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Rêves en infrarouges : un téléguideur de drones raconte son parcours.

ex-soldat, Brandon Bryant, 27 ans.
Nicola Abé

Un soldat Américain avait l’ambition de devenir le premier de son unité. Il y est parvenu et est devenu téléguideur de drones dans une unité spéciale de l’US Air Force, dans l’Etat du Nouveau Mexique. Depuis son poste de travail il a tué des dizaines de gens jusqu’au jour où il s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus continuer.

Pendant plus de cinq ans, Brandon Bryant, a travaillé dans un bureau rectangulaire sans fenêtres, de la taille d’une baraque de chantier. L’air conditionné y maintenait une température constante de 17 degrés et la porte, par mesure de sécurité, ne pouvait pas s’ouvrir. Bryant et ses camarades étaient assis en face de 14 écrans d’ordinateurs et 4 claviers. Quand Bryant appuyait sur un bouton au Nouveau Mexique quelqu’un mourait à l’autre bout du monde.

Un poste de téléguidage ronronne du bourdonnement des ordinateurs. C’est le cerveau d’un drone, le "cockpit", selon le jargon de l’US Air Force. Mais les pilotes ne volent pas, ils sont seulement assis devant les commandes.

Bryant fut l’un d’entre eux et il se souvient avec précision d’un incident survenu quand un drone Predator faisait des huit dans le ciel au dessus de l’Afghanistan à plus de 10 000 kilomètres d’altitude. En bas, dans la ligne de mire, il y avait une maison au toit plat fait de terre, avec un abri pour garder les chèvres. Quand Bryant a reçu l’ordre de tirer, il a pressé de la main gauche sur un bouton et visé le toit. L’homme qui était assis à côté a alors appuyé sur la gachette d’un levier de commande et le Predator a lancé un missile Hellfire. Il restait 16 secondes avant l’impact.

"Ces instants se déroulaient comme au ralenti", dit-il maintenant.

Les images qui apparaissent sur son écran, avec un décalage de deux à cinq secondes sont émises par un satellite auquel elles sont transmises par une caméra infrarouge qui est connectée au drone, .

Il restait cinq secondes et il n’y avait personne en vue à terre. A ce moment Bryant aurait encore pu dévier la trajectoire du missile. Plus que trois secondes. Bryant s’est senti obligé de regarder chaque pixel de son écran. Soudain, dit-il, il a vu un enfant qui tournait le coin.

La seconde zéro a été l’instant où le monde numérique de Bryant a recontré la réalité dans un village entre Baghlan et Mazari Sharif.

Bryant a vu un éclair sur l’écran : c’était l’explosion. Une partie de l’édifice est tombé. L’enfant avait disparu. Il a senti un malaise à l’estomac.

"On vient de tuer un enfant ?", demanda-t-il à celui qui était à côté de lui.

"Yeah, je pense que c’était un enfant." lui répondit-il.

"C’était un enfant ?", écrivirent-ils sur la messagerie instantanée qui était à l’écran

Alors, une personne qu’ils ne connaissaient pas leur répondit. C’était quelqu’un qui était assis dans un centre de commandement militaire quelque part dans le monde et qui avait suivi leur attaque. "Non, c’était un chien." , a-t-il écrit.

Ils repassèrent la scène en vidéo. Un chien avec deux jambes ?

Première partie : La guerre invisible

Ce jour-là, quand Bryant sortit du "cockpit" il mit directement le pied en Amérique: : prairies desséchées à perte de vue, champs cultivés et odeur de fumier frais. Sur la tour du radar de la Base Cannon de l’US Air Force une lumière scintillait toutes les quelques secondes dans la pénombre. Ici, il n’y avait pas de guerre.

La guerre moderne est aussi invisible qu’une pensée et sa signification est annulée par la distance. Ce n’est pas une guerre sans frontières, mais elle est menée depuis de petits centres de haute technologie en divers endroits du monde. On veut croire que cette nouvelle manière de la faire est plus précise qu’avant et c’est ce qui fait que certains la considèrent comme "plus humaine". C’est une guerre mentale, une guerre que Barack Obama, président des Etats-Unis, a encouragée plus qu’aucun autre de ses prédécesseurs.

Dans un couloir du Pentagone où cette guerre est planifiée, les parois sont recouvertes de panneaux de bois sombre. C’est là que sont les bureaux des membres de l’US Air Force. Une peinture à l’huile d’un Predator [drone] est suspendue à côté des portraits des chefs militaires. Du point de vue des militaires, aucune invention n’a eu autant de succès ces dernières années dans la "guerre contre le terrorisme" que le Predator.

Les militaires des Etats-Unis guident leurs drones depuis 7 bases aux USA, comme depuis d’autres bases à l’étranger, y compris celle qui est située dans le minuscule Etat de Djibouti, en Afrique de l’Est. Depuis son siège à Lenglay, en Virginie, la CIA contrôle les opérations menées au Pakistan, en Somalie et au Yemen.

Nous sauvons des vies

Le colonel William Tart, homme aux yeux clairs qui a une claire image de l’ennemi, considère que le drone est une "extension naturelle de la distance".

Jusqu’à il y a quelques mois, quand il a été promu à la tête de l’US Air Force’s Remotely Piloted Aircraft (RPA) Task Force, à Lenglais.Tart était commandant de la Base Creech, au Nevada, près de Las Vegas, d’où il dirigeait les opérations des drones. Chaque fois qu’il guidait lui-même le vol de l’un d’entre eux, il pouvait voir une photo de sa femme et de leurs trois filles collée sur la liste des vérifications à faire, à côté des écrans.

