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Interview Bernard DOZA, journaliste, politique.

Journaliste-écrivain ivoirien ; exerçant à la radio et à la télévision à Paris depuis 1983, ancien conseiller du président Blaise Compaoré (Burkina Faso), du président Abdou Diouf (Sénégal), du général François Bozizé (Centrafrique), Bernard DOZA, est exilé au Bénin depuis octobre 2008, après avoir quitté la France pour des raisons politiques. Grand stratège, en communication de prise de pouvoir, Bernard DOZA, l’auteur du célèbre livre : « Liberté Confisquée : le Complot Franco-africain » nous livre dans cette interview EXCLUSIVE, son regard sur la Côte-d’Ivoire, son pays, les hommes politiques du Benin, et le pouvoir du président Yayi BONI.

Philippe Médegan : Bonjour, M. DOZA, pourquoi avez-vous quitté la France, en 2008 ? Et quelles sont les raisons politiques, qui vous ont fait partir de Paris ?

Bernard DOZA : J’ai été arrêté, nuitamment chez moi le 11 septembre 2008, par la police parisienne, alors que je m’apprêtais à rentrer en Côte-d’Ivoire. On m’a reproché d’avoir comploté contre l’armée française, pour avoir reçu, en formation idéologique à mon domicile, des militaires ivoiriens qui avaient quitté l’armée, et tenté de les faire passer en Europe de l’est, dans des camps d’entraînements... ( voir le site Africk.com : Bernard DOZA, je suis interdit de sortir de la France...)

Philippe Médegan : Et pourquoi, des militaires ivoiriens tentent-ils de passer en Europe de l’Est ?

Bernard DOZA : Ecoutez, en 2008, l’armée française occupait la Côte-d’Ivoire. Car, malgré l’accord de coopération militaire, qui liait depuis 1961 la Côte-d’Ivoire à la France, les militaires français de la force licorne, ont refusé, depuis octobre 2002, d’obéir au président Gbagbo, qui demandait l’application des accords de défense, pour désarmer, au nord de notre pays, les rebelles pro-Ouattara. Donc, le refus d’obéir, à l’ordre du président d’un pays allié, faisait de l’armée Française, une force d’occupation, en intelligence avec la rébellion, dans notre pays.

Philippe Medegan : Alors, vous avez décidé de sortir des militaires du terrain ivoirien, pour une formation vers des pays de l’Est.

BERNARD DOZA : Il nous fallait des officiers, formés, ailleurs, qu’en France, sur le terrain des opérations. Et le 11 avril 2011, la démission collective des officiers supérieurs ivoiriens, au président Gbagbo, dès, le début du bombardement d’Abidjan, nous a donné raisons. Tous les officiers ivoiriens, formés à l’école militaire française de ST-Cyr, ont trahi le président, en se laissant acheter par le gouvernement Français, au profit d’Alassane Ouattara. Aujourd’hui, Le général Philippe Mangou, chef de l’état-major de l’armée, qui a fui le combat, contre les hélicoptères français, (en se réfugiant à l’ambassade de l’Afrique du sud avec sa famille) est le nouvel ambassadeur de Côte-d’Ivoire, nommé par Alassane Ouattara, au Gabon, c’est la salaire de la trahison.

Philippe Medegan : Alors, en octobre 2008, pourquoi vous n’avez pas fait, de conférence de presse, quand vous êtes arrivé au Benin ? Vous n’aviez pas confiance, au poids des journalistes du Benin, pour vous défendre, dans le bras de fer qui vous opposait à la France ?

BERNARD DOZA : En 2008, je ne voulais pas exposer l’ami qui m’a accueilli. C’est une grande personnalité de ce pays. Donc, je ne voulais pas qu’il paie politiquement, pour m’avoir hébergé chez lui, au lendemain de mes démêlées contre la France. Sinon, je ne minimise personne. D’ailleurs, j’ai beaucoup d’amis journalistes, béninois : Il y a Didier Samson(RFI), Francis Laloupo (AfricaNo1) avec qui, nous avons créé en 1985, le journal Taxiville à Paris. Et à Cotonou, récemment j’ai été invité et présenté par le journaliste Jean Luc Aimé Dansou à la maison des médias, où il anime chaque vendredi « le café des médias », une cellule de formation des professionnels. Tous les journalistes présents, étaient contents de me savoir à Cotonou...

PHILIPPE MEDEGAN : Cela fait, pratiquement cinq ans, que vous naviguez entre Paris et Cotonou, pourquoi avoir choisi le Benin ? Et que faites-vous dans le domaine professionnel chez nous ?

