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La leçon d’Haiti

Voilà deux jours, à partir de six heures de l’après-midi à Cuba, mais déjà de nuit en Haïti du fait de sa position géographique, les chaînes de télévision ont commencé à informer qu’un violent séisme de catégorie 7,3 à l’échelle Richter, avait frappé sévèrement Port-au-Prince, l’épicentre ayant été repéré dans une faille tectonique située en mer à seulement quinze kilomètres de la capitale haïtienne où 80 p. 100 de la population vit dans des maisons de pisé et de torchis.

Les nouvelles ont continué d’arriver presque sans interruption pendant des heures. Les images manquaient, mais on disait que de nombreux bâtiments publics, des hôpitaux, des écoles et des installations plus solides s’étaient effondrés. J’ai lu qu’un séisme force 7,3 équivalait à l’énergie libérée par une explosion de quatre cent mille tonnes de TNT.

Les descriptions étaient tragiques. Les blessés en pleine rue réclamaient en criant des secours médicaux, au milieu des ruines sous lesquelles des familles étaient ensevelies. Personne n’a pu toutefois, durant bien des heures, transmettre la moindre image.

La nouvelle a surpris tout le monde. Nous étions nombreux à écouter de fréquentes informations sur des cyclones et de grandes inondations en Haïti, mais nous ignorions que notre voisin courait des risques de fort tremblement de terre. C’est alors qu’on a appris que le dernier grand séisme survenu dans cette ville remontait à deux cents ans en arrière, quand elle ne comptait sans doute que quelques milliers d’habitants.

A minuit, le chiffre de victime était encore approximatif. De hauts fonctionnaires des Nations Unies et plusieurs chefs de gouvernement parlaient de ces événements bouleversants et annonçaient l’envoi de secouristes. Comme des troupes des Nations Unies de divers pays étaient déployées en Haïti dans le cadre de la MINUSTAH, des ministres de la défense évoquaient des pertes éventuelles parmi leurs personnels.

C’est réellement hier matin, mercredi, que des nouvelles attristantes ont commencé à arriver au sujet d’énormes pertes humaines dans la population, et des organisations comme les Nations Unies signalaient que certains de leurs bâtiments s’étaient effondrés, une expression qui ne dit rien en soi ou qui peut au contraire signifier beaucoup.

Des nouvelles toujours plus bouleversantes au sujet de la situation dans ce pays frère ont continué d’arriver pendant des heures. Les chiffres de victimes mortelles variaient selon les sources de trente à cent mille. Les images sont désolantes. Cette catastrophe a reçu une large divulgation mondiale, et de nombreux gouvernements sincèrement émus s’efforcent de coopérer dans la mesure de leurs moyens.

Toute tragédie bouleverse de bonne foi un grand nombre de personnes, surtout quand il s’agit de désastre naturel. Mais rares sont sans doute celles qui se demandent : pourquoi Haïti est-elle un pays si pauvre ? Pourquoi sa population dépend-elle à presque 50 p.100 des envois de fonds familiaux en provenance de l’étranger ? Pourquoi n’analysent-elles pas aussi les réalités qui ont conduit à la situation actuelle en Haïti et à ses énormes souffrances ?

Le plus curieux de cette histoire, c’est que personne ne rappelle à aucun moment qu’Haïti a été le premier pays où quatre cent milles Africains victimes de la traite et de l’esclavage des Européens se soulevèrent contre trente mille Blancs, maîtres de plantations de canne à sucre et de café, déclenchant la plus première grande révolution sociale sur notre continent. Ils écrivirent des pages d’une gloire insurpassable. Ils mirent en déroute le général de Napoléon le plus éminent.

Haïti est le pur produit du colonialisme et de l’impérialisme, de plus d’un siècle d’utilisation de ses ressources humaines aux travaux les plus durs, des interventions militaires et de la ponction de ses richesses.

Cet oubli historique ne serait pas aussi grave que le fait réel qu’Haïti constitue une honte de notre époque, dans un monde où l’immense majorité des habitants de la planète continue d’être exploitée et mise à sac.

Des milliards de personnes en Amérique latine, en Afrique et en Asie souffrent de carences semblables, quoique toutes ne les subissent peut-être dans des proportions aussi élevées qu’en Haïti.

