Mise au point concernant la situation dans l'Azawad au 28.01.2013

MNLA

Mise au point concernant la situation dans l’Azawad au 28.01.2013

1) Aujourd’hui, 28 janvier 2013, le MNLA a chassé les terroristes de plusieurs villes de l’Azawad

2) Le MNLA s’inscrit pleinement dans la lutte contre les organisation terroristes présentes dans l’Azawad

3) Le MNLA demande à la France de mettre en place des mesures de coordination afin de mener la lutte contre le terrorisme avec les forces d’opération portant le nom de "Serval"

4) Le MNLA dans la charte de ses revendication demande l’ouverture des négociation dans le cadre d’une Fédération malienne dans l’objectif de trouver une solution définitive au conflit qui oppose l’Azawad à l’Etat central du Mali

Mossa Ag Attaher

Chargé de communication du CTEA,

Porte parole du MNLA


Récupérations des villes

Communiqué de presse

Le MNLA informe l’opinion publique nationale et internationale que les villes de Kidal, Tessalit, Léré, In Khalil, Anefis, Tinzawatène, Tessit et Talatayt sont sous le contrôle du Mouvement national pour la libération de l’Azawad qui a décidé de reprendre en toute urgence ces localités afin d’assurer la sécurité des biens et plus particulièrement des personnes en raison des graves dangers qui pèsent sur leurs vies avec le retour dans l’Azawad de l’armée malienne qui marchent sur les pas de l’armée française.

Nous avons engagé notre responsabilité pour la protection des civils contre les exactions criminelle de l’armée malienne qui s’est toujours distinguée par des massacres sur les populations azawadiennes sans défenses, comme elle vient de le prouver encore une fois à la suite de l’opération « Serval » menée sous le commandement de l’armée française.

Depuis le déclenchement des opérations militaires françaises pour la conquête de l’Azawad au profit des « autorités maliennes », plus de cent personnes ont déjà fait les frais de représailles ethniques : Une chasse à l’homme visant les Touaregs, les Peuhls, Sonrai et les Arabes est organisée par l’armée malienne et ses milices dans l’Azawad.

Le MNLA ne peut en aucun cas accepter que le peuple de l’Azawad soit ainsi livré à la vengeance malienne. A ce titre, le MNLA engage sa responsabilité pleine et entière pour sécuriser ses villes et protéger ses populations contre une armée spécialisée dans le crime contre les populations civiles de l’Azawad.

D’autre part, afin de clarifier très nettement ses objectifs, le MNLA rappelle qu’il ne souhaite aucune confrontation avec les forces de la CEDEAO ni avec celles de l’armée française, malgré le fait qu’elle dirige les opérations d’occupation de l’Azawad. Cependant, si le MNLA ne réagit pas aux exactions maliennes, il aura alors faillit à son devoir premier qui est de garantir la protection des populations civiles de l’Azawad, depuis trop longtemps victimes expiatoires de l’armée malienne.

Très clairement, le MNLA exprime à nouveau sa totale disponibilité à travailler avec la France pour l’éradication des groupes terroristes mais il faut bien comprendre que le MNLA refuse catégoriquement la réinstallation de l’armée malienne qui excelle dans le crime contre nos civils.

Aussi, afin de lever toute équivoque sur ses intentions, le MNLA informe la France et la CEDEAO qu’il n’engage pas ses forces dans des opérations militaires contre les forces internationales mais uniquement dans la protection des civils livrés à la vengeance de l’armée malienne et les groupes terroristes.

Le MNLA prend à témoin la communauté internationale sur ses engagements formels à combattre le terrorisme et réitère une nouvelle fois son entière disposition à participer avec l’armée française et la CEDEAO dans la lutte contre le terrorisme. Cependant, face à l’incapacité des forces françaises à protéger les populations civiles contre les exactions maliennes, et en attendant de trouver une solution politique et un statut juridique à l’Azawad, le MNLA a engagé ses forces dans la protection des villes citées plus haut afin de garantir l’intégrité physique de nos populations gravement menacée par l’armée malienne et ses milices ethniques.

Le MNLA rappelle à la France toute sa responsabilité quant à la sécurité et à la protections des populations azawadiennes vivants dans les villes déjà sous contrôle malien face aux exactions et à la vengeance de l’armée maliennes.

