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Poutine doit se représenter et voici pourquoi. (Russia Feed)

Poutine doit se représenter à la présidence parce qu’il n’y a personne qui soit prêt à le remplacer à ce poste et que la situation internationale est tendue.

Alors que l’année 2017 touche à sa fin et que l’élection présidentielle de mars prochain se profile, les rumeurs sur les intentions de Poutine se multiplient.

La plupart des gens s’attendent à ce que Poutine se présente à nouveau, mais certains pensent qu’il envisage de se retirer et de nommer un successeur.

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Dmitri Medvedev, le Premier ministre de la Russie, qui était président de la Russie entre 2008 et 2012, et du lieutenant général Alexey Dyumin, qui est actuellement gouverneur de la région de Toula.

Je n’ai aucune idée des projets de Poutine et je doute que ceux qui spéculent dessus en sachent davantage, mais je suis sûr que les hauts responsables du Kremlin savent à quoi s’en tenir.

En tout cas, personnellement, je serais très surpris si Poutine décidait de ne pas se représenter.

Non seulement son immense popularité lui garantit la victoire, mais rien n’indique que quelqu’un d’autre soit prêt à lui succéder, ce qui serait certainement le cas à l’heure actuelle si Poutine avait vraiment décidé de ne pas se représenter.

Dmitri Medvedev

Le comportement des deux candidats les plus souvent mentionnés - le Premier ministre Medvedev et le lieutenant général Dyumin – prouve ce que j’avance.

Medvedev fait profil bas ces temps-ci, et, surtout parce qu’il était président auparavant, il me semble que s’il avait le projet de se représenter, il aurait déjà commencé à se mettre sur le devant de la scène pour augmenter sa popularité.

Quant à Dyumin, il est clairement un homme exceptionnel qui a un bilan impressionnant dans les services de l’armée et du renseignement russes et qui a apparemment joué un rôle important dans les événements en Ukraine et en Crimée en 2014.

De plus, en tant qu’ancien officier, il est le genre de personne susceptible de plaire à ce que l’on pourrait appeler la « gauche patriotique » du spectre politique russe.

Alexey Dyumin

Mais toute la carrière de Dyumin jusqu’à sa nomination en 2016 comme gouverneur de la région de Toula s’est faite dans l’armée, le renseignement et la sécurité.

Il n’a aucune expérience des institutions civiles nationales de la Russie - l’administration présidentielle et le gouvernement russe – et sa position de gouverneur de la région de Toula, bien que très importante, le place bien loin du centre du pouvoir au Kremlin.

Dyumin est clairement quelqu’un qu’il faut garder en mémoire, et sa nomination en tant que gouverneur de la région de Toula a peut-être pour but de le rapprocher du peuple russe et de l’initier aux rouages de l’administration civile russe en vue de plus grandes choses.

Toutefois, il faut se rappeler que la région de Toula est un centre important d’industries de défense de la Russie, et que par conséquent nommer un officier militaire gouverneur dans une période où l’armée russe est dans un processus complexe de réarmement n’est peut-être pas aussi surprenant qu’on pourrait le croire.

Quoi qu’il en soit, il semble peu probable que l’heure de Dyumin soit arrivée.

A 45 ans, il a beaucoup de temps devant lui, et si, à moment donné, on lui confie un poste au gouvernement russe ou au Kremlin, il faudra commencer à le prendre très au sérieux.

En tout cas, si on le voit comme un éventuel futur président, alors il semble que ce soit pour 2024 plutôt que pour 2018.

Il y a d’autres candidats qui pourraient prendre la place de Poutine aux élections de l’année prochaine.

Sergey Shoigu

Les plus probables sont Sergey Shoigu - le ministre russe de la Défense qui est extrêmement populaire et très compétent - et Valentina Matviyenko, l’ambitieuse présidente du Conseil de la Fédération de Russie (la chambre haute du parlement russe) qui s’est vue confier d’importantes missions diplomatiques récemment.

Cependant, encore une fois, il ne me semble pas que l’une ou l’autre de ces personnes se comporte d’une façon qui pourrait suggérer qu’elle soit prête à se présenter à la présidence l’année prochaine.

