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Les Communards de la Commune de Paris de 1871 ont été massacrés par le capital

Karl Marx disait : « la plus grande mesure sociale de la Commune de Paris fut son existence et son action ». Nous étions en 1871 et la colère ouvrière et populaire tonnait comme la foudre dans un ciel orageux. La bourgeoisie nationale se cachait, se lamentait, elle prit peur devant le soulèvement des exploités. Dès le départ, la classe ouvrière et populaire parisienne avait gagné devant ses exploiteurs et les grandes idées de la Commune s’étendait partout à travers la France. Les représentants du capital français et prussien organisèrent alors, de sang froid, le massacre de tous les Communards afin de conserver leurs privilèges. Les hommes, les femmes et les enfants furent massacrés au nom de la « démocratie ». En effet, les représentants du capital ne supportaient pas l’idée que des ouvriers en guenille puissent être élus, rendant ainsi non légitime les mandats expirés de Thiers et de ses sbires. La Commune avait démontré que l’émancipation de la classe ouvrière et populaire n’était pas une utopie, mais qu’elle était bien une possibilité, une nécessité qui trouverait toujours en face d’elle la barbarie et la violence que recèlent en eux-mêmes le capital et ses représentants.

1-Configuration sociale de la France de 1871

La France de 1871 est encore très agraire. La classe ouvrière et populaire représente à cette époque une force sociale très puissante. La paysannerie est l’un des éléments clefs de cette force sociale en mouvement. Léon Gambetta a proclamé la Troisième République le 4 septembre 1870, place de la Révolution à Paris (l’actuelle Place de la Concorde). Cette proclamation fut appuyée tout de même, par le peuple de France.

Mais si le peuple de France avait soutenu la proclamation de la troisième République, c’est parce que la « République Sociale » avait été une revendication ferme du prolétariat et de la paysannerie rassemblée, conscientisée et organisée : quelles allaient être les conséquences de cette proclamation sur la base de ces revendications ? Les contradictions entre le capital et le travail ne faisaient qu’émerger à l’horizon...

La France sortait des entrailles du Second Empire : Bonaparte avait échoué à Sedan. Du coup, la Prusse avait gagné et « le siège de Paris » fut une réussite pour les Prussiens qui envahirent alors une partie du pays. Le prolétariat parisien et la paysannerie poussaient à la réalisation d’une « République Sociale » ; leurs dirigeants furent enfermés dans les prisons bonapartistes (Blanqui fut incarcéré et la répression s’abattit sur Marx et Engels) tandis que les Prussiens marchaient sur Paris : les conditions objectives et subjectives s’aiguisaient...

De plus, le mode de production féodal avait laissé la place au mode de production capitaliste avec la grande Révolution Française de 1789 : le Tiers-État représentait alors la force révolutionnaire. Près d’un siècle après, en 1871, il y avait d’un côté les représentants du capital (Thiers, etc...) et de l’autre, les survivants de la monarchie qu’étaient « les monarchistes » ;. les « bonapartistes » étaient alors en voie de dépérissement depuis leur défaite à Sedan.

Les représentants du capital mirent en avant la vieille rengaine de « l’unité nationale » dans le cadre de la « défense nationale ». En réalité, il s’agissait d’un effet de dupe : susciter une illusion sociale afin d’orienter la classe ouvrière et la paysannerie dans une guerre qui n’était pas la leur et dans laquelle elles serviraient de « chair à canons ».

D’une manière générale, dans cette France de 1871, l’on pouvait assister à un développement fulgurant des idées révolutionnaires. Les représentants du capital avaient donc un objectif fondamental : éviter que les représentants du travail qu’étaient le prolétariat et la paysannerie prennent le pouvoir politique.

Lors de cette séquence de l’histoire, la classe ouvrière et la paysannerie française avaient deux ennemis :

1- les envahisseurs prussiens

2- la bourgeoisie nationale.

De leur côté, les représentants du capital étaient confrontés à un dilemme fondamental à leurs yeux : comment défendre la classe ouvrière de Paris (car sans elle et sa force de travail il ne pouvait y avoir de plus-value), sans qu’elle soit armée et qu’elle puisse s’instruire par la guerre (expérience des masses) ? Bigre...réponse difficile...