Il n’aime pas le mot drone parce que, selon lui, il implique que l’avion a sa volonté propre, son ego (drone signifie "faux bourdon", le mâle de la reine des abeilles). Il préfère les appeler avions pilotés à distance et fait remarquer que la majorité des vols ont seulement pour objectif la recherche d’information.

Il s’étend sur l’usage des drones dans des missions humanitaires telles que le tremblement de terre en Haïti et sur les réussites militaires lors de la guerre en Libye : comment son équipe a tiré contre un camion en train de diriger des missiles contre Misrata et comment elle a pris en chasse le convoi dans lequel fuyaient l’ex-dictateur Libyen, Mouammar el Kadhafi, et sa suite.

Il a ajouté que les soldats envoyés en Afghanistan exprimaient constamment leur gratitude pour l’aide apportée depuis les airs. "Nous sauvons des vies", dit-il.

Il n’est pas aussi loquace quand il s’agit d’assassinats selectifs. Il affirme que durant les deux ans qu’il a passé comme commandant des téléguidages à Creech il n’a jamais vu mourir de civils et que les drones n’ouvraient le feu que contre des immeubles où ne se trouvaient ni femmes ni enfants.

Quand il est interrogé sur la chaîne de commandements, Tart mentionne un document de 275 pages intitulé 3-09.3 où il est mentionné, pour l’essentiel, qu’une attaque par drone doit avoir l’aval de l’US Air Force comme n’importe quelle autre attaque. Un officier du pays où doivent avoir lieu les opérations doit donner son feu vert.

L’utilisation de l’expression frappe chirurgicale le met en colère. Il se souvient d’anciens combattants du Vietnam qui l’ont accusé de ne pas avoir pataugé dans la boue, de ne pas avoir senti l’odeur du sang, et qui lui ont dit qu’il ne savait pas de quoi il parlait.

Ce n’est pas vrai, dit Tart, en faisant remarquer qu’il a souvent mis a profit l’heure de trajet nécessaire au voyage depuis la Base Creech jusqu’à Las Vegas pour prendre de la distance par rapport à son travail. "Nous observons les gens pendant des mois. Nous les voyons jouer avec leurs chiens ou faire la lessive. Nous connaissons leurs habitudes autant que celles de nos voisins. Nous allons même à leurs enterrements. Cela n’a pas toujours été facile", dit-il.

L’un des paradoxes des drones est que, bien qu’ils augmentent la distance par rapport à la cible, ils créent aussi une proximité. "D’une certaine manière la guerre devient personnelle", dit-il.

"J’ai vu mourir des hommes, des femmes, et des enfants"

Dans les environs de la petite ville de Missoula (Etat du Montana) se trouve une maison jaune sur fond de montagnes, de forêts et de nappes de brouillard. La terre est recouverte des premières neiges de l’hiver. Bryant, qui a maintenant 27 ans, est assis sur le canapé du salon de sa mère. Il a quitté l’armée et vit maintenant ici. Il a toujours la tête rasée et porte une barbe de trois jours.

"Cela fait quatre mois que je n’ai pas rêvé en infrarouges", dit-il avec un sourire, comme s’il s’agissait d’une petite victoire pour lui.

Bryant a accompli 6000 heures de ’vol’ pendant ses six ans dans l’ armée de l’air. "J’ai vu mourir des hommes, des femmes, et des enfants, pendant cette période", dit-il. Jamais je n’aurais pensé que je tuerais autant de gens. En fait, je pensais que je ne tuerais jamais personne. »

Deuxième partie : Un travail mal considéré

Après le secondaire Bryant aurait voulu être journaliste enquêteur. Il avait l’habitude d’aller à l’église le dimanche et avait un faible pour les entraîneuses rousses. A la fin du premier trimestre universitaire il avait accumulé des milliers de dollars de dettes.

Il s’est engagé dans l’armée par accident. Un jour où il accompagnait un ami qui allait s’engager, il apprit que l’armée de l’air avait sa propre université, où il pourrait étudier gratuitement. Ses résultats aux épreuves d’admission furent si bons qu’il fut orienté vers une unité de recueil de renseignements. Il apprit à contrôler les caméras et les rayons laser d’un drone et à analyser les images de la terre, les cartes et les documents météorologiques. Il devint opérateur de détecteurs, plus ou moins l’équivalent d’un copilote.

Il avait vingt ans quand il participa à sa première mission. C’était un jour chaud et ensoleillé au Nevada, mais il faisait sombre à l’intérieur du poste de téléguidage et c’était juste avant le lever du jour en Irak Un groupe de soldats US était en train de regagner sa base. Le travail de Bryant consistait à surveiller la route, à être leur "ange gardien" dans le ciel.

Il vit un oeil, une forme sur l’asphalte. "J’avais appris ce qu’est un ’oeil’ pendant ma période d’instruction", dit-il. Pour enterrer un explosif artisanal sur le chemin, les combattants ennemis plaçaient un pneu sur la route et le brûlaient. La chaleur ramollissait l’asphalte. Depuis le ciel, cela avait la forme d’un oeil.

Le convoi des soldats était encore à plusieurs kilomètres de l’oeil. Bryant donna l’information à son superviseur, lequel la transmit au centre de commandement. Il a été obligé d’observer quelques minutes, dit Bryant aujourd’hui, tandis que les véhicules s’approchaient de l’endroit.