A mon avis, si Poutine tarde à annoncer qu’il se représente, c’est probablement pour éviter les problèmes qu’il a eus en 2011.

Valentina Matviyenko

En 2011, l’annonce de sa candidature a été mal gérée et on pense généralement qu’elle a donné un nouvel élan aux manifestations qui avaient lieu à l’époque.

A mon avis, le Kremlin veut que la période électorale soit la plus courte possible afin d’éviter que cela ne se reproduise. C’est pourquoi Poutine attend le dernier moment pour annoncer sa candidature.

Je vous dis tout cela mais il faut que je vous avoue quelque chose : lors des deux dernières élections présidentielles de Russie - en 2008 et en 2012 – j’ai eu tout faux.

En 2008, je m’attendais à ce que Poutine nomme son allié de longue date Sergey Ivanov, mais il a choisi Dmitri Medvedev à la place. En 2012, je m’attendais à ce que Medvedev se porte à nouveau candidat, mais lui et Poutine ont décidé que Poutine devait se présenter.

Évidemment, ces erreurs me rendent moins sûr de mes prédictions pour l’année prochaine.

Je suis malgré tout certain de deux choses :

La première est qu’un article récent de l’Independent qui dit que Poutine est « fatigué » se trompe certainement. Bryan MacDonald lui a fait une réponse détaillée, mais pour se rendre compte que c’est faux, il suffit de voir ce que Poutine a fait ces derniers jours.

La semaine dernière, Poutine a (1) présidé une réunion de première importance des chefs de son armée et de l’industrie de la défense ; (2) rencontré les présidents Assad de Syrie et Zeman de la République tchèque ; (3) annoncé des rencontres imminentes avec les présidents Erdogan de Turquie, Rouhani d’Iran et Al-Bashir du Soudan ; (4) eu une série de conversations téléphoniques avec le président Trump des États-Unis, le président Sisi d’Égypte, le roi Salman d’Arabie saoudite, le premier ministre Netanyahu d’Israël et l’émir du Qatar ; (5) est allé en Crimée pour inaugurer un monument dédié au tsar Alexandre III ; et a tenu des réunions très médiatisées avec (6) le vice-premier ministre Dmitri Rogozin (pour discuter de la production du bombardier supersonique russe TU-160), (7) le Patriarche de Moscou et de toute la Russie, et (8) le chef des services fiscaux de la Russie.

Ce rythme d’activité ne permet pas vraiment de supposer qu’il soit « fatigué ».

Je ne connais pas les plans de Poutine, mais pour moi une chose est sure, ce n’est absolument pas le moment qu’il quitte la présidence.

Les relations avec l’Occident restent extrêmement tendues. Céder la présidence à quelqu’un d’autre sera considéré comme un signe de faiblesse par l’Occident et cela susciterait chez lui l’espoir excessif et dangereux d’un changement de cap. Après tout, c’est ce qui s’est passé lorsque Poutine a quitté la présidence en 2008.

Cela ne réduirait pas les tensions, au contraire, on peut s’attendre à ce qu’après un bref dégel, elles augmentent encore.

Après tout, c’est aussi ce qui s’est passé quand Poutine a quitté la présidence en 2008, avec la soi-disant « réinitialisation » rapidement suivie de la soi-disant « seconde guerre froide ».

Ce serait beaucoup mieux de faire comprendre aux puissances occidentales qu’il n’y aura aucun changement de cap ni de politique en Russie, pour qu’ils se résolvent à s’en accommoder. C’est seulement s’ils savent que Poutine est là pour six ans encore qu’ils accepteront de le faire.

La situation au Moyen-Orient reste extrêmement instable, et tous les yeux sont tournés vers la Russie pour parvenir à un règlement juste et équitable de la guerre syrienne.

Seul un leader qui a une grande expérience, de l’autorité et des compétences diplomatiques exceptionnelles sera en mesure de faire aboutir ce processus. Aucun des potentiels successeurs de Poutine n’a toutes ces qualités- qui sont le fruit d’une longue expérience.

Plus près de la Russie, la situation en Ukraine reste explosive.

