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Julian Assange présente des symptômes de torture psychologique, selon un expert de l’ONU (The Guardian)

Julian Assange présente tous les symptômes associés à une exposition prolongée à la torture psychologique et ne devrait pas être extradé vers les États-Unis, selon un expert de l’ONU qui lui a rendu visite en prison. (article du 30 mai suivi du communiqué de l’expert publié le 31 mai)

Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, devrait présenter son appel au gouvernement britannique vendredi. Cela vient après qu’Assange, le co-fondateur de WikiLeaks, ait été déclaré par ses avocats trop malade pour comparaître par liaison vidéo lors de la dernière audience de jeudi.

Assange a été transféré au service de santé de la prison de Belmarsh, à Londres, où il purge une peine de 50 semaines pour avoir violé sa liberté provisoire en luttant contre son extradition vers les États-Unis. Il est accusé d’avoir violé la loi sur l’espionnage en publiant des documents secrets contenant les noms de sources militaires et diplomatiques américaines confidentielles.

Après avoir rencontré Assange au début du mois en compagnie d’experts médicaux qui l’ont examiné, Melzer dira vendredi qu’il craint que les droits de l’homme de l’Australien ne soient gravement violés s’il est extradé vers les États-Unis et condamnera ce qu’il décrit comme "les abus délibérés et concertés qui lui sont infligés depuis des années".

M. Assange a été arrêté en avril après que l’Équateur eut retiré son asile politique et invité la police dans les locaux diplomatiques de Knightsbridge, où il s’était réfugié en 2012 pour éviter d’être extradé vers la Suède en raison d’allégations d’agression sexuelle, qu’il a niées. [Ndt – Faux. Il n’a jamais refusé de retourner en Suède - où aucune plainte n’était déposée - mais a toujours demandé des garanties à la Suède qu’il ne serait pas extradé vers les Etats-Unis – garantie qu’il n’a jamais obtenue]

"Physiquement, il avait quelques problèmes, mais le service de santé de la prison s’en occupe et il n’y avait rien d’urgent ou de dangereux de ce côté là", a dit Melzer.

"Ce qui était inquiétant, c’était le côté psychologique et son anxiété constante. Il était perceptible qu’il avait le sentiment d’être menacé par tout le monde. Il comprenait quelle était ma fonction, mais il était extrêmement agité et occupé par ses propres pensées. C’était difficile d’avoir une conversation très structurée avec lui."

Melzer a dit que Belmarsh était une vieille prison et qu’il avait des problèmes à ce sujet, mais il l’a décrit comme bien entretenue, ajoutant que les qualificatifs de "supermax" ou de "Guantanamo britannique" n’étaient d’aucune utilité. Bien qu’elle ait une aile de haute sécurité, Melzer a dit qu’Assange n’était pas dans cette section.

L’avocat, qui reçoit 10 à 15 demandes par jour de sources lui demandant de s’impliquer, a déclaré que son bureau avait été contacté par les avocats d’Assange en décembre. Mais il a dit qu’il était initialement réticent à le faire, admettant qu’il était affecté par ce qu’il appelait les "préjugés" entourant l’affaire.

Toutefois, il a repris l’examen de l’affaire en mars et, plus tôt cette semaine, a écrit des lettres aux ministres des affaires étrangères des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Suède.

"Au cours des neuf dernières années, M. Assange a été exposé à des abus persistants et de plus en plus graves, allant de la persécution judiciaire systématique et de l’emprisonnement arbitraire à l’ambassade équatorienne, à son isolement oppressant, au harcèlement et à la surveillance à l’intérieur de l’ambassade, et aux railleries, insultes et humiliations collectives délibérées, à l’incitation ouverte à la violence et même aux appels répétés pour son assassinat," dira Melzer vendredi prochain.

Il a ajouté que les autorités britanniques avaient contacté son bureau de Genève pour indiquer que le gouvernement britannique allait réfuter point par point les affirmations faites dans sa lettre.

M. Melzer, qui exhorte le gouvernement britannique à ne pas extrader M. Assange vers les États-Unis ou vers tout autre État n’ayant pas fourni de garanties fiables contre son transfert ultérieur aux États-Unis, a critiqué la manière dont l’affaire Assange a été traitée après son transfert de l’ambassade par la police.

