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France : le délire

Peut-on évoquer la liberté d'expression et un droit dit du blasphème pour justifier les caricatures du Prophète faites et refaites par l’hebdomadaire "Charlie Hebdo" en France ? C'est en tout cas le discours tenu par certains cercles intellectuels et politiques français dans une atmosphère qui frise le délire, en pleine épidémie du Covid 19.

La guerre contre l’Islamisme donne lieu a une croisade, cette fois-ci pour la liberté d’expression. Cette liberté va être mythifiée, idéalisée, absolutisée. Bref, on va faire finalement exactement ce qu’on reproche aux autres à propos de la religion, on va sacraliser la Liberté. Elle devient, à son tour, sujet à fanatisme.

Pour les besoins de la cause, la révolution française de 1789 est convoquée, ce qui n’a pas toujours été le cas si on se souvient de la campagne hostile et des railleries des mêmes cercles contre les "Gilets jaunes", lorsque ceux-ci revendiquaient leur filiation à 1789. Il est cette fois-ci affirmé sans cesse, sur tous les médias, que la révolution de 1789, a institué un "droit au blasphème". Or ça n’est pas vrai. La révolution française a supprimé "le délit de blasphème", ce qui est tout autre chose, tout en précisant que "nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi " (article 10 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789).

On voit donc ce glissement qui s’opère aujourd’hui, comme souvent dans un artifice idéologique, entre la notion de délit et celle de droit. C’est une vaste entreprise de désinformation à laquelle participe aussi des intellectuels et des leaders politiques. "Liberté que de crimes on commet en ton nom", pourrait-on dire alors.

Le bateau ivre

Dans le discours dominant actuel en France, la liberté est présentée, comme une fin en soi. Elle est comme un bateau ivre, dérivant sur la mer, n’ayant d’autre destination, d’autre raison d’être que lui même. Mais la liberté, pour quoi, pour quelles raisons, quels desseins, quels buts. La liberté de tuer, de dominer, d’insulter, d’humilier, d’abaisser, d’exploiter, de faire le mal ?

Une question essentielle est alors éludée, celle des limites à la liberté. Toute chose ne peut exister que si elle a des limites : les pays, et là cela s’appelle des frontières, le système solaire, les galaxies, les atomes, le corps de chacun, la vie elle-même. La liberté, aussi, comme tout ce qui est, n’a d’existence que si elle a des limites.

Et elle n’a de sens que si précisément il y a des interdits. La législation partout, comme les Constitutions, comme les lois sont pleines de limites à la liberté, y compris à la liberté d’expression : racisme, antisémitisme, homophobie etc. La liberté est donc toute relative. Ce n’est probablement pas un hasard, si à la faveur de cette épidémie du Covid 19, s’est manifestée la plus grande efficacité des sociétés qui veillent à un équilibre entre les libertés d’une part et la solidarité, l’altruisme, le respect de l’autre, d’autre part.

Sommes-nous donc devant une aberration de la pensée, une irrationalité totale chez ces défenseurs autoproclamés de la civilisation et qui oublient qu’un comportement civilisé, humain, éduqué, est tout entier fait de limites et que là est précisément la différence avec la barbarie. Ceux-là mêmes pourtant, qui refusent toute limite à la liberté d’expression, comme cela a été le cas sur les caricatures du Prophète, sont ceux là qui savent très bien en mettre quand ils le veulent. La législation française s’est même distinguée, sous leur influence, par des dispositions qui répriment certaines libertés d’expression ou de pensée, comme par exemple toute remise en cause de la Shoah, et ce qui a été appelé "révisionnisme". Ils sont donc allés ainsi jusqu’à limiter la liberté de recherche historique en considérant que sur ce point, la Shoah, l’Histoire est dite une fois pour toute. Il y a aussi toutes ces limites qu’ils s’ingénient à mettre dans des débats byzantins et sans fins sur le Hidjab, le Niqab, les signes extérieurs d’appartenance religieuse, et sur les lieux d’interdits, l’espace publique, l’école, le travail etc.

La liberté et le droit


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On retrouve les mêmes problèmes de rationalité et de cohérence dans la question du "droit au blasphème". Ce "droit" est revendiqué en relation avec la liberté d’expression. Il est présenté comme une conséquence naturelle de cette liberté. Pourquoi ? En fonction de quelle logique. Quel rapport y a-t-il entre ceci et cela ? Il n’y a nulle part écrit un tel droit, dans aucune législation, Constitution, déclaration des droits de l’homme. La liberté est une chose. Le droit en est une autre. D’ailleurs le but de toute législation, de tout Etat de droit est de dire le droit c’est-à-dire d’organiser les libertés, de dire ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, c’est à dire d’organiser à la fois leur exercice et leurs limites.