"Qu’est-ce qu’il faut faire ?" demanda-t-il à son compagnon. Mais lui aussi était un nouveau.

Il n’était pas possible de communiquer par radio avec les soldats sur le terrain, parce que ceux-ci utilisaient des transmissions à interférences.

Bryant vit passer le premier véhicule sur l’oeil. Il n’arriva rien.

Puis le deuxième véhicule passa par dessus et il vit un éclair surgir sous le véhicule, suivi d’une explosion à l’intérieur ;

Cinq soldats moururent.

Depuis lors, Bryant ne put se sortir de la tête ses cinq compatriotes. Il commença à apprendre tout par coeur, y compris les manuels du Predator et des missiles, et il se familiarisa avec tous les scénarios possibles. Il était décidé à être le meilleur pour que des choses pareilles n’arrivent plus jamais.

’Je me suis senti déconnecté de l’humanité’

Il a fait des postes qui ont duré jusqu’à douze heures. L’US Air Force faisait encore des réductions de personnel pour le téléguidage dans les guerres d’Iraq et d’Afghanistan. Les téléguideurs de drones étaient taxés de pousse-boutons peureux. C’était un travail si mal vu que les militaires se virent obligés de recruter des retraités.

Bryant se souvient de la première fois qu’un missile tira et tua deux hommes instantanément. Pendant qu’il regardait, il en a vu un troisième qui agonisait. Sa jambe avait disparu et il soutenait son moignon avec des mains au travers desquelles le sang passait et se répandait sur le sol. La scène s’est prolongée durant deux minutes. De retour à la maison, il a pleuré, dit-il, et appelé sa mère.

"Je me suis senti déconnecté de l’humanité pendant environ une semaine", dit-il assis dans son café préféré de Missoula où dans l’air flotte un parfum de cannelle et de beurre. Il y passe beaucoup de temps, à regarder les gens ou à lire Nietzsche et Mark Twain. Quelquefois il change de place. Il ne peut pas rester assis longtemps au même endroit, dit-il. Ca l’énerve.

Son amie a rompu avec lui il y a peu de temps. Elle lui avait posé des questions sur ce qui l’assombrissait et il le lui avait raconté. Mais le résultat en a été qu’elle n’a pu ni le supporter ni le partager.

Dans sa ville natale, quand Bryant est au volant il arbore des lunettes de soleil d’aviateur et un foulard palestinien. L’intérieur de sa Chrysler est recouvert d’insignes de son escadron. Sur sa page Facebook, il a créé un album avec les photos des médailles non officielles qui lui ont été décernées. Tout ce qu’il a, c’est ce passé. Il lutte contre lui, mais c’est aussi une source de fierté.

Quand ils l’ont envoyé en Irak en 2007, il a publié les mots "prêt à l’action" sur son profil. Il a été affecté à une base militaire située à quelques 100 km de Bagdad, où son travail consistait à faire décoller et atterrir des drones. Une fois que ceux-ci atteignaient l’altitude de vol, des pilotes situés aux USA le remplaçaient.

Le Predator peut rester en l’air une journée entière, mais il est lent, c’est pourquoi on le trouve toujours en stationnement à proximité de la zone des opérations. C’est appuyé contre l’un d’eux que Bryant s’est fait prendre en photo habillé d’un combinaison couleur sable et d’un gilet pare-balles.

Deux ans plus tard, l’US Air Force l’envoya dans une unité spéciale à la Base Cannon (Etat du Nouveau Mexique). Il s’est installé avec un soldat ami dans un bungalow dans un village appelé Clovis, où abondaient les caravanes, les stations-service et les Eglises Evangéliques. Clovis était à quelques heures de route de la ville la plus proche.

Bryant préférait les postes de nuit car, en Afghanistan, il faisait jour Au printemps, le paysage, avec ses pics enneigés et ses vertes vallées, lui rappelait sa région natale, le Montana. Il voyait les gens qui cultivaient leurs champs, les garçons qui jouaient au foot et les hommes qui embrassaient leur femme et leurs enfants.

Quand il faisait nuit, Bryant faisait marcher la camera infrarouge. Beaucoup d’Afghans dormaient sur le toit pendant l’été à cause de la chaleur. "Je les observais tandis qu’ils faisaient l’amour avec leur femme. Ce sont deux points infrarouges qui ne font plus qu’un", se souvient-il.

Il étudiait des personnes pendant des semaines et, entre autres, des Talibans pendant qu’ils cachaient des armes ou ceux qui figuraient sur les listes de surveillance parce que les militaires, les services de renseignement, ou les informateurs locaux, les soupçonnaient de quelque chose.

"J’en arrivais à les connaître. Jusqu’à ce que qu’un supérieur dans la chaîne de commandement me donne l’ordre de tirer." Il avait des remords à cause des enfants qu’il laisserait sans pères. "C’était de bons papas", dit-il.

Bryant passait sont temps libre à jouer sur Internet à des jeux vidéos ou à “World of Warcraft”, ou bien il sortait boire avec les autres. Il ne pouvait plus regarder la télévision parce il n’y avait pas assez pour lui de défis à relever ou de stimulations . Il avait aussi des problèmes pour trouver le sommeil.

’Pas de place pour les sentiments’

A la Base Holloman, dans l’Etat du Nouveau Mexique, la Major Vanessa Meyer,dont le véritable nom est recouvert d’un ruban adhésif noir, présente la formation des téléguideurs de drones. L’US Air Craft espère avoir le personnel suffisant pour couvrir ses besoins de l’année 2013.

