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Les langues mettent des siècles à émerger et peu de temps pour s’effacer.

Dans le monde, mais aussi en France, alerte rouge sur la francophonie !

On peut certes, comme Mme la ministre déléguée chargée de la francophonie, se satisfaire du fait que le français est «  la seconde langue la plus enseignée » au monde et que le français, ce «  beau cadeau » est aujourd’hui parlé par 220 millions de personnes (1). Il n’en reste pas moins que la situation de notre langue et de la francophonie internationale, partout bousculée et harcelée par l’avancée totalitaire du tout-anglais, se dégrade rapidement.

Hors de France d’abord. En Belgique, où - dans la quasi-indifférence de l’U.E. et de l’Etat fédéral belge - des élus flamands extrémistes prétendent proscrire l’usage public du français. En Suisse, où une partie des élites alémaniques agit sans relâche pour substituer l’anglais première langue au français dans les écoles publiques. Au Québec, les élites anglo-formatées se font agressivement l’écho d’une campagne permanente des milieux dirigeants du Canada qui cherchent à liquider les lois assurant au français son statut de langue officielle de la Belle Province. Même si nous devons être reconnaissants à l’Afrique de rester aux avant-postes de la francophonie internationale, il faut bien observer que l’édifice se lézarde rapidement au sud de la Méditerranée. Après le Rwanda qui, en 2009, a rompu avec la francophonie pour rallier le camp anglophone, le Burundi s’oriente vers le Commonwealth (2). Lors de sa visite officielle au Rwanda, le président gabonais, M. Ali Bongo Olimba a annoncé «  étudier l’expérience rwandaise dans l’introduction du bilinguisme » (3) : et le dirigeant africain d’arguer malicieusement qu’après tout, nombre d’institutions françaises privilégient déjà l’anglais…

La situation n’est pas moins grave sur notre sol. Non seulement la loi Toubon, votée unanimement par le parlement en 1994, est bafouée par nombre de firmes qui se dénomment en globish et qui font leur publicité dans cet idiome approximatif, non seulement certains ténors de la chanson et du cinéma «  français » trahissent de plus en plus la langue de Brassens et de Rohmer pour, prétendument, s’exporter en anglais, non seulement de grands évènements culturels subventionnés par l’argent public comme les Francofolies si mal nommées font une place grandissante à l’anglais, non seulement nombre d’émissions diffusées en prime time (sic) s’intitulent-elles en anglais (Flop TEN de L. Ruquier, Come onSummertimeDown Town sur Inter, The Voice sur TF1, The Summer of Rebels sur Arte, etc.) sans que cela mobilise outre mesure le C.S.A., mais on observe un début de glissement, voire de basculement linguistique, au coeur même de l’enseignement public. A l’initiative de Luc Chatel, l’école maternelle se prépare à plonger les bambins - qui ne maîtrisent pas encore les structures de leur langue… maternelle - dans un bain linguistique anglophone. Portée par le même ministre UMP et conservée telle quelle par M. Peillon, la réforme des lycées minore l’enseignement de notre langue et développe l’enseignement «  en langues étrangères » (l’anglais se taille évidemment la part du lion…) des «  disciplines non-linguistiques » : or, on ne sache pas que la réciproque vaille en Angleterre, où les bacheliers n’ont plus l’obligation d’apprendre une langue étrangère… Quant aux universités, leurs présidents ne se contentent pas de réclamer une exemption de la loi Toubon : la recherche, y compris parfois en sciences humaines, et plusieurs Grandes Ecoles emmenées par feu le président si controversé de Sciences Po, basculent illégalement à l’anglais. Ces manageurs dépourvus de dignité nationale et de sens civique annulent ainsi le geste démocratique qui fut celui de Descartes en 1637 : c’est pour être compris du grand public de son temps que ce grand novateur écrivit en français (et non en latin) son Discours de la méthode. Déjà , nombre de grandes entreprises franciliennes imposent à leurs salariés de travailler en anglais : les choses en sont au point que des syndicats de toutes obédiences, confrontés à l’angoisse des cadres et des autres salariés (4), sont amenés à revendiquer ce droit élémentaire : travailler en français en France ! Le record de discrimination linguistique est atteint quand de grandes entreprises recrutent ouvertement des anglophones de naissance (5) pour occuper leurs postes de direction : ce qui revient à instituer une préférence nationale à l’envers, non moins insupportable que la préférence nationale à l’emploi chère aux partis xénophobes !