De situations comme celles de ce pays ne devraient exister nulle part sur la Terre, et pourtant des dizaines de milliers de villes et de villages y connaissent des conditions semblables, voire pires, à cause de l’ordre économique et politique international injuste qu’on a imposé au monde. La population mondiale n’est pas seulement menacée par des désastres naturels comme celui d’Haïti, qui est un pâle reflet de ce que les changements climatiques peuvent provoquer, bien que ces risques aient été vraiment tournés en dérision à Copenhague.

Il est juste de dire à tous les pays et à toutes les institutions qui ont perdu des citoyens ou du personnel dans le désastre naturel d’Haïti : nous ne doutons pas que vous ferez les plus grands efforts pour sauver des vies et soulager la douleur de ce malheureux peuple ; nous ne pouvons vous rendre coupables du phénomène naturel qui vient d’y avoir lieu, bien que nous soyons en désaccord avec la politique qu’on a suivie vis-à -vis d’Haïti.

Je ne peux m’empêcher de le dire : il est temps de chercher des solutions réelles et véritables pour ce peuple frère !

Dans le domaine de la santé et d’autres, Cuba, bien que pays pauvre en butte à un blocus, coopère depuis des années avec le peuple haïtien. Environ quatre cents médecins et spécialistes de la santé lui prêtent des services gratuits. Nos médecins travaillent tous les jours dans 227 des 337 communes du pays. Par ailleurs, au moins quatre cents jeunes Haïtiens se sont formés comme médecins dans notre pays. Ils travailleront maintenant auprès des renforts que nous avons dépêchés hier pour sauver des vies dans cette situation critique. On peut donc mobiliser sans efforts spéciaux jusqu’à un millier de médecins et de spécialistes de la santé qui sont presque tous déjà sur place et prêts à coopérer avec n’importe quel État qui souhaiterait sauver des vies haïtiennes et soigner des blessés.

De nombreux autres jeunes Haïtiens font actuellement des études de médecine à Cuba.

Nous coopérons aussi avec le peuple haïtien dans d’autres domaines à notre portée. Aucune autre forme de coopération ne sera toutefois plus digne de porter ce nom que celle de la bataille dans le monde des idées et dans l’action politique pour qu’on mette fin à la tragédie sans borne que souffrent de nombreuses nations comme Haïti.

La chef de notre brigade médicale a informé : « La situation est difficile, mais nous avons déjà commencé à sauver des vies. » Tel était le message laconique qu’elle a pu envoyer quelques heures après son arrivée, hier, à Port-au-Prince à la tête de renforts médicaux.

Elle a fait savoir tard dans la nuit que les médecins cubains et les Haïtiens diplômés de l’École latino-américaine de médecine (ELAM) de La Havane étaient en train de se déployer dans le pays. Ils avaient déjà soigné à Port-au-Prince plus de mille blessés, après avoir refait fonctionner d’urgence un hôpital qui ne s’était pas effondré et en recourant, en cas de besoin, à des tentes. Ils se préparaient à installer sans retard d’autres centres de soins d’urgence.

Nous somme fiers à juste titre de la coopération que les médecins cubains et les jeunes médecins haïtiens formés à Cuba prêtent à leurs frères d’Haïti en ces moments tragiques !

Fidel Castro Ruz
Le 14 janvier 2010

COMMENTAIRES  

15/01/2010 10:21 par CN46400

Cuba sait faire, mais il y a un domaine où Cuba est à la traine, c’est le faire savoir.

Depuis 2 jours nous n’entendons qu’une chose : Les USA et le pays européens envoient, enverrons, vont envoyer, se mobilisent etc...etc. Vu d’ici, heureusement que nous, les occidentaux, existons, sinon quelle cata...pour ces peuples arrièrès !

15/01/2010 10:50 par vladimir

L’immense mouvement de solidarité de Cuba comme du monde entier ne peut ecarter la question du pourquoi ,bornée par ces 2 posts :

Haïti, menace de catastrophe naturellle : Risque sismique élevé sur Port-au-Prince

En 2008 un géologue prévoyait le tremblement de terre

par Phoenix Delacroix

Mondialisation.ca, Le 13 janvier 2010

Le Matin (Port-au-Prince) - 2008-09-25

«  Toutes les conditions sont réunies pour qu’un séisme majeur se produise à Port-au-Prince. Les habitants de la capitale haïtienne doivent se préparer à ce scénario qui finira, tôt ou tard, par arriver ».

