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Salaud de coco qui veut faire manger de la bidoche aux prolos ! Le bon menu de Fabien Roussel

Paul ARIES, politologue spécialiste de l'alimentation.

Fabien Roussel a provoqué une tempête dans les marmites de l’élection présidentielle, à moins que ce ne soit dans le bénitier des bien-pensants en matière de mœurs de table en osant déclarer qu’ « Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c'est la gastronomie française. Le meilleur moyen de la défendre, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès ». Ce menu lui a valu de la part d’une certaine gauche « woke » d’être accusé de crypto-fascisme et autres noms d’oiseaux. Cette gauche « woke » a préféré ignoré les vrais débats pour s’offusquer qu’on puisse être de gauche et défendre la gastronomie française (parce qu’elle est française justement) et la consommation de viande et de fromage… La bonne question qu’il aurait fallu lui poser aurait été : de quelle viande, de quel fromage et de quel vin parles-tu camarade ?

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Depuis Roussel a choisi de sur-jouer son côté Astérix, défenseur de la viande et de la culture française.

Il fait semblant de ne pas comprendre ses détracteurs alors qu’il savait pertinemment que sa déclaration ferait polémique.

C’était une provocation, faisons-en une provocation à penser.

Mélenchon s’était essayé en 2007 à ce petit jeu avec sa fameuse salade quinoa-crevettes... double bévue car le quinoa ne peut plus séduire les écolos et les crevettes font bondir les végans.

Il y a urgence que les gauches reviennent à des politiques alimentaires capables d’être entendues par les milieux populaires.

Le Parlement de l’Union Populaire se penchera bientôt sur ces questions alimentaires... Essayons d’apporter du grain à moudre.

Un éco-socialisme (ou un écocommunisme) gourmand...

On aurait tort de penser que les insultes contre Roussel s’expliquent simplement par le climat électoral délétère, elles témoignent de ce qui ne va plus dans une partie des gauches. Je ne traiterai dans ce texte que de la question de l’alimentation. Celles de la nation et de la République mériteraient d’autres papiers. Les détracteurs de Fabien Roussel ignorent tout visiblement de l’histoire du communisme français, et plus largement de celles des gauches et des mouvements populaires.

Oui de Pierre Leroux (1794-1871), inventeur du terme de « socialisme » à Charles Fourier (1772-1837), un des pères du « socialisme utopique » en passant par Gracchus Babeuf (inventeur du mot « communisme ») et les frères-ennemis Marx, Proudhon, Bakounine la bonne bouffe a toujours fait partie des traditions révolutionnaires françaises et internationales !

Fourier proposait même de lier le socialisme et ce qu’il nommait la « gastrosophie » puisqu’il s’agissait d’apporter au peuple les « raffinements de bonne chère réservés aux oisifs ». Le but était d’organiser la voracité générale, de promouvoir la gourmandise source de sagesse, de transmettre la culture du plaisir. Il s’agissait d’élever l’appétit du peuple au degré suffisant pour consommer « l’immensité des denrées que fournit le nouvel ordre ». Ce qui caractérise la société d’harmonie c’est la surabondance des plaisirs. On comptait dans sa société parfaite cinq repas par jour, composé chacun de 40 plats, pris dans d’immenses réfectoires. La gastrophobie voulait réconcilier les plaisirs de la cuisine et la santé. Fourier proposait une hiérarchie des aliments qui excluait les « nourritures inqualifiables et indigestes », tels les courges, le pain mal cuit, la « colle rance » que contiennent les vermicelles italiens, la nourriture anglaise et le thé (sic), car « c’est encore l’anglomanie qui a habitué à proscrire au déjeuner les bons mets de notre pays et à les remplacer par une vilénie ».

Dès sa naissance, le socialisme fait donc des affaires de table (du bien manger) des enjeux hautement politiques et populaires. La gauche a hérité du personnage de Bon-temps, qui court des XVe au XVIIIe siècle, ami de Bacchus et de la déesse Cérès, il fait baisser les prix du blé et du vin ... Comment oublier au XIXe siècle la place centrale des banquets dans l’invention même de la gauche ? Jules Michelet (1798-1875) est non seulement l’un des plus grands historiens mais l’auteur d’un manuscrit inachevé intitulé « Le banquet » qui croise les problématiques du Sacrifice et de la Révolution. Ce livre est une réflexion sur l’écrasement du « Printemps des peuples » de 1848 et un hymne à la belle vie, à la bonne chère. Il rêve d’une table immense où seraient conviés tous les peuples de l’Europe. Il veut une table qui dilate le cœur.

Faut-il rappeler que Paul Lafargue, gendre de Marx, bien connu pour son éloge du droit à la paresse, sera aussi l’auteur d’un traité contre les « falsifications » alimentaires qui fleurissent à la fin du XIXe siècle où les puissants entendent déjà faire « bouffer » au peuple de la fausse viande, du faux pain, du faux vin...anticipant ce que le capitalisme biotechnologique et les végans antispécistes souhaiteraient imposer avec l’agriculture cellulaire.

Le meilleur symbole de cette alliance de la table et de la révolution reste la « fête de l’Huma » qui célèbre chaque année l’alliance de la politique, de la musique et de la bonne chère. Doit-on aussi citer les banquets républicains du 21 janvier qui célèbrent la décapitation de Louis XVI en partageant une tête de veau ?

Ne laissons pas la table à l’extrême-droite !

Pire encore que cette ignorance crasse des rapports des gauches à la table, les détracteurs de Fabien Roussel l’accusent de marcher sur les plates-bandes de l’extrême-droite ! Défendre « Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage » ferait de vous un émule de la droite identitaire, de Zemmour à Le Pen et de leurs sbires médiatisés, comme Baptiste Marchais ou le sinistre Papacito (dont nous parlerons un peu plus loin).

Soyons clair, abandonnez la défense de la gastronomie à l’extrême-droite ce n’est pas lui laisser faire le travail de la gauche sa place, c’est lui permettre de raconter n’importe quoi !

Notre combat pour la bonne bouffe n’a rien de commun avec celui de l’extrême-droite, notre combat contre les végans abolitionnistes (les végans welfaristes me sont sympathiques) est à l’opposé de celui des identitaires-viandards.

Les adversaires de nos adversaires ne sont nullement nos amis.

Les identitaires-viandards sont de faux-ennemis des végans car ils campent simplement sur l’autre face de la même problématique. Les uns diabolisent la viande, les autres la vénèrent, mais tous l’essentialisent, alors que le bon combat est de répéter que la vraie alternative n’est pas entre les protéines animales et végétales mais entre, d’un côté, la production industrielle de ces protéines animales ou végétales et, de l’autre côte, la défense et la promotion de l’agroécologie, agriculture et l’élevage paysans. Les disciples de Zemmour sont par définition des idiots-utiles de la malbouffe qu’ils disent pourfendre car ils prônent le libéralisme. C’est bien le libéralisme économique qui conduit à la casse des cultures alimentaires et aussi à la souffrance animale avec le choix de la concentration des animaux dans des abattoirs géants.

Ce que nous a appris le mouvement anti-McDo !