A l’arrière-plan de cet arrachage géant de la langue de Molière, il n’y a pas seulement la «  mode » (qui en décide, d’ailleurs ?) ou la mondialisation néolibérale - laquelle découle d’ailleurs de choix politiques. Nous affirmons que le basculement au tout-anglais découle d’une politique linguistique et culturelle totalitaire dont l’origine est à chercher du côté de l’oligarchie financière mondialisée et des milieux dirigeants de l’Union européenne. Du côté du syndicat patronal européen dont l’ancien président, M. E.-A. Seillière, a donné le signal du basculement quand en 2006, s’exprimant devant le Conseil européen au nom de Business-Europe, il annonça devant Jacques Chirac - qui eut alors la dignité de quitter la salle - qu’il s’exprimerait « en anglais, la langue des affaires et de l’entreprise ». Comment une telle déclaration déplairait-elle au MEDEF dont un récent manifeste intitulé Besoin d’aire appelle à en finir avec l’Etat national français pour «  reconfigurer les territoires » et souhaite «  une gouvernance européenne beaucoup plus intégrée pour aller vers des États-Unis d’Europe » (6) ? Quant à l’UE, elle piétine ses traités fondateurs, qui lui font obligation de respecter «  l’identité » des Etats-membres, en établissant officieusement - et bientôt, officiellement si le «  saut fédéraliste » en cours va au bout de sa logique - la langue anglaise comme langue officielle de l’Union. Quand donc les peuples ont-ils été appelés à débattre de ces questions et à les trancher de manière démocratique ? Qui a consenti en notre nom ces incroyables transferts de souveraineté linguistique ? Au contraire, une effarante chape de plomb médiatique pèse sur le basculement linguistique en cours : pour une large partie de la droite, il faut certes ne rien dire qui puisse ralentir le sacro-saint «  saut fédéraliste » souhaité par le haut patronat. De même l’«  internationalisme » mal compris d’une certaine gauche favorise-t-il naïvement l’entreprise «  globalitaire » sans précédent qui tente d’imposer au monde une langue unique (et avec elle, une politique et une économie uniques !). Mais en quoi la destruction de la diversité linguistique, chair et sang de la diversité culturelle mondiale, importerait-elle moins à l’humanité future que la nécessaire préservation de la biodiversité ?

A cette situation linguistique dramatique, c’est peu dire que le gouvernement n’apporte pas la riposte nécessaire. Certes nous n’en sommes plus au flamboyant mépris des francophones que cultivèrent «  Sarko l’Américain », «  Christine The Guard » ou le «  French Doctor » Kouchner qui, ministre des Affaires étrangères, a osé déclarer que l’avenir de la francophonie passe… par l’anglais (7). Certes, il y a eu cet acte d’élémentaire dignité du chef de l’Etat demandant à M. Fabius de s’exprimer systématiquement en français à l’étranger. Certes, le candidat Hollande a pris position contre les cours universitaires dispensés en anglais. Il a même rappelé à nos ambassadeurs que « la promotion de la langue, de la création françaises, c’est l’affirmation d’une vision du monde qui fait place à toutes les cultures ». Mais depuis le 6 mai, les actes forts sont rares. Sollicitée par plusieurs associations de défense de la langue française, la ministre déléguée à la francophonie botte en touche sur la question du tout-anglais (8) et n’a toujours pas répondu à la demande d’entrevue que lui avaient adressée ces associations. Rien n’est fait non plus pour annuler ou pour corriger la LRU, dite loi Pécresse, dont certains dispositifs incitent indirectement les universités à privilégier l’anglais. Pis, le candidat socialiste s’est engagé à faire ratifier la Charte européenne des langues minoritaires et régionales dont l’objet réel est de désétablir la «  langue de la République » (article II de la Constitution), alors qu’il y aurait mille autres manières de promouvoir nos langues régionales, ce patrimoine commun de la Nation (et pourquoi pas en outre, les langues de l’immigration là où c’est utile à l’intégration citoyenne ?) dans le cadre de la République indivisible héritée de la Révolution. Que restera-t-il de notre langue lorsqu’elle sera prise en étau entre le séparatisme régional à prétexte linguistique et le tout-globish maastrichtien à l’échelle du sous-continent ? La langue de l’Edit de Nantes, de la Déclaration de 1789 et des Jours heureux promis par le CNR à la Libération, est-elle vouée à devenir en France, en quelques décennies, l’équivalent de ce qu’est devenue la noble langue gaélique en Irlande ?