Patrick Charles, 65 ans, géologue et ancien professeur à l’Institut de Géologie appliquée de la Havane, se défend d’être alarmiste. Pourtant, il n’ y est pas allé par quatre chemins quand Le Matin lui a offert l’opportunité de réagir sur le dossier de menace sismique planant sur Port-auPrince.

Le vieux chercheur a répondu à nos questions avec la rigueur d’un universitaire avisé. A son avis, le danger est imminent « Dieu merci, la science met à notre disposition des instruments pouvant prévoir ces genres d’événements, tout en nous permettant de démontrer nos conclusions. C’est le temps et le hasard qui jouent en faveur de notre capitale. Une grande catastrophe plane sur notre tête », prédit-il.......

http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16945

January 14, 2010

US Quake Test Goes "Horribly Wrong" , Leaves 500,000 Dead In Haiti

By : Sorcha Faal, and as reported to her Western Subscribers

A grim report prepared by the Russian Northern Fleet for Prime Minister Putin is stating today that the catastrophic earthquake that has devastated the Island of Haiti was the "˜clear result’ of a United States Navy test of one of its "˜earthquake weapons’ planned to be used by the Americans upon the Persian Nation of Iran but had gone "˜horribly wrong’.

The Northern Fleet has been monitoring US Naval movements and activities in the Caribbean since 2008 when the Americans announced their intention to re-establish their Forth Fleet that had been disbanded in 1950, and which was responded to by the Motherland when later that year a Russian flotilla led by nuclear powered cruiser Peter the Great began their first exercises in this region since the ending of the Cold War.......

http://www.whatdoesitmean.com/index1322.htm

15/01/2010 14:38 par Anonyme

Bonjour,

Quelles sont les sources de cet article ?

15/01/2010 15:23 par legrandsoir

l’expérience, probablement... (?)

15/01/2010 16:14 par Black Djai

@ CN46400

Cuba sait faire, mais il y a un domaine où Cuba est à la traine, c’est le faire savoir.Depuis 2 jours nous n’entendons qu’une chose : Les USA et le pays européens envoient, enverrons, vont envoyer, se mobilisent etc...etc. Vu d’ici, heureusement que nous, les occidentaux, existons, sinon quelle cata...pour ces peuples arrièrès

Que dire face à ce genre d’inepties ????

C’est honteux et totalement déplacé dans ce contexte. Pendant qu’Haiti compte ses morts, on trouve encore ce genre d’energumène qui dénigre l’aide apporté par un pays(Cuba) qui connait toutes les difficultés du monde pour se fournir en matériel médicale et qui malgré tout, avec le peu dont il dispose, aide ceux qui en ont encore moins.
"Nous, les occidentaux" êtes la pire tragédie que le monde ait connu, vos démocraties et votre bien être est baties sur le pillage d’autres pays(entre autre Haiti), alors, à votre place, j’aurai la décence, au moins ici, de fermer mon clapet, par respect à toutes les victimes Haitiennes, et par respect au travail des medecins cubains.

Vous êtes où, en ce moment ?

....dans votre salon en train de siroter un verre en regardant la télé ??? A votre place, je me ferai tout petit !!!

A bon entendeur ..........

15/01/2010 17:38 par legrandsoir

@ Black Djai...

Relisez... c’était de l’ironie...

Ah, les joies de la lecture (trop) rapide.

15/01/2010 19:41 par Anna

Mr. Karl Zéro a annoncé la remise sine die de son émission sur Fidel Castro. Ce matin, ses employés n’en croyaient pas leurs yeux en le voyant débarquer les lunettes embuées pour leur avouer tout de go : "Comprenez-moi, a-t-il déclaré, quand j’ai vu que 99 % des médias dénonçaient les dérives de ce dictateur du goulag tropical je me suis dit, moi Karl Zéro je ne saurai être en reste, je dois être solidaire de ma profession, ce 1 % qui manque, je l’ajouterai. Mais ce matin en me regardant dans la glace j’ai décidé de me joindre aux équipes de médecins cubains qui travaillent depuis des années sur place sans que personne ne le sache, je prends le premier avion, vous ne voulez pas m’accompagner ?"

