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Le Monde Diplomatique (août 2016)

Dans ce numéro, Serge Halimi dénonce les nouvelles provocations atlantistes :

Les dirigeants des États européens membres de l’Alliance atlantique ont-ils voulu prendre exemple sur M. José Manuel Barroso, devenu lobbyiste pour Goldman Sachs après avoir présidé l’Union européenne ? Ont-ils, par conséquent, profité du sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) pour préparer leur reconversion comme conseillers d’une société américaine d’armements ? Assurément absurde — enfin… on l’espère —, l’hypothèse est à peine plus effarante que la décision annoncée à l’issue de leur réunion de Varsovie, en juillet : le déploiement d’une nouvelle unité mobile de quatre mille hommes en Pologne ou dans l’un des États baltes. À portée de tir d’artillerie de Saint-Pétersbourg et du siège de la flotte russe en mer Baltique.

Finn Brunton dialogue avec les extraterrestres :

La Chine a achevé en juillet la construction de l’un des plus grands radiotélescopes de la planète. L’engin scrutera l’espace à la recherche de signaux extraterrestres. Depuis des siècles, l’humanité rêve d’établir un contact avec d’autres mondes. Des plus loufoques aux plus sérieuses, ces tentatives s’appuient sur une représentation commune : cet Autre radical serait une intelligence pure, froide et logique. De sorte qu’en voulant saluer les Martiens les humains ont appris… à parler aux machines.

Akram Belkaïd analyse la situation de l’école algérienne face au piège identitaire :

En dépit du volontarisme de la ministre de l’éducation, le système scolaire algérien, confronté à un taux d’échec important, peine à se moderniser. Exposé à la concurrence d’un enseignement privé en expansion, le secteur public souffre d’un déficit d’infrastructures. La résurgence de la bigoterie et les polémiques à propos de l’usage de la langue arabe contribuent à l’affaiblir.

Pour Benoît Duteurtre, l’agriculture montagnarde disparaît silencieusement :

Alors que l’on ne cesse de mettre en avant l’agriculture biologique et durable, les normes européennes calquées sur l’hygiénisme américain poussent à l’éradication de la paysannerie traditionnelle — sans empêcher la multiplication des scandales sanitaires. Quelque part dans les Vosges, Josette Antoine résiste encore.

Voter plus n’est pas voter mieux, explique Alain Garrigou :

Selon le résultat obtenu ou espéré, l’opinion des commentateurs et des dirigeants politiques sur le référendum varie du tout au tout. On l’encense quand la réponse est conforme et on le voue aux gémonies quand elle déplaît. Si ce type de consultation, longtemps rejeté par la gauche, peut apparaître comme le nec plus ultra dans une démocratie en crise, sa banalisation n’est pas sans danger.

La population de l’Irak ne peut compter que sur elle-même (Peter Harling ) :

Treize ans après son invasion militaire par les États-Unis et leurs alliés, l’Irak ne parvient pas à sortir du chaos et de la violence. Alors qu’une partie de son territoire reste contrôlée par l’Organisation de l’État islamique (OEI), le gouvernement et la classe politique s’avèrent incapables d’unifier le pays et de garantir la sécurité d’une population épuisée.

Du même Harling, Bassora se donne en sacrifice :

Sur le papier, Bassora, deuxième ou troisième plus grande ville d’Irak, aurait toutes les raisons d’être une métropole plus dynamique que Dubaï, Abou Dhabi, Doha ou Koweït, et pourrait dominer le golfe Arabo-Persique. Son port, Oum Qasr, connecte au reste du monde l’un des principaux pays producteurs de pétrole, qui se trouve être aussi un vaste marché de consommateurs en puissance. Dans la zone, les hydrocarbures abondent et sont particulièrement peu coûteux à exploiter, laissant des marges importantes quelles que soient les variations du prix du baril.

Pour Vincent Sizaire, le « terrorisme » est une notion piégée :

Le 14 juillet, un homme au volant d’un camion fonçait sur la foule à Nice, tuant quatre-vingt-quatre personnes et en blessant des centaines. Le massacre a aussitôt été qualifié d’attentat « terroriste ». Mais, pour lutter efficacement contre ce type d’actes, l’emploi de ce terme a-t-il une utilité quelconque ?

Tom Bissell est allé visiter Israël avec quatre cent cinquante chrétiens sionistes :

L’alliance entre les fondamentalistes chrétiens américains et l’État d’Israël repose sur une idéologie conservatrice et antimusulmane… qui se heurte parfois à la réalité. Comme lors d’un voyage organisé de croyants américains.

Autour de Hillary Clinton, l’union est « forcée » (John R. MacArthur) :

Laborieuse, la victoire de Mme Hillary Clinton à la primaire démocrate n’aura pas suffi à faire oublier son impopularité. Les électeurs progressistes continuent de lui reprocher sa proximité avec Wall Street, mais n’ont pas vraiment d’autre choix que de voter pour elle. Au risque de s’allier avec les milieux d’affaires, qui la préfèrent à l’incontrôlable Donald Trump.