Car si les langues mettent des siècles à émerger pour porter l’histoire d’un peuple, elles mettent fort peu de temps pour s’effacer, comme l’a montré Claude Hagège : comme en d’autres domaines de la vie sociale chamboulés par le néolibéralisme mondial, il faut donc se résoudre à résister franchement ou à collaborer honteusement. Parce que nous choisissons la première voie, celle de l’égale dignité entre les peuples, nous appelons nos concitoyens - et notamment les plus modestes, qui sont les plus menacés par le basculement en cours - à exiger des autorités qu’elles fassent respecter la loi à l’école, à l’entreprise, dans la «  com » , dans la vie économique et à l’université. Nous soutenons la proposition - enterrée par la précédente majorité politique - portée par le député J.-J. Candelier - d’installer une commission d’enquête parlementaire sur la situation linguistique de la France. Car ceux qui veulent substituer le Wall Street English (9) à la langue de Victor Hugo voudraient bien que l’assassinat linguistique pût s’imposer de manière «  consensuelle », sans débat public. Ceux qui veulent au contraire que vive le message séculaire de liberté, d’égalité, de fraternité et de Lumières communes porté par notre langue, exigent qu’un large débat s’engage en France sur la politique linguistique de notre pays.

«  Que les bouches s’ouvrent », citoyens ! Ne nous laissons pas couper la langue en silence !

Texte présenté par :

Georges Gastaud, philosophe, président du COURRIEL, Régis Ravat, syndicaliste, président de l’AFRAV, Albert Salon, ancien ambassadeur, président d’Avenir de la Langue Française, Simone Bosveuil, agrégée d’espagnol, Gaston Pellet, résistant linguistique, Matthieu Varnier, ingénieur satellite.

(1) - C’est ce que répond un conseiller de Mme Benguigui aux défenseurs de la langue françaises qui demandaient audience à la ministre chargée de la francophonie.

(2) Cf le site http://www.afrik.com/le-burundi-souhaite-rejoindre-le-commonwealth.

(3) "Le Gabon souhaite regarder de près l’expérience rwandaise dans l’introduction du bilinguisme", a affirmé le porte-parole de la présidence A.-C. Bilie-By-Nze lors d’une conférence de presse au retour d’A. Bongo des Nations Unies. http://www.leparisien.fr/informations/francophonie-le-gabon-terre-francophone-veut-se-mettre-a-l-anglais-01-10-2012-2194985.php ) ; cf aussi http://www.rfi.fr/afrique/20121002-gabon-veut-mettre-anglais-ali-bongo-ondimba-commonwealth-francophonie-rwanda-rdc 

(4) Un colloque de la CFE-CGC s’est tenu le 7 mars 2012 (http://www.franceinfo.fr/player/reecouter::Parler anglais au travail, une source de stress et de fatigue ). Egalement : http://www.francophonie-avenir.com/video_CGT-Danone_contre_le_tout-anglais.htm ; http://youtu.be/FNKJ02Ssu0A.

(5) Le nom de code est «  English mother tongue ». il faut que les lecteurs puissent reconnaître cette formulation désormais courante dans les journaux pour cadres. Ce n’est pas céder à l’anglomanie que d’user de l’expression anglaise, c’est au contraire en marquer la brutale insolence. Mais tenant compte de votre remarque, je mets le français dans le corps du texte et l’anglais en note infrapaginale.

(6) Cf Le Monde Michel Noblecourt 15 février 2012.

(7) [Deux ou trois choses que je sais de nous - Laffont, 2006. «  Il faut une francophonie ouverte à l’anglais. La francophonie ne doit pas être opposée à l’anglophonie ».

(8) Réponse datée du 14 septembre 2012, sous la signature de M. Patrick Lachaussée.

(9) Bien entendu, aucune hostilité de notre part contre la belle langue de Shakespeare. C’est le tout-anglais que nous visons clairement.

COMMENTAIRES  

16/10/2012 10:32 par cunégonde godot

La langue "véhiculaire" de l’idéologie européo-mondialiste est l’anglais : sa langue maternelle en quelque sorte. Cet article serait donc en contradiction avec la ligne du "Grand Soir", l’(alter)européo-mondialisme : disparition de l’Etat-nation, et donc la langue de son peuple (le français en l’espèce) devenant au mieux et logiquement "deuxième langue", après l’anglais première langue. Ou alors, quelle serait la langue de l’(alter)européo-mondialisme ?...

