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Pour que le Printemps revienne, Modernistes tunisiens rangez vos égos et rassemblez-vous !

A entendre les dirigeants du Parti Islamiste Tunisien au pouvoir Ennahdha, y compris leur Guide Suprême, le Cheikh Rached Ghannouchi, parler de la Volonté du Peuple dont ils se croient investis, on donnerait raison à Jonathan Swift quand il a écrit, voilà bientôt trois siècles, dans son Manuel « L’art du mensonge politique » :

« Il n’y a point d’homme qui débite et répande un mensonge avec autant de grâce que celui qui le croit »

Montrons, tout d’abord, que, lors des élections pour l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), qui ont eu lieu le 23 octobre 2011, Ennahdha a réalisé le maximum des maxima en faisant le plein des voix de tous ses sympathisants potentiels. Pour ce faire, il suffit d’examiner son électorat. D’après les analystes les plus avertis, cet électorat, qui n’est pas nécessairement Islamiste, peut être classifié, grosso modo, selon cinq types de vote : un vote réellement Islamiste, probablement minoritaire, un vote de sympathisant, un vote de compassion pour les nahdhaouis (partisans du Parti Islamiste Ennahdha) qui ont, réellement, souffert sous Zinochet ou sous Bourguiba, un vote sécuritaire ou de restauration de, soi-disant, valeurs et, enfin, un vote de remerciements pour l’agneau offert, lors de l’Aïd-el Kabîr, pour la prise en charge des frais de mariage, circoncision, rentrée scolaire, factures impayées,… Ce vote de remerciements aurait été financé, entre autres, par certains pays du Golf, dont le plus généreux serait le Qatar, et ce, principalement, à travers d’Associations humanitaires ou de bienfaisance. En outre, malgré la répression subie et la clandestinité de leurs activités sous l’ancien régime, les Islamistes sont restés, contrairement aux Modernistes, unis, structurés et présents dans les quartiers déshérités et dans la Tunisie profonde et proches de leurs habitants ; ce qui a permis à leur campagne électorale de couvrir, dès le départ, beaucoup de citoyens, campagne qu’ils ont orientée, en particulier, vers les valeurs identitaires, jusqu’à présenter les candidats Modernistes comme étant des athées, des occidentalisés, des débauchés, des buveurs de bière et de vin,…, et, aussi, des résidus du Régime de Zinochet, des sionistes,… et j’en passe et des meilleures. Même leur Guide Suprême s’y est mis, en taxant les modernistes d’ « anarchistes staliniens » (sic), comme on peut le lire sur le Nouvel Observateur du 10 avril 2012.

Quant aux Modernistes, ils ont réalisé, lors de ces élections, le minimum des minima, à cause, principalement, du gaspillage de centaines de milliers de voix démocrates dû aux centaines de Listes Modernistes, présentées par des dizaines de Partis ou d’Organisations indépendantes, contenant des milliers de Candidats pour les 217 sièges de l’ANC mis en compétition.

En dépit de ces atouts et stratagèmes, l’assise populaire d’Ennahdha est loin d’être majoritaire. En effet, sur le total du nombre de sièges à l’ANC, Ennahdha en possède, environ, 41% ; ce qui implique que les affirmations du type « Nous sommes majoritaires » ou bien « Le peuple nous a choisi, on est investi par la volonté populaire », réitérées, en tout temps, en toute occurrence et en toutes circonstances, par ses dirigeants, sont des affirmations fausses, tendancieuses et mensongères, relevant de l’intox. Si l’on considère, maintenant, les électeurs inscrits volontairement : 36%, environ, d’entre eux ont voté Ennahdha ; ce qui entraîne que les deux dites affirmations sont encore, un peu plus, fausses. Et, pour terminer, considérons les électeurs potentiels : le pourcentage de ces électeurs qui ont voté Ennahdha n’est égal ni à 30%, ni à 25%, il est égal à , environ, 20% ; ce qui montre que les affirmations en question sont, en vérité, archi-fausses.

Ennahdha aurait-elle décidé de reproduire le Régime d’Etat-Parti ? D’asseoir son pouvoir par l’infiltration des Institutions et des rouages de l’Etat, en y plaçant ses hommes, par les mensonges et les intimidations, à travers ses « Milices et Barb(o)u(ze)s », dérives et dérèglements de plus en plus perceptibles et de plus en plus fréquents dans le pilotage actuel des affaires du pays ? Ne sont-ce pas là les symptômes des systèmes totalitaires ?

La faiblesse de son assise populaire devrait conduire Ennahdha à gouverner autrement, à se rendre compte qu’elle est, en réalité, politiquement minoritaire et qu’elle ne représente nullement la Volonté du Peuple, étant donné que le Peuple n’a pas voté, majoritairement, pour elle, car la majorité c’est (50+x)%, avec « x » un nombre, mathématiquement, strictement positif : elle est, simplement, le premier vainqueur des dites élections. Cette faiblesse devrait la conduire, aussi, à être moins arrogante, moins agressive et un peu plus modeste, aussi bien dans le cadre de l’élaboration de la nouvelle Constitution que dans celui de la conduite provisoire des affaires courantes de la Nation. Cette faiblesse, jointe à la veille avérée de la Société Civile, Société plus vigilante que jamais, et à la carence, aussi avérée, de compétences nahdhaouis pour la gestion des Intérêts de l’Etat, devrait, également, conduire Ennahdha à , enfin, comprendre que le consensus dans le champ politique est l’unique démarche permettant au pays d’atteindre les objectifs de sa Révolution, et que toute autre tentative de sa part d’imposer son idéologie, plutôt ses dogmes, est vouée, à priori, à l’échec. Tout en précisant que ce consensus ne doit pas se limiter aux forces politiques présentes dans l’enceinte de l’ANC, mais englober toutes les composantes de la Société Civile, Société d’où est partie la Révolution, Société qui demeure, quoi qu’il arrive, l’Initiateur de tout Progrès, du moins le Garde-fou suprême de toutes les dérives, Société qui, dès la première réunion des Constituants, a occupé la rue pour leur rappeler la Feuille de Route des objectifs de notre Révolution, Société qui a prouvé, plus d’une fois, sa capacité de mobilisation, quand les fondamentaux sont menacés, et sa force d’influence sur les grands choix de société et les décisions politiques, Société dont la pression s’exerce, de façon permanente, aussi bien sur le pouvoir que sur son opposition.