Le processus de paix du conflit avec le Donbass est dans l’impasse du fait des continuels combats de bas niveau sur la ligne de contact. Malgré les annonces récurrentes de stabilisation, le niveau de vie continue de se dégrader dans le reste de l’Ukraine et la courbe du développement économique est en chute libre.

Les pressions politiques semblent s’intensifier avec l’effondrement de la popularité de Porochenko et l’installation d’une nouvelle tente de protestation sur la place Maidan, mais il n’y a personne qui ait assez d’autorité ou de popularité pour prendre la relève.

Dans une telle situation, le danger d’une nouvelle escalade du conflit et d’une nouvelle flambée de violence est très réel, et le gouvernement issu de Maidan qui se querelle maintenant avec ses anciens « amis », la Pologne, la Biélorussie et la Hongrie, est tout à fait capable de relancer la guerre à tout moment.

Il n’est probablement pas exagéré de dire que c’est en partie la peur qu’inspire Poutine qui fait que la situation ne dégénère pas en Ukraine ; s’il partait, il y a un réel danger qu’une Kiev à la fois sous pression et enhardie puisse voir cela comme un signe de faiblesse et en profiter pour redémarrer la guerre.

Si cela se produisait, le successeur de Poutine, un novice inexpérimenté, saurait-il quoi faire, d’autant plus que l’Ukraine aurait probablement une fois de plus l’appui occidental ?

Poutine a également développé un rapport privilégié avec plusieurs leaders mondiaux : Xi Jinping de Chine, Modi d’Inde, Erdogan de Turquie, Salman d’Arabie Saoudite, Netanyahou d’Israël, Sissi d’Egypte et Abe du Japon.

La qualité d’une relation ne se transfère pas automatiquement à son successeur, et il serait imprudent de perdre un tel avantage alors que la situation internationale est si tendue.

En ce qui concerne la situation intérieure de la Russie, le pays est maintenant sorti de la récession, mais la politique monétaire très stricte (à mon avis trop stricte) de la Banque centrale – que même le FMI critique maintenant – a ralenti la croissance et diminué le niveau de vie alors même que l’inflation s’est résorbée plus vite que prévu.

L’immense popularité de Poutine a limité les dégâts politiques, mais rien ne garantit que cela se poursuivrait avec un successeur moins populaire.

Plus que de toute autre chose, c’est de stabilité politique dont la Russie a besoin maintenant pour que le travail acharné qui a été nécessaire pour stabiliser l’économie et réduire l’inflation après la baisse des prix du pétrole et le pic d’inflation de 2015, puisse porter ses fruits.

Il y a de bonnes raisons de penser qu’après 2018 les choses vont s’améliorer à la fois au niveau international et national, avec la fin de la guerre syrienne, le renforcement continu des relations avec la Chine, un gouvernement allemand post-Merkel plus conciliant, peut-être une meilleure relation avec les États-Unis, et la croissance de l’économie.

Alors, Poutine pourra envisager de quitter le pouvoir et de former un successeur qui pourrait être Dyumin ou quelqu’un d’autre.

Mais le faire maintenant semble vraiment prématuré et hasardeux, et mettrait tout ce qui a été réalisé en danger. J’espère que Poutine et ses collègues en sont bien conscients.

Alexander Mercouris

Traduction : Dominique Muselet

 http://russiafeed.com/will-putin-run-russias-president-heres-why-he-probably-will-should/

COMMENTAIRES  

25/11/2017 20:28 par Palamède Singouin

Un pays dont l’avenir ne dépendrait que d’un seul homme.....Ça n’est pas un peu inquiétant ?

25/11/2017 21:18 par Feufollet

Si V . Poutine avait eu à choisir son destin, peut-être aurait il renoncé ?
Endossé le rôle d’un des derniers dirigeants qui a une tête sur des épaules
Et des épaules pour la supporter.
Se sentait il doué d’une force psychologique nécessaire pour ce rôle réel ?
Que reviennent des Poutines au pouvoir en Russie et ailleurs
D. Trump a essayer de faire du Poutine aux USA
Mais il n’avait pas les ressources psychologiques et politiques nécessaires
Les USA ne sont pas une entité culturelle compacte comme la Russie
Y a-t-il un Mc Do à Moscou ?
Enfin, pour clore, j’espère que non

26/11/2017 10:22 par Geb.