Parler de "droit au blasphème" est, d’ailleurs, en soi une absurdité logique. Pour un non-croyant le blasphème, par définition, n’existe pas. Il y est donc indifférent. Il n’existe donc que pour le croyant. Alors pourquoi donc le non croyant proférerait-il un blasphème puisqu’il est indifférent à cette notion. Dans quel but ? Quelle est son utilité ?

Il ne peut donc n’y avoir qu’un dessein, celui de la provocation. Charlie Hebdo ne s’en est d’ailleurs pas caché, persuadé, lui, qu’il y a des provocations bénéfiques, salutaires. Mais se plaindre ensuite de réaction à cette provocation n’a pas de sens puisque c’est le but précisément recherché. Un professeur va-t-il devoir montrer à ses élèves musulmans les caricatures de Charlie Hebdo pour les guérir du fanatisme dont ils sont suspects génétiquement, et pour leur apprendre la tolérance ? Ou bien va-t-il alors leur demander, par respect pour eux, de sortir de classe comme s’il savait déjà que c’était une provocation, une agression ? Respect pour eux mais pas pour l’école qui n’est dés lors plus laïque puisqu’elle fait des différences. Ou alors va-t-il-leur demander de baisser les yeux en silence et de taire l’humiliation qu’ils pourraient ressentir. Ce serait là une autre défaite mais cette fois–ci, celle de l’homme ou de la femme fiers et dignes qu’ils devront être et que doit leur apprendre à être l’école.
Et faudra-t-il qu’à chaque caricature corresponde un incident ou même, absurdement, un attentat, et qu’à chacun de ceux-ci corresponde une nouvelle caricature, et ainsi sans arrêt. On pourrait parler ici d’infantilisme si ce n’était aussi tragique.

Ainsi donc, les défenseurs d’une liberté d’expression sans limites dressent eux-mêmes des limites à la liberté d’expression. Mais simplement, ces limites sont à géométrie variable. Une question alors s’impose. Pourquoi, ce deux poids, deux mesures ? Tout banalement, ici comme en tout temps, parce qu’il a une fonction politique et sociale : la domination et son corollaire la répression. On aboutit alors à ce paradoxe que la répression annoncée contre l’islamisme, se manifeste ou se cache dans le droit revendiqué, proclamé, de faire le procès de l’Islam en tant que religion, et même dans la revendication libertaire du blasphème à son égard. La lutte contre l’islamisme débouche alors fatalement sur celle, tout court, contre l’Islam, en tant que religion, au moment même où on s’en défend. Et cette hostilité à l’Islam est alors perçue en tant que telle par les musulmans, qui ne s’embarrassent pas des subtilités et des nuances du langage mais partent des faits. Les mesures contre " le séparatisme musulman" annoncées par le Président Macron, en sont d’ailleurs la preuve. Tout en proclamant lutter contre le communautarisme musulman, elles le renforcent par leur caractère discriminatoire puisqu’elles ne concernent qu’une religion, l’Islam.

Il se produit alors une inversion. La victime est désignée comme coupable. Singulièrement, cette théorie des victimes, "qui n’ont pas forcément raison" a été beaucoup développée ces dernières années. Elle a été semble-t-il lancée par le philosophe Alain Finkielkraut à travers ce qu’il a appelé "la dictature des victimes" au sujet des Palestiniens. Il défend le paradoxe que c’est Israël qui est, en réalité, la victime des Palestiniens. Cette théorie a été reprise, par la suite à de multiples occasions, comme contre le mouvement des "Gilets jaunes", coupables d’être victimes des violences policières, ou à propos des banlieues et des "quartiers difficiles", coupables d’être victimes de leur marginalisation sociale, d’en être eux-mêmes responsables, d’organiser des "territoires séparés de la République" et de fomenter une guerre civile.

On a alors là peut être le secret du délire dont on parlait au début de l’article : le déni de la réalité, une vision inversée de celle-ci, et les peurs fantasmatiques et obsessionnelles qui en découlent.

COMMENTAIRES  

24/11/2020 07:32 par doucic

Peut-on évoquer la liberté d’expression et un droit dit du blasphème pour justifier les caricatures du Prophète faites et refaites par l’hebdomadaire "Charlie Hebdo" en France ?
Oui, tout le reste n’est que verbiage.

