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Liban : cette « bande » que veut Israël.





il manifesto, 19 juillet 2006.


L’armée israélienne a commencé à déblayer une bande de terre d’un kilomètre de profondeur sur le flan libanais de la frontière en détruisant les maisons, les champs, toute chose, pendant que le ministre travailliste Amir Peretz déclare qu’Israël veut re-contrôler une « bande de sécurité » à l’intérieur du Liban. Pour ce faire, l’armée de Tel Aviv est déjà en train de procéder à la destruction des villages au-delà de la frontière, les réduisant en miettes avec son artillerie, ses hélicoptères et les bombes de ses F16.

Nouvelles dramatiques des victimes civiles des bombardements : les morts seraient des centaines, mais de nombreux corps sont encore sous les décombres, et plus d’un demi million de réfugiés (les chiffres sont ceux des Nations Unies). C’est une véritable guerre, contre la population chiite des zones montagneuses du sud du Liban, ces mêmes zones qu’Israël a occupé de 1978 à 2000 avant d’être obligé de se retirer, par la résistance chiite des Hezbollah. Un mouvement qui, depuis lors, poursuit sa lutte contre l’armée israélienne pour la libération des Fermes de Shebaa, enclave libanaise sur les pentes du Mont Hermon, mais aussi pour celle du Golan et des territoires occupés en Palestine.

L’intervention israélienne dans le sud Liban, justifié par la présence de la résistance chiite libanaise des Hezbollah, est en réalité antécédente non seulement à la naissance de cette organisation mais aussi à l’état même d’Israël. Le sud du Liban, et en particulier les collines de l’arrière pays de Tyr, le Djebel Amel, grâce à leur position stratégique et à leur richesse en eau (les fleuves Litani, Hasbani, Wazani et Awali) ont toujours été dans le collimateur des dirigeants israéliens : Théodor Hertzl a toujours souligné la nécessité de cette région pour le développement du nouvel état hébreu, et d’autres importants dirigeants du mouvement, comme David Ben Gourion, Yithak Ben Zvi, ou Chaim Weitzman pensaient que le mont Liban devait être la frontière nord d’Israël. C’est dans cet objectif que ce même Weizman écrivit en 1917 au premier ministre britannique Lloyd George, en lui demandant que la frontière nord de la Palestine comprenne la vallée du fleuve Litani ainsi que le flanc ouest et sud du mont Hermon.

Mais le choc qui allait porter à une hostilité permanente des populations du Djebel Amel à l’égard des exigences et des menaces israéliennes allait venir avec la guerre de 1948, quand la Haganah, dans un coup de force, occupa sept villages libanais de la zone, en massacrant 174 paysans désarmés à Salha et à Houla. Le cessez le feu de 1949 n’apporta absolument pas la paix que les habitants de ces collines et hauts plateaux cultivés en tabac auraient espérée : de 1949 à 1964, le Liban subit 140 agressions israéliennes et de 1968 à 1974, plus de 3000 attaques de l’armée de Tel Aviv. Sans compter qu’au cours de la guerre de 1967, Israël, violant la neutralité du Liban, occupa dans un nouveau coup de force la zone des fermes de Shebaa et certaines zones du flanc occidental et méridional du mont Hermon.

Après que le mouvement palestinien de libération eut été chassé de Jordanie, avec les massacres de Septembre noir, en 1970, et établi dans la république des cèdres, le sud Liban revint en première ligne, et paya un prix très élevé par les représailles israéliennes contre la présence de l’OLP. Au cours de la guerre civile libanaise (1975-1990), les dirigeants de Tel Aviv manoeuvrèrent pour installer à Beyrouth un gouvernement de droite chrétien maronite, leur allié, et pour annexer la zone du fleuve Litani. Une idée qui fut probablement à la base du projet de Shimon Perès, on était en 1976, de créer une milice fantoche de criminels communs et de tortionnaires politiques sous la conduite d’un renégat libanais d’envergure, Saad Haddad. C’était l’Armée du Liban Libre : elle avait la tâche de contrôler la « bande de sécurité » sur la frontière qui allait ensuite être élargie à 800 kilomètres carrés, deux ans après, le 15 mars 1978. Ce jour là éclata la première invasion en grand style du Liban par Israël, l’ « Opération Litani », qui provoqua la mort de 1186 civils, 285 000 réfugiés, 82 villages dévastés et six complètement rasés au sol.

L’invasion suivante, en 1982, « Opération paix en Galilée », avec plus de 20 000 morts, 32 000 blessés, 2206 invalides permanents, 500 000 réfugiés, la destruction des camps palestiniens, le siège de Beyrouth, les massacres des combattants palestiniens allaient entraîner le départ du Liban des combattants palestiniens : et, en même temps, la naissance d’un nouveau, plus incisif encore, mouvement de résistance contre l’occupation israélienne, les Hezbollah, qui allait contraindre la puissante armée israélienne à se retirer en mai 2000. Succès militaire, dont le secret réside surtout dans le fait que ses militants ne sont autres que les fils, petits-fils ou même les pères des paysans du Djebel Amel.

Stefano Chiarini


- Source : il manifesto www.ilmanifesto.it

- Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio



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