McDo à Moscou ?

https://www.google.com/aclk?sa=l&ai=DChcSEwjXgYj17tvXAhWQkhgKHWOWBE8YABAFGgJsZQ&sig=AOD64_33JUj0YyNAyfDRhEToIkFG5lASAQ&adurl=&q=&nb=0&res_url=https%3A%2F%2Flemoteur.orange.fr%2F%3Fkw%3Dmacdo%2520%25C3%25A0%2520moscou%26bhv%3Dweb_fr%26module%3Dorange&rurl=http%3A%2F%2Fwww.orange.fr%2Fwalledgarden%2Fbin%2Fwalledgarden.cgi%3Furl%3Dhttp%3A%2F%2Fdh.auto.search.ke.voila.fr%2F%253Fkw%253Dtelecharger.com&nm=26&nx=125&ny=9&is=869x650&clkt=175&bg=!IiGlITlEhT1F6UDiPV0CAAAAkFIAAABGmQFEI76Y3asdYktcnqC4eoS7vIcaoaqzB5CBBqH4RW_c9mNih5IqhWeT_UtEAYVpbVjI6_tL3vC1vRm7baDmKy0MvTTtQJ_bMtUVMs-Az8pZ9yCS5H5KDHiIGazVAnLl2-XUNFaWAS5bfBs6yJOOfVgHywMAHNodzkNmyNn9Ay1ZhfuiI1DcQzs2Az1CdQQLl8SCOD3zuPXeNQ58ikwtelHqtu6tPbBajBxUE61RJcv3pUNI4A7cqz8m1hASVbtj9voREBnofw5cimpWlKKBR4Ezv9rbQTkvZq2lN6YD1Z0bBU8kCCjT4sntJY6kBY2osjMabGvokCBGm2gK21qmBXNkVvVmpjtyhS32hbxPF7v8rTlqcIbi6Gfr3CYmsPIdw050986tbJUsR04PO4JafnkfE4xuhbwTTBJ9s4tC04Z1Rce8T7sU

Et encore plus dans la Russie tout entière.

Mais ça ne signifie pas grand chose. Pas plus que des restos chinois à Paris.

Pour le reste Poutine et Medvedev ont toujours travaillé en binôme même si ils affirmaient leurs différences et si quelquefois ça a conduit à quelques ratés comme en Libye. Le but étant de rassurer les différentes visions politiques de la société russe.

Dyumin n’est pas plus proche de Moscou à Tula que Poutine ne l’étais à Saint Petersbourg.

Ils sortent du même moule, (Renseignement et CMI), et Dyumin qui n’est pas plus jeune que Poutine à ses débuts, ne travaillera pas plus seul que Medvedev, Poutine restant en trame de fond. Ce qui est bien le meilleur moyen de former un vrai successeur.

Et en cas de crise internationale grave, (Stolenberg appelle à recentrer l’économie européenne sur une économie de guerre), Dyumin est bien l’homme qu’il faut au bon endroit pour coordonner la riposte.

Poutine a d’ailleurs alors fait ses preuves lors d’une des plus graves crises affrontée par la CEI post-soviétique en réglant radicalement le problème tchéchene tout en gardant une relation privilégié avec la Tchéchenie et ses dirigeants alors qu’il venait d’arriver tout juste à la tête de l’Etat.

Dans tous les cas il est urgent que le pouvoir ne repose pas entre es mains d’un seul homme, aussi capable soit-il. Ca a été le problème des Castro à Cuba, pas encore résolu totalement, (Ou on ne vois pas qui va pouvoir remplacer Raul dans un futur très proche), et aussi celui de Chavez avec Maduro au Vénézuelà.

Les "hommes d’exception" ont ce problème d’être "exceptionnels", ce qui les rend très difficilement remplaçables. Et quoi qu’on en dise,"heureusement" car c’est très humain de n’avoir pas de clone. ((- ;

Ce qui les rendrait encore plus "exceptionnels" ça serait bien de parvenir à trouver systématiquement une bonne solution à leur remplacement. Et ça serait encore mieux que ça soit ceux qui les élisent qui soient capables de le faire plutôt qu’eux-même.