"J’ai été surpris, par exemple, de voir qu’à la date de son arrestation, il a été immédiatement traduit en justice après six ans à l’ambassade, puis condamné. En vertu de l’état de droit normal, on s’attendrait à ce qu’une personne soit arrêtée et qu’on lui accorde au moins deux semaines pour préparer sa défense."

L’ancien conseiller juridique de la Croix-Rouge dira vendredi : « En 20 ans de travail avec les victimes de la guerre, de la violence et de la persécution politique, je n’ai jamais vu un groupe d’États démocratiques s’unir pour isoler, diaboliser et maltraiter délibérément un seul individu pendant si longtemps et avec si peu de respect pour la dignité humaine et l’État de droit. »

Assange pourrait passer des décennies dans une prison américaine après avoir été accusé d’avoir violé la loi sur l’espionnage en publiant des informations classifiées sur WikiLeaks.

Plus tôt ce mois-ci, les procureurs ont annoncé 17 accusations supplémentaires contre lui pour avoir publié des centaines de milliers de câbles et dossiers diplomatiques secrets sur les guerres en Afghanistan et en Irak.

Cet homme de 47 ans avait déjà été accusé d’avoir tenté de piraté un système informatique du Pentagone, dans le cadre d’un acte d’accusation secret dévoilé peu après son arrestation à l’ambassade de l’Équateur à Londres. [Ndt – Faux. Ca ce que raconte le communiqué de presse du Département de « Justice » des Etats-Unis. Le mandat lui-même, émis par le même Département de Justice, montre qu’Assange a tenté d’aider Manning, qui avait déjà tous les accès nécessaires, à couvrir ses traces]

"Il est en fait loin d’être en bonne santé", a déclaré l’avocat d’Assange, Gareth Peirce, lors de l’audience de jeudi au tribunal correctionnel de Westminster. La prochaine audience sur la demande d’extradition a été fixée au 12 juin.

Un porte-parole du gouvernement britannique a déclaré : "Le Royaume-Uni entretient des relations de travail étroites avec les organes de l’ONU et s’est engagé à faire respecter l’État de droit. Nous appuyons l’important travail accompli dans le cadre du mandat du rapporteur spécial et nous répondrons à sa lettre en temps voulu, mais nous sommes en désaccord avec un certain nombre de ses observations.

"Les juges sont impartiaux et indépendants du gouvernement, tout jugement étant fondé uniquement sur les faits de l’affaire et le droit applicable. La loi prévoit un droit d’appel pour tous les condamnés."

Ben Quinn

https://www.theguardian.com/media/2019/may/31/julian-assange-shows-psy...

Traduction "bizarre comment les journalistes persistent à raconter des conneries..." par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

L’expert de l’ONU dit que la "persécution collective" de Julian Assange doit cesser maintenant

GENÈVE (31 mai 2019) - Un expert de l’ONU qui a rendu visite à Julian Assange dans une prison de Londres craint que ses droits humains ne soient gravement violés s’il est extradé vers les Etats-Unis et a condamné les abus délibérés et concertés infligés depuis des années au co-fondateur de Wikileaks.

"Mon inquiétude la plus urgente est qu’aux Etats-Unis, M. Assange soit exposé à un risque réel de violations graves de ses droits de l’homme, y compris sa liberté d’expression, son droit à un procès équitable et l’interdiction de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants," a déclaré Nils Melzer, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture.

"Je suis particulièrement alarmé par l’annonce récente, par le ministère américain de la Justice, de 17 nouvelles accusations portées contre M. Assange en vertu de la loi sur l’espionnage, qui prévoient actuellement jusqu’à 175 ans de prison. Cela pourrait bien aboutir à une peine d’emprisonnement à perpétuité sans libération conditionnelle, voire même à la peine de mort, si d’autres accusations devaient être portées à l’avenir ", a déclaré Melzer, qui commentait également des préoccupations antérieures concernant la santé d’Assange.

Bien qu’Assange ne soit pas détenu à l’isolement, le Rapporteur spécial s’est dit gravement préoccupé par le fait que la fréquence et la durée limitées des visites des avocats et son manque d’accès aux dossiers et aux documents ne lui permettent pas de préparer correctement sa défense dans toutes les procédures judiciaires complexes qui s’accumulent contre lui.

