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Riyad a les clés du rôle de négociateur que veut jouer Moscou (Al Arabiya)

Riyad voit Moscou comme un futur partenaire fiable, beaucoup plus fiable que les puissances occidentales, dans les domaines sécuritaires et économiques.

Un grande activité diplomatique règne entre Riyad et Moscou à propos de l’Irak bien sûr, mais aussi de la Syrie. La Russie veut jouer le rôle de négociateur sur toutes ces questions et l’Arabie Saoudite détient les clés. Si elle parvient à ses fins, la Russie enregistrera des gains substantiels aux dépens des Etats-Unis. La politique de coopération du Royaume avec les Russes peut produire des fruits de paix et modifier encore plus le paysage géopolitique.

Le ministre russe des Affaires Etrangères, Sergei Lavrov est arrivé à Jeddah il y a deux jours pour discuter de la crise du Levant avec des officiels saoudiens. Ces entretiens font suite au meeting du 3 juin à Sotchi entre le ministre des Affaires Etrangères saoudien, le prince Al-Faisal, et le président russe, Vladimir Poutine. Le 9 juin, Lavrov et le prince saoudien ont parlé au téléphone des solutions à apporter à la crise en Syrie. Le 20 juin, Poutine a appelé le président irakien en difficulté, Nouri al-Maliki, pour l’assurer de son soutien contre les pressions exercées par des groupes irakiens et des pays étrangers pour qu’il démissionne. Poutine a confirmé "le soutien russe le plus total à l’action du gouvernement irakien pour libérer au plus vite le territoire de la république des terroristes." Ce débordement d’activité montre que le Kremlin veut jouer un rôle majeur dans le règlement de la situation au Levant en volant la politesse aux Etats-Unis.

La Russie prouve qu’elle avait raison

La Russie a déjà joué un rôle de médiateur au Proche-Orient et dans d’autres zones de conflits. Pendant la guerre aérienne en Serbie, le premier ministre russe de l’époque, Viktor Chernomyrdin, a négocié une pause dans la campagne aérienne étasunienne qui avait soulevé la colère de Moscou. Depuis plus de 10 ans, la politique étrangère russe s’oppose ostensiblement à toute intervention étrangère dans les affaires d’un autre pays souverain et la Russie a beau jeu de prouver qu’elle a raison en dénonçant le chaos et la violence qu’ont engendrés au Moyen Orient l’interventionnisme étasunien et occidental soit armé soit sous forme de soutien. De plus, le Kremlin s’est positionné comme un agent de paix lorsqu’il a essayé d’empêcher l’Occident de commettre les mêmes erreurs en Syrie en faisant adopter une solution au conflit intérieur syrien qui excluait l’intervention militaire étasunienne, donnant ainsi le mauvais rôle aux Etats-Unis et à l’Europe occidentale. De toute évidence, le fait d’avoir trouvé la solution au problème des armes chimiques syriennes et empêché "l’agression américaine" est porté au crédit de la Russie par nombre d’officiels arabes.

Le Royaume et le Kremlin se sont mis d’accord pour revenir à l’esprit de la Conférence de Genève 1 qui était de favoriser une transition politique en Syrie. C’est un développement significatif qui montre que la réélection du président syrien Bashar Assad, le 3 juin, est un fait acquis non seulement pour la Russie qui l’a toujours vue ainsi, mais aussi pour Riyad qui la considère désormais comme essentielle à la stabilité de la Syrie. L’Iran qui voit que l’aide financière et militaire qu’il a apportée à la Syrie a servi à quelque chose, ne peut que se réjouir de ces développements. L’Iran est proche du Kremlin, et la Russie va pouvoir aider Riyad et Téhéran à négocier une solution au conflit syrien qui leur convienne à tous les deux. Le temps nous dira ce que sera la transition politique.

