élysée, elle ne pourra pas gouverner sans l’appui des députés sarkozystes, lesquels ne feront rien sans le feu vert du Medef – entièrement acquis à l’UE, au « Pacte transatlantique », au tout-anglais impérial, etc. Au mieux, la Le Pen fera au nom de la France ce qu’a fait Cameron au nom de la Grande-Bretagne : elle posera des conditions – qui pèseront seulement sur les immigrés – et elle constatera le moment venu que, l’UE « nous » ayant rendu une bribe de souveraineté, il est conforme à l’« intérêt national » d’appeler le bon peuple à voter Oui au maintien dans l’UE... Il est donc capital que les militants franchement communistes – et plus seulement, dans les faits, ceux du PRCF – expliquent aux ouvriers tentés par le vote FN que ce parti est faussement national et qu’avec lui, ce serait bel et bien, si l’on peut dire, la « double Pen » : double ration de fascisation et d’euro-servilité...

Non seulement, il n’y aurait pas de bonne sortie « par la droite » de l’UE pour notre pays, mais le risque est fort mince, pour la grande bourgeoisie, qu’il y ait une sortie tout court si le retrait français est piloté par une des variétés du « souverainisme » bourgeois. Alors que certains groupes anti-UE prétendent, comme le Comité Valmy, que peu importe par quelle porte (de droite, de gauche ou du centre !) la France sortira de l’UE, pourvu qu’elle en sorte, comme si le contenu de classe du retrait français n’avait aucune espèce d’importance... En réalité, seule la classe travailleuse, et à sa suite, l’ensemble des couches populaires et moyennes, peuvent sortir la France de l’UE en affrontant pour cela le grand capital et l’impérialisme « français », dont la stratégie de classe (mondialiser ses profits quitte à détruire les conditions d’existence des ouvriers, paysans, ingénieurs, fonctionnaires, artisans, etc.) passe par la réduction drastique de la République une et indivisible héritée de la Révolution française et du CNR.

On mesure l’irresponsabilité et la veulerie politiques de ceux qui, y compris chez certains ténors prétendument écarlates, proclament urbi et orbi (pour éviter d’affronter les directions euro-formatées de la CGT du PCF) : « Inutile de combattre l’UE et l’euro, puisqu’ils vont tomber tout seuls »... alors que, nous venons de le démontrer, la sortie de droite (ou plutôt, la fausse sortie de droite) ne peut être au mieux qu’un « reculer pour mieux sauter » accélérant la marche à l’État fédéral européen sous l’égide de Berlin, de Washington... et de la City !

Plus que jamais, la responsabilité des militants franchement communistes, des syndicalistes de classe et des citoyens clairement républicains, est donc de relancer l’offensive pour les quatre sorties, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. Pour cela,emparons-nous de la pétition exigeant un référendum français sur le maintien ou pas de la France dans l’UE, pour permettre à notre peuple de dire Non à l’euro-dictature, tout en engageant la lutte politique pour une République sociale, souveraine et fraternelle. En un mot, vive la Franche Rupture avec l’Europe Capitaliste Supranationale... à l’Initiative des Travailleurs !

Georges Gastaud, auteur de Marxisme et Universalisme, classes, nations, humanité - éditions delga - 2015

 http://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/brexit-de-droite-ou-frexit-progressiste-par-georges-gastaud/

COMMENTAIRES  

07/03/2016 12:41 par cunégonde godot

Cet article est une variante (sans surprise hélas !) du concept "Il n’y a qu’un peuple, le peuple labellisé peuple-de-gauche" !
Le PRCF, après l’avoir décrétée, veut faire la révolution, mais pas avec n’importe qui, seulement avec ses amis. Pour faire l’appel, c’est plus rapide...