"Depuis 2010, lorsque Wikileaks a commencé à publier des preuves de crimes de guerre et de torture commis par les forces américaines, nous avons assisté à un effort soutenu et concerté de la part de plusieurs États pour faire extrader M. Assange vers les États-Unis aux fins de poursuites, ce qui suscite de vives inquiétudes quant à la criminalisation du journalisme d’investigation, en violation tant de la Constitution américaine que du droit international des droits humains ", a déclaré Melzer.

« Depuis lors, M. Assange a fait l’objet d’une campagne acharnée et sans retenue de lynchage public, d’intimidation et de diffamation, non seulement aux États-Unis, mais aussi au Royaume-Uni, en Suède et, plus récemment, en Équateur. » Selon l’expert, il s’agissait d’un flot ininterrompu de déclarations humiliantes, dégradantes et menaçantes dans la presse et sur les médias sociaux, mais aussi par de hautes personnalités politiques, voire par des magistrats judiciaires impliqués dans des procédures contre Assange.

"Au cours des neuf dernières années, M. Assange a été exposé à des abus persistants et de plus en plus graves, allant de la persécution judiciaire systématique et de l’emprisonnement arbitraire à l’ambassade d’Équateur, à son isolement oppressant, au harcèlement et à la surveillance à l’intérieur de l’ambassade, aux railleries, aux insultes et à l’humiliation collectifs délibérés, à l’incitation à la violence et même à l’assassinat à répétition".

Lors de sa visite en prison le 9 mai, Melzer était accompagné de deux experts médicaux spécialisés dans l’examen des victimes potentielles de torture et d’autres mauvais traitements. 

L’équipe a pu parler à Assange en toute confiance et procéder à une évaluation médicale approfondie.

"Il était évident que la santé de M. Assange a été gravement affectée par l’environnement extrêmement hostile et arbitraire auquel il a été exposé pendant de nombreuses années ", a déclaré l’expert. "Plus important encore, en plus des affections physiques, M. Assange présentait tous les symptômes typiques d’une exposition prolongée à la torture psychologique, y compris le stress extrême, l’anxiété chronique et le traumatisme psychologique intense. »

"Les preuves sont accablantes et claires ", a déclaré l’expert. "M. Assange a été délibérément exposé, pendant plusieurs années, à des formes progressivement graves de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, dont les effets cumulatifs ne peuvent être qualifiés que de torture psychologique. »

"Je condamne avec la plus grande fermeté le caractère délibéré, concerté et prolongé des abus infligés à M. Assange et déplore vivement que tous les gouvernements concernés n’aient toujours pas pris de mesures pour protéger ses droits fondamentaux et sa dignité ", a déclaré l’expert. "En affichant une attitude de complaisance, au mieux, et de complicité, au pire, ces gouvernements ont créé un climat d’impunité qui encourage les diffamations et abus sans entraves à l’encontre de M. Assange"

Dans des lettres officielles envoyées plus tôt cette semaine, M. Melzer a exhorté les quatre gouvernements concernés à s’abstenir de diffuser, d’instiguer ou de tolérer davantage de déclarations ou d’autres activités préjudiciables aux droits et à la dignité humaine d’Assange et à prendre des mesures pour lui assurer une réparation et une réadaptation appropriées pour les dommages passés. Il a en outre demandé au Gouvernement britannique de ne pas extrader Assange vers les États-Unis ni vers aucun autre État n’ayant pas fourni de garanties fiables contre son transfert ultérieur vers les États-Unis. Il a également rappelé au Royaume-Uni son obligation d’assurer à Assange un accès sans entrave aux conseils juridiques, à la documentation et à une préparation adéquate à la hauteur de la complexité de la procédure en cours.

"En 20 ans de travail avec les victimes de la guerre, de la violence et de la persécution politique, je n’ai jamais vu un groupe d’États démocratiques s’unir pour isoler, diaboliser et maltraiter délibérément un seul individu pendant si longtemps et avec si peu de respect pour la dignité humaine et l’État de droit," a déclaré Melzer. "La persécution collective de Julian Assange doit cesser ici et maintenant !"

M. Nils Melzer

M. Nils Melzer, Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, fait partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d’experts indépendants du système des droits de l’homme de l’ONU, sont le nom général des mécanismes indépendants d’établissement des faits et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisme et siègent à titre personnel.

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