Vu que par définition "les masses" qui sont censées les élire ne sont jamais exceptionnelles puisque elles représentent toujours une moyenne globale, on peut toujours rêver et compter sur le hasard !

26/11/2017 13:16 par Palamède Singouin

@ Geb

Il me semble que votre post aborde une question que je me pose également, celle de la capacité des élections au suffrage universel à designer les plus capables pour gouverner ; question déjà soulevée il y a plus de 2000 ans dans la Grèce antique.....

Personnellement j’en doute en constatant l’élection des Sarkozy , Hollande, Bush, Trump et de la persistance de certains de leurs déchets genre Valls ou Dati....

Vous semblez pencher pour un système mélangeant la cooptation ( tendance aristocratique platonicienne ?) ratifiée par un éventuel plébiscite populaire.

Vous concluez sur « compter sur le hasard « . Encore un truc qui était en cours dans la Grèce antique où beaucoup de charges publiques étaient tirées au sort !!!!
Moi je ne suis pas contre.

26/11/2017 15:32 par Geb.

Le problème de l’élection au suffrage universel, (Et encore plus suivant le mode de scrutin à deux tours en vigueur en France), est que pour qu’elle représente réellement le "plus" , elle doit être le fruit de l’expression de citoyens "capables" et non celui de citoyens aux capacités minorées par une propagande au service d’un quelconque pouvoir. Surtout quand ce pouvoir est représentatif d’une bande de psychopathes avides.

Pour cela il faut que cette "masse" citoyenne soit "formée" pour ce but précis : Elire les plus capables d’entre eux à cristalliser les décisions qui lui sont favorables. Une "démocratie" représentative telle quelle est conçue actuellement ne peut être qualifiée comme telle si on prend sincèrement en compte les besoins réels de cette "masse".

La "politique" aujourd’hui, (c’est à dire la conduite des affaires de la Cité), est devenue si compliquée à gérer qu’elle ne peut être que l’affaire de personnes au minimum connaisseuses des vraies réalité et des vraies méthodes de sa gestion, (En sus des autres domaines à maîtriser). Et évidemment ne peut être "vraie" que si cette ou ces personnes sont honnêtes avec leurs promesse envers leurs électeurs et compétentes dans ces domaines. Et qu’en cas de "faillite" dans ce domaine la sanction soit immédiate.

Cependant les "bonnes âmes" qui nous dictent nos "croyances"continuent à soutenir que ce que nous subissons actuellement, (Soit la direction des affaires de l’Etat par des gens élus, sans réelles compétences techniques et humaines, par une majorité relative, et qui sont au service des intérêts d’une minorité antagoniste), représente le meilleur du Système.

Pourtant dites à ces mêmes "bonnes âmes" que leur prochain avion sera piloté par un des leurs, "élu" par elles-même pour l’occasion, et posez vous la question de combien d’entre elles franchiront sans contrainte et sans angoisse la passerelle d’embarquement. Et surtout si l’élu en question se met aux commandes sans même se poser de questions sur ses capacités.

Actuellement, la seule possibilité de "démocratie" pourrait être constituée à travers une sorte de démocratie participative, (Soviets ?), ou les décisions seraient prises du bas vers le haut ce qui permettrait de recréer une vraie éducation et prise de conscience des masses de leurs intérêts, à la base.

On en est très loin en France et pas près de l’atteindre de sitôt.

26/11/2017 15:41 par legrandsoir

...ou alors, s’inspirer du système électoral cubain (si, si)

26/11/2017 18:43 par Palamède Singouin

@ LGS

Il me semble que c’est sur ce site que j’ai lu un jour une description détaillée du système électoral cubain. Pouvez vous éventuellement rappeler le lien ?

26/11/2017 19:45 par legrandsoir

Les liens semblent inactifs. J’ai retiré ça de mes archives (extrait d’un article -> rappel, le Parti communiste cubain ne présente pas de candidats.)

1. L’inscription sur les listes électorales donnant le droit de vote est universelle, automatique et gratuite pour tous les citoyens à partir de 16 ans.