Car pour Thiers et ses sbires un point était clair : la victoire du prolétariat français sur les capitalistes prussiens aurait été une victoire du prolétariat français contre les capitalistes français. Cette contradiction englobait deux aspects :

Le premier aspect était les partisans de l’idée d’une République sociale représentée par le prolétariat, les ouvriers, la paysannerie et une partie de la petite bourgeoisie parisienne. Le deuxième aspect était l’assemblée nationale qui avait été formée avec la participation des Prussiens. La spécificité du deuxième aspect résidait dans la composition de cette assemblée nationale. La majorité était alors monarchiste, mais les idées des républicains étaient minoritaires.

Une question se posait alors : qui des deux décrocherait la machine d’État ?

Mais il y avait cependant un consensus solide entre eux : il fallait en finir avec l’ennemi commun qu’était le prolétariat parisien. D’ailleurs, dans une lettre à Léon Gambetta, Jules Favre affirmait : « on ne se bat pas contre les soldats prussiens, mais contre les travailleurs de Paris ». L’unité nationale, dans le cadre de la défense nationale, avait été instaurée pour mieux contrer les idées révolutionnaires en progression.

Nous sommes en 1871 et l’AIT (Association Internationale des Travailleurs) dirigée par Marx et Engels est à l’avant-garde. L’analyse dialectique du mouvement de l’histoire est donc « en marche ». Cette illusion sociale qu’est l’unité nationale (conciliation de classe en réalité) avait été révélée par la non-réalisation de cette revendication portée par les ouvriers, les couches populaires et la paysannerie : vive la république sociale ! La lutte des classes s’était d’un coup transformée en « lutte des places » !

Adolphe Thiers était un grand représentant du capital français. Il avait été ministre dans la Monarchie de Juillet (1830/1848) sous Louis-Philippe. Lorsque la révolution de février de 1848 avait remplacé la Monarchie de Juillet, Thiers avait intégré « le parti de l’ordre ». Un parti très violent qui prônait l’écrasement de la classe ouvrière et populaire. D’ailleurs, lors de la révolution de 1848, Thiers et ses sbires organisèrent les massacres de plusieurs milliers de travailleurs qui manifestaient pour avoir du pain et des conditions d’existence meilleures.

Le complot s’organisa donc en 1871 entre Favre, Gambetta, Thiers, Trochu : comment repousser les idées révolutionnaires ? D’ailleurs, cette question avait été stipulée dans les clauses de la « capitulation » entre les dirigeants prussiens et français. La France était occupée ; toutes les communications étaient désorganisées et c’est dans ces conditions matérielles qu’il fallait élire une nouvelle Assemblée Nationale...

Thiers commençait alors son tour de France dans le cadre des « élections » pour l’Assemblée Nationale en espérant rassembler les orléanistes, légitimistes, monarchistes et bonapartistes. En effet, leurs mandats avaient expiré et ils risquaient d’être des mandants obsolètes si les Communards étaient élus plus tard.

En réalité, cette Assemblée Nationale devait être une forme de notariat qui aurait été convoqué pour consolider l’alliance de classe entre les représentants du capital français et les représentant du capital prussien. De plus, dans les clauses de la « capitulation », la Prusse exigeait l’entretien de ses soldats, une indemnité de 5 milliards avec des intérêts de 5% en cas de retard.

Qui aurait payé ? La classe capitaliste en France ou la classe ouvrière et populaire ? Ceux qui paieraient étaient évidemment les ouvriers, les couches populaires, la paysannerie qui vivaient déjà dans des conditions d’existence atroces.

Et c’est alors qu’un choix s’imposa au prolétariat parisien :

1er choix : céder aux représentants du capital, faire une croix sur la République Sociale espérée par la révolution et battre retraite devant les Prussiens.

2ème choix : résister. La réponse ne faisait guère de doute...

Thiers et ses sbires décidèrent alors d’intervenir pour endiguer la révolution qui se profilait (leurs mandats étaient toujours obsolètes). Ils décidèrent d’envoyer des troupes (régiment de ligne) du coté de Montmartre pour récupérer les canons. En effet, Thiers paniquait à l’idée qu’il devrait répondre de ses crimes perpétrés en Juin 1848.