C’est pourquoi, il est grand temps pour le salut du pays, et avant qu’il ne soit trop tard, qu’Ennahdha fasse sa Révolution Culturelle. Y parviendra-t-elle, avec l’inexpérience et l’amateurisme qui caractérisent, de plus en plus, sa gouvernance, avec le fanatisme de ses extrêmes et les relations ambiguës qu’elle entretient avec les Salafistes ?

Pour conclure, la faiblesse de l’assise populaire d’Ennahdha, son refus obstiné d’opter pour un gouvernement d’union nationale fondé sur les compétences, gouvernement de nature à rassurer le citoyen et le partenaire étranger, les dérives et dérèglements de son Pouvoir, observés ci-dessus, inquiétants prémices des Coups d’Etat et des Guerres Civiles, la « Complot-phobie » entretenue par ses Ministres les plus incompétents pour justifier leur échec, tout cela, joint à la formidable et perpétuelle mobilisation de la Société Civile, devrait conduire les Forces Modernistes à comprendre que l’heure du rassemblement des Démocrates de tous bords, sans distinction, a sonné, à renouer avec les valeurs et les objectifs de la Révolution, et à croire que le Printemps peut être de retour.

Salah HORCHANI

COMMENTAIRES  

19/04/2012 22:56 par Mustapha STAMBOULI

L’arrivée d’Ennahdha au pouvoir est le résultat : (1) d’un aveuglement des forces progressistes, leur acceptation d’une feuille de route vouée forcément à la perte des acquis républicains et l’arrivée programmée des islamistes au pouvoir grace aux appuis étrangers (golfiques essentiellement) (2) la connivence de Yadh Ben Achour et Béji Caïd Essebsi sur le mode du scrutin et (3) l’amateurisme de l’ISIE qui a phagocyté les listes électorales et laissé le champ libre à qui voulait influencer les résultats ! L’optimisme de Monsieur Horchani doit être tempéré car malheureusement les forces progressistes sont encore divisées à cause du nombrilisme des chefs et surtout l’absence de réflexions réelles, de projet et d’alternative. Progressistes, sans idéologie et prise de position en rupture avec le système dominant. Leur silence sur ce qui se passe autour de nous (Libye, Mali, Syrie) nous laisse perplexe et inquiet. Ceci étant, beaucoup de progrès ont été faits au niveau de la société civile qui se manifeste de plus en plus…

20/04/2012 19:45 par Fidel

Article truffé d’erreurs et/ou de mensonges. Le Grand Soir devrait penser à diversifier ses sources sur la Tunisie, afin de ne pas faire toujours entendre le même son de cloche.

Commençons donc par rappeler quelques chiffres :

- Il est exact qu’Ennahda n’a obtenu "que" 37% des voix, score qui aurait été suffisant pour obtenir une majorité absolue dans la plupart des pays du monde. Mais vous oubliez de signaler que deux partis de gauche, le CPR et le FDTL gouvernent avec Ennahda. Leur programme est tout aussi "moderniste" que celui de l’opposition, mais ils ont choisi de participer au redressement de la Tunisie. Ils ont obtenu respectivement 8 et 7% des voix, ce qui signifie que l’actuel gouvernement est bien majoritaire (37+8+7>50). La démocratie, c’est aussi de reconnaitre leur légitimité et de les laisser gouverner pendant le temps de leur mandat.

- Il est faux de dire qu’Ennahda a fait le plein des voix "islamistes". Par exemple le fantasque Hachmi Hamdi (qui a obtenu 7% des voix) soutient la charia. De plus, les salafistes n’ont pas eu droit de se présenter ; il y a fort à parier qu’ils auraient obtenu un bon score (bien que la situation soit différente n’oublions pas leurs 25% en Egypte).

- Cela ne laisse donc pas beaucoup pour vos chers "modernistes"... A qui faites vous allusion d’ailleurs ? Au nouveau "Parti Républicain" qui regroupe la droite d’affaires (PDP, Afek...) en essayant de faire oublier ses années de collaboration avec Ben Ali, lourd passé qui les a fait tomber à moins de 6% ? Ou bien à l’alliance de la gauche caviar qui est en train de se former autour du PDM (moins de 3%) ? Bref vous comptez gagner les élections avec une base électorale inférieure à 10% et limitée aux quartiers riches de Tunis ???

Bien sûr qu’il y a aussi dans l’opposition au gouvernement d’honnêtes tunisiens qui ne sont ni occidentalisés, ni pro-sionistes, ni d’anciens collabos. Il est indispensable de protéger les droits des travailleurs, surtout face à un gouvernement qui leur est plutôt défavorable (mais il ne l’est pas plus que la plupart des "modernistes"). Mais vous devriez faire attention à mieux choisir vos alliés, et à ne pas vendre votre âme pour espérer glaner quelques sièges aux prochaines élections...

Ces élections, vous êtes sûrs de les perdre si vous persistez à mépriser les Tunisiens, notamment ceux des quartiers déshérités qui sont pourtant manifestement plus aptes que les grands intellectuels à faire la distinction entre partis honnêtes et partis corrompus. Même si vous leur offriez des milliers d’agneaux ces gens-là ne voteraient pas pour vous. Mais faites-le quand même ça vous rendra utile...

20/04/2012 19:52 par legrandsoir

Le Grand Soir devrait penser à diversifier ses sources sur la Tunisie

Ce sont des articles proposés par des lecteurs. Si d’autres ont d’autres sources, nous les publierons volontiers.