Meyer, qui a 34 ans, brillant à lèvres et diamant au doigt, pilotait des avions-cargos avant de devenir téléguideuse de drones. Habillée de la combinaison verte de l’Armée de l’Air, elle se trouve debout dans une cabine d’entraînement et utilise un simulateur pour montrer comment on guide un drone à travers l’Afghanistan. Sur l’écran, la mire suit une voiture blanche jusqu’à ce qu’elle arrive à un groupe de cabanes en terre. De la main droite, elle prend le joystick pour déterminer la direction de l’avion et de la gauche elle actionne la manette qui accélère ou ralentit son vol. Sur un terrain d’aviation qui se trouve derrière le poste de guidage, Meyer nous montre le predator, fin et brillant, et son grand frère, le Reaper, qui transporte quatre missiles et une bombe. "Ce sont des avions extraordinaires", dit-elle."Seulement, ils ne fonctionnent pas par mauvais temps".

Meyer a téléguidé des drones à Creech, la base aérienne qui est près de Las Vegas, là où les jeunes gens vont et viennent en voiture de sport, là où les chaînes de montagne s’étendent dans le désert comme de gigantesques reptiles. Le colonel Matt Martin, dans on livre sur le Predator où il raconte son expérience de guideur de drones au Nevada, a écrit : "Quelquefois, je me pennais pour Dieu qui lance la foudre à distance".. Meyer a eu son premier enfant alors qu’elle y travaillait. Pendant son neuvième mois de grossesse elle était même assise au poste avec le ventre qui faisait pression sur le clavier..

"Pas de place pour les sentiments" quand on prépare une attaque, dit-elle aujourd’hui. Elle sentait bien, ajoute-t-elle, que son cœur battait plus vite et que l’adrénaline lui parcourait le corps, mais elle respectait les règles à la lettre et se concentrait sur la position du drone. "Une fois la décision prise, sachant qu’il s’agissait d’un ennemi, d’une personne hostile, d’un objectif légal qui méritait la mort, cela ne me faisait rien de tirer".

Troisième partie : ’Pas de place pour les malheurs du monde’

Après son travail, elle rentrait à la mission par l’autoroute 85 jusqu’à Las Vegas, en écoutant de la musique ’country’ et en passant sans les voir à côté de militants pour la paix. Elle ne pensait pas souvent à ce qui s’était passé dans le poste de guidage mais quelquefois elle se remémorait ce qu’elle avait fait dans l’espoir d’améliorer son rendement.

Ou bien elle allait faire ses courses. Ca lui a fait drôle quelquefois quand la caissière lui a demandé "Comment allez-vous ?" et qu’elle a répondu "Très bien, et vous ? Bonne journée !". Quand elle se sentait inquiète, elle allait courir. Elle dit qu’être capable d’aider les enfants de la terre la motivait à se lever chaque matin.

Dans la maison de Meyer il n’y avait pas de place pour les malheurs du monde. Elle et son mari, téléguideur de drones, ne parlaient pas de son travail. Elle regardait en pyjama des dessins animés à la télévision ou jouait avec son bébé.

Maintenant, Meyer a deux jeunes enfants. Elle veut leur montrer que "Maman peut aller travailler et avoir un bon travail". Elle ne veut pas être comme les femmes Afghanes, soumises et couvertes de la tête aux pieds. "Les femmes ne sont pas des guerriers", dit-elle. Meyer ajoute que son travail actuel de formatrice est très satisfaisant, mais qu’il lui plairait de revenir un jour aux missions de combat.

’Je ne peux pas juste changer comme ça et revenir à la vie normale’

Vint un moment ou Bryant ne pensa plus qu’à partir de là pour faire autre chose. Il a passé quelques mois de plus à l’étranger, en Afghanistan cette fois. Mais depuis, quand il est rentré au Nouveau Mexique, il s’est rendu compte qu’il avait pris en grippe le poste de téléguidage qui empestait la transpiration. Il a commencé par l’asperger de rafraichissant pour air afin d’éliminer les mauvaises odeurs. Mais il a su aussi qu’il voulait faire quelque chose pour sauver des vies au lieu de les détruire. Il a pensé qu’un travail de formateur en stages de survie pourrait lui aller, bien que ses amis aient tenté de l’en dissuader.

Le programme que par la suite il a commencé suivre dans son bungalow de Clovis s’appelle "Power 90 Extreme", avec des exercices comprenant un entrainement au saut à la corde, des pompes, de la maîtrise de soi et des abdominaux. On soulève aussi des haltères quasiment tous les jours.

Quand il ne se passait rien dans le poste de téléguidage, il écrivait dans son journal des réflexions de ce genre : "Sur le champ de bataille, il n’y a pas de partisans, seulement du sang répandu. La guerre totale. Tout ce que je vois est horrible. Puissent mes yeux pourrir."

S’il arrivait à être suffisamment en forme, pensait-il, peut-être lui permettraient-ils de faire quelque chose d’autre. Le problème est qu’il était trop bon dans son travail.

Vint un moment où il ne prit plus plaisir à voir ses amis. Il a connu un fille mais elle s’est plainte de sa mauvaise humeur et il lui dit : "Je ne peux pas juste changer comme ça et revenir à la vie normale ". Quand il rentrait chez lui, il ne pouvait pas dormir et faisait de l’exercice physique. Il a commencé à répondre mal à ses supérieurs.