2-La guerre civile est déclenchée

Le prolétariat parisien dans les grandes villes de France étendait alors ses idées révolutionnaires qui prenaient forme à travers ses Communes, ses comités, ses élections avec leurs représentants élus, responsables, révocables : l’espoir d’une émancipation rendit furieux leurs exploiteurs.

Le 17 Mars 1871 Adolphe Thiers et ses sbires nommèrent deux généraux pour aller s’emparer des canons situés à Belleville, Ménilmontant et Montmartre : Clément-Thomas et Lecomte. Dans le même temps, Thiers fit arrêter Auguste Blanqui qui se cachait chez un ami du côté de Bretenoux dans le département du Lot.

Thiers et ses sbires firent signifier au prolétariat parisien que l’artillerie appartenait à la garde nationale et donc à l’État. Ces canons avaient été donnés au peuple pour qu’il puisse se défendre devant l’ennemi alors que la France était occupée. Les Parisiens refusaient. Mais Thiers et ses sbires voulaient en finir.

La dialectique est toutefois une arme qui échappe à la compréhension de beaucoup de représentants du capital et un élément n’avait pas été anticipé.

En effet, le 18 mars, l’armée du capital tenta de reprendre les canons, mais une majorité de l’armée fraternisa avec le prolétariat parisien.

Les forces de l’ordre ne sont-ils pas au service de l’intérêt général et non pas au service d’une classe particulière ? Voilà l’un des points centraux d’une révolution...

La population se met en mouvement et des barricades sont érigées. Les combats sont violents, car les bourgeois laissent libre cours à leur violence : le prolétariat se défend simplement. Dans le cadre d’une légitime défense les Généraux Lecomte et Clément-Thomas seront alors tués Rue des Rosiers. En effet, eux aussi, aux côtés de Thiers avaient participé aux massacres d’hommes, de femmes et d’enfants lors des révolutions de 1848 : œil pour œil...dent pour dent...main pour main...pied pour pied...non ?

En réalité, le prolétariat parisien n’était pas à l’origine de la mort de Lecomte et Clément-Thomas, mais leur propre régiment ! En effet, la 81ème infanterie de ligne sous les ordres de ces deux généraux, avait refusé un ordre provenant de celui-ci. Lecomte et Clément-Thomas avaient ordonné aux soldats de tirer sur les hommes, les femmes et les enfants désarmés : mais les soldats refusèrent et fraternisèrent avec les Communards.

Victor Hugo de s’écrier, je cite : « Thiers, en voulant reprendre les canons de Belleville, a été fin là ou il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière, c’est l’étourderie préméditée ».

Les représentants du capital voulurent alors greffer sur la guerre étrangère une guerre civile pour amorcer la dictature du capital (Thiers, Favre, Trochu, etc...). D’où l’utilité de la capitulation avec les Prussiens pour la conservation de leurs intérêts de classe contre la classe ouvrière et populaire de Paris.

Thiers et ses sbires décident d’organiser des manifestations violentes sous la bannière de leurs projets obscurs : décapitaliser Paris ! mort pour Blanqui, Marx, Engels, Flourens ! Suppression des journaux ! Pouyer-Quertier était alors Ministre des Finances et il avait organisé un accord avec l’autorisation de Thiers et ses sbires. En effet, plusieurs centaines de millions de francs devaient être versés par les Prussiens à Thiers, Favre, Picard, mais à une seule condition : ils devaient « pacifier » Paris.

Ces pots-de-vin et accords avec la Prusse s’apparentaient à un complot contre-révolutionnaire. Mais « la force du doute » s’était installée du côté des travailleurs, car lors de la révolution de 1870 les représentants du capital avaient affirmé aux prolétaires parisiens qu’ils laisseraient la place à une Commune librement élue : encore l’un des nombreux mensonges du capital.

Le 22 Mars 1871, Thiers et ses sbires fuyaient à Versailles. La bourgeoisie parisienne organisa des manifestations dites « pacifistes », mais qui, en réalité prônaient la violence : la classe ouvrière et populaire fut attaqué et lynchée par la Bourgeoisie nationale. Et lorsque la fin de chaque manifestation bourgeoise sonnait, on pouvait retrouver sur le sol des épées ou des revolvers que les bourgeois avaient utilisé lors de leurs manifestations « pacifistes ».

Le Comité Central de la Commune de Paris avait été trop passif devant cette violence « Versaillaise ».