16/10/2012 14:39 par Dwaabala

@ cunégonde godot

1) LGS publie un article. Voir tout en bas de cette page :

L’opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

2) Cependant, les articles et les commentaires publiés par LGS sont d’un niveau de langue tout à fait satisfaisant.
3) Il serait très difficile de déceler dans les fenêtres de LGS la présence de globish
4) Comme l’injection cynique de l’anglo-américain en France est le fait de la classe qui opprime les peuples, il est douteux que l’avenir de notre futur moyen d’expression se trouve de ce côté.
5) Il se trouve que la vie continue, que la langue évolue aussi "par le bas", même si elle n’a pas d’expression écrite, n’en déplaise à Messieurs Finkielkraut,Camus et Millet.
6) Enfin, si le globish remplit la fonction que voulait l’Espéranto, pourquoi pas ? Cela n’a aucun rapport avec la langue qui porte le génie de chaque peuple.
C’est le moindre des devoirs de chaque Etat à l’égard de son peuple que d’avoir une politique de défense et de diffusion de sa langue.

16/10/2012 17:30 par Lionel

Il n’y a pas de relation entre disparition de l’État-Nation et disparition des langues... tant que l’on se cadre dans une démocratie que rien ne peut entacher !
Les langues ne sont véhiculaires que des Cultures qui leur correspondent et le danger ne réside pas dans l’apport idéologique du néolibéralisme en la matière mais de la déculturation et l’uniformisation des modes de vies.
Il ne faut pas voir la perte d’un mot comme celle d’un trésor, les langues évoluent malgré l’anglais et des mots se perdent, d’autres naissent et évoluent.
Le danger est la perte des concepts de la langue maternelle au profit de concepts nouveaux qui n’ont de sens qu’en anglais.
Mais nous aurions pu tout aussi bien parler du français qui a induit des génocides culturels mondiaux.
Pour rappel sur environ 3600 langues parlées, 1500 ont disparu à tout jamais, autant de peuples...
Cet appauvrissement fait partie de la perte de biodiversité et doit être considéré comme crime contre l’Humanité !

16/10/2012 17:52 par Hichem Garbouj

C’est un excellent plaidoyer pour la langue française.
Toutefois vous semblez oublier que pour nous africains, colonisés par la France, le français représente la langue du colonisateur.
Ce n’est pas par amour pour cette langue que l’on parle français dans nos pays, ni même par choix, c’est simplement parce que la France nous y oblige. Sa présence historique et économique, nous oblige à adopter le français comme langue des affaires.
Et je comprend bien les pays qui décident d’opter pour l’anglais comme deuxième langue, cela permet de diversifier ses partenaires, et de ne pas dépendre seulement du colonisateur français qui nous impose son joug.
Toutes ces langues occidentales se sont élevés par la force, par l’oppression et le totalitarisme.
Si vous voulez être humanistes, arrêtez d’être nombrilistes.
Pourquoi ne pas faire la promotion d’une langue internationale, qui ne porte pas de culture, et n’impose donc pas par la force une culture mondiale unique. Des langues telles que l’espéranto existent..

16/10/2012 20:50 par cunégonde

Je tiens à préciser que Cunégonde godot et moi ça fait deux ! Comme quoi les pseudo ça sert à rien : il peut y avoir plusieurs cunégonde comme il peut y avoir plusieurs anonyme.

16/10/2012 21:08 par lapindebois

Quand on traîne dans les squares et les cinémas pour enfants, on entend souvent parler anglais. Au début, je me disais, tiens, y’a beaucoup d’Anglais dans le coin. C’est quand j’ai entendu un môme répondre en français à sa mère qui venait de lui baragouiner un truc genre "Look at the beautiful flowers honey" que j’ai enfin compris. C’est des Français. Qui causent à leurs gosses en globish dès la naissance pour améliorer leur employabilité à long terme.
Depuis j’enseigne la langue de Rabelais aux miens pour qu’ils puissent conchier hardiment ces mange-raves, comme Pantagruel qui fit escorcher le renard au pédant escholier limousin (qui essayait de se la péter en pseudo-latin).

