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Contre le nucléaire militaire au Mégajoule : commémoration d’Hiroshima

LE 6 août à 11h aura lieu Au Barp (Gironde) une marche pacifiste contre le nucléaire militaire.

Nous sommes un collectif de citoyens et d’associations qui refusent la loi du silence.
Nous sommes réunis ici ce jour en tant que citoyens du Monde pour commémorer Hiroshima et Nagasaki et informer sur la finalité des études et des expériences qui vont être développées au laser Mégajoule.

Ici vont être inventées de nouvelles armes de destruction massive pour de nouvelles guerres.

La fin de la guerre froide a posé un sacré problème au lobby militaro industriel : « au secours, on n’a plus d’ennemis ! Il faut trouver une solution ! » Alors Georges W Bush a eu l’idée géniale de lancer le lendemain du 11 septembre la guerre éternelle contre le terrorisme. Chaque pays, chaque être humain est potentiellement terroriste. Pour ces nouvelles guerres, le budget du Pentagone pour l’armée Etasunienne a augmenté de 67% en 10 ans pour une dépense de 1.300 Milliards de dollars, soit 130 Milliards par an à comparer aux 5 milliards de dollars que coûterait par an l’éradication de la faim dans le Monde.

La fin de la guerre froide offrait pourtant une chance historique à l’humanité de se débarrasser des armes nucléaires.

Deux traités internationaux ont été signés par la France :

Le premier traité porte sur la non-prolifération des armes nucléaires en 1968. Les Etats non nucléaires renonçaient à l’arme nucléaire avec en contrepartie deux engagements :

- premièrement, les États nucléaires s’engageaient à aider les Etats renonçant à ces armes à acquérir les technologies nucléaires

- deuxièmement, les Etats nucléaires promettaient de négocier la fin de la course aux armes nucléaires et l’élimination de leurs arsenaux nucléaires. L’article VI indique « qu’il doit exister l’obligation de poursuivre de bonne foi les négociations qui devront aboutir à une conclusion conduisant à un désarmement nucléaire sous tous ses aspects et ceci sous un strict et réel contrôle international ».

Le deuxième traité porte sur l’interdiction complète des essais nucléaires. Pour les pays qui n’appartiennent pas au club des 5 puissances nucléaires, cela signifie bien l’arrêt du tout programme militaire, en revanche pour les Etats du « club nucléaire », cette signature a été associée à l’acceptation de recherches en laboratoire. Cela signifie donc le maintien des armes existantes, éventuellement le développement d’un nouveau type d’armes nucléaires.

Les expériences qui impliquent des micro explosions thermonucléaires ainsi que la manipulation de matériaux radioactifs sensibles (plutonium, uranium 235 enrichi, etc.) violent totalement l’esprit et les textes de ces traités qui ont été signés en notre nom. Deux sites dans le Monde vont poursuivre cette course vers la mort : le N.I.F. aux USA et Mégajoule en France.

La mission première du laser Mégajoule est claire. Je cite la page d’accueil du site Internet du CEA, Direction des applications militaires : « Le Centre d’études scientifiques et techniques d’Aquitaine a pour mission première d’assurer l’architecture industrielle des armes de la force de dissuasion ». La propagande saupoudre de civil en argumentant sur les retombées technologiques, mais la finalité est bien de perfectionner les armes existantes et d’en créer de nouvelles. Vont travailler ici des scientifiques de très haut niveau qui seraient mieux employés au service de la communauté internationale pour contrôler le processus de désarmement nucléaire, de décontamination des régions irradiées, de participer au démantèlement des centrales nucléaires et au traitement des déchets dont on ne sait toujours pas se débarrasser.

L’arsenal nucléaire militaire mondial a déjà de quoi détruire plusieurs fois notre planète, mais Mégajoule développera de nouvelles têtes nucléaires, dont les têtes nucléaires océaniques qui doivent équiper le nouveau missile d’attaque M51 testé au Centre d’Essai des Landes et lancé par les sous-marins d’attaque nucléaire.
Mégajoule va activer la conception d’armes nucléaires de quatrième génération du fait du lien étroit créé entre les laboratoires de recherche et leurs applications militaires. Ainsi, les recherches sur l’antimatière ou sur l’hydrogène métallique (probablement l’explosif le plus puissant qu’il soit possible de concevoir) seraient possibles grâce au laser Mégajoule. Cette simple possibilité constitue une véritable provocation pour les États de faible niveau technologique.