07/03/2016 18:33 par macno

« l’UE est si impopulaire en Grande Bretagne que Cameron a dû se résoudre à organiser en juin prochain un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. »
Mais pas du tout : "l’UE est si impopulaire en Grande Bretagne parce que Cameron et le Système le veulent bien, car ils en ont besoin de cette "impopularité", si tant est qu’elle soit réelle d’ailleurs, et qu’elle ne soit pas fabriquée de toute pièce dans des objectifs de pouvoirs financiers bien précis. Il y a donc de fortes chances pour que ce soit le cas. Si ce référendum ne servait pas Cameron (and Co), certain qu’il serait atteint de surdité profonde...
Quand un dirigeant de droite libérale de surcroît se dit "poussé par son opinion publique", faudrait quand même se poser des questions, non ?
Ho hé ! faut se réveiller...
« Alors que certains groupes anti-UE prétendent, comme le Comité Valmy, que peu importe par quelle porte (de droite, de gauche ou du centre !) la France sortira de l’UE, pourvu qu’elle en sorte, comme si le contenu de classe du retrait français n’avait aucune espèce d’importance... »
Ben, oui, désolé mais le contenu de classe de ce retrait n’a aucune importance, seuls les objectifs de ce "retrait" par contre en ont énormément...
Ben je vois qu’on n’en a pas fini des bêtises ou de la langue de bois, au choix...
Tout le monde en prend pour son grade dans cet article, et seul le PRCF détiendrait la vérité...
Heu...juste un détail, une petite précision, le référendum par lui-même sur la "sortie de l’euro", il concernerait bien tous les Français, et de tous bords politiques ?
Ah oui, comme c’est étrange, comme c’est bizarre, mais j’avais cru comprendre...
Dit autrement, mais je suis d’accord avec Cunégonde.

07/03/2016 19:07 par lecrabe

J’avoue avoir du mal à suivre ce raisonnement : la sortie de l’UE oui, mais par la gauche sinon rien.

Car il me semble que soit on s’accorde pour dire que l’UE est un outil d’oppression des peuples au service du capital, soit non, mais si c’en est bien un, alors la sortie de l’UE par la gauche la droite ou le centre, le haut ou le bas, on s’en fout un peu, ça fera un outil de moins au capital pour nous asservir non ? Oh bien sûr il en trouvera d’autres et ce ne sera pas la fin du combat ni même peut-être le début des lendemains qui chantent, mais quand bien même, qui peut croire obtenir tout et tout de suite ?
Entre être gouvernés tantôt par la droite, tantôt par l’autre droite au sein de l’UE, ou être sous ce même régime droite-droite en dehors de l’UE, il me semble qu’on aurait déjà fait un pas en avant (en fait un pas en arrière...), fusse-t-il bien modeste.

Du reste, il faut reconnaître que depuis le temps que le PRCF milite pour une sortie de l’UE par la gauche, il n’est même pas parvenu à convaincre les NPA, les PCF et autres FdG, alors convaincre les Français, on peut légitimement en douter.

Enfin, l’oligarchie, elle, a bien compris que le tout ou rien était une stratégie perdante, elle ne cesse donc de mener des batailles à la marge pour vider de leur substance tous nos acquis sociaux, petit bout par petit bout, et vole ainsi de succès en succès depuis plusieurs décennies.

Sortir de l’UE est un objectif ou n’en n’est pas un, pour moi il l’est et je ne vois aucun obstacle à me réunir avec d’autres qui ne seraient pas anti-capitalistes pour en sortir. Je ne crois pas me tromper beaucoup en avançant qu’aucune victoire du prolétariat sur la bourgeoisie (en France) n’a été obtenue en voulant "sortir du capitalisme". Ces victoires ont été des combat en faveur de mesures concrètes (de la semaine de 40h à la sécu...) Sortir de l’UE pour recouvrer notre souveraineté me semble être un objectif certes parcellaire, mais concret, atteignable, et il ne faut pas sous-estimer la portée qu’une telle victoire offrirait en terme de perspective d’avenir et de lutte.

07/03/2016 23:32 par Chris Ray

Enfin certains masques tombent et la réalité de la construction Européenne à travers cette Union (qui n’en est pas une) apparait dans toute sa vérité : Un système supra national larvé qui n’a qu’une réelle volonté, imposer le libéralisme.