L’alimentation a été de tout temps un enjeu idéologique notamment politique, spécialement en France. Il est donc juste de parler de cultures, et pourquoi pas d’identités, culinaires, mais en prenant garde de ne jamais sombrer dans la xénophobie. Cette vigilance ne vaut pas seulement pour aujourd’hui. Le combat contre la malbouffe a dû choisir entre les thèses identitaires (ce sont des militants d’extrême-droite qui ont fondé les premiers comités anti-McDo à la fin du XXe siècle) et des thèses émancipatrices, universalistes qui l’ont finalement emporté. Je me souviens combien j’avais dû batailler lors de la naissance du mouvement anti-McDonalds (avec Les Fils de McDo, 1997, l’Harmattan et Le Petit manuel anti-McDo, 1999, Golias) pour expliquer que McDonalds n’était pas américain, contrairement à ce que clame la firme mais aussi ses détracteurs identitaires, mais la bouffe unique de la pensée unique, une pseudo alimentation pour celles et ceux qui ne savent plus ce que manger veut dire, une alimentation qui vise le palais reptilien (comme on parle de cerveau reptilien) car s’adressant aux sensations organoleptiques de base (le sucré, le salé, le craquant, le mou, etc.) communes, quels que soient la culture, l’âge, le sexe, le milieu social.

J’écrivais dans Le Petit Manuel anti-McDo : « McDo voudrait faire croire qu’il est américain (...) Ronald est culturellement apatride, il n’est d’aucun pays, d’aucune histoire, d’aucune mémoire. McDo c’est l’inverse d’une vraie culture, c’est la bouffe unique de la pensée unique (...) Le hamburger en tant qu’aliment n’est pas plus américain que chinois ou belge. Le Portugal eut été le pays le plus moderne, McDo serait portugais. McDo c’est américain parce que les Américains ont cessé justement de l’être. La vraie cuisine américaine était extrêmement diversifiée en raison de la présence de nombreuses communautés d’origine irlandaise, allemande, chinoise, latino-américaine, etc. (...) les Américains sont les premières victimes de la McDonaldisation du monde ». C’est sur ces bases que nous avons fondé le mouvement Slow-food mais aussi démonté le McDo de Millau, nul antiaméricanisme dans cela. J’étais déjà opposé (il y a quelques décennies) aux premiers théoriciens antispécistes qui ne comprenaient pas notre combat, qui se moquaient de notre refus de l’homogénéisation et de l’industrialisation de la table (David Olivier, un des pères de l’antispécisme français écrivait notamment « L’anticapitalisme aussi fait dans la diabolisation – contre McDonald’s... » Il ajoutait même que notre diabolisation concernait aussi Monsanto). Il est vrai que ces antispécistes étaient déjà pro-OGM et considéraient que la viande clonée n’était pas pire que l’autre. Ils clameront bientôt que le véganisme peut être soluble dans le capitalisme, comme le défendait l’antispéciste Henry Spira qui négocia avec les grandes firmes internationales le lancement des produits végans qui envahissent depuis la grande distribution. Ce que nous a appris le mouvement anti-McDo c’est que nos alliés ne sont pas forcément ceux auxquels on pense naturellement et que nos adversaires pas davantage ! Ce que nous a appris le mouvement contre la mal-bouffe c’est que la gauche doit construire son répertoire militant sans se faire piéger.

La gauche a oublié les politiques alimentaires !

L’extrême-droite peut aujourd’hui s’emparer des questions alimentaires car les gauches françaises les ont trop oubliées. Slow Food ne connait pas en France le succès qu’il mérite. L’altermondialisme est pourtant largement né autour des questions agricoles et alimentaires avec le démontage du McDo à Millau, avec la naissance de l’association des Amis de la Confédération paysanne, avec le succès du bio et des AMAP.... Nous ne devons pas abandonner les questions de table ni aux tenants du productivisme agricole, ni aux identitaires-viandards, ni aux végans techno-scientistes, car ni les uns ni les autres ne posent les bonnes questions et ne donnent les bonnes réponses en termes de souveraineté alimentaire et de culture émancipatrice.

Les identitaires-viandards ont tout faux !

Prenons trois « identitaires viandards » particulièrement en vogue.

Papacito est bien connu pour être un adepte de Zemmour, pour faire l’éloge des armes, de la violence, (il met en scène dans une de ses vidéos le meurtre fictif d’un électeur de la France Insoumise), il se présente désormais comme le champion des viandards... Papacito est pourtant autant un idiot-utile du véganisme que les végans sont les idiots-utiles de l’agriculture cellulaire. Papacito et les végans campent sur les deux faces opposées de la même problématique, alors qu’il faudrait au contraire changer les termes du débat – comme nous l’avions fait avec McDonalds- Vegans et identitaires-viandards s’accordent sur les termes du débat : la question serait celle de la viande en soi. Les végans diabolisent la viande, les identitaires-viandards la vénèrent. Ils font les uns comme les autres l’impasse sur la vraie question qui est celle du choix des modes d’élevage (industriel ou paysan). Végans et identitaires viandards s’accordent aussi pour faire comme si le débat concernait la seule viande, alors que l’enjeu concerne tous les produits et sous-produits animaux, y compris le miel (pas assez « macho » ?), sans oublier le fumier pourtant indispensable pour l’agriculture, sauf à utiliser toujours plus de chimie. La viande a pourtant été historiquement un sous-produit, soit du lait, soit de la traction animale, soit des fumures animales.

Végans et identitaires-viandards s’accordent également pour faire de la viande rouge saignante, le parangon des produits animaux. Végans et identitaires-viandards s’accordent enfin paradoxalement sur la figure du chasseur qui aurait au moins le « mérite » de tuer lui-même l’animal pour se procurer de la viande, alors que le consommateur lambda, voire même le végétarien amateur de produits laitiers, serait un salaud, car il choisirait d’ignorer que la consommation de lait suppose le sacrifice d’animaux. Vegans et identitaires-viandards partagent la même misère intellectuelle débouchant sur les mêmes impasses. Ils se rejoignent pour laisser croire qu’il n’y aurait qu’un type d’élevage, qu’une sorte de pèche, qu’une façon de faire du foie gras.
La polémique médiatique entre l’antispéciste de choc Solveig Halloin et l’influenceur/youtubeur facho Baptiste Marchais est grandement révélateur du danger du face à face identitaires-viandards versus végans dont raffolent les grands médias. Par le caractère scandaleux des thèses antispécistes, Solveig Halloin réussit le tour de force de rendre sympathique aux yeux de beaucoup (au regard des réactions du public) un Baptiste Marchais qui ne l’est pas du tout, mais alors vraiment pas ! Oser comparer les abattoirs aux camps de la mort (thèse classique des antispécistes) ne discrédite pas seulement les végans mais risque de profiter aux militants d’extrême-droite (ce qui serait un comble !). Si tuer une vache est aussi grave que gazer un juif, alors les camps de la mort ne seraient pas pires que les abattoirs. Contrairement à ce que semble dire Baptiste Marchais la vraie alternative n’est pas entre des abattoirs qui travailleraient « bien » (à l’ancienne ?) et d’autres qui travailleraient « mal », mais entre des choix économiques, techniques, juridiques, donc politiques. Choix économique puisque la France a choisi d’avoir dix fois moins d’abattoirs que l’Allemagne en misant sur la concentration donc elle connait dix fois plus de souffrance animale et de mal-être au travail chez les éleveurs et les ouvriers des abattoirs. Choix technique puisque la France avec l’industrialisation à choisi des abattoirs non spécialisés qui traitent tous les types d’animaux. La question n‘est pas seulement d’étourdir les animaux avant de les abattre, comme le rappelle Marchais, obligation qui existe depuis 1964 – que semblent méconnaitre aussi bien Marchais qu’Halloin au regard de leurs échanges (Marchais : « Vous avez encore des abattoirs labellisés qui endorment les animaux avant de les abattre ». Solveig Halloin : « Vous racontez n’importe quoi ! »). Il faut certes faire respecter la loi (au besoin la durcir) et sanctionner sévèrement les délinquants, mais il faut aussi développer des alternatives au modèle industriel/productiviste. Plutôt que de laisser croire que « c’était mieux avant » (vieille figure de l’extrême-droite). Innovons en misant sur de petits abattoirs de proximité (cogérés par les usagers), développons l’abattoir mobile (via l’expérimentation inscrite dans la loi EGAlim). Le travail fait par le « Bœuf Éthique » est exemplaire, comme est exemplaire l’activité du réseau La Poiscaille. Zemmour que soutient aussi Baptiste Marchais est plus connu pour combattre le « grand remplacement des boucheries » (des boucheries « françaises » par des boucheries halal), que pour s’opposer au libéralisme économique, responsable pourtant de la concentration/industrialisation des abattoirs donc de la cruauté !