Un jour, il s’est effondré au travail et a craché du sang. Le médecin lui a dit de rester à la maison et qu’il ne reprendrait le travail que quand il pourrait dormir plus de quatre heurs par nuit pendant deux semaines d’affilée.

"Six mois plus tard j’étais de retour au poste de téléguidage, à diriger des drones", dit Bryant, qui est maintenant assis dans le salon de sa mère à Missoula. Son chien gémit et appuie la tête sur sa joue. Pour le moment il n’a pas ses meubles qui sont chez un garde-meubles et il n’a pas d’argent pour le payer. Il ne lui reste que son ordinateur.

Bryant a posté un dessin sur Facebook la veille au soir de notre entrevue. Il représente un couple qui regarde le ciel main dans la main dans une verte prairie. Un chien et un enfant sont assis par terre près d’eux. Mais la prairie n’est qu’une partie du dessin. En dessous, il y a une mer de soldats mourants qui se soutiennent avec le peu de forces qu’il leur reste, une mer de corps, de sang et de morceaux de corps.

Les médecins de l’administration des Anciens Combattants ont diagnostiqué que Bryant souffrait de "Post Traumatic Syndrome Desorder" (PTSD). Les espoirs généraux d’une guerre commode - une de celles qu’on peut faire sans blessures émotionnelles - ne se sont pas réalisés.

En fait, le monde de Bryant s’est confondu avec celui de l’enfant en Afghanistan, comme s’il y avait eu un court-circuit dans le cerveau des drones.

Pourquoi il a quitté l’US Air Force ? Un jour, dit Bryant, j’ai eu la certitude que je ne signerais pas le contrat suivant ; C’est le jour où, en entrant dans le poste de téléguidage, j’ai entendu dire : "Hé, quel est le fils de pute qui va mourir aujourd’hui ?"

Nicola Abé

Sources :
En anglais traduit de l’allemand (en trois parties)
En espagnol par Tlaxcala sur La Pupilla Insomne
Traduction partielle en français sur Courrier International

Traduction pour Le Grand Soir : A. M.

COMMENTAIRES  

04/05/2013 11:25 par Quidam

Heureuse (& courageuse) initiative de LGS que d’avoir traduit cet article fort intéressant de Der Spiegel ! Il y a à boire & manger dans ce canard, mais on y trouve régulièrement de très bons papiers, diaporamas ou reportages comme celui-ci.

04/05/2013 12:25 par Vagabond

Ce long texte sur un salopard qui vient étaler ses "faits d’armes" me donne fortement envie de vomir ! Au lieu de parler de cet assassin (il n’est rien d’autre et il ne semble pas traumatisé par ses assassinats !),il vaut mieux parler des civils qui ont été tués. Par exemple de cet enfant qu’ils ont massacré comme les lâches parfaits qu’ils sont et que son chef appelait un chien (il s’agit bel et bien d’un chien à ses yeux).
Ce qui me met en colère c’est de voir encore brandir ce Nietszche qui représente le summum de la pensée humaine pour les US, et l’occasion d’interpréter le surhomme à leur image.
Cette intellectualisation du mal fait croire à ces assassins immondes qu’ils sont ainsi absous pour les actes barbares qu’ils ont commis.

Cet individu avec le Kefieh autour du cou est une insulte aux souffrances de toutes les victimes de la lâcheté guerrière américaine. Les forces ne sont pas équilibrées, il ne s’agit pas de guerre mais de massacres génocidaires et je me fiche pas mal de ce que le consensus occidental considère comme un génocide.

Enlevez la photo de cet individu autosatsifait qui pense nous faire croire avec ce kefieh autour du cou qu’il a rejoint le camp des opprimés.

04/05/2013 12:58 par SEPH

Obama a fait de l’utilisation intensive des drones sa stratégie prioritaire dans ses guerres coloniales..

En effet, il y a un an aux États-Unis sont parus plusieurs scoops dans de grands médias US au sujet de la politique étrangère secrète du Président Obama et de ses actions de contreterrorisme, des histoires qui ont été publiées essentiellement par le New York Times.
Les Américains ont, pour la première fois, été informés du rôle personnel d’Obama [article traduit en français par ReOpenNews - NdT] dans la compilation d’une « liste secrète de cibles à abattre » (Secret Kill List), un document sur lequel figurent les personnes qui seront visées par les drones au Pakistan et en Afghanistan, mais aussi les ordres [du président américain] concernant les cyberattaques contre l’enrichissement nucléaire en Iran.

Pour l’ex-président J. Carter , Obama est un assassin  : http://www.legrandsoir.info/un-ex-president-americain-accuse-obama-d-etre-un-assassin.html.

Cet homme est très dangereux, c’est un fourbe qui sous des apparences affables c’est un tueur au ordre de Wall Street. D’ailleurs il doit aux banquiers et aux transnationales ses élections à la présidence.

Obama veut reprendre la main en Amérique Latine. Nous avons tout à craindre de l’évolution de l’agression des États-Unis vis à vis de la Syrie et des préparatifs de guerre contre l’Iran. Actuellement des manœuvres militaires très importantes sont en cours ou ont eu lieu dans cette région : Israël à la frontière Syrienne avec 20 000 réservistes !!!!

