Le pape François ouvert au marxisme

Le pape François est sommé de se justifier après les attaques des néoconservateurs états-uniens.

La doctrine sociale de l’Église est au cœur de sa critique du capitalisme, précise le pape.

Le pape n’est pas marxiste. «  L’idéologie marxiste fait fausse route. Mais, dans la vie, j’ai connu tant de marxistes bons en tant que personnes, et pour cela, je ne me sens pas offensé  », dit le pape, dans un entretien au quotidien la Stampa publié dimanche.

Le pape François est sommé de se justifier après les attaques des néoconservateurs états-uniens. Début décembre, l’animateur Rush Limbaugh avait dénoncé : «  Ce qui sort de la bouche du pape est du pur marxisme.  » En cause, l’exhortation apostolique publiée le 26 novembre qui condamne un système économique «  d’exclusion  » et dénonce la «  tyrannie invisible  » des marchés.

Dimanche, l’évêque de Rome a renvoyé ses détracteurs dans les cordes : «  Dans l’exhortation, il n’y a rien qui ne se trouve dans la doctrine sociale de l’Église.  » Pour sûr, le pape n’est pas marxiste. «  Les exclus ne sont pas des “exploités”, mais des déchets, des restes  », écrivait-il dans son exhortation. En fait, sa cible est le consumérisme, jugé d’un point de vue moral, qui reprend certes certains aspects du fétichisme de la marchandise cher au philosophe allemand. «  On considère l’être humain (…) comme un bien de consommation qu’on peut utiliser et ensuite jeter  », précisait François en novembre.

Pour autant, dans son entretien, le pape appelle à l’action et rappelle la centralité du peuple. «  Le rapport (entre Église et politique) doit être à la fois parallèle et convergent   », explique-t-il à la Stampa. «  Quand les rapports convergent (…) sans le peuple (…) commence une collusion avec le pouvoir politique qui finit par putréfier l’Église : les affaires, les compromis  », précise celui qui prône une «  Église pauvre pour les pauvres  » et qui clame que «  saint Pierre n’avait pas de compte en banque  ».

Gaël De Santis

COMMENTAIRES  

26/12/2013 13:49 par Adrien Lamprouge

Si le pape le dis alors c’est sans doute vrai.....
Non je ne dirais pas que l’église catholique romaine est en retard de plusieurs siècle, mais d’encore plusieurs décennies tout de même : «  L’idéologie marxiste fait fausse route. Mais, dans la vie, j’ai connu tant de marxistes bons en tant que personnes, et pour cela, je ne me sens pas offensé  »
Moi je me sens offensé qu’on compare ce pion du Vatican avec les marxistes d’Amérique latine qui furent exterminés parce qu’ils " étaient dans l’erreur " .

http://www.legrandsoir.info/bergoglio-a-participe-au-silence-complice-de-l-eglise-avec-la-dictature-genocidaire.html

http://www.legrandsoir.info/La-Croix-Rouge-et-le-Vatican-ont-aide-a-fuir-des-milliers-de-Nazis.html

L’église catholique romaine croient en dieu , mais dieu ne croit plus en eux depuis longtemps.

26/12/2013 15:13 par Oscar fortin

Je trouve amusant de reprendre dans ce contexte un extrait du livre de Joseph Ratzinger, son premier sur Jésus de Nazareth. Cet extrait est comme perdu au milieu de ce livre de telle manière qu’il est passé inaperçu. Il est question de l’aliénation de l’homme :

« N’est-il pas vrai que l’homme, cette créature appelée homme, tout au long de son histoire, est aliéné, brutalisé, exploité ? L’humanité dans sa grande masse a presque toujours vécu sous l’oppression. Et inversement, les oppresseurs sont-ils la vraie image de l’homme, ou n’en donnent-ils pas plutôt une image dénaturée, avilissante ? Karl Marx a décrit de façon drastique « l’aliénation » de l’homme. (…) Il a livré une image très concrète de l’homme qui tombe aux mains de bandits » (p.224).

Et au sujet du capitalisme voici ce qu’il écrivait :

« Face aux abus du pouvoir économique, face aux actes de cruauté d’un capitalisme qui ravale les hommes au rang de marchandise, nos yeux se sont ouverts sur les dangers que recèle la richesse, et nous comprenons de manière renouvelée ce que Jésus voulait dire quand il mettait en garde contre la richesse, contre le dieu Mammon qui détruit l’homme et qui étrangle, entre ses horribles serres de rapace, une grande partie du monde. » (p.120)

Ce que le pape François dit directement et sans camouflage, le pape Benoît l’a dit de manière à ce que personne ne s’en rende vraiment compte.

Bonne année à tous et à toutes.

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