« Brexit » : Paul Mason épépine les raisons de la colère :

Les commentateurs ont estimé que le vote des Britanniques en faveur de la sortie de l’Union européenne, le 23 juin dernier, avait révélé les réflexes anti-immigrés d’une population « fermée au monde ». Rien n’a été dit des déterminants sociaux du résultat : austérité, chômage de masse, augmentation du nombre de travailleurs pauvres, etc. Autant de fléaux qui poussent les plus démunis à s’opposer entre eux.

Une étude très intéressante de Matthieu Grossetête : en gros, plus tu es pauvre, plus tu te tues en voiture :

À chaque période de vacances, tandis que le risque d’accidents de la route s’accroît, le thème de la sécurité au volant revient dans l’actualité. Le gouvernement multiplie alors les consignes de bon sens : ne pas conduire trop vite, se reposer régulièrement, attacher sa ceinture, etc. En se focalisant sur le comportement individuel des conducteurs, ces préconisations négligent les causes profondes de la mortalité routière.

Christophe Lucand explique pourquoi Le « pinard » fut le sang des poilus :

Avec 6 400 morts par jour chez les militaires — le double si l’on ajoute les civils —, la première guerre mondiale a été l’une des plus meurtrières de l’histoire. Pour tenir, les soldats français se sont bien souvent réfugiés dans l’alcool, encouragés par leur hiérarchie, qui veillait à ce qu’ils ne manquent jamais de « pinard ». En quelques années, le vin a ainsi gagné le statut de breuvage patriotique, paré de toutes les vertus.

La guérilla des FARC attend la paix (Loïc Ramirez) :

Le 23 juin, Bogotá et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont signé un accord historique instaurant un cessez-le-feu définitif et prévoyant le désarmement des rebelles. Après plus de cinquante ans de conflit, la perspective d’une paix durable implique un changement de vie pour les combattants de base, dont certains n’ont connu d’autre quotidien que celui de la guérilla.

Bientôt des robots au chevet des patients japonais (Arthur Fouchère) ?

Qui aurait pu imaginer être accueilli dans un hôpital par un humanoïde, ou dans un hôtel par une femme au visage en latex parlant plusieurs langues ? Pour l’heure, ces cas demeurent exceptionnels. Mais le Japon, leader de la robotique industrielle depuis cinquante ans, se lance sur le marché des robots de services. Il espère ainsi compenser son déclin démographique et relancer son économie.

Qui furent les envoyés spéciaux de la guerre d’Espagne (Anne Mathieu) ?

Il y a quatre-vingts ans, un coup d’État militaire précipitait l’offensive contre la République espagnole. Très vite, la presse française allait dépêcher sur place ses reporters et publier les observations de militants : communistes, socialistes, anarchistes. (Re)lire leurs textes offre une immersion dans un moment politique hors du commun, lorsque l’espoir le disputait à l’inquiétude.

Comment Erik Satie inventa la musique du silence (Agathe Mélinand) :

La postérité réduit souvent les artistes les plus inventifs à leurs œuvres les plus aimables. Tel est le sort du compositeur Erik Satie, un siècle et demi après sa naissance. Ses célèbres et soyeuses « Gymnopédies », qui meublèrent tant de génériques, reflètent mal la personnalité abrasive de ce communiste de la Belle Époque.

Trump, c’est pire que pipi-caca (Mona Chollet) :

Propriétaire entre 1996 et 2015 du concours de beauté Miss USA, M. Donald Trump avait promis « de réduire la taille des maillots de bain et d’augmenter la hauteur des talons ». Le jour de l’édition 2005, il clamait : « Si vous voulez voir un génie, n’allumez pas votre télévision ce soir ; mais si vous voulez voir une très belle femme, vous devriez regarder. »Le milliardaire a fait l’objet de plusieurs plaintes pour viol, dont l’une concernant une adolescente de 13 ans. Tout en se vantant sans relâche de ses propres conquêtes et exploits sexuels, il avait envisagé en 2007 de produire un reality-show dans lequel des jeunes filles « aimant faire la fête » seraient envoyées dans un pensionnat où on leur « apprendrait les bonnes manières ».

Sa passion pour la plastique féminine va de pair avec une profonde répulsion pour le corps des femmes. L’avocate Elizabeth Beck a raconté (CNN, 29 juillet 2015) qu’en 2011 elle avait dû interrompre une réunion pour aller tirer son lait ; M. Trump s’était alors levé, le visage rouge, et avait agité son index dans sa direction en répétant : « Vous êtes dégoûtante ! » Traumatisé par une interview tendue avec la journaliste de la Fox Megyn Kelly, il frissonnait : « Vous pouviez voir du sang jaillir de ses yeux, de son… Bref ! » (CNN, 7 août 2015). Et, le 21 décembre 2015, au cours d’un meeting, il commentait une brève absence de Mme Hillary Clinton, qui avait profité d’une pause publicitaire pendant un débat du Parti démocrate pour se rendre aux toilettes : « Je sais où elle est allée. C’est trop dégoûtant, je ne veux pas en parler. Non, ne le dites pas ! »

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