En effet, les « Versaillais » ne s’étaient pas encore organisés et les représentants du travail auraient pu prendre le contrôle de la France : les Communards ne poussèrent pas jusqu’à Versailles bien qu’ils eussent été en position de force.

Le 26 Mars 1871, des élections furent organisées afin d’élire les représentant de la Commune de Paris. Ces élections n’étaient pas biaisées, car des personnes issues de la bourgeoisie avaient présenté leur candidature à ces élections.

D’ailleurs, les arrondissements de l’Est et du Nord (18ème, 19ème, 20ème, 10ème, 11ème, 12ème, 13ème) votèrent massivement pour les fédérés. Les candidats représentant « le parti de l’ordre », c’est-à-dire les représentants du capital, l’emportèrent d’environ 400.000 voix. Mais, dans le même temps, Blanqui, Marx, Engels et tous les guides de la révolution étaient absents.

Lors de ces élections non biaisées et tandis que toutes les forces politiques étaient représentées, il arriva ce qui pouvait survenir de pire pour les forces du capital : habillés en guenilles, la famine leur dévorant le ventre, les Communards furent élus à la majorité ! Dans le conseil de la Commune, on comptait des blanquistes, des anarchistes, des marxistes. Les représentants du capital n’acceptèrent pas les résultats de ces élections et mirent en application leur savoir-faire habituel dans ce genre de situations : violence et barbarie.

Il faut souligner deux aspects dans ce conflit. Premièrement, le fait que les conditions d’existence matérielle (famines, maladies, fatigue) des Communards ne leur permettaient pas de concentrer leurs forces d’une manière cohérente. Dans le procès de production, la classe ouvrière et populaire mourait sous le joug du capital.
De plus, les conditions objectives et subjectives ne permettaient pas à l’AIT (dirigé par Marx et Engels) de développer une analyse conséquente de la marche à suivre pour les Communards : ils ne nationaliseraient pas la Banque de France par exemple.

La spécificité du second aspect est le fait que les représentants du capital qu’étaient Thiers et ses sbires avaient concentré leurs forces via une entente avec les « ennemis envahisseurs » : la Prusse et Bismarck.

Des Communards faits prisonniers furent emmenés à Versailles, torturés et exécutés par la bourgeoisie parisienne. Les représentants du capital arborent des visages angéliques lorsque leur « paradis terrestre » est en place, mais se transforment en cannibales ayant faim de chair humaine lorsque leurs intérêts sont en danger.

Ce n’est que le 7 avril 1871 que la Commune de Paris fit passer un décret, dans lequel elle revendiquait de « protéger Paris contre les Versaillais ». La violence de la classe ouvrière et populaire parisienne était une violence purement défensive. D’ailleurs, les cannibales du capital allaient s’acharner contre des Communards sans défense du côté du Moulin-Saquet et de Clamart. En effet, les Communards furent massacrés à la baïonnette. Même « le Times », journal célèbre de Londres, avait pointé du doigt ces massacres inadmissibles : ces massacres avaient d’ailleurs été annoncés par Thiers avant même qu’ils ne se produisent.

3-Décret de la Commune de Paris et semaine sanglante

Dès leur accession au pouvoir la Commune de Paris avait validé plusieurs décrets.

-  Un décret consista en la suppression de l’armée et son remplacement par le peuple en armes.
-  Les élus de la Commune de Paris étaient élus, responsables et révocables à tout moment.
-  En qualité d’ouvrier ou reconnu comme tel par la classe ouvrière, la Commune devenait ainsi un corp parlementaire, législatif et exécutif à la fois.
-  Mise en place de pensions pour les blessés et les veuves.
-  Réquisition des logements vacants.
-  Création d’orphelinats.
-  Les « Marmites de Varlin » fonctionnent à travers la distribution de repas, de cantines municipales et distribution de bon de pain : ce passage de la prière « Seigneur donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour » fut alors réalisé.
-  La Commune adoptera le drapeau rouge.
-  La Commune confirmera par son existence la déclaration des droits de l’Homme de 1793 (article xxxv de la déclaration de 1793) qui faisait du droit à l’insurrection « le plus sacré des droits et le plus imprescriptible des devoirs ».
-  Réquisition des ateliers abandonnés.
-  Réduction de la journée de travail.
-  Élection des représentants des salariés.
-  Suppression du travail de nuit.
-  La Commune prônait l’émancipation des femmes et Louise Michel était à l’avant-garde de la lutte.
-  La liberté de la presse était affirmée.
-  La Commune s’étendait partout en France.