15/01/2010 23:43 par Dorvil

Si vous recherchez une carte sismique ’Haiti vous verrez une faille qui commence a Jacmel traversant Carrefour Feuilles et passant sur le territoire du Palais national,donc dire qu’on ne savait pas c’est afficher un manque d’interet.Hypocrisie. Si j’avais pas tout perdu(etudiant en Medecine a l’UNDH,Port au Prince) je vous l’aurais montre.

16/01/2010 10:20 par Anonyme

Haïti redoute jusqu’à 200’000 morts et l’aide peine à s’organiser

Les autorités haïtiennes ont comptabilisé et ramassé 50’000 cadavres depuis le séisme de mardi. Elles prévoient entre 100’000 et 200’000 morts au total. Quelque 40’000 cadavres ont déjà été enterrés et 6000 détenus se sont évadés des prisons partiellement détruites et laissées sans surveillance.

Nombre d’entre eux étaient condamnés à la prison à vie. Les trois quarts de la capitale doivent être reconstruits, a déclaré le ministre de la Santé Alex Larsen. L’aide internationale a commencé à parvenir en Haïti mais elle peine à s’organiser, alors que le désespoir se transforme en violence.

René Préval a comparé la situation de son pays à celle d’une guerre. "Les dégâts que j’ai pu constater ici sont comparables aux dégâts que l’on aurait pu voir dans un pays qui aurait été bombardé pendant 15 ans. C’est comme dans une guerre", a déclaré le président, installé dans un commissariat de police qui lui sert de résidence et de bureau.

Trois jours après le séisme, des bandes de pillards ont commencé à s’organiser et à s’en prendre à des survivants qui occupent des abris de fortune sur les trottoirs et dans les rues de la capitale. Le désespoir se transforme en violence et cette évolution commence à sérieusement inquiéter les autorités.

"Des incidents se sont produits. Des gens pillaient et se battaient pour de la nourriture. Ils sont désespérés, ils n’ont pas mangé depuis trois jours et sont sans assistance", a commenté le sous-secrétaire général de l’ONU Alain Le Roy. Pour le moment, l’ordre est globalement respecté, a estimé Le Roy, mais la faim risque de provoquer des émeutes si l’aide n’arrive pas très vite.

La population a besoin de denrées alimentaires mais ce sont l’eau potable et les antibiotiques qui font le plus cruellement défaut dans l’immédiat, ont estimé des experts médicaux.

Totalement débordées par la situation, les autorités haïtiennes comptent sur l’assistance internationale. Le gouvernement a accepté de céder temporairement le contrôle du principal aéroport du pays aux Etats-Unis afin de faciliter l’acheminement des secours.

Environ un millier de soldats américains se trouvaient sur place vendredi et entre 9000 et 10’000 sont attendus d’ici lundi.

L’ONU a lancé un appel d’urgence à tous ses membres pour lever 562 millions de dollars, dont près de la moitié serait utilisée pour l’achat de denrées alimentaires, a précisé John Holmes, chef des opérations humanitaires aux Nations unies.

ats / 16 janvier 2010 08:54

http://www.romandie.com/infos/ats/display.asp?page=20100116085406829172194810700_brf013.xml&associate=phf1148

Reportages alternatifs d’Haiti,non de l’aeroport mais de la ville de Port au Prince :

Ansel Herz Reports from Haiti ; Jeremy Dupin Reportedly Fine

Posted by Al Giordano - January 13, 2010 at 5:49 pm

By Al Giordano

Ansel Herz and Jeremy Dupin, alive and reporting from Port-au-Prince, Haiti

http://narcosphere.narconews.com/thefield/3725/ansel-herz-reports-haiti-jeremy-dupin-reportedly-fine

Earthquake in Haiti : The Day After

In Port au Prince, Haitians Are Helping Each Other with Their Hands and the Few Tools They Can Find

Special to The Narco News Bulletin

http://narconews.com/Issue63/article4010.html

Pour Cockburn, Haïti-2010 c’est Katrina-2005

Il semble instructif de s’arrêter à un premier reportage de Patrick Cockburn sur le désastre d’Haïti (dans The Independent de ce jour, à ce lien). On connaît Cockburn : pas précisément pro-US, certes, mais excellent journaliste, spécialisé dans le reportage avec enquête sur place, disposant de nombreuses sources internationales......

http://www.dedefensa.org/article-pour_cockburn_haiti-2010_c_est_katrina-2005_16_01_2010.html

TEHERAN, ISTAMBOUL, KARACHI,la Californie, etc sont aussi vulnerables .

