2004-02-23

Marseille : Conférence de presse expulsion de trois congolais

Communiqué de presse

Jeudi 12 février trois Congolais ont été remis à la police par le capitaine d’ un bâteau accostant au Port de Marseille et conduits dans la zone d’attente d’Arenc.

Le samedi 14 ils ont rempli leurs demandes d’asile mais celles-ci n’ont pas été vraisemblablement enregistrées.

Dès l’après-midi du samedi, les trois Congolais étaient expulsés dans le même cargo de retour au Congo-Brazaville à feu et à sang.

Deux d’entre eux ont sauté d’une hauteur de dix mètres d’un hublot du cargo battant pavillon panaméen pour s’écraser sur le quai du port de Marseille. Le troisième a pu s’échapper en se laissant glisser le long d’un cordage du cargo.

Nous avons enregistré leurs déclarations dans leur chambre de l’hôpital de La Conception où de graves lésions à la colonne vertébrale et des fractures du bassin les immobilisent et nous vous proposons de venir à la conférence de presse qui se tiendra le lundi 23 février à 11h à la Bourse du travail 23 Boulevard Charles Nédelec, 13003 Marseille.

Nous y dénoncerons les refus d’examiner les demandes d’asile ou leur traitement expéditif dans les zones d’attente, les conditions d’attente avant l’expulsion à Arenc, les expulsions arbitraires et meurtrières.

Ces deux congolais racontent leur désespoir et les raisons qui ont motivé leur choix de sauter dans le vide plutôt que de retourner vers l’enfer congolais.

Collectif Sans papiers, Collectif de soutien aux sans papiers, LDH, MRAP, Cimade, Réseau régional réfugiés, CGT 13, LCR, Résister ! , Témoignage Chrétien, Groupes Amnesty Marseille, Survie 13, Ballon Rouge

Contact : resister@free.fr.ns

COMMENTAIRES  

23/02/2004 10:50 par Anne

Je souhaite que l’Etat et donc ses fonctionnaires, plutôt que d’expulser ou de nier la personne d’où qu’elle vienne, lui demande
1) quels sont ses projets ?

2) combien de temps elle compte rester dans l’Union européenne ?

Il faut comprendre que nos sociétés ont des besoins complexes et que fuir n’est jamais une solution. Un autre avantage, c’est que l’étranger est immédiatement prévenu que sa présence n’est que temporaire dans l’espace européen. De toute façon l’Etat va se cacher derrière les exigences des Etats-membres et la pression sera mise sur les douaniers, sur les policiers, sur tous les services de répressions. Il est urgent de changer la politique de l’immigration.

Obliger une personne à dire ce qu’elle cherche ou ce qu’elle veut, c’est l’aider à se structurer : elle se définit elle-même. Obliger tous les migrants à se poser comme demandeur d’asile n’est pas plus honnête ce n’est probablement pas l’asile qu’ils viennent chercher, mais des conditions de vie acceptables. Or, nous le savons avec certitude, ils ne trouveront pas "ça" en Europe. Autant les prévenir. Il faudrait peut-être éditer une plaquette ? Voilà un travail honnête pour un journaliste : informer les migrants des conditions de vie qui les attendent en Europe.

A terme, l’Etat sera en mesure soit,

d’obliger les patrons qui abusent de la situation de détresse du tiers-monde de donner des conditions plus humaines,

soit de demander à l’étranger de respecter sa parole.

Il faut que nos institutions soient des outils d’éducation à la liberté et non des contrôleurs/organisateurs d’égoïsme pour les prédateurs.

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