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Maudite soit la Guerre !

La programmation de Black M aux commémorations de la bataille de Verdun est le plus beau cadeau qu’il n’ait jamais été donné de faire depuis longtemps à l’imbécillité et au racisme.

Loin de moi l’idée de porter un jugement sur Black M, car c’est justement sur ce terrain que les imbéciles de tous poils veulent nous faire patauger.

Leur racisme est a ce point intériorisé qu’ils ne leur viendrait même pas une seconde dans leurs neurones sclérosés que des jeunes de toutes les couleurs pourraient seulement un bref instant abandonner leur identité musicale, réelle ou supposée, pour se pencher sur la mémoire du peuple du lieu où ils vivent, là où nombre de leurs ancêtres y ont été anonymement mêlés.

C’est cette question d’identité (musicale et autre) qui devrait se poser, mais là, c’est un autre sujet.

Black M n’aurait jamais dû accepter cette invitation, c’était un piège tendu à sa propre mémoire, à la mémoire de ses ancêtres qui ont subi des horreurs, dont celles de cette guerre où ils furent eux aussi des acteurs, la plupart du temps eux aussi contre leur volonté.

À Verdun, comme ailleurs, les horreurs se ressemblent toutes.

La seule musique qui aurait du s’imposer, dans la commémoration de cet enfer que fut Verdun, c’était celle du silence.

Et du bruit ?

Ce lieu en a eu bien assez, et ce pour l’éternité.

C’est très intelligent le silence, bien plus que le bruit qui brouille le cerveau l’empêchant ainsi d’entendre le seul cri qui devrait être entendu et repris par l’Humanité entière :

MAUDITE SOIT LA GUERRE !

http://rocbo.lautre.net/creuse/gentioux.html

Mais laissons la parole à la Chanson de Craonne, dont il est important de rappeler que son auteur est inconnu, anonyme comme tous ceux qui n’ont pas eu le temps de se faire un nom.

Quand au bout d´huit jours, le r´pos terminé,
On va r´prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c´est bien fini, on en a assez,
Personn´ ne veut plus marcher,
Et le coeur bien gros, comm´ dans un sanglot
On dit adieu aux civ´lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s´en va là haut en baissant la tête.

Adieu la vie, adieu l´amour,
Adieu toutes les femmes.
C´est pas fini, c´est pour toujours,
De cette guerre infâme.

C´est à Craonne, sur le plateau,
Qu´on doit laisser notre peau
Car nous sommes tous condamnés
C´est nous les sacrifiés !

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l´espérance
Que ce soir viendra la r´lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu´un qui s´avance,
C´est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l´ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

Adieu la vie, adieu l´amour,
Adieu toutes les femmes.
C´est pas fini, c´est pour toujours,

De cette guerre infâme.

C´est à Craonne, sur le plateau,
Qu´on doit laisser notre peau
Car nous sommes tous condamnés
C´est nous les sacrifiés !

C´est malheureux d´voir sur les grands boul´vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c´est pas la mêm´ chose.
Au lieu de s´cacher, tous ces embusqués,
F´raient mieux d´monter aux tranchées
Pour défendr´ leurs biens, car nous n´avons rien,
Nous autr´s, les pauvr´s purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr´ les biens de ces messieurs-là.

Adieu la vie, adieu l´amour,
Adieu toutes les femmes.
C´est pas fini, c´est pour toujours,
De cette guerre infâme.

C´est à Craonne, sur le plateau,
Qu´on doit laisser notre peau
Car nous sommes tous condamnés
C´est nous les sacrifiés !

Ceux qu´ont l´pognon, ceux-là r´viendront,
Car c´est pour eux qu´on crève.
Mais c´est fini, car les troufions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s´ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l´plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !

On ne pourra jamais se faire une idée et encore moins ressentir ne serait-ce qu’un atome de ce qu’a pu être la courte vie de ces millions de "sacrifiés" qui ont tous vécu chacun à leur manière, leur dernier "voyage au bout de la nuit".

Le destin dans ses coïncidences est parfois une étrange chose.

Lors d’exercices de tirs à l’armée dans un blockhaus de Vincennes, dans une tranchée, tout près des cibles, je fis la (pour le moins) très désagréable connaissance de balles de fusil passant juste au-dessus de ma tête. Elles allaient s’écraser sur des cibles qu’il fallait régulièrement changer, et pour ce faire être obligé d’aller sur le chemin des balles.

Je découvrais pratiquement à la même période, gravé sur un vieux vinyle, ce passage de Voyage au bout de la nuit de Céline, dit par Michel Simon.

J’étais à l’époque comme l’a dit Céline "puceau de l’horreur comme on est de la volupté".
L’ensemble m’a sérieusement mis les idées en place, c’est à dire dans mes tripes.
Je n’avais alors définitivement plus besoin de commémorations, et encore moins de celles concoctées par d’incultes politicards, amnésiques et méprisants.

macno

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