2. Le choix des candidats est fait directement par les électeurs eux-mêmes au cours d’assemblées publiques (dans nos pays « démocratiques », ce sont les partis politiques qui désignent leurs candidats)

3. Il n’y a pas de campagnes électorales discriminatoires, à coup de millions, conquérantes, diffamatoires et manipulées.

4. Il y a une honnêteté et une transparence totales dans les élections. Les urnes sont gardées par des enfants et de jeunes pionniers ; on les scelle en présence de la population et le décompte des voix est public, ouvert à la presse nationale et étrangère, aux diplomates, aux touristes et à toute personne qui veut y assister.

5. Tout élu doit avoir obtenu la majorité des suffrages. Un candidat n’est élu que s’il obtient plus de 50% des voix exprimées. Si ce résultat n’est pas atteint au premier tour, les deux candidats arrivés en tête sont départagés par un second tour.

6. Le vote est libre, secret. Tout citoyen cubain a le droit d’élire et d’être élu. Comme il n’y a pas de liste de parti, on vote directement pour le candidat de son choix.

7. Tous les organes représentatifs du Pouvoir d’Etat sont élus et renouvelables.

8. Tous les élus sont tenus de rendre compte de leur action.

9. Tout élu peut être révoqué à n’importe quel moment de son mandat.

10. Les députés et délégués ne sont pas des professionnels, donc ils ne touchent aucun salaire.

11. Au cours de toutes les élections qui ont eu lieu depuis 1976, plus de 95% des électeurs inscrits ont voté. En 1998, pour l’élection des Députés à l’Assemblée Nationale, la participation a été de 98,35% du corps électoral, 94,98% de bulletins exprimés, 1,66% de votes nuls et 3,36% de votes blancs.

12. Les députés à l’Assemblée Nationale (le Parlement) sont élus pour un mandat de 5 ans.

13. Le Parlement est représentatif des secteurs les plus variés de la société cubaine

14. On élit un député pour 20 000 habitants ou un député par tranche supérieure à 10 000. Tous les territoires communaux sont représentés à l’Assemblée Nationale et le noyau de base, la circonscription électorale, participe activement à sa composition. Chaque commune élit, au minimum, 2 députés et ce nombre atteint, on élit autant de députés que nécessaires par tranches de 20 000 habitants. 50% de l’ensemble des députés doivent être élus par les circonscriptions électorales et ont donc obligation de résider dans leur circonscription.

15. L’Assemblée Nationale élit, en son sein, le Conseil d’Etat et le Président de ce Conseil d’Etat. Le Président du Conseil d’Etat est le Chef de l’Etat et le Chef du Gouvernement. Cela signifie que le Chef du Gouvernement cubain doit être élu deux fois : d’abord être élu comme député par la population au cours d’un vote libre, direct et secret, ensuite il doit être élu par les autres députés également au cours d’un scrutin libre, direct et secret.

16. Comme l’Assemblée Nationale est l’organe suprême du Pouvoir d’Etat et comme les fonctions législatives, exécutives et judiciaires dépendent d’elle, le Chef de l’Etat et du Gouvernement n’a pas le pouvoir de la dissoudre.

17. L’initiative législative est le patrimoine de multiples acteurs de la société, pas seulement des députés, du Tribunal Suprême et de la Chancellerie, mais aussi des organisations syndicales, étudiantes, de femmes, sociales et des citoyens eux-mêmes et pour cela, il faut et il suffit que soient recueillies au minimum 10 000 signatures d’électeurs inscrits sur une pétition de loi nouvelle.

18. Les lois sont soumises aux députés pour un vote à la majorité. Trait spécifique de la méthode cubaine : un projet de loi n’est pas soumis au vote du Parlement réuni en assemblée plénière tant que n’aura pas été trouvé un consensus majoritaire pour son examen et son adoption. Ce consensus est recherché par un va et vient répété de consultations avec les députés ce qui permet d’intégrer à ce projet les amendements et les propositions faites par les députés. L’application de cette méthode prend un intérêt tout particulier quand c’est la participation de la population qui entre en jeu, à côté des députés, dans l’analyse et l’examen des questions stratégiques. Dans ces cas-là, le Parlement se transporte sur les lieux de travail, usines, université, coopératives agricoles, et la démocratie directe et participative devient réalité.