16/10/2012 22:50 par fifou

A Hichem Garbouj,
Le problème de l’espéranto justement c’est qu’il ne porte pas de culture et c’est probablement pour ça qu’il ne parvient pas à s’imposer .
Qui peut contester l’intérêt de parler une langue véhiculaire qui serait commune à toute l’humanité, plutôt que de devoir apprendre autant de langues qu’il y a de culture de par le monde pour communiquer avec ses semblables ?
Mais une langue qui ne transmet pas une culture, c’est une coquille vide ; on peut être désireux de s’enrichir de la culture des autres, je veux dire de ceux qui ne parlent pas la même langue que soi, il n’en est pas moins difficilement acceptable de renoncer à parler sa langue maternelle, parce que c’est renoncer à sa propre culture, celle de ses parents, de la communauté à laquelle on se sent appartenir.
Ceux qui ont la chance d’être capables de penser en différentes langues témoignent que leur pensée est tributaire de la langue dans laquelle ils pensent.
Je crois qu’il y a une autre langue qui pourrait permettre de communiquer par delà les langues et les cultures et qui présente l’avantage d’inclure dans la communication entre humains tous ceux qui en sont exclus par certains handicaps : la langue des signes. Je ne la pratique pas et ne peux donc dire si elle est porteuse d’une culture, ou de toute les cultures, ou si elle pourrait l’être, mais elle aurait peut être plus de chances de s’imposer comme langue véhiculaire universelle dans la mesure où, pour au moins une fraction de l’humanité, elle est irremplaçable.

16/10/2012 22:55 par Dwaabala

@ Hichem Garbouj
La langue française est le résultat d’une histoire de conquêtes aussi. Dialectes celtiques. Conquête romaine : langue romaine des conquérants et des élites soumises et collaboratrices. Latin corrompu des Gallo-Romains . Bas latin. Invasions germaniques. Langues romanes, une multitudes de dialectes desquels émerge le français médiéval de l’Ile-de-France... qui devient le français moderne en s’imposant par des moyens plus ou moins autoritaires au grand dam des autres langues ou dialectes.
Mauvais sang
J’ai de mes ancêtres gaulois l’oeil bleu blanc, la cervelle étroite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon habillement aussi barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma chevelure.
Les Gaulois étaient les écorcheurs de bêtes, les brûleurs d’herbes les plus ineptes de leur temps.
D’eux, j’ai : l’idolâtrie et l’amour du sacrilège ; "” oh ! tous les vices, colère, luxure, "” magnifique, la luxure ; "” surtout mensonge et paresse.
J’ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à charrue. "” Quel siècle à mains ! "” Je n’aurai jamais ma main. Après, la domesticité mène trop loin. L’honnêteté de la mendicité me navre. Les criminels dégoûtent comme des châtrés : moi, je suis intact, et ça m’est égal.
Mais ! qui a fait ma langue perfide tellement qu’elle ait guidé et sauvegardé jusqu’ici ma paresse ? Sans me servir pour vivre même de mon corps, et plus oisif que le crapaud, j’ai vécu partout. Pas une famille d’Europe que je ne connaisse. "” J’entends des familles comme la mienne, qui tiennent tout de la déclaration des Droits de l’Homme. "” J’ai connu chaque fils de famille !
Nota bene : Pas une famille d’Europe que je ne connaisse. "” J’entends des familles comme la mienne, qui tiennent tout de la déclaration des Droits de l’Homme.

17/10/2012 01:34 par Anonyme

Par la force des choses,l’anglais n’est plus la langue de shakespeare,c’est la langue des elites,par essence psychopathes et incultes.Nommons la globish,langue des affaires,des medias,de la publicite etc..Langue non pas simpliste mais abrutissante.La clef du probleme se trouve donc au sommet de la pyramide.Attention,je ne confond pas les anglophones et ces elites.Changez moi ces elites !
Un face a face contre l’anglais est perdu d’avance,la solution c’est la diversite des langages et aussi la promotion d’une langue neutre universelle qui ne soit la langue de personne.Il me semble aussi que l’esperanto est une langue bien plus facile a apprendre que l’anglais.
@lapindebois
J’habite un pays anglophone,epoux d’une anglophone.Je parle francais a mes enfants,ils me repondent en anglais,parfois meme en francais.
Gardons a l’esprit que l’anglais est une langue germanique largement francisee.
Certains disent meme disent que l’anglais,c’est du francais a l’envers.Par exemple au Vanuatu(Ou l’anglais et le francais cohabitent) pour dire "merci beaucoup"(merci beau cul),on dira tankyutoumas(ton cul tout moche).
Pardon pour les accents.

