Conflits d’intérêts, contrats distribués sans appels d’offre...

L’audit de la FED

Bernie SANDERS

21 juillet 2011

Le premier audit complet de la Réserve fédérale a découvert de nouveaux détails sur la façon dont les Etats-Unis ont fourni un énorme $ 16000 milliards en prêts secrets pour renflouer les banques et entreprises américaines et étrangères durant la pire crise économique depuis la Grande Dépression. Un amendement du sénateur Bernie Sanders à la loi de réforme de Wall Street adoptée il y a un an a confié l’audit au Government Accountability Office. « Suite à cet audit, nous savons désormais que la Réserve fédérale a fourni plus de 16 000 milliards de dollars en aide financière totale a certaines des plus grandes institutions financières et sociétés des Etats-Unis et partout dans le monde », a déclaré Sanders. « C’est un cas flagrant de socialisme appliqué pour les riches et robustes et de débrouillez-vous-chacun-pour-soi pour tous les autres. »

Parmi les principales conclusions de l’enquête est que la Fed a unilatéralement fourni des milliers de milliards de dollars en aide financière aux banques et sociétés étrangères depuis la Corée du Sud jusqu’à l’Ecosse, selon le rapport du GAO. « Aucune agence du gouvernement des Etats-Unis ne devrait être autorisée à renflouer une banque ou une société étrangère sans l’approbation directe du Congrès et du président », a déclaré Sanders.

La commission bi-partisane, organe d’enquête du Congrès, a également déterminé que la Fed n’a pas un système complet pour gérer les conflits d’intérêt, malgré le sérieux risque d’abus. En fait, selon le rapport, la Fed a fourni des dérogations de conflit d’intérêts aux employés et aux entrepreneurs privés afin qu’ils puissent maintenir les investissements dans les mêmes institutions financières et les sociétés qui ont reçu des prêts d’urgence.

Par exemple, le PDG de JP Morgan Chase a siégé au Conseil d’Administration de la Fed de New York en même temps que sa banque recevait plus de 390 milliards de dollars en aide financière de la Fed. Par ailleurs, JP Morgan Chase a servi comme l’une des banques de compensation pour les programmes de la Fed de prêts d’urgence.

Dans un autre constat inquiétant, le GAO a dit que le 19 septembre 2008, William Dudley, qui est maintenant le président de la Fed de New York, fut accordé une dérogation pour l’autoriser à garder ses investissements dans AIG et General Electric au moment où AIG et GE recevaient des fonds de renflouement. Une des raisons invoquées pour lesquelles la Fed n’a pas obligé Dudley à vendre ses participations, selon l’audit, est que cela aurait pu donner l’impression de l’existence d’un conflit d’intérêts.

Pour Sanders, la conclusion est simple. « Personne qui travaille pour une entreprise qui reçoit une aide financière directe de la Fed ne devrait être autorisé à siéger au conseil d’administration de la Fed ou être employé par la Fed », a-t-il dit.

L’enquête a également révélé que la Fed a externalisé la plupart de ses programmes de prêts d’urgence à des entrepreneurs privés, dont beaucoup ont aussi été les bénéficiaires de prêts secrets a très faible taux d’intérêt .

La Fed a sous-traité presque la totalité des opérations de leurs programmes de prêts d’urgence à des sociétés privées telles que JP Morgan Chase, Morgan Stanley et Wells Fargo. Ces mêmes entreprises ont également reçu des milliers de milliards de dollars en prêts de la Fed à des taux d’intérêt proches de zéro. Au total, quelque deux tiers des contrats que la Fed a attribué pour gérer ses programmes de prêts d’urgence l’ont été sans appel d’offre. C’est Morgan Stanley qui a obtenu le plus important contrat sans appel d’offre de 108,4 millions de dollars pour gérer le plan de sauvetage de la Fed envers AIG.

Une enquête plus détaillée du GAO sur les conflits d’intérêts potentiels à la Fed est prévue le 18 octobre, mais Sanders a dit une chose est déjà très claire. "La Réserve fédérale doit être réformée pour répondre aux besoins des familles qui travaillent, et pas seulement à ceux des PDG de Wall Street."

Pour lire le rapport du GAO, cliquez ici.

SOURCE : http://sanders.senate.gov/newsroom/news/?id=9e2a4ea8-6e73-4be2-a753-62060dcbb3c3

Bernie SANDERS Senateur US du Vermont, est l’elu le plus a gauche du Senat US,a l’origine de l’audit.

Traduction non précisée. Révisée et ajustée par LGS

COMMENTAIRES  

23/07/2011 15:45 par desobeissant

USA : FIN DE PARTIE

23 juillet 2011 par Paul Jorion

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Les républicains ont interrompu hier en fin d’après-midi les pourparlers, alors qu’un accord sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine doit être trouvé avant lundi si l’on veut que l’échéance du 2 août soit respectée. Si elle ne l’est pas, l’État sera alors en défaut de paiement. Ce qui ne serait pas trop grave s’il ne s’agissait que de l’affaire de quelques jours. Si ce n’est que la notation de crédit des États-Unis sera dégradée, dégradation difficilement réversible et provoquant une hausse des taux d’intérêt dont ils doivent s’acquitter sur leur dette, et une dépréciation immédiate de tous les titres de dette déjà en circulation - ce dont le pays n’a certainement aucun besoin !