De plus, les Etats Unis entameront très prochainement de grandes manoeuvres militaires dans les eaux du golfe Persique
Ainsi dans quelques jours, les Etats Unis et 40 de leurs alliés débuteront, aux portes de l’Iran, une vaste manœuvre militaire, qu’ils disent vouloir tenir, pour pouvoir mieux faire face aux mines maritimes.
Le commandant de la cinquième flotte américaine, à Bahreïn, a affirmé que ces exercices ne constituent en rien une provocation à l’adresse des Iraniens mais des analystes ne peuvent partager cette hypocrite affirmation. Alors que le conflit syrien vient d’entrer dans une nouvelle phase avec l’annonce par Washington de vouloir armer les terroristes, ces vastes exercices militaires ne peuvent qu’envoyer un message de guerre en direction de l’Iran. " il s’agit de faire peur à la RII , de l’intimider , dit de son côté à la presstv, Jeff Steinberg , analyste américain. " c’est une manœuvre qui arrive à point nommé, c’est à dire au plus fort des tensions dans la région. le moment est consciemment choisi et tout est planifié pour mettre en garde l’Iran. je dirai même que c’est un jeu dangereux. le moindre incident peut déboucher sur une catastrophe qui destabilisera davantage la région" l

Par ailleurs, les États-Unis ont testé une super-arme. En effet, les États-Unis ont testé avec succès un missile de croisière hypersonique X-51A Waverider au-dessus de l’océan Pacifique.
Ce missile a été lancé depuis un bombardier B-52, qui a décollé de la base aérienne d’Edwards en Californie. Avant que le dispositif d’autodestruction ait été activé, l’appareil a parcouru une distance de 426 km. Le missile a accéléré une vitesse de 6100 kilomètres par heure et était dans l’air pendant 360 secondes, ce qui est un record absolu. En cas de réussite du projet, les États-Unis espèrent obtenir une arme, qui permet d’appliquer des frappes chirurgicales partout dans le monde.

Obama est un va-t-en guerre comme Busch.

04/05/2013 14:55 par Mohsen

@Seph
" Israël à la frontière Syrienne avec 20 000 réservistes !!!! "

La Syrie dans la tourmente n’utilise que 20% de ses moyens militaires. L’armée syrienne de 2013 n’est plus celle de 2011 et, les défections en son sein des débuts de l’agression extérieure ont tout simplement cessé : le soldat syrien aguerri par deux années de conflit impitoyable ( pas de quartiers ! ) a tout simplement compris que c’est son pays, sa terre, son peuple, et non plus Bachir El-Assad seul, qui sont visés par une coalition internationale .

Et cela est un facteur déterminant dans l’issue de la bataille, que les sionistes va-t’en-guerre, devront prendre en compte pour s’éviter un remake de la défaite humiliante infligée par la Résistance d’un Hezbollah d’à peine 3 000 hommes ! Une Résistance populaire héroïque qui a réussi à contrer et à faire stopper puis reculé plus de 40 000 agresseurs sionistes dits d’ "élites" ! Les survivants des commandos spéciaux " Golani ", se souviendront pendant longtemps de cette leçon de guérilla au corps à corps à mort, si loin de leurs "ratonnades" de la population palestinienne sans défense !

Quant aux yankees talmudisés et leurs alliés, leur indécrottable suprématisme, leur méconnaissance profonde de la mentalité iranienne, leur absence de prise en compte des mises en garde répétées des plus hauts responsables iraniens quant aux risques qu’ils encourent en cas d’agression de leur pays, car la riposte leur coutera très certainement un coût en vies humaines insupportable et unique dans leur longue histoire d’interventions guerrières depuis la fin de leur guerre civile Nord /Sud . Quant à Israël, ce sera le chant du cygne pour cette entité matrice de ce chaos généralisé dans cette partie du monde.

04/05/2013 18:48 par cassiopea

Une seule chose à dire : ces gens là me débectent ! Aucune considération pour les victimes qu’ils nomment des "chiens". Cette bande d’ordure que représente l’armée américaine et toute la racaille de la politique avec, mérite vraiment de subir la même chose qu’ils font endurer aux afghans, aux irakiens... A vomir !

04/05/2013 22:29 par SEPH

@ M

Une erreur de plume c’est glissée, il faut lire 2 000 réservistes et non pas 20 000 réservistes des forces armées israéliennes ont été rappelés pour des manœuvres : http://www.lessakele.com/article-des-reservistes-israeliens-rappeles-aux-frontieres-syriennes-et-libanaises-les-manoeuvres-militaires-117487734.html

Notons, qu’actuellement, les tensions montent à cause d’ Israël qui vient de bombarder la Syrie, et des USA qui ont décidé "officiellement " d’armer les terroristes. Alors, que sur le terrain les terroristes reculent, les israéliens, voient leur plan de partition de la Syrie s’éloigner. Ainsi que de voir tomber le verrou syrien pour faciliter l’attaque de l’Iran.

05/05/2013 00:40 par Anonyme

Heureusement, les Iraniens ne se contentent pas de "descendre" les drones comme le feraient de vulgaires cow-boys avec la pétoire à la ceinture. Les iraniens capturent les predator en les faisant se poser en douceur, les rangent bien proprement, les démontent et les examinent... Il va de soi qu’un tel savoir-faire fait enrager les cow-boys qui ne savent que mentir, comme au poker, tricher mais sans se faire prendre, comme au poker, et flinguer celui qui ne peut pas payer ; Il va de soi qu’en ziguouillant les fils de pute d’ingénieurs capables d’apprivoiser leur aigle et de rendre ses serres inoffensives ils pensaient être tranquilles, les p’tites têtes...

