RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’aspect le plus étonnant de l’affaire Assange

La chose la plus extraordinaire à propos de Julian Assange est qu’il est traité comme s’il était un citoyen américain. Le cri initial était "trahison", aujourd’hui transformé en "espionnage".

Il n’y a pas eu d’espionnage. Wikileaks a publié et mis à la disposition du New York Times, du Guardian et d’autres médias des informations ayant fait l’objet d’une fuite. Les médias ont publié ces informations, tout comme Wikileaks, mais ils ne sont pas inculpés. Wikileaks n’est pas non plus inculpé. Seul Julian Assange est inculpé.

La situation n’est pas différente de celle d’Ellsberg, qui a divulgué les Pentagon Papers au New York Times. Le gouvernement américain voulait les poursuivre tous les deux, mais il en a été empêché par le premier amendement et le devoir longtemps accepté des organisations médiatiques de demander des comptes au gouvernement. La détérioration brutale du pouvoir protecteur du premier amendement et de la liberté journalistique depuis 1971 démontre la montée de la tyrannie. C’est de la tyrannie que Julian Assange fait l’expérience, et non d’une poursuite légitime.

Examinons attentivement la question de l’"espionnage". L’espionnage est une fonction de toutes les ambassades, partout dans le monde. Le but des ambassades n’est pas seulement de représenter les intérêts commerciaux et politiques d’un pays. Elles ont également pour mission de collecter des informations, d’autant plus sensibles qu’elles sont nombreuses. Lorsque le personnel d’une ambassade est pris en flagrant délit d’espionnage, il doit quitter le pays. Il n’est pas poursuivi.

Il est bien connu que les ambassades américaines contiennent des agents de la CIA se faisant passer pour des diplomates. En vertu du protocole régissant l’affaire Assange, la Russie, la Chine et d’autres pays pourraient arrêter des membres des ambassades américaines et les juger. En effet, de nombreux pays pourraient agir de la sorte les uns envers les autres. Ce qui l’empêche, ce n’est pas seulement le bon sens, mais le fait que les citoyens étrangers ne sont pas soumis aux lois des autres pays. Seuls les États-Unis, qui s’imaginent être une sorte de puissance internationale unique, affirment la primauté mondiale de leurs lois. Cette affirmation est absurde et ne repose sur aucune base juridique.

Le procès orchestré, en fait juridiquement incorrect, contre Assange n’est fondé sur rien d’autre que la demande de vengeance de Washington. Voici de quoi Assange est coupable : Il a divulgué des informations qui démontrent de manière concluante que le gouvernement des États-Unis est un menteur, qu’il trompe ses alliés et qu’il est un criminel de guerre. L’objectif du procès contre Assange est de le punir et d’intimider tous les journalistes pour qu’ils ne publient plus jamais d’informations défavorables au gouvernement américain.

En d’autres termes, l’objectif de l’affaire Assange est de mettre un terme définitif à la capacité des médias à demander des comptes au gouvernement. L’affaire Assange est le fondement même de la tyrannie. Une fois qu’elle est en place, la tyrannie se déchaîne.

Le fait que tant de "patriotes" abrutis soutiennent l’idée de "faire tomber Assange" témoigne d’une stupidité totale. "Faire tomber Assange" signifie se faire tomber soi-même, et ils sont trop stupides pour s’en rendre compte.

C’est ainsi que la liberté est assassinée.

Paul Craig Roberts

Traduction "une affaire source d’étonnements sans fin" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

»» https://www.paulcraigroberts.org/2024/03/27/the-most-astounding-featur...
URL de cet article 39488
  

Même Thème
L’affaire WikiLeaks - Médias indépendants, censure et crime d’État
Stefania MAURIZI
Dès 2008, deux ans après le lancement de la plateforme WikiLeaks, Stefania Maurizi commence à s’intéresser au travail de l’équipe qui entoure Julian Assange. Elle a passé plus d’une décennie à enquêter les crimes d’État, sur la répression journalistique, sur les bavures militaires, et sur la destruction méthodique d’une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l’information. Une liberté mise à mal après la diffusion de centaines de milliers de documents classifiés. Les "Wars logs", ces (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

(...) quelqu’un a dit il y a vingt ans : "vous pouvez croire tout ce qu’on raconte sur cet homme, sauf qu’il est mort".

(...) Ce lieu sera pour toujours un témoignage de lutte, un appel à l’humanisme. Il sera aussi un hommage permanent à une génération qui voulait transformer le monde, et à l’esprit rebelle et inventif d’un artiste qui contribua à forger cette génération et en même temps en est un de ses symboles les plus authentiques.

Les années 60 étaient bien plus qu’une période dans un siècle qui touche à sa fin. Avant toute chose, elles ont été une attitude face à la vie qui a profondément influencé la culture, la société et la politique, et a qui a traversé toutes les frontières. Un élan novateur s’est levé, victorieux, pour submerger toute la décennie, mais il était né bien avant cette époque et ne s’est pas arrêté depuis. (...)

Avec une animosité obstinée, certains dénigrent encore cette époque - ceux qui savent que pour tuer l’histoire, il faut d’abord lui arracher le moment le plus lumineux et le plus prometteur. C’est ainsi que sont les choses, et c’est ainsi qu’elles ont toujours été : pour ou contre les années 60.

Ricardo Alarcon,
président de l’Assemblée Nationale de Cuba
Allocution lors de l’inauguration de la statue de John Lennon à la Havane, Décembre 2000

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.