Le capitalisme, un aller simple… sans retour possible

Introduction : L’idée de ce papier est née d’un article lu sur un média classique  [1]. Mais avant que d’en parler, rappelons. Les humains de la « démocratie libérale » étaient confrontés à un système Stalinien dénommé URSS. La fin du « système soviétique  » devait ouvrir sur une période de paix et de prospérité partagée, du fait de la « mondialisation  » dite libérale…

De fait, pour la paix, depuis le 11 Septembre, c’est foutu, conséquence du système lui-même. Il fallait bien substituer à la « lutte contre le communisme », de fait dissous depuis 1989, la lutte contre le terrorisme, nouveau adversaire à présenter aux peuples en vue de justifier les financements militaires.

Quant à la prospérité des peuples, là encore, depuis le Krach de 2008, c’est aussi foutu… D’où la question suivante : « Dans une démocratie de marché », le retour est-il possible ? ou s’agit-il d’un « aller simple » sans aucun retour possible ?

Du mur de Berlin au mur d’argent : Il n’est pas facile pour le communiste (et aujourd’hui insoumis) que je suis, de rappeler cet événement de la fin du mur de Berlin, non que j’ai soutenu ce mur, pour moi insoutenable, d’un point de vue humain, mais du fait du sens de ce que représente un mur… Mais la fin du mur de Berlin, c’est l’émergence « du mur de l’argent », dénommé de manière plus soft : « mondialisation  ». La « mondialisation  » n’est que le système économique de la « dictature de l’argent » [2] imposé aux peuples et dont les conséquences portent le nom de « chômage et précarité de masse », « désindustrialisation  », « pauvreté », « S.D.F  », « sans papiers, sans logements  » « migrations de survie permanente », « nomadisme salarial » etc…

La renationalisation des autoroutes : Au-delà des « revendications-doléances » sur le prix des carburants et des taxes, à l’image de 1789, une des revendications des « gilets-jaunes » est celle de la « renationalisation des autoroutes » en vue d’éviter de devoir financer les profits de Vinci et de ses acolytes… La question devenant donc :

Quelle réponse politique à cette doléance du « peuple des ronds-points » ? Pour celles et ceux qui ne connaissent pas leur histoire, rappelons ici qu’une des taxes imposée par « l’ancien régime » portait le nom d’octroi. Le « droit d’octroi » était une taxe payée par tous ceux qui rentraient dans la ville et elle fut développée sous Louis XVI, déclenchant des insurrections, du fait des mobilités déjà imposées [3]. A ce questionnement des taxes des péages privés, voilà donc la seule réponse politique « crédible  » ici analysée. La renationalisation des autoroutes serait…. Impossible.

La « renationalisation impossible » ? Il ne s’agit pas d’une illusion idéologique mais la transcription exacte de ce que disent les « politiques » officiels actuels. Prenant conscience des abus des sociétés privées, enfin cette question est posée… Voilà à cette suggestion du « bon sens des ronds-points », la réponse politique apportée.

Les réponses apportées : « ’Nous y avons pensé nous-mêmes lors du quinquennat précédent. Le problème d’une renationalisation c’est qu’elle coûte extrêmement cher et qu’elle suppose d’être indemnisée. C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas revenir en arrière.’ [4] Un aveu d’impuissance de toute possibilité de retour en arrière sur les décisions antérieurement prises.

Du fondement de la démocratie : La démocratie a une définition extrêmement précise. Il s’agit de la « souveraineté du peuple ». En termes pratique, si le peuple vote pour un choix politique qui lui semble correspondre à son « optimum économique et social », celui-ci doit être respecté et aussitôt appliqué [5]. Tout système qui empêcherait cette matérialisation, serait de fait par définition antidémocratique, pour ne pas dire plus. Que de fois dans l’Histoire du XXème siècle les « libéraux  » au nom de « la liberté du client » n’ont-ils reproché au « système soviétique », de ne pouvoir être changé… Or qu’a-t-on observé ? Dans le cadre des mobilisations de masse à l’Est, le mur de Berlin fut non seulement détruit, mais le système économique a changé, sans morts, sans charge des « Dark-vador » tout de noir vêtu… Et tout le système a basculé du « communisme d’Etat », au « capitalisme d’Etat », car la Russie de Poutine, n’est pas autre chose que du « Capitalisme d’Etat ». Sans Etat et puissance publique en Russie, il n’y aurait pas de puissance russe… qui fait si peur à l’occident et notamment à Trump…

Comment appeler un système qui ne permet pas de revenir en arrière ? Si la démocratie permet de privatiser, alors, elle doit aussi en fonction des décisions du peuple souverain, pouvoir revenir sur ces privatisations et pouvoir renationaliser, si telle est la volonté du peuple. Voilà la vraie question. Si le citoyen inséré dans un système qui le dépasse, et qui considère qu’il ne peut plus comme citoyen intervenir dessus, en vue d’en modifier le sens, ce système porte le nom de dictature et déclenche de fait une révolution : « « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs. » / Robespierre

Le capitalisme est une dictature : Tant qu’il s’agit de « privatiser » en vue de permettre l’obtention des profits le « libéralisme » est favorable, pour ne pas dire enthousiaste… et plus si affinité.