Dans les écoles où vont les cow-boys dont les parents ont des dollars et, pour ceux qui en ont beaucoup, dans celles des ingénieurs qui ont conçu les drones on leur a appris que toute chose, donc l’être humain, s’achète avec des dollars. Que plus on a de dollars plus on est libre. Alors ils ne comprennent pas. Car c’est au delà des possibilités que leur a offertes un système soigneusement abrutissant.

05/05/2013 17:51 par SEPH

Israël a franchi la ligne rouge,
Le bombardement de Damas à 3 h du matin (avec des bombes qui pourraient-être à l’uranium appauvri ?) est un ACTE DE GUERRE.

Israël est le pire des pays terroristes
car au nom du peuple élu, les israéliens se sont attribués tous les droits, mêmes les pires.
Quand la gauche va t-elle enfin dénoncer cette barbarie envers le peuple et le gouvernement Syrien ?

05/05/2013 22:23 par Annette

C’est terrifiant ! C’est terrifiant aussi qu’on les laisse faire des horreurs pareilles ! Mais ce qui est rassurant tout de même c’est que ça marche pas leurs saletés. Ils ont échoué en Irak et bientôt en Afghanistan...

06/05/2013 00:37 par chb

@ Annette
« Ils » ont échoué en Irak, vraiment ? Notez qu’ « ils » en redemandent pour la Syrie, l’Iran, la Corée.
Le téléguideur de l’article, devenu fortuitement infâme, il a certainement échoué dans son idée de défendre la paix et d’être le meilleur, il a même raté sa vie : chair à canon du troisième type, ces PSTD !
De même, beaucoup des marins partis en manœuvres au large de l’Iran auront-ils du mal à se regarder en face ou à jouer avec leur chien s’ils rentrent vivants à la maison. Le contribuable US ou européen a échoué aussi, bien sûr, puisque les bombes démocratisantes qu’il a financées n’ont pas apporté le bonheur et la quiétude prévues.
Mais les Dassault, les Erik Prince et leurs pareils gagnent et gagneront tous les jours. Le complexe militaro-industriel et financier, et leur foultitudes d’actionnaires (jusqu’aux pompiers retraités du Massachusetts) gagnent, eux aussi.
Quant à moi et à mes concitoyens parfois indignés, qui n’avons guère protesté ces dernières années, on n’est pas complices mais on a laissé faire, non ?

07/05/2013 17:46 par Lionel

@Annette je pense au contraire qu’il ont parfaitement atteint leurs objectifs tant en Irak qu’en Afghanistan, ils ont en totalité déstructuré des sociétés millénaires, les ont corrompues, l’Afghanistant est depuis une quinzaine d’années le premier pays producteur d’héroïne, les guerres civiles règnent, tout est détruit et donc le marché gigantesque de la reconstruction est ouvert...
Irrémédiablement !

07/05/2013 19:57 par Annette

Bien sûr qu’ils ont échoué en Afghanistan et en Irak comme ils avaient échoué au Vietnam ou même plus tôt en Corée puis qu’ils ne sont parvenus qu’à contrôler le sud ou comme les Soviétiques avaient échoué avant eux en Afghanistan. Ils ont bien sûr ravagé ces pays mais ça leur a couté la peau des fesses et ce n’était pas leur but, ce qu’ils voulaient c’est y mettre des marionnettes comme le Shah d’Iran & piller l’économie et les ressources de ces pays pendant des décennies et ça ça a échoué. Demandez à des Américains si c’est pas vrai, ils vous diront tous que si qu’ils soient ou non pour ces guerres !

07/05/2013 23:52 par Lionel

@Annette le coût des guerres Irak/Afghanistan confondues s’élèvent à 6000 ( six mille ) Mds $ !!!
Croyez vous que cette somme faramineuse n’a profité à personne ? Que le coût d’une guerre comme les guerres modernes ne se traduit pas en termes de bénéfices ???

08/05/2013 00:14 par anonyme

Pardon de faire irruption dans votre échange mais j’ai trouvé ça.sur les drones.
Les armateurs qui les possèdent, les banquiers qui les financent, auront peut-être plus de mal à les vendre au Pentagone... (au détriment des Américains qui meurent de misère ou se suicident en rentrant de leurs sales guerres qui promettaient un emploi, ça va sans dire)

Un petit appareil pour detecter les drones

5 Avril 2013 - Un appareil peut envoyer des alertes par SMS ou par email permettant de savoir quand un drone est à proximité.

Un ingénieur de Washongton D.C. est en train d’étudier le "bouclier anti-drones", petit appareil avec une connexion Wi-Fi qui utilise un micro pour détecter "l’armure acoustique" d’un drone (spectre et fréquence sonore) quand il est à sa portée.

Le créateur de l’entreprise, John Franklin, qui a travaillé en conception spatiale pendant 7 ans, dit qu’il espère commencer à vendre son appareil cette année.

Celui-ci coûtera 69$ et sera à peu près de la taille d’un clé USB. Il utilisera "Raspberry Pi", petit ordinateur à 25$ et des micros en vente dans le commerce. Il dit qu’il pense que les gens fixeront le "bouclier anti-drones" dans les environs ou sur les toits pour protéger leurs maisons de la surveillance.

"Les gens seront alertés et alors fermeront leurs volets"

Il a ajouté que la majorité des drones commercialement disponibles doivent s’approcher assez près d’une maison pour l’espionner. Des drones plus sophistiqués comme le predator voleraient trop haut pour être détectés.

