Du triste sacrifice des salariés agricoles

Est-ce que vous imaginez travailler quotidiennement pendant environ quatre mois et demi avec un tracteur pulvérisateur (et encore un seul c’est les meilleurs jours), libérant un cocktail de molécules chimiques dont les effets réels sur votre santé sont inconnus, à plus ou moins long terme ?

Est-ce que vous imaginez devoir inhaler ce dangereux mélange sans pouvoir mot dire, est-ce que vous imaginez subir cette mise en sursis de votre santé pour 1115 euros mensuels ?

Est-ce que vous imaginez la culpabilité s’abattre sur vous le soir lorsque vous rentrez chez vous, à l’idée de transporter toutes ces molécules sur vos vêtements, vos cheveux, votre peau, et en imprégner vos enfants ?

Est-ce que vous imaginez votre angoisse, en pensant aux conséquences de ces conditions de travail sur votre santé et sur celle de vos enfants ?

Est-ce que vous imaginez votre désarroi le jour où votre médecin vous dira que ça y est les molécules ont détruit votre cerveau , votre foie ou vos os ?

Est-ce que vous imaginez votre solitude le jour où le chef de l’entreprise qui vous a coûté votre santé , vous dira que ce n’est pas de sa faute, et que maintenant il ne veut rien savoir ....

Nous les salariés agricoles nous n’imaginons pas...c’est notre quotidien.

A tous les salariés agricoles qui sacrifient leur santé pour quelques pieds de vigne.

COMMENTAIRES  

10/07/2013 14:18 par Lionel

Les employés des bananeraies françaises des colonies antillaises sont systématiquement soumis aux pulvérisations aériennes pendant leur travail aux champs, le vent farceur ne permet pas d’avertir de l’heure à laquelle le mortel avion ou hélico va passer et ça arrange bien les patrons qui n’ont pas à faire débrayer pour sécurité !
Ce n’est pas leur faute, pauvres patrons et c’est la raison pour laquelle les préfets accordent des dérogations à l’interdiction des épandages aériens qui continuent d’empoisonner les populations en toute légalité et de maintenir glorieusement le taux le plus élevé du monde de cancers de la prostate et de contamination fœtale.
Pour rappel, il fait chaud aux colonies et les ouvriers sont, au mieux, en short et tee-shirt.

10/07/2013 16:50 par Lionel

Je peux aussi témoigner sous serment d’avoir vu les ouvriers de ces mêmes bananeraies épandre des nématocides en granulés à la main avec comme outil de dosage une petite boite d’allumettes, sans masque, sans gants ou de simples gants de ménage.
La prescription est formelle, il y a danger de mort à respirer les émanations pendant un délai de 2 semaines et pas une de ces plantations n’est isolée des intrusions extérieures ( touristes ou chapardeurs de bananes ) alors bien sur que les ouvriers y retournent travailler au bout de 2 à 4 jours...
Pas mal d’autres témoignages à apporter !

10/07/2013 22:26 par bibeyran marie-lys

Lionel, merci pour vos témoignages.
Ce ne sont malheureusement pas des cas isolés.
Cet hommage c’est aussi pour eux.....

10/07/2013 22:54 par calame julia

Il m’avait été raconté qu’à une époque (pas si lointaine) il avait été fait obligation de placer une
douche dans les habitations allouées aux ouvriers viticoles. Dans l’une d’elles, la douche avait
été située dans un réduit avec un tuyau, un pommeau mais l’eau était froide et le sol c’était
de la terre (même pas battue).
C’était en France. Dans le Midi de la France.

11/07/2013 22:07 par bibeyran marie-lys

Soucieux de votre santé ou d’en savoir plus sur le sujet des pesticides ?
Vous pouvez répondre à une enquête anonyme sur le sujet des pesticides sur le site suivant :

http://web.paysan.free.fr/pesticides/

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