17/10/2012 09:49 par cunégonde godot

Le globish n’existe pas. Ce qui existe c’est l’américain, qui est la langue de l’Etat-nation américain impérialiste. L’espéranto n’est-il pas un "globish" d’une certaine manière ? Pourquoi ne peut-il s’imposer comme langue mondiale ? Parce qu’il vient de nulle part, hormis l’intellect (le conceptuel)...
La langue française recule parce que l’Etat-nation français renonce à exister "” en s’employant à se dissoudre dans le maelström européo-mondialiste qui n’est pas autre chose que l’Amérique yankee (et sa langue) élargie au continent européen...

17/10/2012 12:02 par RAIOLA

J’ai beaucoup de mal à soutenir cette défense, tout azimut, de la langue française, car c’est aussi la langue des armées napoléoniennes qui ont mis à feu et à sang toute l’Europe, celle de la terrible colonisation en Afrique et en Asie, mais d’abord l’insoutenable l’écrasement culturel, linguistique, politique, etc, des peuples de l’Hexagone, à commencer par le peuple OCcitan, pour qui, à son sommet, les Français n’étaient que des barbares, sanguinaires, guerriers, incultes, individualistes, etc. Vous savez sûrement que le français se créait à Paris (déjà  !) et pas par le peuple, mais par l’aristocratie. Pour le peuple OCcitan c’était donc non seulement une langue étrangère, mais en plus celle de la classe sauvagement colonisatrice ! C’était, il y a peu encore, par cette langue que l’on apprenait que nos ancêtres étaient les Gaulois, grands, aux longs cheveux blonds, alors qu’en réalité nos ancêtres étaient OCcitanEs, petitEs, aux courts cheveux crépus !! Alors défendre cette langue pauvre (90 000 mots seulement ! OCcitan 180 000 mots...) à la rigueur, mais seulement contre l’impérialisme de la langue anglo-saxonne (ou de n’importe quelle autre) JOAN (forme OCcitane du JEAN français)

17/10/2012 13:59 par Luk

Une chose qui m’avait paru étrange(pour ne pas dire plus) a été l’accueil réservé a nos médaillé Olympique Français,ils avaient pour transporter nos médaillés affrétés des bus ou on pouvait lire en grand "All Bleus" au lieu d’y lire "tous bleus",bon certains peuvent me dire qu’ils auraient pu y inscrire "All Blues" et on fait des efforts pour que ces sportifs représentant les couleurs nationales ne soit pas trop dépaysés. http://www.youtube.com/watch?v=j_7gSF1jtoA&feature=relmfu

17/10/2012 23:38 par calame julia

Une des premières dérives constatées c’est ce "on" qui ne représente personne et -tout le
monde- correpondant à l’impersonnel anglais valant pour la chose et la personne...
Lorsque nous entendons sur le média qui nous rapporte chaque jour des vérités
en mode "on va dire", nous avalons de travers. Chaque fois la réflexion nous
vient : qui pense en-dehors de la personne qui parle devant la caméra de télévison ?
Qui parce qu’il/elle connaîtrait deux, trois dialectes ou patois n’y entendrait goutte
au français ?
L’apprentissage forcé (enfants et adultes) de la langue anglaise me rappelle une
histoire qui avait fait le tour du village parce qu’une personne d’un certain âge voyant
la télévision chez une de ses connaissances aurait dit "qu’elle ne laisserait pas
entrer chez elle des personnes qu’elle n’avait pas invitées".

17/10/2012 23:59 par calame julia

Pas d’incompréhensions d’agacement ! aussi je me permets de préciser mon idée.
Les étrangers dans un nouveau territoire doivent en premier lieu et première nécessité
apprendre la langue et abandonner fissa leur anciennes références auditives faute de
quoi tout un registre de vocables leur est réservé. Comme ils doivent être fiers lorsqu’ils
s’approprient un mot et le placent à bon escient... et comme ils sont heureux dès qu’un
autre rencontré les comprend dans leur langue d’origine !
A certains il est demandé plus qu’à d’autres.
La culture générale oui, le totalitarisme non.

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