20/04/2012 22:10 par Emmanuel

Merci pour les corrections Fidel ! et merci au Grand soir pour votre boulot !
Je rejoins Fidel : pourquoi publier des articles aussi mauvais (47 rien que sur la Tunisie !) ? On peut lire dans le règlement "Ne seront pas publiés...les rapporteurs des clichés habituels véhiculées par les médias dominants". Sauf erreur de ma part, il y en a un gros comme un camion de cliché ici : l’islamisme est vu comme un bloc monolithique...
Pour citer une autre source François Burgat : "Elles [les franges véritablement intégristes de l’islamisme] ne représentent pourtant qu’une minorité. Derrière cette façade aussi réductrice qu’elle est médiatisée, l’alchimie islamiste est bien plus complexe. Les valeurs de la modernité sont sans doute bien moins répudiées que réécrites avec la terminologie du système symbolique musulman." (L’islamisme en Face - Préface à l’édition 2002)

@ Salah HORCHANI :
Votre premier article sur la Tunisie remonte au 9 février 2011. Ben Ali ayant quitté le pays le 14 janvier 2011, qu’avez-vous écrit durant les 23 années de dictature ? Merci !

20/04/2012 23:08 par Salah HORCHANI

Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit !

Entre autres :

1. Dans une Interview, parue le 16 janvier 2012 dans le journal Métro-Montréal, Rached Ghannouchi, Président-Fondateur du Parti Islamiste Tunisien Ennahdha, et son Guide Suprême, a déclaré :

« Nous avions obtenu une majorité lors des élections de 1989  » ;

en ajoutant :

« Lors des (dernières) élections en Tunisie, au Maroc et en Égypte, les islamistes modérés ont remporté la majorité des suffrages ».

2. Dans mon Article, je parle d’Ennahdha, et non de la Troïka au Pouvoir (Ennahdha et de ses deux Alliés, le CPR et le FDTL).

3. « L’infiltration des Institutions et des rouages de l’Etat (par Ennahdha ), en y plaçant ses hommes, et les intimidations », dont je parle dans mon Article, ont été, sévèrement, critiquées, plus d’une fois, par ses Alliés le CPR et le FDTL

3. Je n’ai nullement mis en doute la légitimité du Gouvernement constitué par la Troïka ; et en Démocratie, il ne faut surtout pas «  laisser » les gouvernants « gouverner pendant le temps de leur mandat  », comme ils l’entendent !

Salah HORCHANI

20/04/2012 23:17 par Salah HORCHANI

Qui est le Parti Islamiste Ennahdha ?

http://nawaat.org/portail/2011/06/27/ennahdha-a-loeuvre/

Salah HORCHANI

21/04/2012 09:09 par Salah HORCHANI

@ Emmanuel

Que mon Article vous semble « aussi mauvais » est de votre droit, mais ne représente que votre choix ! Cependant, reconnaissez, au moins, que ce n’est pas le choix des 446 lecteurs du Grand Soir qui ont cliqué, à ce jour, sur « J’aime », ni celui qui a cliqué sur « Tweet », ni des 36 qui ont cliqué sur « Share » ; données qui sont, à ma connaissance, parmi les meilleurs scores !

Salah HORCHANI

21/04/2012 12:33 par Emmanuel

On ne juge pas un article sur le nombre de "J’aime", de "Tweet" ou de "Share" mais sur la qualité des arguments. Si l’on suit votre raisonnement, vos articles sont de loin meilleurs que ceux des rédacteurs du Grand Soir, Viktor DEDAJ ou Maxime VIVAS pour ne citer qu’eux, qui suscite bien moins de clics voir aucun !

Ce que je reconnais surtout c’est que vous n’avez pas répondu à ma question. Je la réitère. En 1 an, vous avez écrit 43 articles (selon mon comptage) sur un parti élu démocratiquement. En 23 ans de dictature qu’avez-vous écrit ?

21/04/2012 16:17 par Salah HORCHANI

@ Emmanuel

Vous avez écrit :

« En 1 an, vous avez écrit 43 articles (selon mon comptage) sur un parti élu démocratiquement ».

Je laisse le soin aux lecteurs du Grand Soir de vérifier si la Citation de Jonathan Swift, rapportée au début de mon Article, à savoir

« Il n’y a point d’homme qui débite et répande un mensonge avec autant de grâce que celui qui le croit  »

s’applique, aussi, à vous !

Salah HORCHANI

21/04/2012 20:00 par Emmanuel

Proverbe indien : "A Sourde Oreille répond Disque Rayé"
Comme vous évitez soigneusement ma question, je vous la repose pour la 3ème fois ! :
"Monsieur HORCHANI, en 23 ans de dictature qu’avez-vous écrit ?" Merci !

21/04/2012 21:08 par Salah HORCHANI

Grave, c’est très grave !

Après les Institutions et les rouages de l’Etat, Ennahdha veut infiltrer, maintenant, les médias audiovisuels, en essayant de privatiser les médias audiovisuels publics [via des capitaux venus, probablement, de nos cousins du Golfe !], comme le montre le Communiqué suivant de « L’Instance Nationale pour la Réforme de l’Information et de la Communication » :

"Communiqué

Les pays démocratiques ne cèdent pas leurs médias audiovisuels publics au capital privé

L’Instance Nationale pour la Réforme de l’Information et de la Communication (INRIC) met en garde contre les graves déclarations de presse, de plus en plus insistantes, de certains dirigeants du parti Nahdha au sujet de la « privatisation des médias publics »

Le Président de ce parti, Rached Ghannouchi, a déclaré, dans une interview accordée aux quotidiens qatari « Al-sharq » et omanais « Oman », publiée le 18 avril, que la direction de son parti, qui dirige la troïka gouvernementale, envisage de « prendre des mesures radicales dans le domaine de l’information dont, éventuellement, la privatisation des médias publics », se demandant « pourquoi les régimes démocratiques maintiendraient-ils des médias officiels ? » et accusant certains médias publics tunisiens de « comploter contre la volonté du peuple »

Deux jours avant, le 16 avril, un élu du mouvement Nahdha, Ameur Larayedh, a menacé, lui aussi, sur un plateau de la première chaîne de télévision nationale de céder les médias publics au capital privé.

Face à ces déclarations graves et inquiétantes, qui menacent l’un des principaux acquis de la révolution, l’INRIC, qui soumettra à la fin de ce mois son rapport général aux représentants des pouvoirs législatif et exécutif et à l’opinion publique, estime qu’il est de son devoir d’apporter les précisions suivantes :


- Toutes les expériences auxquelles l’INRIC a eu accès en matière de réforme de l’information attestent que les pays démocratiques préservent et renforcent leurs médias publics et surtout leurs médias audiovisuels. C’est le cas, notamment, de l’Afrique du Sud, des Etats-Unis d’Amérique, des pays de l’Union Européenne et de l’Australie.


