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Les #PanamaPapers sont un moyen de chantage idéal.

Une vraie fuite de données d’un cabinet d’avocats au Panama serait très intéressante. Beaucoup de gens riches et/ou des politiciens cachent de l’argent dans les sociétés fictives que ces firmes panaméennes fournissent.

Mais les « fuites » actuelles de données, diffusées à grand renfort de publicité, par plusieurs empires de presse qui soutiennent l’OTAN et par une « Organisation non gouvernementale « financée par le gouvernement américain, ont simplement pour but inavouable de salir des personnalités que l’empire américain n’aime pas. Elles offrent aussi une belle opportunité d’en faire chanter d’autres en promettant de ne pas publier des informations en échange d’une faveur pu d’une autre.

Il y a déjà 16 mois, Ken Silverstein a publié un reportage sur Vice à propos de Mossak Fonseca, un gros fournisseur véreux de sociétés fictives du Panama. (L’Intercept de Pierre Omidyar, pour lequel Silverstein travaillait alors, avait refusé de publier le reportage.) Yves Smith a publié plusieurs longs articles sur le business du blanchiment d’argent de Mossak Fonseca. Silverstein a également redit une chose bien connue, à savoir que Rami Makhlouf, un riche cousin du président syrien Assad, avait de l’argent caché dans des sociétés fictives de Mossak Fonseca. Il a écrit :

Pour pouvoir fonctionner, les sociétés fictives comme Drex ont besoin d’un agent agréé, parfois un homme de loi, qui dépose les documents d’enregistrement nécessaires et dont le bureau sert habituellement d’adresse à la société fictive. Cela crée un intermédiaire entre la société fictive et son propriétaire, surtout si l’entreprise fictive est enregistrée dans un paradis fiscal où l’information sur la propriété est protégée par un mur impénétrable de lois et de règlements. Dans le cas de Makhlouf – et, comme je l’ai découvert, dans le cas aussi d’hommes d’affaires véreux et de gangsters du monde entier – l’organisation internationale qui a permis d’enregistrer sa compagnie fictive et de la protéger contre la surveillance internationale était un cabinet d’avocats appelé Mossack Fonseca, qui a fait officed’agent agréé de Drex du 4 juillet 2000 à la fin de 2011.

L’année dernière, quelqu’un a fourni des tonnes de données de Mossak Fonseca à un journal allemand, le Süddeutsche Zeitung. Le quotidien munichois est politiquement au centre droit et résolument pro-OTAN. Il coopère avec le Guardian, la BBC, Le Monde, le Consortium international des journalistes d’investigation et d’autres organes de presse qui sont tous des partisans avérés de l’Establishment.

Le Sueddeutsche affirme que les données « fuitées » concernent quelques 214 000 sociétés fictives et 14 000 clients de Mossak Fonseca. Il y a sûrement beaucoup de boue cachée là-dedans. Combien de sénateurs des Etats-Unis sont impliqués dans ces sociétés ? Quels politiciens de l’Union européenne ? Quelles sont les grandes banques de Wall Street et les fonds spéculatifs qui se cachent au Panama ? Oh pardon. Le Sueddeutsche et ses partenaires ne répondront pas à ces questions. Voici comment ils « analysent » les données :

Les journalistes ont réuni des listes des politiciens importants, de criminels internationaux, d’athlètes professionnels bien connus, etc. Le traitement numérique a permis de rechercher ensuite si des noms de ces listes figuraient dans les fuites. La liste « scandale des dons au parti » contenait 130 noms, et la liste des sanctions de l’ONU plus de 600. En quelques minutes, le puissant algorithme de recherche a comparé les listes avec les 11,5 millions de documents.

Pour chaque nom trouvé, un processus de recherche détaillé a été lancé au moyen des questions suivantes : quel est le rôle de cette personne dans le réseau des entreprises ? D’où vient l’argent ? Où va-t-il ? La structure est-elle légale ?

En d’autres termes, le Sueddeutsche a pris des listes de criminels célèbres, de personnalités et d’organisations connues que les Etasuniens n’aiment pas et a vérifié s’ils étaient dans les données « fuitées ». Les résultats obtenus ont ensuite été évalués. Comme résultat, il y a l’éternel retour annuel de la compagne de diffamation contre le président russe Vladimir Poutine, qui n’est pas même mentionné dans les données de Mossak Fonseca, des accusations contre diverses personnes de la fédération de football de la FIFA, fort détestée des États-Unis, et la mention de quelques autres mécréants de moindre importance.

Il n’y a rien sur aucun Etasunien, rien du tout, ni sur aucun politicien important de l’OTAN. La « victime » le plus politique est bizarrement, à ce jour, le premier ministre de l’Islande, Sigmundur David Gunnlaugsson, qui, possédait avec sa femme, une des sociétés fictives. Il n’y a aucune preuve que la propriété ou que l’argent détenu par cette société soient illégaux.

Alors, que faut-il déduire de tout ceci ?