Quelques jours avant le seisme d’Haiti, un geologue US prevenait :

Haiti Earthquake Disaster Little Surprise to Some Seismologists

Although seismic predictions work on geologic timescales and can miss big quakes by decades, one expert said last week that a temblor in Port-au-Prince was of greater concern than a San Andreas slip

By Katherine Harmon   
January 13, 2010 | 

The devastating magnitude 7.0 quake that ripped through Haiti Tuesday, reportedly killing thousands, did not catch everyone by surprise.....

http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=haiti-earthquake-prediction

16/01/2010 16:15 par Pauvre Haiti...

Pauvre Haiti

Je suis envahi par la rage et la honte, Haïti petit pays des caraïbes, la « punition de dieu » ? Oui, peut être, pour avoir été le premier pays noir indépendant au monde, mais à quel prix ! Même encore maintenant, ils le payent assez cher. Pour vouloir leur indépendance, ils ont du « négocier avec le diable », déclaration du pasteur évangéliste Pat Robertson qui disait aussi que l’on devait tuer Chavez, entre beaucoup d’autres stupidités. Et comme dit le Tango « ahora vendran caras extranias, con sus limosnas de alivio a mi consuelo », avant, ses gueules, on ne les voyait pas, ils ne savaient même pas que c’était le pays le plus pauvre au monde. Christine Lagarde, dans un grand élan de générosité, « supprime » la dette d’Haïti, 4 millions d’euros. Et en plus, elle va dire au Venezuela, grand créditeur d’Haïti, de faire la même chose ! Selon elle, Chavez attend son appel ! Le Venezuela aide Haïti depuis bien longtemps, et ce n’est certainement pas un coup de fil de Sarko qui va provoquer un élan de solidarité supplémentaire de ce pays. On envoie aussi des avions avec des équipements pour sauver des vies humaines, mais d’abord on va s’occuper de nos ressortissants et après, quant il sera trop tard, on s’occupera des Haïtiens. Quelle générosité ! Des milliers d’enfants sont ensevelis dans les ruines, mais cela peut attendre ! La mort arrivera certainement avant nous, et elle fera son boulot à notre place.

La France a pillé ce pays et les Haïtiens ont du payer en or, leur indépendance. Mais si on devait leur rendre le produit de ces vols, on devrait « vendre la Tour Eiffel » en pièces détachées et beaucoup d’autres symboles, la bastille inclus. Mais au contraire, on reçoit les Duvalier, ici, chez nous, criminels de guerre, Génocides, ils sont là , et bien là , mais personne ne se souvient. A grand renfort de publicité, les Etats Unis envoient des millions de dollars, des milliers d’hommes. Bravo ! Ils ont l’habitude, il y a quelques années, ils ont fait la même chose, mais pour envahir le pays. Aristide était un président trop gênant pour eux, « On va vous apprendre la DEMOCRATIE », ont-ils dit ! Voilà le résultat : un régime corrompu et aucune volonté de sortir le pays de la misère, tandis que tous les scientifiques prévoyaient un tremblement de terre de grande ampleur, personne n’a pris les choses au sérieux, ça ne rapporte rien ! Les avions partent en grand nombre avec des médecins, assez bien défrayés, mais solidaires quand même, et c’est bien. Cuba, juste à coté, le fait depuis bien longtemps. Ils sont 400 médecins fournis gratuitement par l’état cubain ; ils étaient là avant, pendant et après, encore en plus grand nombre, mais « les Castro » ceux ne sont que des dictateurs. On pleure, mais en fait, on se réjouit d’autant de générosité, on se lave les mains, c’est tellement plus confortable. On ne parle même pas des pays progressistes d’Amérique latine qui ont été là en première ligne, malgré les différences idéologiques, pour ce peuple, pour leur lutte, pour la dignité des êtres humains. Que c’est difficile de croire aux bonnes paroles des Obama, Sarkozy et autres. Seule leur pub les intéresse ! Honte à ses monstres, honte à leur infinie pauvreté humaine, ils seront, tôt ou tard, jetés aux poubelles de l’humanité et de l’histoire. On ne parle même pas du pays qui aide Haïti avec la plus grande générosité, malgré leurs moyens Cuba. Avec des moyens dérisoires, ils sont là , ils étaient là avant, mais eux aussi ont subi les foudres du capitalisme, les foudres des gens qui ne pensent pas comme eux. Le blocus est là et bien là et malgré cela, ils aident un peuple sans défense, puisque nous, on les a laissé tomber. Quand l’homme brillera par sa générosité, il sera enfin libre et honnête.