24/11/2020 08:16 par CN46400

La liberté des uns fini là où commence celle des autres....
J’ai beaucoup ri devant un dessin montrant la "Mère Thérésa" cramponnée aux couilles de l’abbé Pierre pour "monter au ciel". Mais j’admets que çà ne pouvait pas faire rire tout le monde.....

24/11/2020 10:53 par calame julia

Bonjour,
je cite : "Et cette hostilité à l’Islam est alors perçue en tant que telle par les musulmans qui ne s’embarrassent
pas de subtilités et de nuances de langage mais partent de faits.
Les mesures contre "le séparatisme musulman"
annoncées par le Président Macron, en sont d’ailleurs la preuve. Tout en proclamant lutter contre le communau-
tarisme musulman, elles le renforcent par leur caractère discriminatoire puisqu’elles ne concernent qu’une
religion l’Islam".
Hostilité à l’Islam ?!
Les musulmans qui ne s’embarrassent pas de subtilités et de nuances de langage mais
partent de faits ?! Vous voulez donc dire que nous devons comprendre vos interprétations langagière ?
Comme par exemple "blasphème" ?! Avec quels faits ?!
Et il ne vous vient jamais à l’idée que vivant dans un pays de tradition religieuse catholique, il vous
importerait de savoir quelle est sa propre définition de "blasphème" ?! Cad que vous nous imposez
votre propre définition... d’office ?!
Mais, en même temps, vous savez que le pays ne privilègie aucune religion en en permettant le libre
exercice.
Que voulez-vous au fond ?!

24/11/2020 11:32 par Assimbonanga

Hier sur France 2, série policière Bodyguard. Ca se passe en Angleterre. Je devine que la solution de l’énigme policière sera un complot mené par le chef des services de police , ou par le 1er ministre, ou les deux ensemble , et qu’il est allé jusqu’à planifier un faux attentat à la bombe contre la ministre sous couvert d’attentat islamiste dans le seul but d’éviter une loi sécuritaire portée par ladite ministre, donc complot politique déguisé en attaque terroriste. Mais bon, ça c’est de la fiction. Ça ne se passera jamais en vrai, ni encore moins en France, on est bien d’accord.

24/11/2020 13:43 par Yannis

"Mais la liberté, pour quoi, pour quelles raisons, quels desseins, quels buts. La liberté de tuer, de dominer, d’insulter, d’humilier, d’abaisser, d’exploiter, de faire le mal ?"

C’est ici la plus flagrante inversión de ce texte qui essaie vainement de défendre une pratique neutre, transparente et apaisée de l’Islam, et "en même temps" les dérives intolérantes, criminelles parfois, qui se réclament des courants les plus archaïques de l’Islam. Ou en tout cas cet article les occulte pour me pas "brouiller" son message principal : ne rejetez pas, ne stigmatisez pas les musulmans sous prétexte de liberté d’expression, ce qui est la manière commune de moraliser le débat sans y entrer, ou de la pointe d’une babouche.

Les frontières sont assez maléables et jamais vraiment fixées, à la fois géographiquement et mentalement - surtout à ce niveau elles peuvent évoluer en fonction du contexte local et parfois même mondial, car les flux d’images et d’info me se tarriront plus, même si la globalisation financière prend un jour un coup dans l’aile. Les idées, les sciences, les techniques, les cultures, la poésie, les philosophies, les pratiques artistiques n’ont pas attendu BFMTV pour se diffuser dans le monde. À la période médiévale, les connaissances venant du monde arabe ou d’autres pays majoritairement musulmans ont innervé l’Occident alors limité à l’Europe chrétienne.

Pour autant, les témoignages actuels au sujet du caïd radicalisé de banlieue insultant les femmes qui portent une jupe courte, tentatrices du diable, comme les vidéos sadiques, presque satanistes des égorgeurs de Syrie ou de Tchetchénie (et laissons surtout de côté ce fait, l’assassinat de caricaturistes et journalistes de Charlie Hebdo) sont bien passés dans les médias alternativa comme les Mass médicas, dans l’opinion publique et dans l’esprit des Français, qu’ils/elles soient athés ou attachés à une religion particulière.