- Aucun de ces pays ne dispose de « médias officiels ». Bien au contraire, ils sont tous passés de l’information gouvernementale vers des médias de service public qui contribuent, grâce à leur indépendance et leur neutralité à l’égard de tous les centres de pouvoir, à développer la conscience du citoyen quant à l’importance de la démocratie et du pluralisme dans la garantie d’un avenir meilleur pour leurs peuples.


- Les pays qui ont vécu la même expérience de transition démocratique que la Tunisie, à l’instar du Portugal, de l’Espagne, de la Pologne, de la Tchéquie et de l’Indonésie, n’ont pas cédé leurs médias audiovisuels publics au capital privé, malgré leur rendement discutable, le manque de compétence de leurs professionnels, et les critiques virulentes qu’ils adressaient à leurs gouvernants pendant les premières années de la transition. Les dirigeants de ces pays n’avaient pas hésité - comme ce n’est malheureusement pas le cas actuellement en Tunisie- à promulguer les législations nécessaires à l’organisation du secteur de la communication audiovisuelle, conformément aux critères et aux standards internationaux en matière de liberté d’expression.


- Le processus de réforme du secteur de l’information, qui a subi durant les deux dernières décennies une opération de destruction et de corruption sans précédent dans l’histoire de la presse tunisienne, ne peut réussir sans une volonté politique sincère. Il ne peut pas réussir non plus tant que des accusations injustes continuent d’être portées contre les journalistes et tant que perdurent les mêmes pratiques utilisées par les conseillers de Ben Ali pour la désignation des responsables des médias publics et la constitution de leurs conseils d’administration. Il serait plus judicieux de permettre à des structures indépendantes de procéder à un diagnostic et à un audit pour évaluer la mauvaise gestion et la corruption qui ont frappé le secteur de l’information, et d’ouvrir un dialogue sérieux avec les professionnels du secteur et les experts en vue de garantir le droit du citoyen tunisien à une information libre et pluraliste conforme aux règles déontologiques de la profession journalistique.


- L’INRIC affirme son refus catégorique de ces déclarations, qu’elles soient délibérées ou qu’elles interviennent dans le cadre d’un surcroît de pression sur les journalistes. Elle estime qu’il serait plus judicieux de libérer les deux décrets-lois n°115 et 116 relatifs à la réforme du secteur de l’information et de mettre en place les instances indépendantes chargées de l’organisation du secteur et de la réflexion sur les meilleurs moyens de promouvoir l’information publique qui est la locomotive sans laquelle il serait inutile de réfléchir à une quelconque réforme. "

..............................

Salah HORCHANI

22/04/2012 03:26 par Salah HORCHANI

Un petit mot sur «  L’Instance Nationale pour la Réforme de l’Information et de la Communication  »

"L’Instance Nationale pour la Réforme de l’Information et de la Communication", mise en place après la Révolution, a comme raison d’être « la promotion d’un espace audiovisuel varié, multiculturel et pluraliste, à l’image de la société tunisienne postrévolutionnaire  ». Elle a pour principales «  missions d’accroître le rendement des entreprises de presse et de communication, de manière à leur permettre de répondre aux aspirations de la Révolution tunisienne et de préserver le droit du peuple tunisien à une information libre, pluraliste et neutre, d’avancer des propositions concernant la réforme du secteur de l’information et de la communication "conformément aux principes en vigueur à l’échelle internationale en matière de liberté d’expression"  ».

Salah HORCHANI

22/04/2012 15:48 par Emmanuel

Proverbe français : " Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre"

Monsieur HORCHANI, pourquoi ne répondez-vous pas à ma question ? Pour la 4ème fois, vous qui êtes si prolifique sur un parti islamique élu démocratiquement, qu’avez-vous écrit en 23 ans de dictature ?

Avez-vous élevé la voie contre la torture de milliers de prisonniers politiques ? Le fait que nombre d’entre eux étaient islamistes justifiait-il ce silence ? (Questions d’Alain Gresh à Abdelwahab Meddeb...et à présent à Salah HORCHANI). Merci de répondre.

22/04/2012 18:09 par Fliquage

Le commentaire qui suit ne concerne pas la Tunisie mais la « mesure » de la « popularité » d’un article sur ce pays, telle qu’elle a été estimée par l’auteur..

446 lecteurs ont « cliqué » sur le bouton « j’aime » de Facebook ?!

Si l’on en croit l’article cité plus bas, ça ne veut pas dire qu’ils aient « aimé », ni même cliqué, car une partie d’entre eux ne savent pas que le simple fait de consulter une page, qu’on l’ »aime » ou pas (infantiliser toujours), permet à Facebook de savoir que vous l’avez visitée - et, apparemment, à ceux qui postent des articles sur Le Grand Soir aussi.

Lire ceci : Bloquer les mouchard de Facebook

A ajouter dans le bloqueur de publicités Adblock+ pour qu’ils disparaissent des pages Web et, en plus, ne mouchardent plus :

||facebook.com/*$third-party
||fbcdn.net/*$domain= facebook.com
||google-analytics.com/ga.js$third-party
||twitter.com/*$third-party

Sur cette liste figurent aussi Google Analytic et Twitter. Ceux qui tiennent à garder ces mouchards mais ne veulent pas ceux de Facebook sauront les identifier par leur nom.

Par ailleurs, il paraît assez difficile, sans multiples palabres avec Facebook, de désactiver un compte une fois qu’il est ouvert, afin de ne pas y ajouter de données que, compte désactivé ou pas, Facebook conservera. Voir ici une méthode qui a l’air radicalement efficace : il suffit de mettre sur son compte la vidéo « La CIA et facebook » (Si ce lien ne fonctionne plus sous des prétextes divers et variés, en chercher un autre. Car la vidéo « repousse » sans cesse.) …pour que le compte soit aussitôt supprimé. Magique !