Même si l’ensemble des médias nationaux Francais éludent systématiquement de poser la problématique de cette construction qui n’apporte que la déchéance sociale et économique et la guerre proche de nos frontières, aujourd’hui sont de plus en plus nombreux ceux qui enlèvent leurs oeillères et se rendent comptent que la vraie dualité des choix politiques qui s’imposent : Soit on cautionne ce système, soit on lutte contre.

Peu importe qu’on soit de gauche, de droite ou du centre en passant par les extrèmes de tous bords, on trouvera des collaborateurs de ce système tyrannique partout. Il est grand temps de sortir de L’UE, de son bras économique l’Euro et de son bras armé, l’OTAN.

Tous les Républicains (qui savent encore la signification de ce mot, aujourd’hui galvaudé par nos politiques) doivent se mobiliser sans plus tarder. L’heure du grand affrontement approche au gré des cataclysmes humanitaires et sociaux qui frappent notre continent et ses abords grâce à la bienveillance de l’empire néo-libéral qui mène le monde à sa perte.

08/03/2016 09:12 par pierre

Pardonnez ma naiveté, mais si on considère que l’UE est un des moyens du capitalisme pour arriver à ses fins, une volonté de sortir de l’UE ne peut être conçue que dans une perspective anti capitaliste ; et donc une sortie de l’UE ne peut se faire ( à moins que j’ai mal compris ou des problèmes d’orientation ), que par la gauche.
Affirmer que l’important c’est la sortie, qu’elle se fasse par la gauche ou par la droite ( en schématisant ) c’est à mon sens dangereux dans la mesure où ce qui se passera après la sortie sera déterminé par le côté par lequel s’est faite la sortie.
Tout n’est pas bon pour sortir de l’UE ; la sortie n’est pas une fin, c’est une étape.

08/03/2016 09:44 par cunégonde godot

M. Gastaud :
Non seulement, il n’y aurait pas de bonne sortie « par la droite » de l’UE pour notre pays, mais le risque est fort mince, pour la grande bourgeoisie, qu’il y ait une sortie tout court si le retrait français est piloté par une des variétés du « souverainisme » bourgeois. Alors que certains groupes anti-UE prétendent, comme le Comité Valmy, que peu importe par quelle porte (de droite, de gauche ou du centre !) la France sortira de l’UE, pourvu qu’elle en sorte, comme si le contenu de classe du retrait français n’avait aucune espèce d’importance... En réalité, seule la classe travailleuse, et à sa suite, l’ensemble des couches populaires et moyennes, peuvent sortir la France de l’UE en affrontant pour cela le grand capital et l’impérialisme « français », dont la stratégie de classe (mondialiser ses profits quitte à détruire les conditions d’existence des ouvriers, paysans, ingénieurs, fonctionnaires, artisans, etc.) passe par la réduction drastique de la République une et indivisible héritée de la Révolution française et du CNR.

L’Europe a été pensée et mise en place en tant que puissance supplétive de la puissance impérialiste américaine. Il n’a jamais été question qu’il puisse en être autrement : la raison fondamentale d’ailleurs pour laquelle ceux qui ont appelé à voter pour le Traité de Maastricht "oubliaient" de préciser que cela faisait disparaître la France souveraine par la même occasion (la France souveraine de gauche comme de droite, la France des "classes travailleuses", la France des "couches populaires et moyennes", etc. etc). La France dans l’ "Europe" n’est plus une puissance impérialiste, car elle n’est plus une puissance du tout. L’impérialisme de la politique étrangère française aujourd’hui n’est pas le sien, mais celui de la puissance dominante, les Etats-Unis d’Amérique.
L’argumentation centrale de l’auteur de cet article : la souveraineté retrouvée de la France sera marxiste ou ne sera pas (comme Mme Le Pen pourrait asséné : la souveraineté retrouvée de la France sera fasciste ou ne sera pas). En clair : la souveraineté — nationale ou populaire – n’a pas d’existence en soi, elle est… subsidiaire à une idéologie, ici le marxisme, comme elle est aujourd’hui subsidiaire à l’idéologie européiste. Sur le fond, il n’y a aucun désaccord avec les maastrichiens ou les thuriféraires du planB...