Comme l’écrit l’ancien ambassadeur britannique, Craig Murray, pour comprendre le sens (s’il y en a un) de tout ça, il faut se pencher sur ce qui est caché par les organisations qui gèrent la « fuite » :

Le filtrage des informations de Mossack Fonseca par les médias est le reflet direct de l’agenda gouvernemental occidental. Bien qu’ils soient leurs principaux clients. aucune grande société occidentale, aucun milliardaire occidental n’est mentionné parmi ceux qui ont utilisé les services de Mossack Fonseca, Et le Guardian se dépêche de les rassurer en disant que « la plus grande partie des informations fuitées ne sera pas divulguée ».

A quoi vous attendiez-vous ? La fuite est gérée par un organisme qui porte le nom grandiose, mais qui prête à rire quand on connait l’oiseau, de « Consortium international des journalistes d’investigation ». Il est entièrement financé et géré par le Centre des États-Unis pour l’intégrité publique. Leurs bailleurs de fonds comprennent :
- La fondation Ford
- La fondation Carnegie
- La fondation de la famille Rockefeller
- La Fondation W K Kellogg
- La Fondation pour une société ouverte (Soros)

Le Consortium International des journalistes d’investigation (ICIJ) fait partie du Projet de rapport sur le crime organisé et la corruption (OCCRP) qui est financé par le gouvernement américain à travers l’USAID.

La « fuite » consiste en un ensemble de données sélectionnées par des organisations amies des Etats-Unis à partir d’une base de données, probablement obtenue par les services secrets américains, qui contient sans aucun doute beaucoup d’informations fort compromettantes sur des personnes et des organisations « occidentales ».

La publication d’informations triées sur le volet à partir des données « fuitées » a deux objectifs :

- Elle salit divers « ennemis de l’empire », même si c’est seulement par personne interposée comme les présidents Poutine et Assad.

- Elle prévient d’autres personnalités, celles qui figurent dans la base de données, mais dont les noms n’ont pas encore été révélés, que les Etats-Unis ou leurs « partenaires médiatiques » peuvent, à tout moment, exposer leur linge sale en public. C’est donc un moyen de chantage idéal.

La « fuite » des « Panama Papers » a été orchestrée par une petite coterie pour incriminer quelques personnes et quelques organisations qui ne plaisent pas aux Etats-Unis. Cela permet aussi de montrer les « instruments de torture » dont ils disposent aux personnes qui ont fait affaires avec Mossak Fonseca, mais dont les noms n’ont pas (encore) été publiés. Ces personnalités sont maintenant entre les mains de ceux qui contrôlent la base de données. Elles devront faire ce qu’on leur dit, sinon...

Moon of Alabama

Traduction : Dominique Muselet

 http://www.moonofalabama.org/2016/04/selected-leak-of-the-panamapapers-creates-huge-blackmail-potential.html

COMMENTAIRES  

05/04/2016 09:50 par calame julia

Entendant le Président dire "que la lumière serait faite" ...
j’ai immédiatement allumé une bougie !

05/04/2016 13:45 par Le past

Tout d’abord merci à "le grand soir info" que je ne connaissais pas. J’y reviendrai.
Merci au traducteur et à l’auteur de l’article, car je cherchais quel pouvait être l’objectif de cette dilettante aventure tant elle est un piège à journalistes, et une grosse bizarrerie qui cache quelque chose.
Je pense en effet que l’auteur a raison, ce sera un instrument de torture qui permettra de manœuvrer quiconque s’oppose à l’oncle sam. Bien vu. Merci

06/04/2016 00:04 par SEPH

Après le scandale autour des documents baptisés Panama Papers, les avoirs offshores ne disparaitront pas comme une mode mais les flux financiers seront tout simplement redirigés. Où ? Vers les poches américaines bien sûr, estime Ernst Wolf dans un entretien à Sputnik.

Les Panama Papers ne concernent aucune société américaine, et pour une bonne raison. Cette fuite de données sur les avoirs cachés de dirigeants mondiaux peut très bien être un maillon de la stratégie américaine, explique l’expert allemand en matière de finances Ernst Wolf. Ainsi, des flux financiers seront redirigés depuis les zones offshores pour tomber en fin de compte dans les mains de Washington qui brigue depuis longtemps le statut de paradis fiscal.
le président russe Vladimir Poutine

Auparavant, le gouvernement américain avait réussi à miner le principe de guerre fiscale en Suisse qui est contrainte aujourd’hui de lui fournir des informations concernant les citoyens América même chose a été faite aux autres pays.

Entre-temps, une guerre bancaire ravage sans discontinuer les Etats-Unis, alors que les Etats du Nevada, du Dakota du Sud, du Delaware et du Wyoming sont des paradis fiscaux, précise M. Wolf.

Suite au scandale qui a éclaté autour des Panama Papers, tant les particuliers que les entreprises se précipiteront maintenant pour retirer leurs fonds de leurs sociétés offshores afin de les rediriger au Nevada ou au Dakota du Sud.

"Il y a entre 30 et 40 milliards de dollars stockés dans ces entités offshores. Et les Etats-Unis souhaitent bien sûr que ces fonds soient redirigés vers leur propre pays", souligne M. Wolf.