Estelle Redpill Rodriguez qui se dit identitaire et soutient aussi Zemmour est une des nouvelles égéries de la fachosphère. Elle prétend se lancer en politique car le RN serait "trop gauchiste". Elle bénéficie d’une réelle audience (plus de 100000 abonnés) et du soutien de quelques grands noms de l’extrême-droite... Sous des allures de ménagère « moderne » et proche, elle instrumentalise la table au profit d’une cuisine politique indigeste. La force d’Estelle Redpill Rodriguez c’est de surfer sur ce qu’il y a de pire en matière de réflexion sur l’alimentation, c’est-à-dire le "chosisme" qui ne voit que le produit (bon ou mauvais) mais oublie que l’essentiel c’est ce qui se construit autour de lui (comment mange-t-on ? Qu’est-ce que manger veut dire ?). Ces émissions sont donc faussement rebelles, y compris sur le plan strictement de la défense et de la promotion du bien-manger. Nous vivons en effet une double révolution de la table, celle du contenu de l’assiette, dont on parle beaucoup, et celle du rapport à l’alimentation (désymbolisation, déritualisation, déculturation).

Le piège végan se referme sur une partie de la gauche !

Fabien Roussel a commis un crime de lèse-véganisme en ne se soumettant pas aux diktats de Davos et des grands lobbies (ceux notamment de Bill Gates) et en revendiquant le droit pour les milieux populaires à manger non seulement de la viande et du fromage, mais des produits carnés (ou végétaux) de qualité. Salaud de coco qui veut faire manger de la bidoche aux prolos ! Le compte Twitter du PCF a choisi de répondre de façon moqueuse « Avant on reprochait aux communistes de manger des enfants, maintenant on leur reproche de manger de la viande. Y a du progrès". Il faut aller plus loin : le scandale n’est pas en effet que Fabien Roussel ose (enfin !) parler de gastronomie mais qu’il contribue à redistribuer les cartes en refusant d’abandonner la défense de l’élevage (paysan, je suppose) à l’extrême-droite ! Il a commis le même crime que nous avions commis en fédérant autour de l’appel pour la défense de l’élevage paysan et des animaux de ferme contre les hypocrites lundis sans-viande tout ce qu’on fait de mieux en matière d’écologie, d’altermondialisme, de syndicalisme paysan, de mouvements défendant le bien-manger.

Ce n’est pas un scoop, les communistes (mais ils ne sont pas les seuls) sont « naturellement » du côté du bien manger, du manger « bon, propre et juste » comme le dit le mouvement Slow-food, les parlementaires et dirigeants communistes ont largement signé l’Appel pour la défense de l’élevage paysan, le Modef (dans lequel militent beaucoup de paysans communistes) l’a aussi signé aux côtés de la Confédération paysanne, de Biolait, de Nature et Progrès. Ceux qui s’en prennent aujourd’hui à Fabien Roussel sont non seulement les idiots utiles de l’extrême-droite puisqu’ils attendent des gauches, notamment écologistes, qu’elles délaissent ce terrain aux partisans de Le Pen ou Zemmour, mais ils sont aussi les idiots-utiles des biotechnologies alimentaires qui entendent imposer une alimentation fabriquée à base de cellules souches.

Fabien Roussel a donc raison de défendre le droit à la bonne bouffe pour tous/toutes. Espérons qu’ils se retrouvent bientôt en bonne compagnie, avec Mélenchon, Jadot notamment !

Ces combats que nous devons mener...

Je rêve donc que cette tempête dans le bénitier végan connaisse un prolongement durant cette campagne et que tous les candidats des gauches se prononcent contre l’agriculture cellulaire : le capitalisme imposera d’abord la fausse-viande, le faux-lait, le faux-fromage, les faux-œufs, le faux-miel avant d’imposer les faux-fruits et faux-légumes, comme le revendiquent déjà les lobbies. Le faux-vin est dans les cartons de plusieurs grands groupes financiers. J’aimerai aussi que les candidats des gauche se souviennent des autres combats sur le front des politiques agricoles/alimentaires.

Contre les OGM

Je rêve aussi que les gauches renouent avec ses vrais combats contre les OGM, notamment les OGM cachés que sont la mutagénèse et la cisgenèse. Toute une partie de la gauche a déserté ce front car se serait mécontenté Les penseurs de l’antispécisme et du véganisme pas ou peu hostiles aux OGM ! La mutagénèse consiste à provoquer des mutations génétiques par des chocs imposés aux semences ou plantes, par des traitements chimiques radioactifs ou autres agressions, afin de fabriquer des souches résistantes aux herbicides La FAO et l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) listent les variétés mutées par mutagénèse sur la base des simples déclarations volontaires et dénombrent déjà plus de 1700 espèces et 3000 variétés concernées. Les associations parlent donc d’OGM cachées et dénoncent le manque total de transparence. Les fruits cisgéniques à maturité retardée sont par exemple un des enjeux du commerce mondial, avec pour conséquence la casse des agricultures locales et davantage de pollution. La cisgenèse consiste à transférer des gènes entre organismes qui pourraient être croisés naturellement. On obtient ainsi des pommes cisgéniques modifiées pour ne pas brunir une fois épluchées, des melons à maturité retardée, etc. Ces aliments génétiquement modifiés bénéficient d’une grande tolérance de la part de l’Agence européenne de sécurité des aliments (ASEA) qui préconise un allègement des contrôles les concernant. Les associations spécialisées, comme InfoOGM, mettent cependant en garde les mangeurs...

Contre la « ionisation » des aliments

Je rêve également que les gauches renouent avec le combat contre la « ionisation » des aliments. L’irradiation des aliments (dénommée « ionisation » par ses partisans) est la condition même de leur globalisation. Cette technique est l’une des applications du principe « l’atome au service de la paix » voulu par le Président Eisenhower en 1953. Il s’agissait au départ d’une vitrine de l’industrie nucléaire visant à exposer des technologies nucléaires pouvant sauver des vies plutôt que d’en détruire. Ce programme d’irradiation des aliments a été lancé en 1961. Le changement de nom est opéré seulement en 1982 : « Tout mot ou déclaration contenant le mot « irradiation (ou « irradié ») peut inspirer la crainte et provoquer le rejet du produit. Le terme de « ionisation » sera ainsi finalement retenu. La France fait partie des pays européens où l’irradiation des aliments est la plus importante.