08/03/2016 10:30 par placide

@Macno

Il est assez étonnant que vous ne vouliez pas voir que Cameron est engagé dans une campagne pour que le RU reste dans l’UE. Vous aurez d’ailleurs noté que l’UE n’a eu aucun mal à accorder les concessions ultra libérales demandées. Rien à voir avec la Grece... De fait, les "chantages" de la Grande Bretagne ne servent en fait qu’à accélérer la fuite en avant de l’UE dans le totalitarisme capitaliste le plus sauvage

Oui Gastaud a raison, les forces de droites, c’est à dire les forces de l’oligarchie capitaliste ne sont absolument pas pour sortir de l’UE. Ni en Grande Bretagne ni en France. Et ce sont bien les peuples - ont l’a vu en 2005 ! - qui sont pour briser les chaines de l’Union Européenne

@Cunégonde
Le PRCF propose une stratégie de Front, pour un rassemblement le plus large pour s’appuyer sur la majorité. Chacun peut signer la pétition pour un referendum, pour décider. Je ne vois pas comment on pourrait faire plus rassembleur.

08/03/2016 11:54 par placide

Sortir de l’UE est un objectif ou n’en n’est pas un, pour moi il l’est et je ne vois aucun obstacle à me réunir avec d’autres qui ne seraient pas anti-capitalistes pour en sortir. Je ne crois pas me tromper beaucoup en avançant qu’aucune victoire du prolétariat sur la bourgeoisie (en France) n’a été obtenue en voulant "sortir du capitalisme". Ces victoires ont été des combat en faveur de mesures concrètes (de la semaine de 40h à la sécu...) Sortir de l’UE pour recouvrer notre souveraineté me semble être un objectif certes parcellaire, mais concret, atteignable, et il ne faut pas sous-estimer la portée qu’une telle victoire offrirait en terme de perspective d’avenir et de lutte.

je ne vois absolument en quoi ce que vous dites s’oppose à ce qu’explique Gastaud et ce que propose le PRCF. Bien au contraire ...
Comme en témoigne d’ailleurs la large diversité des premiers signataires de la pétition pour un referendum sur l’UE et l’euro, qui rassemble bien au delà des communistes.

08/03/2016 14:28 par cunégonde godot

placide :
@Cunégonde
Le PRCF propose une stratégie de Front, pour un rassemblement le plus large pour s’appuyer sur la majorité. Chacun peut signer la pétition pour un referendum, pour décider. Je ne vois pas comment on pourrait faire plus rassembleur.

La "stratégie de front" n’est pas une stratégie révolutionnaire, mais une stratégie de guerre civile. Ce fut et c’est encore celle de M. Tapie ou celle de M. Mélenchon, avec les résultats que l’on connaît. Deux portes" au choix pour sortir de l’ "Europe" est une farce, pourquoi pas trois ou treize à la douzaine tant qu’on y est !
Le PRCF ne veut pas de l’ "Europe", mais il ne veut pas non plus "faire France" puisque, selon M. Gastaud, ces deux voies seraient aussi impérialistes l’une que l’autre. Ce qui ne l’empêche nullement de faire la retape de la France du CNR (une "porte" de secours ?)...