23/04/2012 01:23 par Salah HORCHANI

« Tunisie : L’INRIC met en garde les dirigeants d’Ennahdha contre la privatisation des médias publics » :

http://www.tunisienumerique.com/tunisie-linric-met-en-garde-les-dirigeants-dennahdha-contre-la-privatisation-des-medias-publics/119659

Salah HORCHANI

23/04/2012 01:56 par Salah HORCHANI

La Dictature Brune-Verte est en marche en Tunisie !

Les intimidations et les violences physiques contre les Militants Modernistes, de la part des « Milices et Barb(o)u(ze)s » Nahdhaouis, se poursuivent en Tunisie :

http://www.tunisienumerique.com/tunisie-le-mouvement-kolna-tounes-condamne-la-violence-contre-ses-militants/119736

Salah HORCHANI

23/04/2012 02:59 par Salah HORCHANI


Nous sommes tous des Jaouhar Ben Mbarek !

Par Mohamed Ridha BOUGUERRA

Le Professeur Jaouhar Ben Mbarek vient d’être gravement agressé, ce samedi 21 avril, à Souk Lahad, près de Kébili, après avoir été empêché la veille de prononcer une conférence sur la Constitution à Douz à l’invitation des l’Union régionale des diplômés chômeurs. Il s’en sort (!) avec un traumatisme crânien et une blessure au genou. Il a été admis pour soins et observation à l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax. L’animateur de Destourona et ses accompagnateurs, dont les voitures ont été sauvagement saccagées, n’ont eu la vie sauve et n’ont échappé à leurs poursuivants qui parlaient de les tuer que grâce à l’aide que leur ont apportée des citoyens venus pour écouter le conférencier. Qui sont ici les agresseurs ? Toujours, désormais, les mêmes, c’est-à -dire ceux qui sont irréductiblement opposés à une opinion différente de la leur et n’acceptent à aucun prix l’exercice de la parole libre et de la démocratie dans ce pays ! C’est-à -dire ceux qui, juin dernier déjà , ont envahi CinéAfricart et molesté employés et spectateurs ! Ceux qui ont craché à la figure d’Aziz Krichen et frappé Hamadi Rdissi devant le Palais de justice ! Ceux qui, depuis novembre dernier, perturbent les cours à la Manouba ! Ceux qui, dimanche 25 avril, ont empêché les comédiens de célébrer, sur l’avenue Habib Bourguiba, la Journée internationale du théâtre et appelé au meurtre de Béji Caïd Essebsi ! Aussi, tous les vrais démocrates ne peuvent-ils que proclamer leur entière solidarité avec Jaouhar Ben Mbarek et ses amis, dénoncer l’apparition de plus en plus manifeste et fréquente de la peste verte et fasciste et crier que nous sommes tous, aujourd’hui, des Jaouhar Ben Mbarek !

Les professeurs Olfa Youssef et Youssef Seddik ont vu ce dimanche 22 avril les conférences qu’ils devaient prononcer à Kélibia perturbées. Mieux encore, la Maison de la Culture où allait se produire cette manifestation culturelle a été « décorée » du désormais sinistre drapeau noir aux lieu et place de l’emblème national, de nouveau et encore une fois, profané !

Dire, aujourd’hui, que certains, dans ce pays, sont pour la pensée unique et donc réfractaires à tout échange intellectuel sérieux est une amère constatation qui se vérifie quasi quotidiennement. Il ne s’agit de rien de moins que de la coupure de la société tunisienne en deux clans culturellement antagonistes, de l’exclusion aussi de toute différence et de l’imposition forcée, enfin, d’une désespérante uniformité et d’une banale et affligeante unanimité ! Une chape de plomb est en train de s’abattre, sournoisement mais sûrement, sur nos têtes ! A quand le réveil ? A moins de nous considérer tous des Olfa Youssef et des Youssef Seddik et de le faire savoir à qui de droit !

M.H. est pharmacienne à Mhamdia, agglomération située tout près de Tunis. Elle se trouve, depuis près de deux mois maintenant, malgré elle, au centre de l’actualité. Qu’est-ce qui a fait sortir cette jeune et discrète femme de la paisible vie qu’elle menait jusqu’ici pour voir, soudain, son nom étalé à longueur de pages de nombreux sites sociaux sur Facebook ? Son indépendance et son refus de se plier au diktat des nouveaux maîtres du pays (?). On a directement et explicitement signifié à la jeune femme que le port du voile est devenu obligatoire ! Après avoir exprimé son net refus de l’injonction qui lui a été faite, la pharmacienne de Mhamdia est actuellement l’objet d’un harcèlement constant et qui prend chaque jour une forme différente. La dernière en date : amoncellement quotidien d’ordures devant l’officine de l’intéressée ! Les autorités locales contactées, tergiversent et le chef du poste de la Garde Nationale à Mhamdia a fini par se dérober et refuser même, sous divers prétextes, de recevoir la plaignante ! Ne lui revient-il pas, pourtant, d’appliquer la loi et de protéger les citoyens ? Le cauchemar que M.H. est en train de vivre sera-t-il celui de chacun de nous très bientôt ? Ne sommes-nous pas tous donc, potentiellement au moins, des M.H. ?

A Carrefour, sur la route de la Marsa, des énergumènes ont vandalisé, samedi 21 avril, les rayons de boissons alcoolisées. Le même jour, le Premier Ministre déclarait sur France2, dans le cadre de l’émission Télé matin, que le bikini et l’alcool relèvent du libre choix de tout un chacun et font partie, ajoute-t-il, de sa « liberté sacrée » !