On savait évidemment que l’échéance du 2 août serait l’occasion d’effets de manche de la part des deux partis en présence. Mais on imaginait que leurs positions se seraient suffisamment rapprochées pour être réconciliables grâce à un accord de dernière minute. Ce n’est pas le cas, et on pouvait en réalité s’en douter depuis en certain temps, les positions n’ayant cessé de diverger entre républicains et démocrates au cours des derniers mois........

http://www.pauljorion.com/blog/?p=26544

Bernie Sanders,l’independant

..... Dieu sait si Bernie Sanders, seul parlementaire US qui ose se dire "socialiste" , semblerait ne pas devoir constituer un danger pour la Grande République. Pourtant, son intervention, vendredi, l’intérêt qu’elle a suscitée dans le public et l’affluence qu’elle a amené sur Internet jusqu’à saturer le transmetteur des débats du Sénat et fait croire à certains à une attaque de type "cyber-insurrection" (Wikileaks est décidément partout), ont constitué un petit événement significatif du climat régnant à Washington. Le contraste entre l’indifférence et le vide qui accompagnèrent son discours au Sénat et l’attention fiévreuse des citoyens US en dit long également sur les relations qui existent aujourd’hui entre le public américain et ses représentants (ceux qui n’écoutaient pas Sanders). Sanders vient d’un Etat, le minuscule Vermont, bien connu pour ses tendances sécessionnistes et son opposition très forte aux pratiques économiques et financières du Système. Au Sénat, il est également réputé pour son activisme extrêmement marqué à l’encontre de la Federal Reserve, qui a fini par donner quelques résultats au Sénat. D’une façon générale et sur ce sujet de la Federal Reserve, Sanders, à l’extrême de la gauche US, qu’il coordonne avec l’activisme de Ron Paul à la Chambre, Ron Paul qui serait plutôt placé à la droite marginale du parti républicain.

...Le même Paul, comme on le voit, a réussi à prendre le poste stratégique de direction de la Commission chargée de l’audit de la Fed, malgré les réserves du prochain nouveau Speaker de la Chambre, John Boehner, sans doute l’un des plus corrompus de tous les élus républicains. Mais le futur président de la Commission des finances, Spencer Bachus, s’est battu pour soutenir Ron Paul, avec l’appui non dissimulé du président sortant et chef de la future minorité démocrate, Barney Frank. Il existe désormais une solide coalition bipartisane à la Chambre pour obtenir quelques éclaircissements sur le comportement de la Fed.

…Le même Frank, comme l’on sait, qui fait équipe avec Ron Paul pour tenter d’obtenir des réductions significatives du budget de la défense, dans une alliance bipartisane extrémiste (sorte d’extrême gauche alliée à l’extrême droite, selon les références washingtoniennes) tout à fait significative de la situation washingtonienne. Ces trois hommes, Sanders, Paul et Frank, auquel on pourrait ajouter l’un ou l’autre, tel le démocrate Kucinich, sont passés en l’espace de deux à trois années, de positions d’une complète marginalité à des positions de références tout à fait étonnantes. On observera que, malgré les étiquettes employées, malgré les affiliations officielles, les engagements idéologiques, ces « "leaders marginaux" , - expression paradoxale s’il en est, - sont de moins en moins distingués comme de droite ou de gauche, comme républicains ou démocrates, mais essentiellement par rapport à leurs positions extrêmement critiques vis-à -vis de forces fondamentales du Système.

Il est possible que certaines oppositions, ou certaines réticences marquées vis-à -vis des pratiques du Système à l’intérieur du Congrès, se regroupent autour de ces "références" vénérables qui constituaient depuis des années et jusqu’alors, les archétypes de l’opposition sans espoir aux pratiques du Système. Les uns et les autres pourraient effectivement jouer certains rôles dans les regroupements qui pourraient s’opérer dans le 112ème Congrès, d’un côté (républicain) avec la nébuleuse Tea Party, de l’autre (démocrate) avec une opposition qui s’est découvert une vigueur nouvelle ces derniers jours, notamment à la Chambre, avec l’opposition unanime des démocrates au compromis passé entre le président et les républicains pour la prolongation de la loi sur les impôts des plus riches.

De ce point de vue, la tentative symbolique de filibuster du "socialiste" Bernie Sanders est loin d’être une démonstration gratuite et sans lendemain. Elle constitue plutôt le symbole d’une ère nouvelle au Congrès, avec une instabilité nouvelle, une autorité réduite des habituels canaux de direction des deux ailes du "parti unique" , une autorité inattendue gagnée par des marginaux jusqu’ici considérés comme quantité négligeable. La situation washingtonienne est à cet égard sans précédent puisqu’on y voit un président marginalisé et sans autorité sur son parti, tandis que le pari adverse, qui a remporté les élections de novembre, est lui-même profondément divisé.

Mis en ligne le 11 décembre 2010 à 14H27

http://www.dedefensa.org/article-_mister_sanders_goes_to_washington__11_12_2010.html

25/07/2011 09:38 par r1664

Bonjour,
je vous recommande ce petit dessin animé, si vous ne le connaissez pas, il est très bien fait et dit beaucoup de choses très intéressantes à propos de cette crise financière interminable. Il est dit entre autre, que la Fed est une banque privée… ce qui explique bien des choses…

http://www.youtube.com/watch?v=uN8aDopGYUE&feature=share

http://www.youtube.com/watch?v=UIQKObGlyzE&feature=related

R.

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