RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’Afrique dépouillée !

L’Afrique ! Comment le continent noir est-il regardé de l’étranger ? Appréciez ! « L’Afrique s’identifie pour le plus grand nombre au malheur et à l’échec. Guerre, sécheresse, maladies, pauvreté, enfants qui meurent de faim et qu’il faut aider, le continent tout entier semble ne susciter qu’une pitié mêlée de répulsion. »

Ces fortes paroles sont signées, Sylvie Brunel (2005). Un stéréotype ? Sans doute pas, dès lors que les Africains ne sont pas loin de partager l’image négative qui est donnée de notre continent. De fait, une question se posait depuis les indépendances africaines : pourquoi le continent noir, nonobstant ses richesses minières et des ressources solides, n’arrivait cependant pas à décoller économiquement et à sortir du sous-développement ? Ce n’était pas l’argent qui faisait défaut. Pris individuellement, les pays africains sont réputés être les plus pauvres de la planète. C’est une représentation à tout le moins erronée, qui transcende la réalité, ce ne sont pas les pays africains [même les moins bien nantis, peuvent atteindre l’autosuffisance par une gestion rationnelle] qui sont pauvres, mais leurs populations. Ce sont au final les peuples africains qui subissent la mal-gouvernance, les dilapidations et la corruption à grande échelle.

Les classes moyennes africaines ont été éradiquées, remplacées par deux catégories de populations : une infime minorité qui monopolise les richesses et l’immense majorité qui vivote. Une classe dirigeante prédatrice propriétaire de biens patrimoniaux en Occident et dans les paradis fiscaux, face à des peuples livrés à eux-mêmes. En fait, depuis les indépendances, l’Afrique n’a jamais été maîtresse de son destin, supervisée par les anciens impérialismes, et gouvernée par les multinationales. Ces dernières ont trusté les richesses et matières premières du continent. A cela s’est ajouté un endettement déstabilisateur induit par des politiques d’ajustement structurel draconien et surtout illogique. Quand l’Afrique emprunte 1 dollar elle en rembourse entre 3 et 5 dollars. Une vraie arnaque. Le FMI est passé par là ! L’effet premier de cette politique volontariste a été la désagrégation des sociétés africaines. D’autres paramètres : multiplicité des coups d’Etat, absence de démocratie – celle-ci marquée par des dictatures au long cours, une démocratisation de façade, [remise en question par des hommes qui se sont enrichis au moment où les pays qu’ils dirigent s’appauvrissaient], une insertion calamiteuse dans une mondialisation économique où les Etats africains n’en avaient pas les moyens, ni n’y étaient préparés. Aussi, il y eut une désintégration des nations africaines tant par la réapparition du tribalisme et de l’ethnisme (encouragés par les anciennes puissances coloniales) que sous les coups de boutoir conjugués de ces mêmes puissances [la France par le biais du franc CFA (lié au français puis à l’euro) à la haute main sur les finances de l’Afrique francophone], de la mainmise des multinationales sur les matières premières africaines et, last but not least, le pillage systématique du continent organisé conjointement par des Africains et leurs partenaires occidentaux. Un rapport publié en 2010 par le think tank états-unien, « Global Financial Integrity », sous le titre Illicit Financial Flows from Africa : Hidden Resource for Development [Flux financiers illicites en provenance d’Afrique : Les invisibles ressources pour le développement] met l’accent sur le détournement et l’évasion massifs de fonds dont est victime le continent. Il est ainsi estimé que lors des quatre dernières décennies 854 milliards de dollars ont été illégalement transférés d’Afrique vers l’Occident. Ou comment l’Afrique finance les pays industrialisés. Ainsi, ces transferts délictueux – d’autres sources les estiment à 1800 milliards de dollars – constituent un manque à gagner net pour les Etats africains qui leur auraient permis d’édifier une économie forte et compétitive. Voilà comment un continent, qui avait tout pour opérer son décollage économique et concurrencer les dragons asiatiques, se voit voué à la misère et contraint d’accepter l’aide étrangère pour survivre. A qui imputer ce gâchis ? Qu’ont fait ces dinosaures qui monopolisent le pouvoir depuis des décennies ? Des questions auxquelles il serait salutaire de voir les dirigeants africains y répondre.

28 Avril 2016

URL de cet article 30283
  

Pour une critique de la marchandisation
André Prone
Où va-t-on ? Chacun d’entre nous est en mesure d’observer les dérèglements biosphériques, économiques, politiques et sociétaux qui affectent le système-monde aujourd’hui. Mais au-delà du constat, quelles en sont les causes et comment agir pour en stopper le cours ? C’est ce à quoi tente de répondre ce livre. Il le fait avec la ferme conviction que rien n’est impossible et que tout dépend de nous. Analyser les dérives sociétales, thérapeutiques et environnementales générées par la marchandisation mondiale (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Quand l’ordre est injustice, le désordre est déja un commencement de justice.

Romain ROLLAND

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.