Pour l’instant, la liberté de tuer des vies humaines, ce sont les fous d’Allah qui se l’accordent, au nom d’un dogme religieux conquérant, autoritaire et exclusif, le takfirisme/wahaabisme. La sécularisation de l’Islam est aux abonnés absent et la crise interne comme externe que traverse aux XXe et XXIe siècles cette religión n’est pas du fait des citoyens français. C’est trop facile d’excuser des dérives théoriques et sanguinaires par un supposé racisme ou psychorigidisme de l’ensemble du peuple de France, et dans toutes ses différences.

Un exemple de caricature bien utile aux avocats des convulsions de l’Islam : le racisme, c’est surtout venant du français dit de souche (blanc chrétien, de droite de préférence) mais jamais de quelques gentilles communautés repliées sur elles-même, certaines effectivement délaissées ou stigmatisées mais qui ne trouvent leur salut que dans les croyances et pratiques d’un autre âge, mais pas dans le débat démocratique, ni le combat pour préserver ce qui reste de droits et libertés de penser par soi-même. Des victimes blanches comme neige, comme la soutane du pape. Des boucs émissaires que Marianne serait prête à sacrifier sur l’autel de la laïcité, et que Tarik Ramadan, Edwy Plenel et autres penseurs si tolérants et désintéressés aiment tant caresser dans le sens du poil...

En parallèle, les injonctions droitistes et un peu cathol’hic du style "la communauté musulmane dans son ensemble doit condamner vivement les actes terroristes" ne font que renforcer la conviction d’une communauté uniforme arabo-africaine, immigrée ou intégrée, adorant unanimement Allah et s’inclinant plusieurs fois par jour vers la Mecque, ce qui est absolument faux et me fait que renforcer les clivages majeurs au sein de la société française, où se situe l’auteur.

C’est aussi à l’Islam, donc aux croyants et commandeurs des croyants animant cette religión, qui comporte, soutient des courants internes très différents et parfois antagonistes, de faire son cheminement dans la modernité plutôt que de tendre l’oreille aux fatwas et aux fantômes, démons du passé et présent.

Une caricature, meme si elle manque de tact (certaines de Charlie Hebdo sont de très mauvais goût mais il n’y a pas que ce journal satyrique qui en produit) me tue pas, elle peut manquer de respect, choquer, provoquer, bousculer les esprits soumis ou endormis, mais elle ne tue pas des personnes physiques. Parfois seulement certaines convictions, certaines royautés de droit divin, certains régimes totalitaires ou dictatures.

Par contre les religions extrémistes ou en déconfiture spirituelle n’ont jamais hésité à condamner opposants et contradicteurs et les faire tuer par des second couteaux fanatisés ou des bourreaux. Pas le príncipe de la laïcité à la française.

24/11/2020 16:21 par CN46400

Bien de nos braves âmes "sécularisées" ne savent plus ce qu’étaient la vie en France avant, quand l’église régissait les moeurs, sinon les coeurs. Un jour au catéchisme, ma mère voulait absolument m’y envoyer, la grenouille de bénitier qui nous apprenait ces subtilités nous dit : "Ici, dans notre cimetière il n’y a qu’une tombe sans croix". Le soir entre la soupe et le fromage je mis cette infos sur la table. Quelle idée, mon père, après une remarque acerbe à ma mère, sauta sur son vélo, et alla souffler dans les bronches de notre "catéchumène". Le catéchisme était définitivement clos pour moi, c’était dans les années 50.....
Mais le paysan de l’époque était libre, pour vendre ses produits à la foire à des grossistes venu d’ailleurs il n’avait pas besoin du feu vert du curé. Par contre, le maçon, l’ouvrier, le menuisier, le commerçant... c’est comme cela qu’on remplissait les église le dimanche ! Les supérettes ont au moins réglé ce pb. Mais c’est une question non seulement économique, mais aussi de temps, que les musulmans parcourront aussi vite que nous. Ils viennent juste d’un peu plus loin....

24/11/2020 20:55 par charclot

CECI EST UN BLASPHÈME....!

25/11/2020 07:46 par CN46400

@ Chaclot
Il y a dix ans, j’aurais pu approuver, mais voilà qu’il y a du sang par terre. Et du coup tu n’insulte plus charly, tu félicites les assassins....Pourtant celui qui a dit : "tu ne tueras point" était aussi musulman à ce qu’il parait !