08/03/2016 17:32 par placide

@Cunégonde

On a bien compris que pour vous il ne fallait parler que de sortie de l’UE, n’incriminer que les USA, et surtout, surtout ne pas parler de la responsabilité de la classe capitaliste en France, ne par parler de pourquoi il faut sortir de l’UE. Pourtant, l’UE ne s’est pas faite toute seule, elle est bien voulue, construite, défendue et utilisée : par la classe capitaliste. Et c’est bien la classe des travailleurs qui a intérêt de briser les chaines de cette union européenne, de cet euro.
Et sortir de l’UE n’a pas d’intéret si c’est pour laisser les clés du pays à la même cliques qui le dirige depuis les bureau du MEDEF et de la commission européenne en imaginant qu’ils vont les rendrent tranquilement aux peuples alors qu’ils ont justement bati l’UE et l’Euro pour pouvoir mieux piétiner, diviser et exploiter les peuples.
Qui plus est, pourquoi le peuple se mobiliserait pour la sortie de l’UE si ce n’est pas pour défendre ses intérêts, la souveraineté populaire ? Oui il faut sortir de l’UE par la voie progressiste, c’est à dire celle de la souveraineté populaire, celle qui met au centre le monde du travail. Parce qu’il n’y a pas d’autres façon de sortir, parcequ’il n’y pas d’autre façon de sortir de l’UE.

Je crois qu’il n’est pas très utile de rentrer dans la polémique avec quelqu’un qui prétend que "la stratégie d’un front" c’est la guerre civile. Ce qui est excessif est insignifiant. Ce n’est pas sérieux.
Mais pour revenir à du concret, et du factuel, de l’action et de la proposition pragmatique, cher cunégonde, avez vous signé la pétition pour un referendum pour l’UE et l’euro ? j’espère que vous avez prit vos responsabilités.

09/03/2016 08:39 par cunégonde godot

placide :
On a bien compris que pour vous il ne fallait parler que de sortie de l’UE, n’incriminer que les USA, et surtout, surtout ne pas parler de la responsabilité de la classe capitaliste en France, ne par parler de pourquoi il faut sortir de l’UE. Pourtant, l’UE ne s’est pas faite toute seule, elle est bien voulue, construite, défendue et utilisée : par la classe capitaliste. Et c’est bien la classe des travailleurs qui a intérêt de briser les chaines de cette union européenne, de cet euro.
Et sortir de l’UE n’a pas d’intéret si c’est pour laisser les clés du pays à la même cliques qui le dirige depuis les bureau du MEDEF et de la commission européenne en imaginant qu’ils vont les rendrent tranquilement aux peuples alors qu’ils ont justement bati l’UE et l’Euro pour pouvoir mieux piétiner, diviser et exploiter les peuples.
Qui plus est, pourquoi le peuple se mobiliserait pour la sortie de l’UE si ce n’est pas pour défendre ses intérêts, la souveraineté populaire ? Oui il faut sortir de l’UE par la voie progressiste, c’est à dire celle de la souveraineté populaire, celle qui met au centre le monde du travail. Parce qu’il n’y a pas d’autres façon de sortir, parcequ’il n’y pas d’autre façon de sortir de l’UE.

Je crois qu’il n’est pas très utile de rentrer dans la polémique avec quelqu’un qui prétend que "la stratégie d’un front" c’est la guerre civile. Ce qui est excessif est insignifiant. Ce n’est pas sérieux.
Mais pour revenir à du concret, et du factuel, de l’action et de la proposition pragmatique, cher cunégonde, avez vous signé la pétition pour un referendum pour l’UE et l’euro ? j’espère que vous avez prit vos responsabilités.

Le PRCF veut remplacer l’euromondialisme capitaliste par une autre idéologie, le marxisme... mondialiste. Comme d’ailleurs toute la gauche et la gauche-de-la-gauche (extrême-gauche pour les anciens). Non-dit : l’organisation politique, juridique supranationale et antidémocratique de l’ "Europe" convient parfaitement à ces deux idéologies en apparence fondamentalement antinomiques. Il n’est qu’au plan social qu’elles se différencient radicalement. Raison pour laquelle, des deux côtés (la "porte droite" et la "porte gauche") on n’a pas du tout compris, ou fait semblant de ne pas comprendre le message du peuple français (si bête !) au référendum du 29 mai 2005 : nous acceptons l’ "Europe" à la condition que nous restions Français. En clair : à condition de conserver l’organisation politique, juridique et sociale française, sans renoncer à l’améliorer bien entendu ; plus clair encore : nous voulons continuer l’État-nation France, son organisation démocratique, son socialisme modéré issu de la Révolution française, des luttes ouvrières et du CNR, son histoire (y compris ses ombres), sa culture (y compris son penchant pour une certaine préciosité élitiste), etc. Bref, son identité.
C’est bête, mais c’est ainsi !...