BERNARD DOZA : Beaucoup de questions. Cela fait sept ans exactement, que je navigue entre Cotonou, Abidjan et paris. J’ai préféré le Bénin, dans le choix offert par la France (entre le Bénin et le Sénégal) parce que les députés du Bénin, avaient voté une nouvelle loi contre les expulsions d’opposants. Et qu’aussi, le Bénin était plus proche de la Côte-d’Ivoire, que je pouvais atteindre en voiture, contrairement au Sénégal. Sur le plan professionnel, j’ai crée à Cotonou, en en octobre 2013, une école de formation idéologique, de leaders politiques africains, dont la publicité médiatique ne saurait tarder...

PHILIPPE MEDEGAN : Quel est le rôle, de cette école ?

BERNARD DOZA : Le rôle politique de cette école, est de débusquer, de nouveaux talents médiatiques, susceptible de prendre et d’exercer le nouveau pouvoir africain, dans les années qui viennent. Et à ce niveau, j’ai déjà auditionné certains leaders, dont la conviction, c’est-à dire, l’amour affiché de leurs pays, les prédestinent à l’exercice du pouvoir au bénin, dans l’après Yayi.

PHILIPPE MEDEGAN : Et lesquels, vous ont marqué, dans l’amour affiché de leur pays, quand vous les avez écouté ?

BERNARD DOZA : J’ai écouté, beaucoup de politique béninois. J’ai été frappé, par la poigne et la conviction, de Moïse Kérékou, pour l’avenir. Mais, on m’avait conseillé à Paris, lors de mon séjour, en mars 2013, d’auditionner le général à la retraite Robert Gbian, un ancien intendant militaire du président Yayi Boni. Qui, leur semblait être, très intéressant, politiquement, car, ayant, un nouveau langage et une nouvelle approche de la gestion du pouvoir politique.

PHILIPPE MEDEGAN : Mais, le général Gbian, le connaissez-vous personnellement, comme un homme politique d’envergure ? Surtout à côté de prétendants comme Bio Tchané, le premier ministre Iréné Koukpaki, voire même le général Amoussou, qui sont déjà dans la course à la succession de YaYi, il peut paraitre comme un inconnu du grand public ?

BERNARD DOZA : Moi, j’ai écouté longuement le général Gbian. C’est un homme, dont le discours, l’honnêteté et la sobriété tranche. Car, j’ai même accompagné le général Gbian, l’an dernier au nord du Bénin. Dans le septentrion, il gagne toute l’adhésion de la chefferie traditionnelle, en faisant le porte à porte, dans les villages et les hameaux. Et ancré dans cette combativité, il descend, progressivement vers le sud.

Quand au débat sur la pérennité des candidats du nord, dans l’exercice du pouvoir politique au Bénin (dont m’ont parlé certains amis journalistes) je crois qu’il faut couper court. Les candidats du nord triomphent, quand les candidats du sud, sont dans la division politicienne. En outre, parmi les candidats du nord, ce n’est pas non plus, l’union sacrée.

Philippe MEDEGAN : Mais, vous qui avez conseillé beaucoup de chefs d’états africains, qui vous a proposé, le général Robert Gbian, à Paris, alors que vous ne le connaissiez pas ?

BERNARD DOZA : Les mêmes qui ont choisi, Yayi Boni en septembre 2005, alors que, même politiquement, personne ne le connaissait, au niveau du grand public au Benin, avant les présidentielles de mars 2006, comme un potentiel présidentiable.

PHILIPPE MEDEGAN : Précisément, que pensez-vous de la politique actuel du président Yayi, que certains béninois, semblent contester aujourd’hui ?

BERNARD DOZA : Le président yayi Boni, n’est pas un homme politique, de métier. C’est un économiste qui est entré en politique, donc il maîtrise difficilement la gestion des hommes. Depuis lors, il est l’otage des conseillers POLITIQUE qui sont en réalité, des politiciens du palais. Certains conseillers, âpre aux gains, qui sont, dans le chantage permanent à la rançon, lui ont trouvé des ennemis potentiels à travers tous ses amis, qui ont financé sa campagne électorale, dès 2005. Vous savez, en politique, on ne mord jamais la main qui vous a donné à manger, car elle peut se retourner contre vous. Le dossier Talon, est une mauvaise campagne pour l’image du président Yayi. Patrice Talon, l’ex-ami du président, refugié à Paris, parle au micro de RFI contre son ex-ami yayi Boni, qu’il dénonce comme un homme ingrat. Qui est responsable ? Ce sont les conseillers du palais. C’est eux, qui ont monté, de toutes pièces, le complot de l’empoisonnement, qui ne profite pas au président Yayi, lorsque le juge du tribunal de Cotonou donne un non –lieu, par manque de preuve tangible. C’est un coup dur, pour un président en exercice, d’être désavoué par la justice de son pays, dans un dossier aussi, controversé.