La méfiance de Riyad envers l’Amérique

Le raz de marée d’ISIS en Irak est arrivé au bon moment pour conforter les arguments du Kremlin sur l’échec des "révolutions globales de couleur" dirigées par la "communauté américano-atlantiste" qui détruisent les pays et les laissent sans défenses devant l’infiltration terroriste. La nouvelle offensive diplomatique russe consiste à montrer aux Saoudiens que ces ingérences sont la cause des malheurs du Levant et principalement de la débâcle catastrophique en Irak. Le Royaume n’a aucun mal à se laisser convaincre étant donné son manque de confiance dans l’Amérique.

L’avancée d’ISIS en Irak rappelle aux Saoudiens à quel point ils étaient hostiles à l’invasion et à l’occupation étasunienne de l’Irak. de fait, le Royaume a l’impression de revivre le même cauchemar, selon un officiel arabe.

Pendant leur meeting à Jeddah, Lavrov et Saud ont aussi dit qu’il fallait s’efforcer de "maintenir l’intégrité de l’Irak et l’unité de toutes les composantes du peuple irakien qui doivent pouvoir bénéficier de l’égalité des droits et des devoirs." Cela montre clairement que le Royaume et le Kremlin veulent trouver un chemin d’entente sur la stabilité de l’état irakien tout en solutionnant la crise de leadership à Baghdad. Selon un officiel arabe, Riyad et Moscou s’accordent sur le fait que Ayad Allawi est le meilleur candidat pour diriger l’Irak car il a entretenu des liens étroits avec le Royaume et le Kremlin dans le passé. Assad est la clé : Tous les camps voient maintenant qu’Assad et la stabilité de la Syrie sont la clé car sans elles il ne sera pas possible de porter Alawi au pouvoir à Baghdad. Les Saoudiens se rendent compte que les bonnes relations des Russes avec l’Iran et les Shiites irakiens permettront de mettre Allawi au pouvoir.

La visite en Egypte du roi Abdullah revêt aussi une grande importance dans cette suite d’événements. Cette visite de soutien au président égyptien Sisi est capitale parce que l’Arabie saoudite considère l’Egypte comme le coeur du Moyen Orient. Le Royaume voit aussi en Al-Sisi le modèle qu’il veut promouvoir au Levant : un dirigeant fort capable de museler les frères Musulmans et les extrémistes islamistes. Le soutien de Moscou à l’Egypte est aussi en jeu ; l’un dans l’autre, le Royaume et le Kremlin sont d’accord sur tout ce qui concerne la région. Leur coopération rencontre l’approbation de l’Iran parce qu’elle ne heurte pas les intérêts de la République Islamique — du moins pour le moment du fait de la menace des extrémistes sunnites.

Surtout, l’Arabie Saoudite prend des mesures rapides pour résoudre les problèmes de sécurité de la région. la Russie voit sa mission historique se concrétiser dans les solutions qu’elle apporte à la débâcle du Levant et qui auront pour conséquence de placer le Proche Orient dans l’orbite et sous l’influence de Moscou. La démarche est intelligente et son timing est parfait. Les chances d’une relation bilatérale fructueuse entre le Royaume et la Russie augmentent, les deux partis ayant souligné leur volonté d’intensifier leurs relations y compris commerciales, économiques, énergétiques. Le 18 juin l’Arabie Saoudite et la Russie se sont mis d’accord sur un projet intergouvernemental de coopération pour l’usage pacifique de l’énergie nucléaire et sur les étapes précédant sa signature. Tous ces développements succèdent aux compliments de Poutine au roi Abdullah il y a quelques mois et à la reprise des forages de Lukoil dans les provinces orientales. Il est clair que Riyad voit Moscou comme un partenaire d’avenir en matière de sécurité et d’économie sur lequel il peut compter ; bien plus que sur les puissances occidentales.

Theodore Karasik

Dr. Theodore Karasik est directeur de recherche à l’Institut d’analyse militaire du Golfe et du Proche Orient (INEGMA) de Dubaï, EAU. Il enseigne aussi à l’université de Wollongong Dubai. Dr. Karasik est diplômé en histoire de l’Université de Californie, Los Angeles.

Traduction : Dominique Muselet

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