Le Paraguay : la perte de la souveraineté sur les ressources naturelles

Marà­a Josefina Arce

Le gouvernement de Federico Franco, issu de la violation, en juin dernier de l’ordre constitutionnel au Paraguay, est en train d’appliquer une politique anti- populaire basée sur la remise des ressources naturelles à des transnationales étrangères.

Quelques jours après avoir usurpé le pouvoir au moyen d’un coup d’Etat parlementaire contre le président élu démocratiquement dans les urnes, Fernando Lugo, le cabinet de Franco a repris les conversations avec la transnationale canadienne Rà­o Tinto Alcay, la plus importante entreprise canadienne de traitement d’aluminium, et la troisième à niveau mondial, présente dans 65 pays du monde et qui voudrait maintenant s’installer sur le territoire de cette nation sud-américaine.

La société paraguayenne accuse cette entreprise canadienne de vouloir s’approprier l’eau et l’énergie produite par la centrale hydroélectrique d’Itaipu.

Rà­o Tinto Alcay, avec l’appui ouvert de Franco, prétend faire construire sur le territoire paraguayen une énorme usine de fabrication d’aluminium, à laquelle le gouvernement allouerait l’électricité nécessaire, ce qui équivaut à 50% de la consommation du pays.

Franco cherche à réduire l’énergie qui doit être fournie au Brésil par la Centrale hydroélectrique binationale, en vertu d’un accord souscrit par les deux nations pour pouvoir ainsi être en mesure de répondre aux besoins en énergie et en eau de la firme canadienne, pour le fonctionnement de l’usine d’aluminium.

L’opération proposée par Rà­o Tinto et acceptée en principe par Asunción malgré l’opposition de plusieurs secteurs sociaux permettrait à la multinationale de profiter des bénéfices fiscaux octroyés par la loi paraguayenne aux entreprises, ce qui leur permet de payer moins d’impôts.

Les analystes s’accordent à signaler que cette affaire avec la transnationale coûtera au peuple paraguayen quelque 14 milliards de dollars durant les 20 premières années.

Mais la politique de vente des ressources du Paraguay, menée par Franco va plus loin. Il a été annoncé publiquement que des entreprises étasuniennes commenceront en décembre prochain l’exploitation de pétrole dans la région du Chaco.

Le gouvernement a également donné le feu vert à l’entrée dans le pays des semences transgéniques produites par l’entreprise Monsato, présente dans plus de 100 pays et connue pour son appropriation des ressources naturelles de ces nations et pour les dommages causés à l’environnement.

La réalité est que la destitution de Fernando Lugo, orchestrée par l’oligarchie paraguayenne, n’a pas seulement signifié la perte des conquêtes sociales, mais aussi la perte de la souveraineté nationale.

Le gouvernement de Franco, désireux d’augmenter ses profits personnels, est en train de vendre au plus offrant les ressources naturelles du pays au détriment des intérêts de tout un peuple.

Source : http://www.radiohc.cu/fr/speciaux/commentaires/6211-le-paraguay-la-perte-de-la-souverainete-sur-les-ressources-naturelles.html

COMMENTAIRES  

08/11/2012 14:33 par Bonjour

Influences, rapports de force géopolitiques, économiques et commerciaux...

Après sa mission au profit des multinationales OGM, Franco ne perd pas un instant et poursuit sa croisade mercantiliste. Sans aucun complexe, son "gouvernement" attaque l’Argentine devant l’OMC.

"Paraguay denuncia a la Argentina" - http://tiempo.infonews.com/2012/11/06/argentina-90155-paraguay-denuncia-a-la-argentina.php

Ce qui se passe ici est important, l’Argentine était parvenue à restaurer l’équilibre de sa balance commerciale au prix de pénibles efforts, à réduire l’endettement et la dépendance économique du pays.

Franco cherche à défaire les efforts du gouvernement argentin pour livrer à nouveau l’économie et le commerce aux mains d’un réseau de multinationales concentré et puissant.

Pour rappel, le gouvernement argentin défend, comme un certain nombre de non-alignés, le principe du commerce réciproque et équitable.

Un principe qui serait particulièrement utile dans les pays d’Europe méridionale menacés par la fuite des capitaux et l’appauvrissement, ce qui entraine une dépendance excessive par rapport aux multinationales, dont il est extrêmement difficile de se libérer ensuite, lorsqu’elles ont se sont appropriés les ressources naturelles et les services publics, profitant de la déliquescence des Etats exsangues.

Qui, de Rajoy, Monti ou Barroso, oserait défendre à l’UE ou à l’OMC l’idée du commerce réciproque et équitable ? A quels lobbies appartiennent ces trois dirigeants ? Quelle est leur idéologie ? Quels sont leurs intérêts ?

Très bien fait cet article
Félicitations à l’auteur
Bien cordialement
Tony Meuter

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