Contre les nanoaliments

Je rêve encore que les gauches renouent avec le combat contre les nanoaliments. Les nanoaliments concernent l’application au domaine alimentaire des nanotechnologies, l’une des quatre branches de la « révolution NBIC » (nanotechnologie, bactériologie, sciences de l’information et cognitives) lancée à grand renfort de financement par les États-Unis. Nos modes de vie et notre alimentation devraient en être profondément affectés dès les prochaines années. Les nanomatériaux sont des particules minuscules, de l’ordre du millionième de millimètre. Dans l’agriculture, les nanotechnologies seront la prochaine étape vers le plus « petit » (après les OGM et la mutagenèse), en passant de la manipulation des gènes à celle des atomes. Le domaine agroalimentaire est celui dans lequel ont été annoncés les plus importants développements. Le mensuel Les Zindigné(e)s fut un lanceur d’alerte, grâce à l’Association de veille et d’information civique sur les enjeux des nanosciences et des nanotechnologies (AVICENN). Plusieurs estimations du marché mondial des nanos dans l’alimentation ont été réalisées, proposant des chiffres allant de plusieurs centaines de millions à plus de 20 milliards de dollars. En agriculture, la manipulation des atomes permet de remanier l’acide désoxyribonucléique des semences en vue d’obtenir des plantes ayant de nouvelles propriétés (odeur, période de croissance, rendement, etc.). Dans l’alimentaire, les applications concernent autant les emballages que les denrées.

Les nanoéléments au contact des aliments

La plupart des applications des nanotechnologies dans le domaine alimentaire concernent aujourd’hui les matériaux au contact des aliments : emballages, surfaces de découpes, instruments de cuisine, parois de réfrigérateurs, etc. – elles ont pour but : de renforcer la solidité, la rigidité et la résistance à la dégradation de ces matériaux (nano nitrure de titane pour prévenir les rayures sur les emballages plastiques) ; d’accroître leur transparence ; de permettre une meilleure conservation des aliments en protégeant nourritures ou boissons contre les UV (nanoparticules d’oxyde de titane (TiO2) dans des emballages en plastique, nanoparticules d’oxyde de zinc) ; de supprimer la perte des arômes (nanoparticules d’oxyde de titane dans des bouteilles en plastique pour des bières aux Etats-Unis, nanoparticules de nitrure de titane dans des emballages en PET (polyéthylène téréphtalate) autorisés en Europe) ; de réguler l’humidité et l’oxygène (nanocouches d’aluminium ou d’oxyde d’aluminium utilisées pour des emballages de barres de chocolat) ; de combattre les microbes, bactéries ou champignons (nano oxyde de zinc (ZnO), nano dioxyde de titane et nano argent que l’on retrouve sur les parois internes de certains réfrigérateurs, sur des planches à découper, sur des récipients pour la conservation des aliments : barquettes alimentaires, films transparents, etc.).

L’AVICENN précise que les craintes portent sur la possibilité que des nanomatériaux migrent des emballages (ou des revêtements de surface des instruments de cuisine) jusqu’aux denrées : « Les modalités de ce transfert et les risques qu’ils pourraient entraîner sont encore largement méconnus et très variables parce que entrent en ligne de compte de multiples facteurs (la température, la durée du conditionnement, la nature des denrées conditionnées : liquides ou solides, etc. »

Les nanoéléments intégrés dans les aliments

Des nanomatériaux peuvent être également directement intégrés dans les denrées. L’AVICENN rappelle que certaines applications sont présentées comme des solutions innovantes à des problèmes nutritionnels et/ou sanitaires (comme la diminution de la teneur en graisse, en sel, en calories ou en émulsifiants des aliments) ou permettant une meilleure assimilation des nutriments et compléments alimentaires. D’autres nanoéléments sont aussi utilisées pour modifier les arômes, saveurs, couleurs et textures de certains aliments (des nanoparticules de dioxyde de titane servent de pigment blanc pour rendre des aliments plus blancs ou pour décliner une palette de couleurs en étant associées à d’autres colorants alimentaires, sur le glaçage de pâtisseries, par exemple. L’AVICENN ajoute que des nanoparticules, notamment des nanosilices sont ajoutées dans certains produits alimentaires (plats surgelés, glaces, sauces pour lasagnes, nouilles instantanées, divers assaisonnements pour viande hachée et burrito, pancake, crème, légumes rôtis, etc.) afin de rendre leur texture plus homogène, plus onctueuse. L’AVICENN recense également les recherches faites pour diffuser des saveurs, par ouverture progressive de nanocapsules – des nanoagrégats de cacao permettraient d’accroître l’arôme de chocolat grâce à l’augmentation de la surface qui entre en contact avec les papilles gustatives. D’autres nanoéléments permettent un allongement de la durée de conservation des flaveurs (ou ensemble des sensations perçues à partir de la bouche : goûts, odeurs...) au moyen de l’intégration de nanocapsules qui libèrent progressivement des substances conservatrices dans les aliments : limonades, jus de fruits, fromages, margarine, chewing-gums, bonbons, barres chocolatées, etc.). On utilise aussi des nanoparticules de platine pour décomposer l’éthylène et ralentir le mûrissement des fruits et légumes et on ajoute un revêtement de nanoargent sur des fruits coupés pour allonger leur durée de conservation... Le but à terme est aussi de créer des aliments « intelligents » agissant interactivement avec le consommateur pour « personnaliser » les aliments, changer la couleur, le goût ou les éléments nutritifs sur demande.

La France fait figure de leader dans ce domaine et ne souhaite pas perdre cet avantage. Ainsi, l’Agence nationale de la recherche a intégré dans son appel à projets « P2N » (c’est-à-dire nanotechnologies et nanosystèmes) une demande pour soutenir des recherches sur « la protection et vectorisation de micronutriments indispensables au travers d’aliments nanostructurés », ou encore sur « les nouveaux additifs ou compléments alimentaires sous forme nanométrique ». Les députés du Parlement européen ont débattu, lors de la session du 23 au 26 avril 2009, des dangers potentiels des nanoaliments et ont demandé une évaluation des risques, s’opposant ainsi aux positions de la Commission qui souhaitait faire adopter un seuil de 50 % de nanoparticules dans un produit pour qu’on puisse parler de nanoaliment. Le Parlement européen a donc rejeté toute idée d’assouplissement de l’étiquetage des aliments modifiés au moyen des nanotechnologies.

