Indécents les journalistes de la radio publique France-Inter ce vendredi 24/06/16 qui n’arrivaient pas à cacher leur dépit devant le vote des Anglais. (A l’exception de Anthony Bellenger. Cf. extrait de son analyse reproduit ci-après).
Au point de me donner envie de les appeler pour leur dire : "ou vous êtes des militants politiques, ou vous êtes des journalistes". "Choisissez ! car vous ne pouvez pas porter les deux casquettes en même temps ". Bien qu’à posteriori, on n’était pas loin de l’attitude, tout aussi détestable, indécente et finalement inadmissible, d’Obama, Hollande et Cie et de leur pression éhontée, dans leur ingérence auprès des Anglais pour leur dicter leur vote.
Ils ont voté. C’est d’abord et avant tout la souveraineté de leur choix qui doit être respectée.
Mais n’avons-nous pas eu jadis, ici même en France, un Jacques Barrot, commissaire européen, qui est allé présenter des excuses – au nom de la France – aux institutions européennes pour le non français au T.C.E. ?
Signe de ce désarroi, on a vu fleurir, toujours ce vendredi 24, les mots de "in", "remain"... à côté de Brexit, sans doute pour brouiller un peu plus la compréhension des Français sur ce vote.
Oui les Anglais ont rejeté une Europe technocratique et autoritaire au service du grand capital.
Les Français auraient peut-être fait de même. Voilà, je crois la vraie, la grande question posée au travers du résultat de ce vote, et qui appelle, d’urgence, une vraie réponse "gauche de gauche".
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L’essentiel, c’est de comprendre ce qui s’est passé.
Et l’on a commencé à comprendre lorsque même Londres a renvoyé des chiffres inquiétants, à savoir un vote OUT beaucoup plus important que prévu. Alors, c’est vrai que l’on ne répond jamais vraiment à la question que posent les référendums.
Et celui-là ne fait pas exception. Les Britanniques d’habitude si raisonnables, si pragmatiques auraient dû, selon les commentateurs si raisonnables, si pragmatiques, se ranger derrière l’évidence : le bien du Royaume-Uni, selon eux, c’était d’en être.
Après tout, tout va si bien, dans le Royaume-Uni de Sa Gracieuse Majesté Elisabeth II. Le taux de chômage est si bas, l’économie est si flamboyante, le taux de croissance si élevé et en plus, on vient de fêter les 90 ans de la Reine. Que demande le peuple ?
Eh oui, que demande-t-il ?
Il veut qu’on le protège, il veut un système de sécurité sociale qui fonctionne et qui ne soit pas constamment sous la pression des coupes budgétaires, il veut travailler décemment sans être constamment sous la pression d’un renvoi facilité.
Il veut être logé sans avoir à débourser des sommes folles en loyer ou sans devoir quitter son quartier sous la pression de la spéculation immobilière, comme c’est le cas à Londres. Il veut que la fameuse croissance lui profite.
C’est donc bien, comme l’indique le Sun, a une révolte par les urnes, de la classe ouvrière à laquelle on assiste. Laissez-moi vous donner un exemple qui m’a frappé.
Lors de la campagne municipale à Londres, il y a quelques mois, l’objectif des deux principaux candidats était de construire 50 000 logements sociaux par an. C’est-à-dire de doubler le rythme annuel de construction.
Londres, c’est 8,5M d’habitants. Or, 50 000 logements, c’est ce que construit la Région parisienne, Paris compris, et ses 12M d’habitants dans les mauvaises années ! A Londres, certains en sont à partager des chambres à plusieurs, tant les loyers sont élevés.
On vous sent un peu en colère, Anthony...
Oui, pour plusieurs raisons. La 1ère, c’est que si les politiques ne sont pas contents avec ce résultat, il ne fallait pas poser la question. La seconde, c’est qu’ils n’ont rien vu venir. Asphyxiés par des chiffres qui ravissent les forums économiques, ils n’ont pas vu la souffrance des ouvriers et des employés britanniques.
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Ce à quoi faisait écho Alex Story, qui a mené la campagne "leave.eu" pour le Brexit, en déclarant sur la même antenne :
La dimension xénophobe ? Le rejet des immigrés ? Les thèses xénophobes ça ne vous a pas dérangé ?
Pour moi, l’Union européenne ne peut pas représenter l’Europe ; c’est une simplification, c’est une théorie qu’on a essayé d’imposer sur l’Europe...
Pour moi c’est une question de rejeter la nature de l’Europe, c’est sur ce ticket là que je me suis battu. Et il faut voir que les gens, à travers l’Europe, ne sont pas contents avec le système qui a été mis en place.
Pendant 40 ans on a forcé les gens à accepter la régionalisation de leur pays alors que si on leur avait demandé directement, ils auraient dit non directement...
Je suis européen, c’est pour ça que je suis contre l’union européenne...
L’Europe... on ne parle pas de l’Europe, on parle d’une structure qui a été mise en place.
L’Union européenne dans les discours que j’ai eus avec les P.D.G. des grandes boîtes (B.P....), c’était toujours que eux, pour eux, aient le droit de faire du lobbying avec des gens centralement et qu’ils pouvaient en retirer des bénéfices.
Par exemple, on a des directives (des "rules") qui ne sont pas débattues au parlement. Il y a seulement ... 80% de nos lois qui sont faites au niveau de l’Union européenne.
Il y a une imposition, à travers l’Union européenne, de choses qui n’ont pas été débattues.
On a répondu à une question très simple : qui voulez-vous avoir comme gouvernement ?...
Jean-Marc Gardès
(1) allusion aux déclarations du souverainiste Philippe de Villiers qui appelait à voter non lors de la construction européenne en disant que si la France votait non, ce n’est pas pour autant que le lendemain du scrutin les avions tomberaient mais que ceux-ci continueraient à voler...