Nous ne demandons qu’à croire le Chef tout puissant de notre gouvernement légitime ! Qu’il fasse donc seulement appliquer la loi, sans plus ! Qu’il mette ainsi hors d’état de nuire les bandes organisées qui perturbent l’ordre public et se révèlent idéologiquement imperméables à l’esprit démocratique ! A défaut d’une action de police énergique contre les intégristes, ce n’est pas seulement le gouvernement qui perd toute crédibilité et sera accusé de complicité avec les fascistes qu’il ne cesse de ménager, c’est toute la Tunisie qui sera immanquablement entraînée dans une spirale de violences aux conséquences imprévisibles. On peut se demander, à titre d’exemple, comment organiser des élections libres et mener campagne, avec obligatoirement des opinions divergentes, dans une atmosphère aussi délétère que celle qu’ont connue ce week-end Jaouhar Ben Mbarek, Olfa Youssef, Youssef Seddik et M.H. Les adeptes de la pensée unique qui tiennent actuellement le haut du pavé partout dans le pays et s’arrogent seuls le droit de s’exprimer permettront-ils aux orateurs des différentes formations politiques de prendre normalement la parole durant la campagne électorale ? La liberté d’expression a-t-elle encore sa place dans notre pays ? Ce qui vient de se passer à Douz, Souk Lahad et Kélibia ne nous permet-il pas d’en douter ? Le gouvernement qui détient les rênes du pouvoir n’est-il pas entièrement responsable de cette fascisation en raison de son incurie et de l’impunité qu’il a jusqu’ici accordée à l’aile la plus radicale de l’islamisme religieux ? Une ligne rouge ne vient-elle pas d’être dangereusement franchie ? Le temps de la complaisance envers les intégristes ne doit-il pas prendre immédiatement fin ? Il y va tout simplement de l’avenir de la Révolution du 14 janvier et des espoirs démocratiques qu’elle a fait naître de voir apparaître une Tunisie moderne, ouverte, tolérante, égalitaire et démocratique.

23/04/2012 18:24 par Salah HORCHANI

Paris - Manif de Solidarité avec le Peuple Tunisien

http://www.legrandsoir.info/+paris-manif-de-solidarite-avec-le-peuple-tunisien+.html

Salah HORCHANI

23/04/2012 22:01 par Emmanuel

@ Fliquage :
Merci pour ces infos. C’est installé !
La vidéo CIA/Facebook reprend l’article du journaliste Ernesto Carmona :
http://www.michelcollon.info/Facebo...

24/04/2012 19:32 par Salah HORCHANI

Démission collective des directeurs des radios publiques tunisiennes

http://www.businessnews.com.tn/D%C3%A9mission-collective-des-directeurs-des-radios-publiques-tunisiennes,520,30705,3

Salah HORCHANI

24/04/2012 20:01 par Salah HORCHANI

Une preuve que "Le Grand Soir" est de plus en plus lu en Tunisie

« Appel à une manifestation de solidarité avec le Peuple tunisien à Paris, le 1er mai » :

http://www.tunisienumerique.com/appel-a-une-manifestation-de-solidarite-avec-le-peuple-tunisien-a-paris-le-1er-mai/119903

Salah HORCHANI

25/04/2012 12:10 par Salah HORCHANI

Ceci est un message des Anonymous de la révolution mondiale aux salafistes de la Tunisie.

Salafistes tunisiens, laissez-nous vous expliquer une deuxième fois la situation.
Tout d’abord, nous n’avons jamais eu de problèmes concernant vos orientations religieuses, ni d’ailleurs sexuelles et ce malgré les dérives psychologiques de certains de vos membres sur le net.

Anonymous a toujours combattu pour les libertés.
Cependant, nous savons pertinemment que certains de vos membres se sont procurés des armes de la Libye à la fin de l’année 2011.
Nous avons pisté des discussions sur vos forums, faisant allusion à l’achat de kalachnikov AK 47 par quelques membres salafistes à Ben Guerdane.
Ce message mentionnait le code Akbar 47 soit pour coder A.K 47.
Les services du ministère de l’intérieur ont attrapé dans l’affaire, el Mourouj, au courant du mois de février 2012 ,deux de vos membres en possession de kalachnikov et de munitions.
Nous avons toujours su que votre but était de rendre la Tunisie une khilafa.
Nous vous aurons ,peux être, soutenu dans une lutte pacifique, en l’an 600, mais nous n’étions pas encore nés.
Maintenant et après ce qui s’est passé hier 23 et aujourd’hui le 24 Avril devant le siège de la télé nationale , nous déclarons tout d’abord notre soutien et compassion pour les journalistes ,techniciens et employés de la télévision nationale ,Aussi nous déclarons ,solennellement , nous les Anonymous ,lancer une guerre ouverte contre les salafistes tunisiens , Ettahrir et le mouvement Ennahda.
Pourquoi Ennahda ? Il faudra demander ça a Lotfi Zitoun qui utilise les salafistes comme bras armé pour un complot tissé et financé par celui la en personne.
Celui qui a intervenu a maintes reprises pour relâcher des salafistes arrêtés par les services de l’ordre et passer l’éponge sur leurs agissements.
Une pensée aussi à notre cher Ridha Belhaj porte parole des salafistes Ettahrir, qui ne fait que mettre l’eau dans leurs moulins.

Nous demandons à tous les tunisiens et a toutes les forces politique dignes de ce pays de nous rejoindre le 1er Mai à l’avenue Habib Bourguiba, pour exprimer notre mécontentement de la tournure que prend notre révolution.

Dites stop à la censure,
Dites stop à la violence,
Dites oui à la révolution 404,
Nous sommes Anonymous,
Nous sommes Légion,
Nous n’oublions pas,
Nous ne pardonnons pas,
Redoutez-nous.
Défendez-vous.

Source :

http://www.anonymous-tunisia.org/main/

#OPERATION REVOLUTION 404 | Video #2 | 24/04/2012

Salah HORCHANI

27/04/2012 19:40 par Anonyme

Vos hurlements sur le web aujourd’hui pour dénoncer des islamistes élus démocratiquement sont à l’image de vos silences durant 23 ans de dictature dans lesquels ces mêmes islamistes étaient torturés. Vos articles ne sont pas mus par le respect de la démocratie, ils sont guidés par la haine que vous vouez aux islamistes. Et c’est précisément ce qui explique le nombre considérable de mensonges (et non d’erreurs) dans vos articles. Ceci est un avertissement aux lecteurs.

Monsieur Horchani, votre silence et votre indifférence sont d’un profond mépris ! Et je passe sur vos (autres) méthodes crapuleuses pour écarter une question par trop gênante (diversion, calomnie, etc.)

27/04/2012 20:25 par legrandsoir

Pouvez-vous être plus précis pour ceux qui ne connaissent pas bien la situation en Tunisie ?