La demi- victoire contre la viande clonée

Les techniques de clonage existent depuis le début des années 1950, mais le clonage de la brebis Dolly en 1996 a permis d’ouvrir le débat sur la consommation de viande clonée. D’autres animaux ont d’ailleurs très vite suivi : vaches, cochons, bœufs, lapins, juments, etc. Une étape a été franchie à la fin du XXe siècle par le clonage dit de « seconde génération » qui consiste à cloner un clone, c’est-à-dire à obtenir des organismes clonés à partir d’autres organismes clonés. L’exploitation commerciale de la viande clonée est à ce jour sans intérêt : déjà parce que seuls 5 à 10 % des œufs fabriqués et réimplantés produisent des clones viables et en bonne santé, ensuite par le clonage des mâles est beaucoup plus aléatoire que celui des femelles, enfin parce que le coût d’un animal cloné reste prohibitif, sauf comme reproducteur. L’Europe ne croit donc pas en la faisabilité de cette technique, c’est pourquoi une législation a pu être adoptée, interdisant le clonage d’animaux à des fins d’élevage et d’alimentation dans l’Union européenne, mais aussi l’importation sur le territoire européen de leurs descendants et de produits qui en seraient issus (viande, lait, matériel reproducteur, etc.). La Commission européenne, qui avait seulement proposé d’interdire le clonage animal en Europe, mais sans interdire la vente de viande ou de lait de leurs descendants, ni sans assurer la traçabilité de ces produits, a suivi. L’Europe semble donc avoir écouté les Européens puisque selon un sondage de 2008, 58 % d’entre eux se disent opposés au clonage pour la production alimentaire, pour des raisons liées au bien-être animal ou pour des questions relevant de l’éthique, et que 83 % souhaitent que la viande et le lait issus de descendants de clones, soient obligatoirement étiquetés comme tel. Ce refus de la viande clonée peut donc être compris comme une limite portée à l’artificialisation de la viande, sauf si, pour les mêmes raisons invoquées contre le clonage, le bien-être animal notamment, l’Union européenne continuait à soutenir les projets de viande totalement artificielle...

Les identitaires-viandards peuvent aller se rhabiller !

Les identitaires-viandards peuvent aller se rhabiller devant la richesse des propositions que les gauches portent en matière alimentaire, et plus seulement en matière agricole ! Il y a beaucoup d’autres grandes propositions que l’on trouve dans les programmes des candidats (notamment celui de Mélenchon) ou dans les textes de Via Campesina (Confédération paysanne et Modef), des AMAP, de la FNAB, de Slow Food International, etc. J’ai déjà publié sur le site Le Grand soir un appel en faveur de la gratuité des cantines. Melenchon est pour. Qu’en pense Jadot ? Qu’en pense Roussel ?

La lutte des classes se joue aussi à table.

Elle est affaire de modes de vie, de style de vie.

Alors prenons nos couverts entre les dents !

Paul Ariès auteur de Une histoire politique de l’alimentation du paléolithique à nos jours (Max Milo). Il vient de publier deux romans dystopiques sur véganisme, transhumanisme, agriculture cellulaire. Un roman adulte, Le meilleur des mondes végans (Editions A plus d’un titre) et un roman jeunesse J’veux plus manger de viande (Editions Golias).

COMMENTAIRES  

14/01/2022 18:41 par irae

Ce n’est certes pas ses goûts alimentaires qui sont à reprocher à Fabien. Je suis plus choquée par sa participation à la manifestation des factieux facistes de la police à laquelle participaient jadot, zemmour, le pen, dupont gnangnan, vous savez les éborgneurs mutileurs impunis et qui font barrage pour protéger les meurtriers de Zineb Reddouane et Steeve Maïa Canicio.
Quant à sa contribution à l’éparpillement des voix du 1er tour à classer avec la piètre hidalgo, la coquille vide taubira et l’européo-neolibéralo compatible jadot.

15/01/2022 09:45 par Cinto

Permettre au peuple d’accéder aux plaisirs de la gastronomie bourgeoise, c’était aussi un des slogans de l’écrivain communiste Manuel Vazquez Montalbàn : c’est dans ce but qu’il a créé, avec Pepe Carvalho, le type du détective-gastronome et cuisinier (alors que dans la tradition du polar noir américain, les détectives se contentent de boire). De nombreux auteurs de polars ont repris ce goût de la bonne cuisine, en premier lieu Camilleri, avec son commissaire sicilien Salva Montalbàn, mais en oubliant l’engagement politique, et avec une dégénération de l’axe gastronomique, souvent réduit chez l’Allemand Jean-Luc Bannalec et son commissaire breton, à une consommation compulsive de café. Chez Vazquez Montalbàn, le plaisir gastronomique commençait au marché, ou dans les boutiques alimentaires qui se fournissaient chez de petits producteurs enracinés dans des terroirs bien précis, assurant ainsi une vivification par le bas du pays tout entier. A l’opposé, la tendance végan fait partie de la cancel culture, qui fait table rase de la tradition et de l’histoire pour laisser le champ libre aux grandes entreprises mondialisées.

15/01/2022 10:53 par Yannis

Oui, bien manger, partager un repas. Une habitude, une tradition, un régime alimentaire en France. Une identité.

Le PS a bien bouffé pendant 40 ans dans ce pays roi de la gastronomie. Certains disent même que ses élus se sont empifrés de caviar et même de homards, pendant qu’ils disaient à leur bon peuple de faire des sacrifices.

Maintenant le PS et affiliés, bobos stupides, vegans intolérants, décoloniaux ouvertement racistes , ultraféministes sexistes, brefs tous ces héritiers de la gauche plurielle (joli slogan publicitaire) qui n’ont rien vu arriver de la coronafolie, à force de regarder ailleurs, leur nombril ou entre les lignes des textes.

C’est cet aveuglement qui s’est avéré fatal à la gôche, ex génération Mitterrand de petits enfants, adulescents.

Vous savez, monsieur Aries, le PS...

15/01/2022 11:41 par Hassinus

@irae
Bien dit et que même vous avez tout dit !
Rousseau, dont le prénom n’est pas pas Jean-Jacques, représente un parti qui n’ a plus rien de communiste sinon le nom.Un grand parti, défenseur des travailleurs et toujours à l’avant garde des luttes patriotiques, a été, trahi, martyrisé, tué par le capitalisme qui a su l’infiltrer, infiltrer sa direction avec des anticommunistes, Gayssot par exemple pour n’en citer qu’un. L’apothéose atteinte avec Hue qui son travail de casse fini s’en est allée siéger sénateur socialiste. Ajoutons les multiples appels au vote pour le candidat de la grande finance au deuxième tour des présidentiels au prétexte qu’il faut faire barrage - réflexe républicain oblige (ah ! la belle plaisanterie) aux "fascistes" du Front National. Aujourd’hui c’est Rousseau qui est traité de "fasciste" n’est-ce pas un juste retour des choses.
S’il y a encore des communistes de conscience et de cœur au sein PCF, et s’ils veulent que leur parti renoue avec le communisme, ils doivent faire le grand ménage, d’abord repérer touts les infiltrés et leur foutre des coups de pieds dehors, faire l’autocritique du parti et renouer avec l’héritage communiste y compris celui de l’URSS. Une révolutions interne et faire front, vent debout, aux insultes : staliniens, goulag et etc...

15/01/2022 12:39 par Claude

Le Fabien il commence a nous les briser menu avec ses sorties a lacon.
Un communiste bobo nos anciens doivent se retourner dans leur tombe.
J’ai 77 ans je les cites car la majorité de ces anciens étaient des incorruptibles toujours prêt a se dévouer pour le peuple.

15/01/2022 13:43 par robess73

paul. ce ne sont pas ses platitudes sur la "bouffe" que la majorité des contradicteurs reprochent a Roussel .!!c est surtout le fait que cet imposteur ,ce "beau" Robert Hue "n est PAS COMMUNISTE....comment de vieux militants peuvent ils accepter ce guignol sans moufter ???les CROIZAT .SEMMARD.MARCHAIS .DUCLOS.PAUL.THOREZ.doivent en faire des pirouettes dans leurs tombes !!!quelle déchéance pour le PC !