JULIO CABRERA

lu sur http://bellaciao.org/fr/spip.php?article96998

16/01/2010 19:29 par Anonyme

Vive la dictature du prolétariat et l’élimination de la classe exploiteuse.

16/01/2010 20:01 par Mc road

Question conne :

Après un tel seisme, une telle catastrophe, pourquoi autant de soldats US en armes pour "assurer l’ordre" ?
Dans un pays qui mieux que Cuba (humiliée mais debout) connait et a connu le joug de l’impérialisme, pourquoi tolérer de tels militaires en armes pour assurer une "mission humanitaire", n’est-ce pas le rôle normalement dévolu aux casques bleus si les forces de l’ordre haïtiennes étaient débordées (et sûr qu’elles le sont) ?

Par rapport à la population (et toujours sous prétexte humanitaire) le nombre de fusils US souffre-t-il la comparaison avec l’aide à la démocratie afghane ou irakienne ? Gageons que ses bons soldats étaient une condition non négociable de l’aide "humanitaire" US. Et gageons tout autant qu’ils ne partiront pas de si tôt.

La stratégie de Chaos... Toujours à l’oeuvre. Et nous, toujours à ne rien en dire. Limite à applaudir.

Ces si chers américains... Si désintéressés !

16/01/2010 21:57 par Anonyme

Mêmes inquiétudes que Mc Road.Je ne comprends pas que Cuba ait donné son accord pour le survol de son espace aérien par les avions US. N’est-ce pas se jeter dans la gueule du loup ? Et y jeter Haïti du même coup, quant on sait comment les états unis se chargent de reconstruire, y compris sur leur propre territoire (La Nouvelle Orléans). En outre, quand on apprend que malgré le nombre d’avions envoyés par tant de pays, les sinistrés attendent toujours les secours, ne serait-ce qu’un peu d’eau et de nourriture, ces derniers seraient sans doute arrivés aussi vite si les Etats-Unis n’avaient pas bénéficié de la généreuse compréhension de Cuba.

17/01/2010 14:26 par Daniel Gingras

tout a fait d accord avec les propos de Fidel Castro ,
un grand homme celui là ..
Élas il y a une propagande occidentale acharné c est de toujour vouloir constament démolir la réputation de ceux qui ont des idées differentes à l impérialiste. Mais Voilà qu il y a l`internet qui nous donne une toute autre réalitée de la vraie image de Fidel Castro

Bravo Fidel !

17/01/2010 18:30 par Jacques-François Bonaldi

Cuba a donné son accord pour ouvrir son espace aérien (à titre provisoire, soit dit en passant), parce que la Révolution ne transige jamais sur ses principes. Et, en l’occurrence, le principe est très clair : tout faire pour porter secours aux victimes, faut-il s’allier momentanément avec le diable (et ce diable-là , soyez sur que Cuba sait très bien, depuis maintenant cinquante ans, comment écarter sa fourche et se protéger de sa queue...)

Et puis, avouez que c’est un bon moyen pour qu’on parle d’elle au sujet d’Haïti (je précise pour les mauvais lecteurs : c’est de l’ironie grinçante et amère !)

17/01/2010 20:04 par Anonyme

Il se trouve, justement, qu’on en parle très peu, de l’aide cubaine. Jusqu’ici je n’en ai entendu parler que par une journaliste de France-info présente à Haïti. En dehors du Grand Soir, bien sûr.
C’est bien de ne pas transiger sur les principes, mais en l’ocurence ça me semble inutilement dangereux, inutilement compte tenu de la vitesse à laquelle arrivent effectivement les secours, américains ou non.

17/01/2010 22:50 par autre anonyme

A l’anonyme précédent : raccourcir les délais d’hospitalisation de gens grièvement blessés vous paraît un risque "inutile" ?

18/01/2010 06:33 par Jacques-François Bonaldi

Dangereux en quoi ?