La « semaine sanglante » se déroula du 21 au 28 mai 1871. Les représentants du capital allaient massacrer les hommes, les femmes et les enfants à coup d’arme blanches et de mitrailleuse. La « semaine sanglante » fit plus de 20 000 morts du côté des Communards. Il y eut plus de 40 000 arrestations dont plus de 819 femmes et plus de 538 enfants. Ils furent déportés dans le camp de Satory dans lequel ils moururent dans des conditions atroces (calvaire, maladies, travaux forcés, etc...). Des « camps de la mort » existèrent en France en 1871 pour enfermer les représentants élus légitimes de la Commune de Paris.

Dans ses mémoires, la Communarde Louise Michel racontait : « On ne peut rien voir de plus horrible que les nuits de Satory. On pouvait entrevoir par une fenêtre à laquelle il était défendu de regarder, sous peine de mort des choses comme on n’en vit jamais. Sous la pluie intense, ou de temps à autre à la lueur d’une lanterne qu’on élevait, les corps couchés dans la boue, apparaissaient sous forme de sillons ou de flots immobiles s’il se produisait un mouvement dans l’épouvantable étendue sur laquelle ruisselait l’eau. On entendait le petit bruit sec des fusils, on voyait des lueurs et les balles s’égrenaient dans le tas, tuaient au hasard. D’autrefois, on appelait des noms, des hommes se levaient et suivaient une lanterne qu’on portait en avant, les prisonniers portant sur l’épaule la pelle et la pioche pour faire leurs fosses, qu’ils creusaient eux-mêmes, puis suivaient des soldats, le peloton d’exécution. Le cortège funèbre passait, on entendait des détonations, c’était fini pour cette nuit-là ».

Et Lissagaray lui aussi donna une description du camp de la mort de Satory : « Le camp de Satory devient, comme la route de Versailles, le but de promenade de la bonne compagnie. Les officiers en faisaient les honneurs aux dames, aux députés, aux fonctionnaires, leur montraient les sujets, au besoin les prêtaient à M. Dumas fils, pour qu’il put commencer in anima vili ses études sur la question sociale. En général, les prisonniers, avant d’être envoyés à Satory, séjournaient quelque temps dans l’orangerie de Versailles, entassés dans ces immenses serres, pêle-mêles, sans paille dans les premiers jours. Quand ils en eurent, elle fut bien vite réduite en fumier, on ne la renouvela plus. Pas d’eau pour se laver, nul linge, nul moyen de changer, ses guenilles. Deux fois par jours, dans une auge, un liquide jaunâtre : c’était la pâtée. Pas de médecin. Il y avait des blessés, la gangrène les rongea ; des ophtalmies se déclarèrent et les cas de folie furent nombreux. Derrière les grilles s’entassaient les femmes ; les filles des prisonniers, hébétées, affolées, s’efforçant de distinguer un être cher dans ce troupeau vaguement entrevu dans l’ombre, derrière les caisses d’orangers rangées en palissade. Ces malheureuses s’arrachaient les cheveux de désespoir, grondaient sourdement contre les soldats qui, le chassepot chargé regardaient menaçants. De temps en temps, une sorte de magistrat instructeur arrivait, faisait appeler les détenus, qui étaient conduits devant lui par escouades de dix, les menottes aux mains, et accompagnés tantôt par des Sergents de Ville, tantôt par un peloton de soldats. Instruction dérisoire ! Comment d’ailleurs, par quel témoignage arriver à constituer le dossier de quarante mille prisonniers ? On n’y songeait même pas. Bientôt le camp, quoiqu’immense, fut encombré et l’on dut évacuer les victimes. Dès le 26, on les dirigea sur les ports de mer. On les enfermait dans des wagons à bétail solidement cadenassés, sans autres ouvertures que quelques trous à l’air. Ils y restaient souvent trente-deux heures. Entre les différents wagons on en intercalait un, composé de sergents de ville, munis de chassepots et de revolvers ».

Nous devons respecter la Commune de Paris et apprendre d’eux.

Vive la Commune de Paris ! Vive le Socialisme ! A bas le capital !

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