15/01/2022 13:48 par Georges Rodi

> Paul Aries

Je souscris au contenu de l’article, à ceci prêt qu’il n’y a pas que sur ce sujet que la gauche fait preuve de naïveté et laisse l’extrême droite occuper le terrain.
Il n’est pas interdit de penser que la droite se montre plus rationnelle depuis quelques années, moins manipulable par les bons sentiments.

Vivre en Chine me permet de vous soumettre quelques réflexions.
1/ La vente.
De chez moi, ou en profitant d’une proposition d’achat groupé dans l’épicerie en bas de chez moi, je peux passer commande de n’importe quel produit directement au producteur.
Parfois, je peux même voir les produits qu’il va me livrer. Et je le paye directement, sans carte bleue, sans frais, sans commission, sans terminal blahblah que le producteur devrait acheter... Tout peut se faire à partir d’un Smartphone.
Et en France, cela pourrait se faire sans euros... En option, pourquoi pas ? Il n’est pas interdit de s’autoriser des monnaies d’échange alternatives.

2/ La distribution.
J’ai le souvenir il y a quelques années de grandes armoires, avec des boîtes suffisamment grandes pour des colis, et des caméras au dessus permettant de vérifier que le livreur a bien déposé votre marchandise, puis que vous l’avez retiré. Moderne non ?
Le truc a fonctionné 6 mois avant d’être retiré et remplacé par un mini dépôt, équipé d’un congélateur, d’un frigo et employant généralement une famille qui vit sur place (traditionnel en Chine).
Tout de suite plus humain, et plus fonctionnel.
Si ceux qui s’occupent de ce dépôt sont malins (et les Chinois sont assez malins), ils profitent de l’opportunité pour vendre des glaces, des bonbons... Ce qu’ils veulent...
Je reçois sur mon Smartphone un code lorsque mon produit est livré dans ce mini dépôt, je n’ai plus qu’à aller le chercher.

En France, la Poste, les bars pourraient tenir ce rôle ?
Si ce réseau de mini dépôts appartient à Amazon ou un géant de la distribution, c’est foutu.
Il faut un réseau indépendant, une société mixte privée/publique peut être le meilleur choix.

3/ L’utilisation des produits
En vente directe au consommateur, la viande, c’est difficile.
Il faut savoir la faire maturer, et beaucoup de pièces de boeuf ou de porc ne trouveraient pas preneurs. C’est une affaire (d’ateliers ?) de bouchers/charcutiers qui doivent être impliqués dans le circuit, et dans ce mode de distribution qui leur permettrait de vendre pâtés, saucisses, tripoux...
... Pas impossible, mais je ne sais pas s’il existe encore en France une structure permettant de mettre tous ces gens dans le sens de la marche.
Est-ce que l’industrie agroalimentaire n’a pas d’ores et déjà liquidé ce savoir-faire ? Je ne sais pas...
Et comment se passerait la relation avec Rungis, ou les centrales d’achat des grandes surfaces qui n’hésitent pas à interdire à leurs fournisseurs de travailler dans des circuits concurrents...

Sinon, élevages paysans, abattoirs mobiles... Très bien...
Et pour beaucoup de produits, les choses seraient plus simples (miel, fromages...)
Un gros travail de politique de terrain en perspective...

15/01/2022 15:22 par françois gerard

la haine de tout ce qui est français dans certains milieux de gauche n’est pas normale. On voudrait faire monter l’extrême droite qu’on ne s’y pendrait pas autrement. Y aurait-il anguille sous roche ? . Il parait que mélenchon reviendrait vers ce qui a fait son succés en 2017, c’est à dire des drapeaux tricolores dans les meetings et les manifs de l"union populaire. Il était temps, son discours sur la créolisation me laisse septique, car c’est aussi, de façon dialectique, accepter la logique de la mondialisation libérale. Ceci dit, je trouve fabien russel assez bon dans ses interventions, et ses propos sur la bouffe française largement acceptable. MARRE, marre, marre de tous ces bobos végans et autres allumés du wokisme.

15/01/2022 15:30 par mourad

c’est ça votre niveau de débat ? vraiment ? vous êtes dans une belle Mer*** les mecs , surement un "autre" effet non désiré de l’injection Macronnienne !......le commerce de la Laine a de "très" beau jours en France , oh pardon , en "Macronie" j’veux dire !

15/01/2022 15:56 par irae

Je dois tirer mon chapeau aux chiens de garde médiatiques. Pour ce qui est de diviser pour mieux regner ils sont vraiment champions.
Comme la gauche, la fausse de centre droit et l’anti-capitaliste n’étaient pas assez éparpillées et comme ils ne sont jamais trop prudents, après une vaine campagne de déstabilisation des candidats déclarés et un battage imposant au profit de leur pouliche neolibéralo très compatible (balladurienne, amie de Tapie, marche pied de le pen père en 2002) nous avons droit à son discours d’entrée en campagne en direct sur bfm.
Curieux son programme est un copié collé de celui de la FI aussi j’invite les guignols de la primaire populaire à rejoindre le seul programme qui leur convient et a des chances d’aboutir.

15/01/2022 16:28 par Assimbonanga

Ici, on aperçoit Fabien Roussel dans ses oeuvres : Blast 13 janvier 2022
Ce gentil garçon se rend-il compte du rôle qu’il joue ?
Faudrait pas qu’il s’aperçoive après coup qu’il s’est fait prendre pour un idiot... Qui le manipule dans les corridors du palais parlementaire ? Quelque éminence grise ? Une Mata-Hari ?

Bon enfin, on est sauvés ! La France a un incroyable talent ! Une immense tragédienne entre dans l’Histoire : Christiane Taubira se présente à l’élection présidentielle, tatatan !

Après avoir débranché Jospin, elle va désamorcer Mélenchon.

16/01/2022 06:14 par JEAN DUCHENE

reste que dans le contexte actuel la déclaration de Roussel s’inscrit dans la stratégie de droitisation actuelle du PCF, comme sa participation à la manif des policiers. Vive la bonne bouffe mais à bas les déclarations opportunistes de politiciens en recherche d’électeurs.

16/01/2022 12:13 par françois gerard

la Gauche française en général, est malade d’un gauchisme infantile, d’un idéalisme petit bourgeois, et d’une dérive sectaire anti- communiste. J’ai pu constater , après l’effondrement de l’URSS qu’une grande partie des militants communistes allait vers une fuite en avant dans un n’importe quoi théorique ( du genre, moins on est communiste, plus on aide le parti et le mouvement ) Il fallait faire moderne à tout prix. Je n’ai jamais été membre du PC, simplement sympathisant , mais aujourd’hui, je retrouve parfois dans les propos de Fabien Roussel des choses qui me plaisent, et aussi chez Ian brossat. ILS semblent vouloir revenir aux racines populaires des années 50 à 80 . Mais pour la gauche bien pensante, être populaire, c’est déjà pour elle, faire du populisme, engluée qu’elle est dans sa prétention d’être la seule authentiquement progressiste. Pour finir, pour ces élections , se sera pour moi, soit Mélenchon soit Roussel , tout dépendra du contexte . Mélenchon ou Roussel et rien d’autres, et surtout pas Taubira, cette fouteuse de merde mégalomane et égocentrique ( quintessence de tout ce que j’ai dit de la gauche bobo en général )

16/01/2022 14:24 par Xiao Pignouf

@Georges Rodi

Ce serait bien que tu développes : sur quel autre sujet que celui tellement central de pouvoir se gaver de viandasse la gauche laisse t-elle le champ aux fachos ?