18/01/2010 10:57 par Anonyme

Si j’interprète bien ce que j’ai pu lire dans la presse, alors que des centaines d’avions ont été affrétées, dès l’annonce de la catastrophe, par de très nombreux pays, de tous les continents, et alors que des équipes étaient déjà sur place pour commencer le travail, c’est seulement depuis hier que l’aide alimentaire commence à parvenir aux sinistrés, alors que l’ONU disposait de réserves non détruites, contrairement à certaines déclarations contredites par la suite. J’ai bien compris qu’il n’était pas facile d’atterrir sur l’unique piste de l’aéroport de Pointe-à -Pitre, et qu’il y avait lieu d’établir des priorités, mais il semblerait qu’on n’ait pas donné la priorité à ceux qui apportaient de quoi répondre aux besoins les plus urgents. Je viens de lire dans le Monde les propos de Ban Ki Moon, qui insiste pour que la sécurité soit assurée par l’ONU. C’est une bonne nouvelle, mais on peut avoir des doutes quant au pouvoir de l’ONU d’imposer un minimum de neutralité face aux USA et à l’Europe.
En ce qui concerne le danger, il s’agit plutôt de craintes et de présomptions reposant sur ce que j’ai pu lire, chez Mélanie Klein notamment, concernant les "reconstructions" auxquelles ont donné lieu le tsunami ou Katrina, sans parler de celle de l’Irak ; sur la stratégie US-Israël-Europe d’encerclement des pays d’Amérique Latine qui ont choisi de s’opposer à l’impérialisme économique, et de serrer les rangs face à ses menaces. Cuba, le Venezuela ne sont qu’à qq encablures d’Haïti. Faut-il faciliter l’installation, sous couvert d’aide humanitaire, des puissances occidentales, dans un pays qui ne peut leur opposer aucune résistance ? J’y vois un danger, non seulement pour Cuba, mais aussi pour les haïtiens et les Vénézuéliens, et bien d’autres en Amérique Latine. Je ne suis pas en mesure d’analyser plus précisément ce danger, faute d’informations plus précises. Mais je suis prête à entendre tout argument qui pourrait me rassurer sur ces points.

18/01/2010 11:35 par legrandsoir

chez Mélanie Klein notamment

Naomi Klein, probablement ?

18/01/2010 11:25 par Anonyme

Pour préciser ma pensée, à propos de "dangereux en quoi ?", sans négliger les difficultés d’achemnement, je me demande jusqu’à quel point ce n’est pas délibérément que l’arrivée des secours de première nécessité ont été freinés par les EU : j’ai été frappée par l’abondance de trolls, dont certains étaient facilement identifiables comme israëlien, soit parce qu’ils n’avaient pas bien lu leur manuel, soit parce qu’ils commettaient des fautes sur des noms propres qui semblaient fort relever d’une mauvaise transcription de l’Hébreu, trolls qui tous insistaient sur la violence, sur l’évasion de prisonniers, alors que les témoins sur place, journalistes compris témoignaient encore, justement, de l’absence de violence - violences auxquelles tout le monde s’attendait par ailleurs, compte tenu de la situation dramatique dans laquelle se trouvaient les sinistrés et de l’absence de secours, 3 puis 4 jours après le séisme. Les mêmes trolls s’étendaient longuement sur l’efficacité des secours américains, la nullité des autres,et, pour les plus audacieux, l’urgence d’une présence militaire. On ne peut fonder une théorie sur ce genre d’indices, mais on peut avoir des soupçons que l’on aimerait pouvoir étayer ou infirmer.
Pour résumer : n’était-ce pas une erreur de favoriser l’installation rapide et la prise de pouvoir sur l’organisation des secours, des équipes américaines ?

18/01/2010 11:40 par Anonyme

Oui bien sûr, Naomi Klein ; veuillez m’excuser (et elle aussi).

16/02/2010 11:26 par marie

je suis de tout coeur avec le peuple haitien que j ai eu l honneur de connaitre il y a quelques années et ce malheur me rend bien triste ces gens déjà tant éprouvés par tant de malheurs et de miséres et ne parlons même pas de leurs souffrances et j éprouve une honte de savoir que nous français nous avons participer a l esclavage et autres et je suis d accord avec ce qu écrit monsieur Fidel Castro et jamais je ne pourrais oublier
d une petite française qui vis dans l est de la france
marie

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