09/03/2016 10:33 par placide

@cunégonde.

"Mondialisme" cela ne veut rien dire. Ce que nous subissons c’est la re mondialisation capitaliste.
Plutôt que de dire des bêtises sur le PRCF, je vous invite à consulter son programme :
Et je déduis de votre réponse que vous n’avez pas signé la pétition pour un referendum sur l’euro et l’UE... comme quoi votre priorité, ce n’est pas réellement de sortir de l’UE et de l’euro, mais au contraire de conserver le système établi. Ce système dont l’Union Européenne est tout à la fois l’instrument et le résultat.

10/03/2016 22:28 par Jean Cendent

Bonjour,
Ben moi, j’ai compris enfin il me semble ?
- Même si les nostalgiques de Lénine peuvent effectivement apparaître à prise rapide sur la valeur des pyramides hiérarchiques suivant la beauté qu’ils confèrent à ce style de monuments ?
- Et à bien définir la dimension du rapport humain libre et du dieu travail ?
L’UPR c’est le patronat bien made in France après sortie de l’€
Le PRCF c’est sans patronat même made in France après sortie de l’€
Bon c’est vrai, je l’avoue je n’ai que BAC-10 sur l’échelle Derichesse .

11/03/2016 08:12 par Isabelle

Si les Français qui veulent sortir de l’UE ne se rassemblent pas hors de tout clivage "gauche" "droite", on ne sortira pas de cette prison des peuples.

Un parti qui se veut ne représenter que "la gauche" ou "la droite" ne peut pas et donc ne veut pas sortir de l’UE. Il se fait plaisir, comme une belle fille devant son miroir à admirer qui son visage, qui ses idées, mais ça ne fait pas bouger le monde. Mélenchon et ses adeptes se font exister, mais rien ne bougera. Mélenchon comme le PRCF, bien que ce dernier soit clair dans sa politique, ne veulent pas objectivement sortir de l’UE

Nous étions 55% en 2005 à dire NON, aujourd’hui nous sommes sans aucun doute beaucoup plus nombreux. Ce n’est pas 55% de gens de gauche, ni 55% de gens de droite.

Avec des adversaires sectaires, le Système perdurera et nous serons mis en esclavage.

11/03/2016 13:18 par Jean Cendent

Le clivage gauche droite existe-il vraiment pour les partis institutionnels ?
Dans les discours avant chaque élection, sur les affiches en promotion ?
Mais pour les pauvres c’est la tambouille, des dominants sur la masse des dominés
Quand les riches seront à nu, ils verront mieux la douleur des gens des rues
Et le esclaves pourront enfin briser les chaînes petites ou grandes qui les entravent.

Prose à 2 balles de la marmaille qui ferraille contre la hiérarchie et le capital .

11/03/2016 19:39 par Chris Ray

La bipolarité droite/gauche ne veut plus dire grand chose aujourd’hui. Peut être sert-elle encore d’alibi à cette mascarade qu’on appelle la démocratie, mais au delà des postures des uns et des autres, elle ne contredit aucunement le fonctionnement d’un système qui broie les Etats-nations et leur peuple.

En Europe, ce système néo-libéral est parfaitement incarné par l’Union Européenne. De nos jours le seul (vrai) choix qui s’impose à tous les républicains est pour ou contre la continuité de cette oppression.
Alors oui, la fin de cette tyrannie ne sera pas l’oeuvre d’hommes et de femmes de gauche ou de droite mais d’individus qui veulent lutter pour l’affirmation de règles humanistes et progressistes et pas seulement économiques voires idéologiques.
Avant une lutte des classes, ce sera une lutte tout court et elle est loin d’être gagnée même si l’empire craque de toutes parts....

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