Peut-être que la gauche, sur ce sujet, fait preuve de plus de subtilité que des connards anti-communistes bavant devant les States, leurs armes et leurs grosses bagnoles comme les petites bites que sont Baptise Marchais ou l’autre abruti de Papacito. Le premier doit rager d’avoir ce patronyme, le second fait le caïd contre des pastèques et des mannequins en tissu... Pour eux, l’histoire de France se résume aux Visiteurs sans se rendre compte qu’ils tiennent davantage de Jacquouille que de Geoffroy de Montmirail.

Pour ne plus les voir, Youtube (auquel tu as la chance de ne pas avoir accès en Chine) a une fonction qui te permet de ne plus te faire recommander leurs vidéos pour crétins frustrés. Et pfuit, ils disparaissent comme par enchantement, noyés dans l’Anapurna de merde que contient cette plateforme.

Oui, pardon... je m’égare, sur quel autre sujet donc la droite serait en pointe ?

16/01/2022 15:03 par irae

On voudrait faire monter l’extrême droite qu’on ne s’y pendrait pas autrement. Y aurait-il anguille sous roche ? 

En participant à ses manifs par exemple ?

16/01/2022 19:03 par irae

Chapeau bas à M. Jummel qui rejoint la campagne de la FI. Espérons que d’autres suivent Marie Georges, André par exemple.

17/01/2022 12:39 par jo nice

@ xiAO
Vu d’en bas l’extrême droite est en pointe sur plusieurs sujet, enfin non elle a juste quelque chose de concret à proposer.

immigration : fin du droit du sol et assimilation républicaine
sécurité : des flics partout armés
énergie : fin du soutient aux ENR donc baisse de la facture d’électricité

à gauche ça donne :
immigration : créolisation ???
sécurité : police de proximité
énergie : fin du nucléaire donc augmentation de facture entre X2 et X10 selon méthode choisi

Malheureusement c’est l’ ED qui bénéficie d’une bonne dynamique, qui n’est pas sans me rappeler celle de JLM aux dernières élections.

17/01/2022 19:33 par jedécroissansbeurre (allias Paco)

Pour ce qui est de la comparaison des abattoirs industriels aux camps de la mort, Yourcenar ainsi que Lévi-Strauss ont été je crois les premiers à l’oser. D’autres avant eux ont été horrifiés par les boucherie/abattoirs de leur époque et ont largement écris sur le sort des animaux, De Louise-Michel à Tolstoï en passant par Zola, Thoreau, Reclus, .. pour n’en citer que quelque-uns.

Le hic dans le modèle type petits élevages de proximité c’est qu’ils sont tout aussi polluants que les autres sauf que c’est plus diffus. Que ce modèle à l’échelle globale s’adresse à des privilégiés (les plus prolos d’entre nous occidentaux, en admettant qu’ils aient accès aux produits fermiers, font tout de même partie des 20% les plus riches). Il n’est donc pas exportable vers les pays en voie de développement et les pays surpeuplés où le moindre petit bout de parcelle de terre cultivable est compté.

Eu égard à ceci et au fait que la planète porte aujourd’hui bientôt 8 milliards de gens vivant essentiellement en mégapoles, ce débat me semble plutôt ethnocentré, ce qui me surprends de la part de Paul Ariès, mais pas vraiment de Roussel. Du reste qu’en est-il de notre réponse au changement climatique et aux perspectives de stress hydrique imminentes auxquelles il faut s’attendre, sachant que la production d’1 kg d viande nécessite 15000 litres d’eau ?

Pour ma part je vis en pleine cambrousse. Je suis un bon vivant qui aime faire la fête et boire du bon vin bio local mais je suis vegan, donc antispéciste. C’est pas un choix de régime alimentaire, c’est un choix philosophique, spirituel, écologiste, c’est un choix pour les animaux non humains, pour la planète mais aussi pour les générations futures, parce que je suis convaincu qu’il faut aller vers cet autre paradigme, vers cette ultime forme de non-violence si l’on ne veut pas que l’histoire se répète encore et encore.

Il nous faut sortir de cet anthropocentrisme crasse dans lequel le capitalisme écocidaire (tant pis si c’est un oxymore) fait son nid depuis deux siècles.

Enfin, quant à la polémique dont il est question dans cet article, outre le fait qu’elle divise, je trouve bien dommage qu’elle occulte dans les médias et l’opinion les revendications essentielles que porte la gauche : service public, salaires, taxes sur les plus riches, logement, réfugiés, etc

PS : Les communistes c’est un peu comme les catholiques, ils ont toujours 20 ou 30 ans de retard sur l’évolution de la société et du Monde.

18/01/2022 21:38 par Xiao Pignouf

@George Rodi

Comme CG, il y a malentendu. Par habitude pro, je suis forcé d’admettre que j’ai dû mal m’exprimer.

Je n’ai pas dit que l’ED agirait en sous-main au nom de prétendus woke. J’ai dit qu’elle usait du vocable woke à tous vents. Pour eux, ce terme sert essentiellement à disqualifier tout discours de gauche : les féministes sont « woke », les LGBT sont « woke », les anti-racistes sont « woke », les anti-chasse sont « woke », les défenseurs des migrants sont « woke », la teinture capillaire, c’est « woke », un wok c’est « woke »...etc. Le bobo est mort, vive le woke !

Ce qui est pire, c’est de retrouver les mêmes réflexes réactionnaires à gauche. Je te dirais même que ça sent mauvais.

Je crois que lorsque tu parles des agissement de certains sur les réseaux sociaux, c’est juste un travers propre au réseaux sociaux. Si tu interviens dans un forum de droite en distillant des idées de gauche, tu te fais vertement insulter par leur communauté, toi, tes aïeux et ta descendance jusqu’à la dixième génération. Je mets cependant un bémol à ce que je viens de dire car je me suis souvenu que récemment, j’avais eu un échange très cordial avec un « bon français », mais à qui je n’ai pas osé avouer le gauchiste que j’étais.

19/01/2022 09:44 par Georges Rodi

> jedécroissansbeurre (allias Paco)

Loin de l’occident depuis tant d’années, j’ai parfois du mal à saisir les subtilités de mouvements comme le Veganisme.
En Chine, il y a beaucoup de végétariens.
Restaurants, hôtels, pas de problème pour trouver son bonheur.
Vegan, ce serait mieux que végétarien ?
Je lis des choses assez négatives à ce propos.

19/01/2022 10:50 par Assimbonanga

Restaurants, hôtels, pas de problème pour trouver son bonheur. Georges Rodi dixit.

@Georges, tu nous décris ta vie chinoise et elle ressemble beaucoup à celle de l’inspecteur Chen ! Urbaine. Avec tous les agréments de la ville. Ce qui est frappant dans les romans de Xiu Xiaolong, c’est l’omniprésence de la bouffe !

19/01/2022 12:19 par jedécroissansbeurre

@George Rodi,

La raison en est que la production de lait et produits dérivés entraîne encore plus de souffrance. A la naissance le veau, l’agneau, le chevreau sont séparés de leurs mères afin de prélever le lait maternel qui leur était destiné. Le plus souvent ils partent à la boucherie après une période d’engraissage de quelques semaines à quelques mois.

Le végétarisme est tout de même un bon début et je suis agréablement surpris de ce que vous en dites en ce qui concerne la Chine.

19/01/2022 12:24 par Xiao Pignouf

Mon dernier com est à la mauvaise place. Désolé.