25/11/2020 13:10 par Palamède Singouin

@Doucic

" Tout le reste n’est que verbiage"

Peut on invoquer la liberté d’expression et un "droit au blasphème" pour :

... justifier de mettre en péril la vie de gens qui n’ont rien demandé, au hasard des lubies de n’importe quel illuminé qui se croit autorisé à "venger" le prophète ?
... créer des incidents diplomatiques qui sont loin de servir l’image de la France dans le monde ?
... remplir - sous haute protection policière - le tiroir caisse d’un canard qui n’a de la liberté d’expression qu’une conception très sélective (ce que vous devez savoir si vous en avez été lecteur avant les attentats) ?

25/11/2020 14:53 par charclot

@CN46400
c’est pas un hasard si on te fait boire son sang...et le sang par terre n’ouvre pas la voie dorée vers le paradis...Donc je réitère : ceci est un blasphème car on assiste à la fabrique de saints de la part de gens qui , à l’époque, leur faisaient procès sur procès... Alors, je ne suis pas Charlie mais ça ferait une bonne une pour le dit journal....!

25/11/2020 18:25 par Koui

Je suis d’accord avec l’auteur pour dire que "Pour un non-croyant le blasphème, par définition, n’existe pas.(...) Il ne peut donc n’y avoir qu’un dessein, celui de la provocation."
Par contre, là où je ne le suis plus, c’est pour ce qui est de l’importance à accorder à une provocation en vente libre. Je ne m’amuse plus depuis longtemps à lire Charlie que je trouve vulgaire. Il me suffit de ne pas l’acheter et de le laisser à ceux qui aiment les gros mots et les dessins de bites.

Le Coran aussi est en vente libre et je ne l’achète pas, car il dit des choses bizarres, beaucoup plus dangereuses que les dessins obscènes comme par exemple, verset 5 : " Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez." Est ce un appel au meurtre des non musulmans, une provocation ou une manière poétique d’exprimer son amour pour tou(te)s ? Je laisserai les musulmans répondre eux même à cette question sur ce texte un peu archaïque. Heureusement, les associateurs, idolâtres, polythéistes et athées ne semblent pas vouloir s’offusquer de l’édition du Coran par un "un incident ou même, absurdement, un attentat". Ce qui fait que les musulmans n’ont pas à ’"se plaindre ensuite de réaction à cette provocation".

Il n’y a pas de blasphème, juste des brutes prétentieuses qui se mettent à tuer des gens à cause de dessins de bites, publiés dans un journal vulgaire et obscur, à l’autre bout du monde.

26/11/2020 09:43 par Assimbonanga

@Koui. Le coran et la bible sont de vieux grimoires vestiges d’une époque et d’un lieu, méditerranéen, pastoral, avec des mœurs plutôt radicales sans jogging ni baskets. Et il y en a marre que les propriétaires de téléphones mobiles restent bloqués dans cette faille spatio-temporelle tandis que fondent les glaciers, la banquise et le permafrost. Question fringues, le prophète et la vierge Marie ne portaient ni viscose ni polyamide pour leur voiles et foulards. Faudrait réactualiser et sortir de l’anachronisme.

27/11/2020 09:03 par doucic

@Palamède Singouin
on peut invoquer la liberté d’expression pour dire (ou dessiner) ce qu’on veut.
Si le "dit" (ou le dessiné) ne convient pas (diffamation, insulte, racisme, appel à la haine, au meurtre, révisionnisme, etc, la liste est consistante) chacun est libre de saisir la justice pour faire valoir ses droits et demander réparation.

- il ne faut plus dessiner parce que ça risque d’entraîner la mort de ceux qui n’ont pas dessiné ? le problème vient du dessin selon vous ? pas des assassins ?

- ce ne sont pas les dessins qui s’adressent aux lecteurs de charlie qui créent des incidents diplomatiques mais la diffusion et la publicité massives de ces dessins. Dans n’importe quel pays vous trouverez des publications détestables, l’avantage c’est que puisque c’est pas notre tasse de thé, on n’est même pas au courant de leur existence.

- Charlie a fait son beurre depuis longtemps sur la caricature des religions, on n’a pourtant jamais retrouvé un Cavana crucifié. En voulant faire disparaître les caricatures de leur idole, les musulmans les ont propulsé en tête de gondole, tant pis pour eux.
Ils ont fait une bonne pub à Charlie qui était au bord du gouffre, et maintenant ils peuvent en reprendre une deuxième tournée, tant pis pour eux.

J’ai arrêté de lire Charlie quand j’ai ouvert les yeux sur Val (fin 90-2000), se moquer avec mauvais goût était déjà son fonds de commerce, ce n’est pas là qu’était le problème pour moi.