26/11/2017 19:56 par Geb.

@ LGS...
Bien sûr, mais à Cuba on a déjà une "masse" éduquée sur ses intérêts à préserver. Dans le cas contraire la Révolution n’aurait pas tenu 50 ans et plus. Et les candidats sortent d’élections à la base à travers des organismes paritaires populaires.

Mais ça n’a pas encore réglé le problème de retrouver pour Cuba un leader charismatique dans la continuité. Le fait que ça soit Raul qui ait pris la suite, bénéficiant de l’aura de ses combats et de sa parenté avec Fidel n’a pas réglé le problème du successeur éventuel.

Il ne faut pas négliger que même si le plus valable est mis à la tête par la Vox Populi, il lui faudra tout un processus pour assimiler les différentes problématiques même si son équipe le soutien à fond. Le côté passionnel n’étant pas la moindre difficulté en la matière. Ni négliger le fait que la succession se passe obligatoirement dans une atmosphère de crise alimentée par les adversaires extérieurs et intérieurs. Et c’est bien là que réside la capacité ou non des "masses" à "gouverner" solidairement avec leurs dirigeants.

Poutine, aussi capable soit-il, sans un soutien sans faille des différentes composantes de la Russie, y compris de nombre de ses opposants qui l’assimilent malgré tout à la "Mère Russie", s’il n’avait qu’un soutien comparable à Macron aurait déjà sauté depuis longtemps. Et pour obtenir ce résultat il lui a fallu fédérer à travers la conscience historique russe des panels de population aussi hétéroclites que d’anciens Oligarques/industriels, non compradore par nécessité ou calcul, l’Eglise orthodoxe taraditionnaliste, les anciens Communistes patriotes, ou le Complexe militaro-industriel. Dans le cas contraire il aurait dû se transformer en dictateur autocrate pour rester en place avec les conséquences négatives que ça aurait pu entraîner sur l’avenir du pays et ses habitants.

Il suffit d’avoir lu le Rapport Glaziev pour comprendre où il veut en venir dans l’immédiat.

http://lesakerfrancophone.fr/le-rapport-de-serguei-glazyev-et-ses-annexes-attention-ce-document-est-une-somme.

Au Vénézuelà Maduro commence à peine à reprendre le dessus depuis son accession au poste suprême.Ce qui pour mon compte constitue un vrai exploit étant donné l’extrème pression yankee sur l’Economie, ainsi que la conscience des classes populaires au Vénézuelà qui est loin d’être aussi constituée que celle du Peuple cubain.

26/11/2017 20:15 par legrandsoir

Le fait que ça soit Raul qui ait pris la suite, bénéficiant de l’aura de ses combats et de sa parenté avec Fidel

Parenté, non. Il y a d’autres frères et soeurs "Castro" qui n’ont bénéficié de rien du tout. Ce sont ses combats, et rien d’autre... Il était, de facto, le "numéro 2" de la révolution (d’aucuns disent qu’il était le véritable numéro 1, mais laissons le débat aux historiens...). Le hasard de la vie a fait qu’il était aussi le frère.

n’a pas réglé le problème du successeur éventuel.

Qu’est-ce qui vous faire dire ça ?

26/11/2017 21:55 par Geb.

Le fait que vu l’âge de Raul personne ne parle d’un éventuel remplacant.
Et la crainte que la suite ne se passe dans l’urgence en cas de disparition de Raul.
Si on desire que son remplaçant soit réellement une émission de la base il me semble qu’il serait judicieux de la mettre en situation .

26/11/2017 23:33 par legrandsoir

personne ne parle d’un éventuel remplacant.

Mais si... des noms circulent... mais il me paraît logique qu’on ne le saura (et les yankees avec) que lorsque "le moment sera venu".
Je n’ai aucun doute que tout a été prévu et "préparé" soigneusement. (On parle de Cuba, là...)

27/11/2017 09:51 par Assimbonanga

Hier dans un flash d’info, France Inter a cité un nom de successeur, que je n’ai pas retenu. Le tout dans un style tout à fait dégradant pour Cuba, bien entendu.

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