27/04/2012 20:09 par Salah HORCHANI

Suite de mes Commentaires ci-dessus référencés : 21/04/2012 à 21:08, par Salah HORCHANI et 22/04/2012 à 03:26, par Salah HORCHANI

Encore une preuve qui montre que le Cabinet DJ-Hama (du nom de notre Premier Ministre DJ-ebali Hama-di) s’éloigne de plus en plus et de l’Etat de Droit et de l’Etat de Loi :

« L’INRIC demande le report de la "consultation nationale sur le cadre législatif du secteur de l’information"  » :

http://www.tiwinoo.com/l%E2%80%99inric-demande-le-report-de-la-%C2%AB-consultation-nationale-sur-le-cadre-l%C3%A9gislatif-du-secteur-de-l%E2%80%99inf

« Tunisie : Démarrage très controversé de la Consultation nationale sur les médias  » :

http://nawaat.org/portail/2012/04/27/tunisie-demarrage-tres-controverse-de-la-consultation-nationale-sur-les-medias/

Salah HORCHANI

28/04/2012 12:58 par Emmanuel

Surement une fausse manip de ma part, le commentaire apporté à 19:40 par Anonyme est de moi.

Monsieur Horchani... Assis !... euh Assez !

La notion d’islamisme ou de mouvements islamistes a des acceptions extrêmement variable.Comme le dit François Burgat le mot islamiste peut rimer avec « Taliban » comme il peut rimer avec « Erdogan ». Il faut donc faire une triple distinction entre les salafistes qui sont longtemps restés apolitiques, contrairement aux légalistes comme Ennahda, les Frères musulmans ou l’AKP qui se soumettent aux votes des urnes, et enfin les intégristes (dit « jihadistes ») qui sont pour l’action armée mais qui ne représentent finalement qu’une minorité (la plus médiatisée).

Le parti islamique Ennahda était interdit sous Ben Ali et leurs membre torturés. Cette interdiction n’était pas lié à leur profil idéologique mais bien davantage à leur poids politique. La preuve est qu’ils ont remporté haut la main les élections de 2011 et gouvernent actuellement la Tunisie.
Le doute sur la volonté ou la capacité d’Ennahda (et des islamistes en général) à respecter l’univers des références démocratiques a cautionné le refus de tout renouvellement de l’équipe (Ben Ali est resté 23 ans au pouvoir). La propagande, largement médiatisé en Tunisie comme en Occident, peut se résumer ainsi : "Mieux vaut la dictature que les fous de Dieu".

Bernard Henry Levy a beau envoyer un pathétique message sur internet la veille de la chute de Ben Ali (« Hackers de tous les pays, unissez-vous ») et appeler au boycott de ses biens et de ses intérêts, la réalité est qu’il s’en ait accommodé pendant 23 ans et s’accommode toujours de Mohammed VI au Maroc. Abdelwahhab Meddeb peut se réjouir de la chute du dictateur Ben Ali dans son livre Printemps de Tunis, la vérité est qu’il en fait l’éloge dans ses précédents livres comme nous le rappelle Alain Gresh et Oumma.com. De la même manière, Salah Horchani peut bien écrire sur Ennahda et se transformer soudainement en chantre de la démocratie, le fait est qu’il s’est tu quand les membres de ce même parti étaient torturés. Sa défense de la démocratie est comme pour de nombreux "intellectuels" une défense à géométrie variable. Ces "intellectuels" préféraient et préfèrent toujours les dictatures soi-disant laïques aux islamistes.

Ce que je dénonce n’est pas la critique d’Ennahda mais ce deux poids deux mesures ou devrait-on dire cette règle à sens unique : on se tait face à une dictature dont la torture est structurelle, dont le président a été élu à 3 reprises avec 99% des voix etc. mais on aboie quand des islamistes gagnent des élections démocratiquement...

Wouf wouf !

28/04/2012 15:46 par Salah HORCHANI

Quand Ennahdha Recrute les Indicateurs de Zinochet !

Monsieur Expert-Medias d’Ennahdha, qui a animé, hier vendredi 27 avril 2012 à la Chambre des Conseillers à Tunis, la « Consultation Nationale sur les Médias » organisée par le Premier Ministère, fut un Indicateur du Régime Zinochet !

« M.Mohamed Hamdane, ex-directeur de l’IPSI (Instiut de Presse et des Sciences de l’Information à la Manouba) était en effet l’un des indicateurs de Abdelwaheb Abadallah  » :

http://nawaat.org/portail/2012/04/27/tunisie-demarrage-tres-controverse-de-la-consultation-nationale-sur-les-medias/

Salah HORCHANI

29/04/2012 12:01 par Salah HORCHANI

Ma réponse aux jugements de valeurs et blablablas !

Aux jugements de valeurs et blablablas inquisitoriaux et hors sujet, par rapport à l’objet de cet Article, contenus dans certains commentaires, je réponds, malgré cela, solennellement, que j’ai écrit, pendant la période de Zinochet, plus d’un Article critiquant son Système, ce qui m’a valu, d’ailleurs, quelques inconvénients dans ma carrière universitaire !

Salah HORCHANI

29/04/2012 21:51 par Salah HORCHANI

A ceux qui sont tentés de comparer le Parti Islamiste Tunisien Ennahdha au Parti Turque pour la Justice et le Développement (ou AKP) :

http://www.legrandsoir.info/pour-le-parti-islamiste-tunisien-ennahdha-la-sharia-n-est-qu-une-partie-remise.html

Salah HORCHANI

02/05/2012 10:00 par Salah HORCHANI

Tout y est dit

Quelques extraits du discours de Houcine Abbasi, Secrétaire Général de l’UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail), avant le Défilé du 1er mai sur l’Avenue Bourguiba à Tunis :

Le risque d’un automne sombre. « Nous sommes surpris par ce que nous vivons ces derniers temps en incidents de violence semant la peur, d’attaques contre des lieux de culte, des établissement scolaires et universitaires ainsi que des institutions publiques, de ce que nous entendons comme appels pour la privatisations de médias publics, de ce nous enregistrons comme atteintes délibérées contre la liberté de l’information, de harcèlements, violences et menaces contre des journalistes, des hommes de culture, des militants pour les droits de l’homme et autres attaques contre des syndicalistes, leurs locaux et leurs illustres symboles. A cela s’ajoute les tentatives pour s’accaparer la décision, le déni du droit à la différence, d’appétit pour s’approprier les postes de décision sans tenir compte de la compétence et de l’expérience. Autant de dérapages graves et déstabilisants qui risquent de convertir notre printemps prometteur en réforme et délivrance, en un automne sombre, en une anarchie redoutable et un lourd cauchemar ».