Mégajoule mettra également au point de nouvelles armes nucléaires dites « banalisées » utilisées sur les champs de bataille, contre les populations civiles ou lancées à partir de drones contre des objectifs précis. Et comme ces armes sont banalisées puisqu’elles peuvent être sous forme de bombe, d’obus, de roquette, de balle ou de mine, leur dissémination est favorisée et leur utilisation est à la portée de toute personne ou tout Etat ayant les moyens de s’en procurer. Elles comportent de l’uranium appauvri ou enrichi, un déchet nucléaire hautement toxique qui empoisonne l’environnement pour plusieurs milliards d’années et provoque chez les populations agressées une multiplication des cancers, des leucémies, de malformations congénitales monstrueuses et, conséquence la plus grave et irréversible, la modification du patrimoine génétique. Depuis 1991, un crime contre l’humanité commis par des états voyous et terroristes se déroule silencieusement à une échelle qui dépasse les pires cauchemars.

Une nouvelle guerre nucléaire a donc commencé : ces armes ont été utilisées en Yougoslavie, pendant la Guerre du Golfe, en Afghanistan et contre les populations civiles en Irak comme dans la ville de Fallujah. La pollution radiologique qui a déjà atteint une vingtaine de pays voisins est en train de s’étendre à tout l’hémisphère Nord, et contaminera bientôt l’ensemble de la planète. Les micro-particules, propagées par les vents et la pluie sur des centaines de kilomètres, contaminent les sols, les fleuves et les nappes phréatiques, la végétation, les animaux et toute la chaîne alimentaire. Si les armes à l’UA ne déclenchent pas de champignon atomique, elles provoquent au moins autant de dégâts.

Les premières paroles d’une femme irakienne qui vient d’accoucher ne sont pas : « c’est une fille ou un garçon ? », mais « mon bébé est-il normal ? ». En outre, les anomalies génétiques s’aggravant d’une génération à l’autre, il faudra plusieurs décennies avant de mesurer l’atteinte du génome. Un afghan a dit : « S’ils nous avaient tués une fois, cela serait moins grave... mais... ils vont continuer de nous tuer pendant des générations »

L’usage militaire de l’UA est un débouché idéal pour l’industrie nucléaire qui se débarrasse ainsi de déchets dont le stockage est très coûteux, d’autant que la demi-vie de l’uranium appauvri est de 4,5 milliards d’années (l’âge de la terre !). Les populations victimes des bombardements sont condamnées à vivre durant toute leur vie dans un environnement de plus en plus radioactif. Et elles sont trop démunies pour se faire traiter ou soulager leurs douleurs.

En Europe, toute dispersion d’UA dans l’environnement est illicite. On trouve pourtant autour de nombreux sites nucléaires des taux de cancers et de leucémies anormalement élevés. A proximité d’ici, à Saugnac et Muret et Lugos ont été testées des armes à l’UA. Ne comptez pas sur un suivi sanitaire des populations voisines et des personnes impliquées dans ces tests : il n’y en a pas et il n’y aura jamais d’étude épidémiologique des conséquences du nucléaire. Il n’y en a pas eu après Tchernobyl et il n’y en aura pas après Fukushima puisqu’un accord que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a signé en 1959 lui interdit de traiter des conséquences des radiations sur la santé publique sans l’aval de l’Agence International de l’Energie Atomique. Ce véritable « crime contre l’humanité » se poursuit donc avec la complicité de l’Organisation des Nations Unies.

En France, les conséquences sanitaires et environnementales de Tchernobyl ont été étudiées et les conclusions diffusées par une organisation non gouvernementale de scientifiques. Or le premier devoir d’un état est d’assurer la sécurité physique des citoyens. Les programmes nucléaires civils et militaires sont décidés à l’Elysée depuis les années 60. Les choix énergétiques et stratégiques, notre santé et notre avenir sont dans le silence du secret défense. Aucun débat démocratique, on nous demande d’accepter et de subir.

Selon le droit international, ces armes sont illégales parce qu’elles infligent des maux superflus et des souffrances inutiles, qu’elles sont non discriminantes, qu’elles causent des atteintes graves et durables à l’environnement et demeurent meurtrières bien après la fin des conflits. Leur utilisation a été condamnée par une résolution des Nations Unies de 1996. De son côté, le Parlement européen a voté en 2001 un moratoire sur leur utilisation.

Avec l’utilisation de ces nouvelles armes, de plus en plus de régions de notre planète seront rayées de la carte, transformées en poubelles radioactives pour l’éternité, leurs populations condamnées à une mort lente et atroce et, finalement, la planète entière sera contaminée.

On nous organise un Monde où les marchandises, l’information, l’argent et…les nuages radioactifs circulent librement mais où les hommes sont parqués dans de plus en plus de frontière et mis en compétition entre eux.

Nous rêvons d’une autre planète.

Pour terminer je cite John Lennon :

Imaginez tous les gens partageant tout le Monde
On peut dire que nous sommes des rêveurs
Mais nous ne sommes pas les seuls
J’espère qu’un jour vous nous rejoindrez
Et que le Monde vivra uni

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