Ougadougou le 28 Janvier 2013

Mossa Ag Attaher

Chargé de communication du CTEA

Porte parole du MNLA

Source : http://www.mnlamov.net/actualites.html

COMMENTAIRES  

31/01/2013 10:05 par chb

Ce message est-il représentatif d’un «  peuple » ? Voire d’un «  peuple malien » ?
Au Biafra et en Libye, on a compris que les grands discours humanitaires servaient d’abord les visées spoliatrices et meurtrières de rapaces malins.
Et puis en Syrie, on a vu l’instrumentalisation des manifestants pacifiques, grâce à laquelle l’OSDH a pu nous bourrer le mou avec son manichéisme de propagande. C’est pas fini puisque Fabius continue de vouloir renverser ce chef d’état qui «  ne mérite pas de vivre », en soutenant les rebelles le jour même où une opposition raisonnable (CCCD, à Genève : http://2424.jssnews.com/post/2013/01/27/syrie-les-reunions-simultanees-des-groupes-dopposition-a-geneve-et-a-paris/) tente la voie de la médiation.
Il ne faudrait pas que nous prenions, encore, fait et cause pour des revendications minoritaires épaulant des intérêts tout sauf humanistes. Dans ce tourbillon, Le Grand Soir nous informe (ouf, ça existe encore), mais a-t-il les moyens de trouver LA vérité ?
En passant : parmi les cartes des ressources maliennes qui excitent tant de convoitises, celle-ci représente bien les enjeux derrière la sécession du Nord Mali :
http://www.goodmorningafrika.blogspot.com/ 2012/ 04/ azawad-et-ressources-minieres.html
ou http://2.bp.blogspot.com/-hFcspIrFsMM/T4U0jw7fW2I/AAAAAAAABik/W7m-Me5dRGA/s1600/sahel-w-africa-club-map-csao-azawad-et-sous-sol-2.jpg

31/01/2013 12:05 par Anonyme

A chb,

Juste une observation : il n’y a pas de sécession du nord-Mali. Le MNLA le dit clairement : si la sécurité et les droits des peuples de l’Azawad sont respectés et garantis, le MNLA est tout à fait prêt à s’associer à ceux qui défendent l’intégrité du Mali.

Le MNLA ne cesse de dénoncer l’enfumage selon lequel il ferait partie des groupes islamistes armés et/ou que son combat aurait pour objectif l’indépendance du nord Mali au profit des Touaregs (ce qui serait, en plus, absurde, car le nord Mali n’appartient pas plus aux Touaregs qu’aux autres peuples de nomades ou de sédentaires qui y vivent et/ou parcourent le Sahara et le Sahel depuis des siècles et peut-être plus, et les Touaregs n’y sont probablement même pas majoritaires).

Le Drian l’a lui-même confirmé ce matin sur France Inter, en précisant que cette portion du Sahara ne pourra être débarrassée desdits groupes armés sans l’aide des combattants du MNLA qui ont, sur toute autre armée, l’avantage de connaître parfaitement le terrain.
Mais il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir (ou pire sourd, etc.)

Cunégonde

31/01/2013 14:47 par chb

Merci, Cunégonde, pour la correction : il n’y a pas aujourd’hui d’irrédentisme Touareg - sahélien ; on attendra donc un peu pour voir la concrétisation politique de l’Azawad. Ce communiqué fustige pourtant l’armée malienne, pendant qu’un autre réfute tout lien avec le MIA, et déclare avoir "affronté seul la coalition terroriste MUJAO, AQMI et Ansar Eddine". De quoi se mélanger les pinceaux, non ?
Mon intention n’est certes pas de dénigrer le MNLA, ni de mettre en cause leur légitimité (comme le fait JeuneAfrique) ou la représentativité de l’auteur de l’article. Mais pas non plus de les croire, au moment où le président intérimaire DT et notre ministre des OpEx flattent les Touaregs.
Ne connaissant pas la situation, je me méfie, c’est tout. Le Drian, par exemple, n’est pas une source fiable, à mon avis de conspi. Parce que, sourd ou pas, allons-y pour le dicton : chat échaudé craint l’eau... et la France, le Qatar etc. soutiennent toujours des terroristes en Syrie.

31/01/2013 21:26 par Anonyme

A chb

On a tous été échaudés. Et il est probable que les maliens aussi se méfient, qu’ils soient du nord ou du sud. Mais de deux maux il faut choisir le moindre...

En outre, pour le peu que je connais de l’histoire du Mali et de la politique récente, j’ai crû percevoir dès le départ un hiatus entre la soudaine décision du gouvernement français d’intervenir en urgence (urgence sans doute préparée par quelques entretiens préalables, notamment avec Bouteflika), à la demande réelle, et qu’on pourrait qualifier d’affolée, du gouvernement malien, d’une part, et, d’autre part, ce qui se passe dans cette région depuis des années (ça fait des années qu’on laisse les groupes armés dits islamiques faire leurs petites affaires au Sahel au détriment des populations locales ; pourquoi ?).
Je ne peux pas en être sûre, mais il est possible qu’il s’agisse, justement, d’un changement de politique et d’une tentative de redistribuer les cartes en Afrique de l’ouest.

Redistribution rendue possible par l’affaiblissement de certains "intervenants".

Redistribution dans laquelle, bien sûr, les différents intervenants défendent chacun leurs intérêts, en négociant au besoin de nouvelles alliances. C’est manifestement vrai pour le gouvernement français qui tente de recouvrer son influence (et son prestige - ce qui n’est pas négligeable, même d’un point de vue économique), c’est vrai pour le MNLA.

Pour les autres... j’attends la suite.
Mais on peut s’attendre à ce qu’il ne soient pas tous bien intentionnés à l’égard du Mali, de son intégrité, de ses diverses populations qui nourrissent entre elles de vieilles rancunes, et qui ont des alliés dans les pays voisins qui partagent les mêmes rancunes.
Ni à l’égard de la France, qui a probablement joué un mauvais tour à quelques uns d’entre eux (qui ne sont pas forcément ceux qui condamnent le plus vigoureusement son intervention).

Cunégonde

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