Détermination. « Nous ne laisserons pas les groupes de la mort, ennemis de la vie, attenter à l’intégrité de nos universités et de nos entreprises, étouffant la joie de nos enfants, s’acharnant sur les créateurs dans les domaines des arts et de la culture. Nous ne nous résignerons pas face à ceux qui accusent leurs compatriotes de mécréance, à la ségrégation, la militarisation de la vie publique, l’embrigadement des lieux de culte et d’éducation, incitant à la haine. »

Cessions et privatisations. « Nous combattrons toute tentative de cession de nos biens publics, et nous nous opposerons à toute tentative de mainmise sur nos médias publics, comme nous refusons l’asservissement à nouveau de l’Administration pour reproduire de nouvelles forme de despotisme, sous quelque forme que ce soit ».

Source :

http://www.leaders.com.tn/article/ugtt-un-discours-muscle-de-houcine-abbasi?id=8321

Salah HORCHANI

02/05/2012 11:07 par Salah HORCHANI

On achève bien l’université

On croyait qu’un ministre, et a priori un ministre de l’Enseignement supérieur, devait posséder toutes les vertus, pour que nos étudiants puissent recevoir une bonne éducation et une excellente formation. Mais voici que l’actuel titulaire de ce poste, Moncef Ben Salem, commet une entorse à la déontologie et fait fi aux règles établies. Ce ministre, lui aussi nahdhaoui, se permet de ruser et de s’auto-promouvoir au grade de professeur des universités, malgré les protestations de nombreux professeurs et collègues. Un tel acte est indigne de son auteur et porte atteinte au prestige du ministère en Tunisie et à l’étranger.

Les incidents ayant eu lieu à la Faculté des lettres de la Manouba, le 7 mars 2012, sont non seulement regrettables, mais innovants en matière de terrorisme au sein d’une faculté, lieu vénéré où on est censé apprendre la bonne éducation et y recevoir une noble formation.

« Que des salafistes sèment la terreur à la faculté, qu’ils menacent de mort le personnel, qu’ils cherchent le doyen pour l’agresser ou le poignarder, tout cela n’émeut pas les autorités qui se marrent dans le silence complice », écrit le professeur Habib Mellakh.

Qu’un ministre laisse profaner un établissement universitaire durant des mois, sans prendre les mesures que doit lui dicter son devoir et sa conscience, c’est qu’il n’est pas digne de sa fonction et qu’il a failli à sa mission.

Source :
http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/9487-tunisie-hamadi-jebali-lhomme-au-sourire-fige-22.html

Salah HORCHANI

26/05/2012 10:21 par Toundi Démocrate

si ennahdha est minoritaire, alors les autres seraient moléculaires
on se demande où est la majorité ! ! !
une analyse déroutante et non convaincante

27/05/2012 09:55 par Salah HORCHANI


@ Toundi Démocrate

Les Chiffres n’ont pas d’état d’âme !

Ne vous en déplaise, la majorité se définit, mathématiquement, par un chiffre, et Ennahdha, au jour d’aujourd’hui, n’est pas majoritaire, pwɛ̃ baÊ (point barre) !

Salah HORCHANI

13/06/2012 00:53 par niet

Mon cher professeur de la faculté des sciences de Tunis, j’aime bien votre précision scientifique et chirurgicale : les électeurs qui ont voté Ennhadha peuvent être GROSSO MODO..., etc.J’espère que vous n’enseignez pas de matière scientifique, sinon on peut craindre le pire du genre : 1+1 cela fait grosso modo 3 ou la formule du Benzène c’est grosso modo C8H4 (je dis n’importe quoi) !
Plus sérieusement mon cher professeur, vous oubliez que parmi ceux qui ont voté islamiste, il y a une proportion conséquente qui l’a fait à cause des excès de gens comme vous et qui ne peuvent plus vous voir en peinture. "Regardez vous " un petit peu et vous comprendrez peut être.
Mais connaissant votre besoin irrepressible de l’ouvrir à tout bout de champ, je doute fort que vous vous abstiendriez de parler, et alors, nul doute que le parti islamiste triomphera encore.

13/06/2012 08:12 par legrandsoir

ah.... si la politique était une science exacte...

13/06/2012 13:10 par niet

@legrandsoir,
la politique n’est pas une science exacte, certes. Mais compter les voix des électeurs, effectuer des sondages et des traitements statistiques, cela l’est beaucoup plus. Ce que Monsieur Horchani semble ignorer allègrement.

11/07/2012 22:32 par Salah HORCHANI

@ niet

Je crois que, quand vous avez lu mon Article, vous avez sauté (!) le paragraphe-support de mon raisonnement concernant l’assise populaire d’Ennahdha, à savoir :

« En dépit de ces atouts et stratagèmes, l’assise populaire d’Ennahdha est loin d’être majoritaire. En effet, sur le total du nombre de sièges à l’ANC, Ennahdha en possède, environ, 41% ; ce qui implique que les affirmations du type « Nous sommes majoritaires » ou bien « Le peuple nous a choisi, on est investi par la volonté populaire », réitérées, en tout temps, en toute occurrence et en toutes circonstances, par ses dirigeants, sont des affirmations fausses, tendancieuses et mensongères, relevant de l’intox. Si l’on considère, maintenant, les électeurs inscrits volontairement : 36%, environ, d’entre eux ont voté Ennahdha ; ce qui entraîne que les deux dites affirmations sont encore, un peu plus, fausses. Et, pour terminer, considérons les électeurs potentiels : le pourcentage de ces électeurs qui ont voté Ennahdha n’est égal ni à 30%, ni à 25%, il est égal à , environ, 20% ; ce qui montre que les affirmations en question sont, en vérité, archi-fausses. ».

Ce qui vous a conduit à dire des contre-vérités !

Salah HORCHANI

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