PHILIPPE MEDEGAN : Dans ce dossier, le président qui s’est braqué, voit désormais des ennemis partout, dans les syndicats et même parmi ses propres ministres. Ne va-t-il pas se mettre, tout le pays à dos ?

BERNARD DOZA : La gestion du pouvoir, est une question de caractère, personnel. C’est pour cela, que le conseiller doit pouvoir jouer un rôle qui sache incliner positivement, la raison et le choix, auprès du chef de l’état. L’affaire Talon, rappelle les complots inventés par les dictateurs des partis uniques en Afrique noire, dans les années 1980. Réinventé en 2013 au Bénin, dans la démocratie, pour liquider un adversaire, ce complot peut tuer politiquement, celui qui l’initie. Qui avait donc intérêt, à ce que Yayi Boni invente des complots contre tous ceux qui l’ont financé depuis 2005 ? Aujourd’hui, la côte de popularité du président Yayi est au plus bas, parce que tous les béninois le soupçonnent de vouloir trafiquer la constitution, pour se tailler un troisième mandat sur mesure, à travers le vote prochain de certains députés, à sa solde. Et, depuis, malgré ses différentes dénégations, il manque toujours de crédibilité, dans l’opinion publique nationale.

PHILIPPE MEDEGAN : On sent un malaise dans le pays. On manque d’électricité et de l’eau, que pensez-vous de cela ?

BERNARD DOZA : C’est une affaire grave, qu’un pays soit gouverné, à coups de coupures quotidiennes d’électricité et d’Eau. Mais, je pense que le président Yahi qui vient d’effectuer un voyage au Ghana (l’un des principaux fournisseurs du pays, en énergie) trouvera une solution rapide.

PHILIPPE MEDEGAN : Que pensez-vous du directeur de la SBEE, impliqué dans une affaire de décaissement de deux milliards au profit du palais ?

BERNARD DOZA : A ma connaissance, rien ne prouve, que l’ex-directeur de la SBEE a décaissé deux milliards au profit du palais, d’ailleurs, la justice qui a donné un non-lieu, vient de le blanchir. Mais, c’est une technique politicienne. Car, l’affaire ICC-service, montre que les hommes du palais, prennent de l’argent avec les opérateurs et les directeurs des sociétés d’états, au nom du président. Les décaissements se faisant de gré à gré, aucune preuve n’existe, pour prouver au juge, l’ordre du décaissement, venu du palais.

PHILIPPE MEDEGAN : Mais dans l’affaire ICC-Service, un opérateur économique, est accusé d’avoir grugé des béninois, c’est une affaire grave, qui mérite la prison à vie ?

BERNARD DOZA : l’affaire ICC-Service en 2010, est déclenchée, alors que j’arrivais au Bénin en juillet 2009, j’ai aussitôt enquêté, avril 2010. Que reproche-t-on, à l’opérateur Guy Akplogan ?

J’ai été visité, l’opérateur deux fois, en prison dans mon enquête, pour en savoir un peu plus, sur ce dont, on l’accuse. Et devant la réticence d’un homme, qui me parlait de dossier en cours de justice, pour justifier son mutisme, j’ai cherché certains de ses collaborateurs, qui ont échappé à la rafle de la justice, pour m’expliquer les contours d’un dossier, dans lequel une fois encore, le palais était impliqué à travers des conseillers et des ministres, qui venaient prendre nuitamment, des caisses d’argents au profit de la présidence, au domicile de Guy Akplogan à Calavi. Ces décaissements n’ayant pas de preuve matériel, Guy Akplogan (alors qu’il est prêt à payer, les ayants-droits, dès sa mise en liberté provisoire) est enfermé sur décision du parquet, depuis juin 2010, sans possibilité de liberté provisoire. Nous ne sommes plus au Benin, dans l’après conférence nationale, mais dans le goulag, à Moscou Soviétique, de l’ère Stalinienne.

PHILIPPE MEDEGAN : Vous qui avez été, conseiller de plusieurs chefs d’états africains, est-ce que le décaissement des deux milliards par le directeur de la SBEE, a vraiment lieu au profit du palais ?

BERNARD DOZA : Je crois que oui, sinon le juge d’instruction, qui relève de la chancellerie, donc, du pouvoir d’état, n’aurait pas prononcé un non-lieu en faveur du directeur de la SBEE, qui risquait de donner les noms des donneurs d’ordre du palais, pour le décaissement en cas de procès public.

PHILIPPE MEDEGAN : Merci BERNARD DOZA. [1]

Réalisée à Cotonou, le 06 avril 2014.
Philippe Medegan, LC2 Télévision, Benin.

»» http://presse.ivorian.net/informations/++cs_INTERRO++p=8949

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