Franklin a eu l’idée de l’appareil après avoir eu un problème avec son voisin, ce qui lui a mis la puce à l’oreille sur la réalité de la préoccupation des gens à propos des drones.

"J’ai acheté un drone sur Amazon et m’apprêtais à l’utiliser pour voir mon toit. Le vent s’est levé et il s’est écrasé dans la cour de mon voisin ; Lequel a eu peur quand il s’est rendu compte que celui-ci comportait une caméra." a-t-il dit. " De toutes façons, je m’étais rendu compte à quel point il est facile de faire intrusion dans la vie privée de quelqu’un avec un drone de quelques 200$."

Pour les drones plus gros, soit de guerre et d’attaque, capables aussi de transporter des bombes, il existe un moyen de tromper leur système d’information qui passe par un GPS, c’est à dire par un satellite. Le Parisien l’explique à la 6° image de l’infographie qu’il a publiée sur les drones.

Voilà ! Vous pouvez continuer !

08/05/2013 13:23 par Transes

@lionel,
En effet, les guerres d’invasion constituent le plus grand transfert de fonds publics vers les fonds privés qu’organise le capitalo-impérialisme. Le matériel, le coût de l’invasion et de l’occupation (chair à canon comprise) sont payés par le contribuable - ce qui permet de réduire sournoisement les protections sociales, sous prétexte de "déficit"- et tous les contrats raflés vont aux multinationales (ressources, reconstruction, et toutes les perspectives qu’offrent le pays envahi).
Sans compter les fonds secrets qui permettent d’alimenter les caisses noires de la CIA et autres, comme le trafic de drogue.
Ainsi, avant l’invasion US, en 2001, les Taliban avaient pratiquement éradiqué la production d’opium en Afghanistan (avec une chute de 94%). Mais, dès 2001, sitôt après l’invasion, la production d’opium est montée en flèche, grâce, en grande partie, aux US et à l’OTAN.
Le trafic de drogue constitue le troisième marché mondial après le pétrole et les armes. Excusez du peu.
Cet argent occulte permet, par exemple, d’aider les "alliés" sur place, de payer des mercenaires et de s’approvisionner en engins explosifs improvisés, fusils d’assaut et lance-roquettes.
Ce n’est qu’un aperçu de l’étendue du désastre.
Si on étudie un peu la question, évidemment.

08/05/2013 14:23 par Annette

Lionel

@Annette le coût des guerres Irak/Afghanistan confondues s’élèvent à 6000 ( six mille ) Mds $ !!!
Croyez vous que cette somme faramineuse n’a profité à personne ? Que le coût d’une guerre comme les guerres modernes ne se traduit pas en termes de bénéfices ???

Oh oui bénéfice pour les industries d’armement mais dépenses pour le contribuable américain et déficit fédéral colossal et économie à genoux ! Alors au bout du compte tu parles d’un bénéfice ! Non moi je parle de bénéfice net comme l’Iran du temps du Shah par exemple où les seuls frais c’était l’argent de poche du guignol et tout le reste entrait directement dans la poche de oncle Sam. Ca c’est du bénef ! C’est aussi ce que fait la France en Côte d’Ivoire entre autres pays d’Afrique d’ailleurs.

08/05/2013 15:47 par Safiya

@anette

Pour vous, un article, de Kharroubi Habib, qui dépeint parfaitement "l’échec"...

http://www.legrandsoir.info/irak-l-amerique-n-a-pas-echoue.html

09/05/2013 22:42 par Annette

@ Safiya

Dans l’article que tu cites l’auteur parle de ceux qui croient que les occidentaux sont intervenus pour "apporter la liberté, la démocratie et la sécurité". Moi je n’ai jamais dit ça ni cru ça. Comme je l’ai déjà dit je pense qu’ils ont envahi ces pays pour y mettre vite fait des marionnettes et les piller pendant longtemps (ce qu’ils n’ont pas réussi) pas pour y apporter la démocratie bien sûr ni même pour les détruire.

13/02/2015 23:45 par Bucanero

Un opérateur de drones US renonce, après avoir assassiné plus de 1500 personnes.->http://www.avn.info.ve]

Caracas le 4 février 2015 (...) Lors de déclarations à la BBC (chaîne Witness) Bryant
a dit qu’il avait un "sentiment de dégoût" pour son travail et a décidé de l’abandonner après avoir eu la certitude d’avoir tué un enfant lors d’une de ses attaques et, ensuite, après avoir reçu l’ordre de tuer un citoyen Américain.

"Comment nos actions pourraient-elles être légales et justes ?" commença-t-il à se demander. Ce qui l’a conduit à abandonner le programme secret des drones au bout de 4 ans et demie et après avoir tué quelques 1 626 personnes, selon la page web Notimérica.com.

(...) En outre, il a déclaré que, quand il a reçu l’ordre de tuer un citoyen Américain parce-qu’il "pourrait être le prochain Ben Laden", il a fait le tour de son travail. "C’était un Américain, c’était une des personnes que j’avais juré de protéger ! Et c’est alors que j’ai décidé de tourner le dos à tout et de m’en aller"

Des organisations internationales comme Amnesty International et Human Rights Watch ont dénoncé l’usage de drones de la part des Etats-Unis.

L’ONU a demandé à Washigton de révéler le nombre de civils qui ont été victimes d’attaques de drones.

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