Dès lors que le choix démocratique consiste à exprimer l’inverse, à savoir la Renationalisation, alors le système, pour sa propre sauvegarde explique que c’est IMPOSSIBLE.

C’est pourquoi le titre de l’article qui a déclenché cet article est : « ’Le problème d’une renationalisation c’est qu’elle coûte extrêmement cher’. En d’autres termes, si dans le cadre de la « démocratie de marché » aujourd’hui imposée, la « privatisation  » est possible, pour ne pas dire facilitée, le contraire est « impossible » au vu des « coûts engendrés » …

Mais tout système qui empêche de revenir sur un choix antérieur porte le nom de dictature. Dans ce cadre, si le capitalisme est un système organisant le profit d’une minorité et que ce système est adopté par la majorité, les médias appellent cela « démocratie de marché », mais tout peuple qui oserait revenir sur ce principe, en serait de fait empêché par la comptabilité des apparences, forme de force centrifuge du système lui-même. En ce sens le capitalisme une fois établi est donc une dictature, car se définissant comme « un aller, sans retour possible ». Observons que cette définition était ce qui était attribué à l’époque, d’avant 1989 aux régimes appelés communistes…

Et si c’était l’inverse ? à savoir qu’en effet le capitalisme est un système qui n’offre qu’un « aller simple » sans retour possible…ou en tout cas tellement cher à payer, qu’il dissuade le peuple d’oser même le penser (pas d’alternative) …expliquant en retour la « crise des gilets-jaunes » pour le coup tout autant « Révolutionnaire de l’impossible » que les « sans culottes de 1789 » …

Pour le combat des gilets jaunes,
le 27 Décembre 2018,

Fabrice AUBERT

[2Du Capital mondialisé…

[4Olivier Faure, actuel premier secrétaire du PS.

[5A l’inverse du référendum de 2005 bafoué par Sarkozy au nom du « marché libre et non faussé ».


COMMENTAIRES  

30/12/2018 10:05 par Carlos

"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.”
Non, pas Robespierre, mais l’article 35 de la déclaration des droits de l’Homme !!

30/12/2018 10:18 par CN46400

En progrès dirais-je de ce texte d’un ancien fan de R Hue. Les guillemets on changés de fonction, du capitalisme, voilà qu’ils entourent maintenant le libéralisme et toutes ses déclinaisons. Je ne peux donc que noter positivement cette évolution.
Reste à troquer le "peuple" par ses composantes, le prolétariat et la bourgeoisie qui, selon moi, sont en contradiction d’intérêts et se livrent, sans relâche aucune, une lutte de classes opiniâtre bien que souvent inconsciente. Fabrice parle de la "dictature de l’argent", il m’angoisse, sur qui mon livret A exerce-t-il une dictature ? Mais bon, c’est sans doute de la dictature de la bourgeoisie que Fabrice veut parler... Sauf que lorsqu’on parle de la dictature des intérêts bourgeois, on aborde, même sans le dire, la dictature des intérêts prolétaires. c’est sans doute pour cela que Fabrice hésite à mettre en relation "l’infime minorité" bourgeoise avec "l’immense majorité" prolétarienne, pour reprendre le vocabulaire "marxiste dépassé" alors que Marx, pourtant, occupe, encore et toujours, le haut de l’affiche.
Quand Fabrice circulait dans les couloirs de Fabien, le communisme était une société sans classe ni état et, pour personne, n’existait, à l’Est, un "communisme d’état", mais plutôt un "socialisme étatique", pour se distinguer de ceux qui maintenaient mordicus que le régime soviétique n’était pas un socialisme, mais "le socialisme". Mais là où le raisonnement de Fabrice déjante plus franchement c’est sur le "capitalisme d’état de Poutine" qu’un léniniste comme moi compare illico à celui que Lénine tenta de mettre en oeuvre avec la NEP sans y trouver une quelconque analogie qui, par contre, est en parenté flagrante avec la politique chinoise depuis Deng.
Mais, soyons juste, la NEP depuis 1927 (domination effective de Staline), n’a jamais eu bonne presse dans les milieux peu ou prou stalinisés, français y compris.

30/12/2018 12:25 par Dominique

Marx lui-même disait que le capitalisme a toujours su s’adapter à de nouvelles conditions historiques. L’histoire lui donne raison : le capitalisme est le point fort du mode de vie appelé société industrielle de consommation, destruction et exploitation de masse. Une bonne stratégie est d’attaquer l’ennemi sur son point faible. Les marxistes en s’acharnant contre le capitalisme mènent un combat qui est perdu d’avance. L’histoire de l’URSS et des autres pays communistes le montre. Même à Cuba des voix s’élèvent pour dire qu’il n’est pas normal de pouvoir y vivre sans travailler, ce qui revient à dire que personne ne doit pouvoir échapper à l’aliénation causée par le travail obligatoire.