27/11/2020 14:52 par Danigrance

Les religions sont l’une des principales sources d’oppression et d’obscurantisme de l’humanité. L’Homme et la Femme doivent conquérir leur bonheur de leur vivant et non dans un pseudo-paradis extraterrestre. Les guerres de religions ca suffit, les peuples en ont marre de se massacrer pour des intérêts qui ne sont pas les leurs. Nous devons militer pour l’émancipation totale de l’individu et pour nos droits légitimes.
Une fois ceci posé, on comprend pourquoi les caricatures anti religieuses sont absolument nécessaires.
De plus, l’article 1 de la constitution et la loi de 1905 protègent les anticléricaux qui refusent toute ingérence des religions dans la société civile et dans les institutions républicaines et qui réfutent toute vérité révélée.

27/11/2020 18:52 par Assimbonanga

... et c’est la raison pour laquelle un communiqué de l’Elysée peut commencer par "la main de dieu". Ah ! C’était vraiment indispensable monsieur le freluquet de L’Elysée ? N’y a-t-il pas plus neutre, moins racoleur (putassier) comme condoléances républicaines ?
Voilà-t-il pas que maintenant je me demande si le président ne pense pas un dieu plutôt qu’un autre, que je me demande quel est le dieu invoqué, visualisé dans la tête présidentielle, ce président défenseur de la laïcité. Un dieu d’Amérique latine, d’Espagne, d’Italie, un dieu sous label pontifical plutôt quoi...
Comme celui de Johnny, de l’église de la Madeleine, Madeleine qui a touché le jackpot d’ailleurs. Mais je m’égare.

27/11/2020 20:01 par Palamède Singouin

@doucic

Si c’est un de vos proches qui se mange un coup de hachoir par un illuminé qui se sera improvisé vengeur du prophète, très franchement vous continuerez à encourager Monsieur Riss, patron de CH, à jouer au héros sous haute protection policière ?
Pas moi.
J’avoue me sentir plus concerné par le massacre de quelques innocents que par la défense d’un prétendu "droit au blasphème" d’un canard danois d’extrême droite et de sa copie française.
Je note aussi que vous avez été moins patient que moi envers CH : j’ai commencé à avoir des doutes sur ce journal quand Val a viré soutien inconditionnel de l’OTAN et d’Israël, mais je n’ai largué les amarres que lors de l’éviction de Siné.

28/11/2020 08:57 par doucic

@Palamède Sagouin
Si un de mes proches mourrait d’un accident de la route, je n’en voudrais pas à Veolia ou Renault, mais au conducteur qui l’a percuté ou mis dans le fossé.
Je veux juste dire que la liberté de s’exprimer (par le verbe ou l’art) ne doit souffrir d’aucune limite, et surtout pas religieuse.
Ca ne veut pas dire que j’encourage Charlie, d’ailleurs je ne l’achète pas, je ne le lis pas, je n’en fais pas la promotion... comme l’immense majorité des musulmans du reste.
Laissons Charlie faire sa merde et s’étouffer avec dans sa solitude et tout ira bien, mais si à chaque fois qu’ils poussent un peu fort on vient leur faire de la pub gratuite, les problèmes continueront.

29/11/2020 09:16 par Palamède Singouin

@ Doucic

Vous ne faites pas de différence entre un accident de la route et un meurtre avec préméditation ?

Dans le 1° cas il n’y a pas de mobile dans le second on peut se poser la question de savoir qu’est ce qui crée le mobile dans des esprits dérangés ou fanatisés...

Quant à laisser Charlie dans sa solitude, vous n’ignorez pas que les Une de Charlie, principalement quand elles concernent l’islam, font le tour des réseaux sociaux parfois même avant que le journal ne soit en kiosque...on peut d’ailleurs se demander qui joue à quoi.

01/12/2020 11:35 par doucic

@Palamède Singouin

Je pourrai difficilement être plus clair que précédemment.
L’analogie n’est peut-être pas la bonne, elle reste une analogie, que vous pouvez saisir, ou pas.
Je peux éventuellement vous en proposer une autre :
si demain un macroniste décapite un journaliste de Fakir, militerez vous pour museler ce journal ?

01/12/2020 18:53 par Palamède Singouin

@doucic

Votre nouvel argument est encore plus mauvais que le précédent. Je vous conseille d’ essayer de piger, ou pas, pourquoi.
Je ne tiens pas à avoir absolument le dernier mot, donc je vous le laisse.

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