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Liban : Les attentats suicides sont de retour.


Il manifesto, mercrdi 6 septembre 2006.


Une puissante explosion a dévasté hier matin (mardi 5 septembre, ndt) l’autoroute vers Saida, en blessant gravement le nouveau chef adjoint des services secrets libanais « réformés », et en tuant trois de ses gardes du corps et un de ses collaborateurs. L’attentat a de nouveau précipité le Liban, à peine sorti de34 jours de bombardements dévastateurs, dans la peur et la méfiance, à quelques heures de quatre événements/nouvelles particulièrement remarquables qui désormais, avec laprésence de nos troupes (italiennes mais françaises aussi, ndt) dans l’arrière pays de Tyr, nous concernent de près : la lettre, dure, de protestation du gouvernement libanais au Conseil de sécurité contre le blocus israélien aérien et naval ; l’interview du leader Hezbollah, Hassan Nasrallah, au quotidien progressiste libanais « As Safir », dans laquelle il assure que son mouvement gardera ses armées cachées, au Sud - sans les remettre ni à l’armée ni, moins encore, aux forces de l’ONU- et qu’il n’utilisera son potentiel guerrier de missiles qu’en cas de nouvelle agression israélienne au Liban ; le projet franco-americano-israelo-saoudien de confier à la France, et en particulier à la Marine française, le contrôle et, donc, la souveraineté des eaux territoriales libanaises, et enfin, les inquiétantes révélations d’un site proche des services israéliens « Debka File » selon qui la concentration de forces navales européennes au large des côtes libanaises ne servirait pas du tout à protéger les forces de l’Unifil, ce pour quoi elle serait tout à fait disproportionnée, mais plutôt comme dispositif guerrier prêt à fonctionner en cas de prochaine attaque contre la Syrie et/ou l’Iran.

Le baromètre de sécurité au Liban semble tourner au pire. Car, aussi, il semble vraiment que certains soufflent sur le feu de l’affrontement interne au Liban, cherchant, en particulier, à créer des frictions entre sunnites et chiites, pour mettre en difficulté la résistance et bloquer toute tentative - avancée par Kofi Annan avec son voyage à Damas mais aussi par des secteurs influents étasuniens- d’une nouvelle implication de la Syrie dans le processus diplomatique. De ce point de vue, l’attentat au lieutenant colonel Samir Shehade, chef adjoint des services d’information du ministère de l’intérieur, qui aurait joué un rôle clé dans les enquêtes sur l’attentat du 14 février 2005 à Beyrouth -attentat dans lequel trouvèrent la mort l’ancien premier ministre Rafik Hariri et 22 autres personnes - est parfait pour relancer la campagne contre Damas et contre la présence des Hezbollah dans le gouvernement de Fouad Siniora.

Shehade est resté gravement blessé dans l’explosion, survenue dans le village de Rmeile à une trentaine de kilomètres au sud de Beyrouth, quand, selon le communiqué du ministre de l’intérieur Ahmad Fatfat, deux engins ont explosé simultanément « avec un système sophistiqué de commande à distance ». « Des éléments locaux ou étrangers pourraient en être les auteurs, mais certainement pas la résistance (Hezbollah) », s’est ensuite dépêché de préciser le ministre de l’intérieur, en ajoutant que jusqu’à présent il n’y a pas eu d’arrestations.

En réalité, les auteurs possibles de l’attentat sont assez nombreux. Le colonel Shehade, en plus de l’enquête sur le meurtre de Hariri, a en fait été le protagoniste de la création d’une nouvelle agence de renseignements, les Forces de Sécurité Internes - véritable bras armé de la Hariri Inc., le parti entreprise de Rafik Hariri et, maintenant, de son fils Saad - mis sur pied avec des financements et « conseillers » américains, français et saoudiens. Les auteurs matériels de l’attentat pourraient avoir été les membres de quelque groupe proche de Al Qaeda, fortement anti-chiite, et présent dans la zone de Saida, du fait que l’officier blessé avait été l’auteur de nombreuses arrestations et tortures contre quelques dizaines de suspects membres de network terroristes wahhabites sunnites libanais. Les mêmes qui pourraient avoir été impliqués, selon l’enquête onusienne du juge Serge Brammertz, dans le meurtre de l’ancien premier ministre Hariri, considéré comme l’homme, à Beyrouth, des « traîtres » de la maison régnante saoudienne.

Parmi les responsables possibles, on ne peut exclure ensuite ces mêmes networks terroristes mis sur pied par les services secrets israéliens au Liban, avec l’objectif de tuer des leaders de la résistance et de déstabiliser le pays, récemment découverts à Saida aussi : composés d’anciens dirigeants des forces pro israéliennes au sud du Liban, et de nombreux membres, palestiniens et chiites libanais, soudoyés. Le chef du groupe de Saida, Abu Rafeh, ancien officier des milices de Lahad au Liban du Sud - qui a d’excellentes entrées au Parti de Walid Joumblatt - a été arrêté en juin dernier et a avoué qu’il avait préparé, en mai 2006, les attentats suicides contre Mahmoud Majzoub,dirigeant du Jihad islamique et de son frère ; contre les dirigeants du Hezbollah Ali Hassan Deeba et Ali Saleh, le 16 août 1999 et le 2 août 2003, en plus de l’assassinat du fils d’Ahmed Jibril, leader du Fplp-Cg, le 20 mai 2002. En attendant, Kofi Annan a répondu à la protestation dure du gouvernement libanais contre le blocus aérien naval israélien en assurant qu’il s’attendait à « de bonnes nouvelles » d’ici quelques jours. Beyrouth peut dormir tranquille.

Stefano Chiarini


- Source : il manifesto www.ilmanifesto.it

- Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio



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