Progrès, travail obligatoire et monnaie sont les 3 mamelles de notre mode de vie, et cela autant en pays marxiste qu’en pays capitaliste, la différence étant principalement la couleur du boulier utilisé pour tenir la comptabilité. Et gare à celles et ceux qui ne se plient pas devant cette trinité impitoyable : la Sibérie de Staline était connue pour ses goulags, la Sibérie de Poutine est connue pour ses SDFs que l’on retrouve congelés, mais cela depuis que la Russie est retournée dans le giron du capitalisme, nos médias n’en parle plus ou si peu.

Dans cette trinité, le point faible est le progrès. Jamais une société n’a été aussi dépendante d’un si petit nombre de sources d’énergie. Il suffirait de faire sauter les lignes électriques THT et les pipelines pour s’en débarrasser et de débarrasser du même coup de ses frères ennemis que sont marxistes et capitalistes. Cela dans le contexte actuel qui est celui de l’extermination du vivant par notre mode de vie devrait même être considéré comme la seule solution porteuse d’avenir. Le problème que presque personne n’aborde est que la majorité des gens sont totalement incapables de penser en termes rationnels ce qui implique qu’ils préfèrent sauver notre civilisation, cette société industrielle de consommation, de destruction et d’exploitation de masse, plutôt que sauver le vivant.

"Vous ne comprendrez que l’argent ne se mange pas que le jour où il ne restera rien d’autre." Sitting Bull

31/12/2018 14:00 par calahan

Une dictature qui ne dit pas son nom et qui s’appuie sur un puissant réseau de société du divertissement comme exutoire d’évasion face à toutes les formes d’aliénation endémique à cette névrose générale.
Des siècles de "rois des marchés, rois du monde" plus tard, le travail qui n’est qu’une variante de l’esclavage ou du servage quand il il n’est pas libre, s’imposerait comme une valeur étalon !

Quelle panade... .

"Le travail rend libre", j’ai souvenir d’avoir vu ça écrit quelque part... .

Quelle mascarade et quelle hypocrisie au point de culpabiliser les sans travail, du moins ceux qui n’ont pas de travaux "forcés".

01/01/2019 10:56 par Totor

Ce qui m’a fait lire cet article de Fabrice Aubert est l’énorme faute de français que voici :" la lutte contre le terrorisme, nouveau adversaire à présenter aux peuples ..".

J’imagine que ce monsieur est un jeune, car les gens de ma génération qui allaient au certificat (dictée éliminatoire à 5 fautes) et qui l’obtenaient pratiquement à 100% écrivent et s’expriment bien.Ayant été élève latiniste et helléniste je suis toujours choqué de journalistes vedettes de la télé et des grands media qui font régulièrement des fautes d’orthographe ou de syntaxe. Et ils ont fait des "écoles de journalisme" ?

En 1968 un prof RPR chahuté par des gauchistes qui lui reprochaient de faire traduire des textes de Charles de Gaulle et qui voulaient supprimer la sélection leur avait dit(j’étaisd là). Si on supprime la sélection vous aurez tous les diplômes... et qui trouvera du travail ? Les fils des riches ou des notables.C’est ce que l’on voit maintenant avec ces journalistes vedettes qui façonnent une nouvelle culture française en décadence.

Sur le fond je dois dire que François Aubert nous emmène vers on ne sait où car le communisme c’est "stalinien" et je pense qu’il a du se réjouir à la chute du mur comme beaucoup de gens de la fumeuse extrême gauche plus actifs à combattre le socialisme réel que le capitalisme autrefois"monde libre" et maintenant "communauté internationale".

01/01/2019 12:18 par Maxime Vivas

LGS corrige souvent les articles. Pas toujours, pas tous, pas complètement. On sait qu’il est facile, sur Internet, de faire des fautes. Comme vous, quand vous écrivez : "les grands media". On écrit plutôt,en francisant, "les grands médias".
De même, quand vous écrivez : "qu’il a du se réjouir " au lieu de "qu’il a dû..."
Quant à votre : " leur avait dit(j’étaisd là)", on comprend que vos doigts ont glissé.
Bonne année.

01/01/2019 10:59 par Totor

Si cela vous gêne , je laisse tomber et ne reviens plus vers votre site. J’ai déjà été censuré chez vous, sans raison , donc si je dois être systématiquement censuré alors que certaines signatures sont plus que fréquentes je ne perdrai pas plus de temps à écrire chez vous.

01/01/2019 12:07 par Maxime Vivas

 ??? Mais encore ?

(Commentaires désactivés)