"Ce qui se passe actuellement n’est rien d’autre qu’un changement de paradis fiscaux vers ceux qui ont plus de problèmes, à savoir les Etats-Unis", résume-t-il.

Source : https://fr.sputniknews.com/international/201604051023970298-panama-papers-gagnants/

06/04/2016 09:55 par calame julia

SEPH,
c’est en écoutant l’intevention de B. Obama que j’ai eu confirmation de l’intuition qui me turlupinait concernant
la fameuse crise des subprimes et la cata de 2007/2008 ! après la diffusion de ces fameux documents
PanamaPapers... et que je vous suppose dans le vrai.

06/04/2016 20:10 par palamède Singouin

Entendant le Président dire "que la lumière serait faite" ...
j’ai immédiatement allumé une bougie !

Et moi je me suis rappelé de Sarko lors de la crise financière 2005 - menaçant- : "Les responsables seront identifiés et sanctionnés".

On en est où des sanctions ?????

07/04/2016 00:09 par va savoir

http://www.stopparadisfiscaux.fr/qui-sommes-nous/plateformes-regionales-43/article/reactive-une-manoeuvre-a-l

"Une manœuvre à l’Assemblée nationale fait voler en éclats l’ambition de transparence fiscale des députés"
Publié le 16 décembre 2015
Cette nuit, l’Assemblée nationale a envoyé un signal extrêmement négatif dans la lutte contre l’évasion fiscale. .../...

07/04/2016 19:55 par Roger

D’accord ça sent la manipulation US à plein nez.
Ceci dit, le magazine de France 2, Cash investigation, a joliment traité le sujet des paradis fiscaux à partir de ces panama’s papers.
Y sont bien égratignés l’Etat US du Delaware, le Credit Suisse, le Luxembourg etc... et pour la France : Santini, Balkany, le cabinet d’Avocats Claude et Sarkozy, un industriel de l’emballage qui a fermé une usine au moment où il planquait 24 millions d’€, la Société Générale et son directeur parjure, la Banque Rotschild, Eckert et sa nullité embarrassé, et j’en oublie .
Désormais il y a quelques millions de Français qui, contrairement à F.Hollande, mettent des noms, des visages et connaissent les adresses, d’un petit échantillon du monde de la finance, et ont découvert avec quelle facilité déconcertante on peut frauder son pays, même pour des petites sommes...
Dans la guerre de communication , les skuds (pardon, les scoops) donnent parfois dans l’effet boomerang.

08/04/2016 15:30 par Roger

Ph.Grasset, dedefensa.org en une seule phrase dit, mieux que mon commentaire, l’intérêt de ce qu’il dénomme un Panamagate (si les noms d’Etatsuniens son prochainement affichés, comme promis par les coordonnateurs du scoop) :

Le Panamagate est donc aussi vite apparu pour ce qu’il est, une entreprise involontaire d’exposition de la vérité-de-situation fondamentale de l’hypercapitalisme international comme bras pseudo-économique du Système. Cela constitue un acquis considérable.

11/04/2016 10:37 par Alain

Oui, mais non, n’en déplaise aux soutiens aux gentils Hassad et Poutine, c’est inexact, il y a beaucoup d’occidentaux mentionné par ces révélation, en voici qu’un exemple au Etats Unis : http://www.usatoday.com/story/news/2016/04/05/panama-papers-firm-linked-1000-plus-us-companies/82670334/
mais on ne trouve que ce que l’on cherche...

11/04/2016 22:26 par Nasser

COMMENTAIRE LU


Le proverbe dit : « Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt ».
Dans l’affaire de Panama Papers, ce n’est ni le doigt, ni la lune qu’il faut regarder, mais le sage lui-même, et tâcher de savoir pourquoi il désigne la lune. Quand un pourri nous désigne en vindicte un monde pourri et qu’il s’en exclut, il y a anguille sous roche. Le seul fait qu’il n’y ait aucune personnalité étatsunienne dans la liste panaméenne est suspect en soi. Quiconque a déjà fourré son nez dans le monde des sociétés offshores sait à quel point ce monde est opaque et les fuites difficiles, surtout de manière aussi limpide. Qu’il y ait eu fuite ou pas, il est certain que ce qui apparait dans les médias résulte d’une deuxième « fuite », bien contrôlée celle-là, à partir de matériaux dont disposaient les instigateurs de l’opération médiatique. Pour pouvoir poursuivre les coupables, des dirigeants européens commencent à réclamer, naïvement, des preuves. Il n’y en aura pas, car c’est juste une opération destinée à être médiatisée. Il n’y aura pas de preuves non plus, parce que les premiers qui seraient touchés sont les plus grands cabinets de Londres, New York, Paris, Bruxelles, Luxembourg, etc. Ce sont ces cabinets qui créent et administrent, pour leurs clients, les comptes à Gibraltar, Malte, les îles Anglo-Normandes, les Caraïbes et autres paradis fiscaux, et ils ne travaillent pas à l’insu des grands services de renseignement. Cela expliquerait même comment les documents sont entrés entre les mains du « Consortium international des journalistes d’investigation »…

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