19/01/2022 18:35 par Assimbonanga

@Georges, les poissons écaillés et cuits vivants, les crevettes cuites vivantes et les tortues, selon Xiu Xiaolong, est-ce que ça bouge en Chine à ce sujet ?

20/01/2022 12:21 par Xiao Pignouf

@Assim

Je ne crois pas qu’on puisse cuire le poisson ou la tortue encore vivante, vu que certains organes ne sont pas comestibles. Et les Chinois ne pratiquent pas le lingchi avec les perches...

Par contre, ils sont très sourcilleux sur la fraîcheur de certains aliments. Du coup, au restaurant, on choisit toujours le poisson dans son aquarium, on te présente la tortue vivante avant de la préparer.

Et en grande surface, y compris Carrefour ou Auchan, il y a un rayon frais d’animaux vivants : serpents, crapauds, tortues, anguilles...

Je suppose que c’est là l’origine de légendes...

20/01/2022 14:10 par cunégonde godot

Il y a urgence que les gauches reviennent à des politiques alimentaires capables d’être entendues par les milieux populaires.

Très bien la tirade culinaire de M. Roussel.

Les "milieux populaires" (sic !). Je ne suis pas allé plus loin dans la lecture indigeste de ce copieux article...

20/01/2022 14:34 par Georges Rodi

> jedécroissansbeurre

Je suis surpris que vous soyez surpris, la Chine est le pays où vous trouverez le plus de bouddhistes, et beaucoup d’entre eux sont végétariens, sans lait ni oeuf, il n’y a pas toutes ces distinctions propres aux végétariens de l’Occident.
En France, c’est probablement plus simple de dire "je suis Vegan" plutôt que "je suis végétarien d’Orient" ?

Les restaurants végétariens sont populaires en Chine, avec des prix très abordables et une variété de plats et de saveurs vraiment incroyable.
Il faut dire qu’il y a beaucoup plus de choix de légumes, qui en plus peuvent être fermentés ou séchés. Plus de graines, de pois, plus de courges, de bambous... Vous avez des pâtes à base de riz, de blé, de patate douce (que j’ai encore du mal à maîtriser avec des baguettes)... Une grande variété de tofus (inventé en Chine) frais, secs, fumés, fermentés... d’huiles, de fruits qui ont disparu de nos étals (jujubes, nèfles...).

Vous ne trouverez pas de boutique de fromagerie ou de charcuterie en Chine, mais vous en trouverez tant que voulez pour les épices, les racines...

Les légumes ne sont pas un produit de luxe, et toujours hyper-frais. Production locale donc. Ce qui n’est pas vendu le jour même est jeté. Pour limiter les pertes, les prix sont divisés par 2 à 21 heures.
Les fruits sont très abordables aussi, merci aux provinces du sud et aux pays qui les bordent (Vietnam, Laos...)...Exception du moment, avec le nouvel an chinois, les cerises arrivant par avion cargo d’Amérique du Sud.

Chose intéressante en Chine, si vous êtes invité à l’improviste au restaurant ou chez l’habitant, vous avez les plus grandes chances de pouvoir manger à votre faim même si vos convives ne sont pas végétariens.
C’est dû à la structure du repas chinois : chacun a son bol de riz devant soi, et au milieu de la table sont disposés les plats, au moins autant qu’il y a de convives, et il y a toujours quelques plats de légumes, de soupes...

En Chine, personne ne commande un plat pour soi, et il n’y a pas de cérémonial avec les plats qui se succèdent : tous les plats sont mis au centre et partagés.
Les repas à l’occidentale sont égoïstes sans que l’on s’en rende compte : chacun regarde son assiette, y compris dans les restos "chinois".
Il m’a fallu un peu de temps pour apprécier ce sens du partage comme une caractéristique de la vie en Chine.

Tout cela n’empêche pas pour autant l’invasion des MacDo et autres KFC.
Plaie universelle.

20/01/2022 15:05 par Georges Rodi

> Assim

Tous les animaux aquatiques, jusqu’aux fruits de mer, sont proposés vivants, que ce soit au restaurant ou dans les marchés.
Oui, ça bouge dans les aquariums.

Utiliser la chaîne du froid pour les produits alimentaires est une histoire récente.
Dans la province du Guangdong où je vis, il y avait aussi les marchés de volailles vivantes, qui ont été interdits après l’épidémie de SARS.
Mais on en trouve encore en Chine, qui reste un pays en développement... Tout n’est pas comme à Shanghai.
Tu choisis une poule, elle est égorgée, ébouillantée, plumée, découpée... Ce qui t’oblige à affronter la mort de l’animal. Une vérité sans fards.

Lors de mon séjour hivernal en Mongolie, c’est le mouton qui était égorgé au milieu de la rue avant de finir en brochettes.
Le Mongol est rude. Sympathique, mais rude...
Mais en hiver, il faut dire que le légume est rare en Mongolie, les gens survivent avec le bétail.

J’ai déjà évoqué la grand-mère de ma Chinoise, qui vit en autarcie dans sa ferme en terre battue au flanc d’une montagne du Sichuan. Elle élève un cochon qui mange tous les surplus de légumes, tous les restes des cultures en période d’abondance. L’hiver venu, elle peut manger son bol de riz avec un bout de saucisse fumée et de navet séché.
Je n’ai pas de leçon à lui donner, plus écologiste qu’elle, impossible.
C’est l’industrie agro-alimentaire qui détruit les équilibres.

20/01/2022 17:19 par Assimbonanga

@Xiao, tu n’as pas reconnu les récits de l’inspecteur Chen dont tu m’avais recommandé la lecture ?
Je les ai tous achetés et je les lis dans l’ordre chronologique ce qui est extraordinaire tellement la Chine change dans ce laps de 20 ans ! Peiqin, l’épouse de l’inspecteur Yu rapporte du marché son poulet vivant, preuve qu’elle sait faire tout le reste, comme ma propre mère.
On vide pas les crevettes avant de les cuire. Quant à écailler un poisson vivant, c’est possible. Je voulais savoir si les Chinois deviennent comme nous, sensibles à la souffrance animale. Dans ma jeunesse j’ai vu qu’on coupait les grenouilles au niveau des cuisses et elles étaient vivantes donc y a pas de raisons qu’on soit différents, Chinois/Français : maintenant on a L225 qui s’émeut très fort des abattoirs.
Ma question portait sur ce changement de sensibilité de l’opinion publique.
@Georges, tu remarqueras que tes réponses sont arrivées de Chine instantanément. C’est formidable, non ?

20/01/2022 19:29 par Xiao Pignouf

@Assim

Excuse-moi, c’est la deuxième fois que tu dis que je t’ai recommandé Qiu, mais je ne me souviens pas de l’avoir fait. J’en ai déjà lu mais pas récemment.

Par contre, si la littérature chinoise t’intéresse, je te recommande ceci :
Mo Yan, mon auteur chinois favori, notamment Beaux seins, belles fesses
Lao She, un classique : Quatre générations sous un même toit
Gao Xinjiang, La Montagne de l’âme, censuré en Chine
Li Jingze, Relation secrètes

21/01/2022 15:10 par Assimbonanga

@Xiao, pardon, j’aurais juré que c’était toi. Je me le tiendrai pour dit. Mais qui alors ? Georges ?
J’ai déjà deux de tes recommandations qui sont attente sur ma pile !
Mais l’Inspecteur Chen va me manquer quand je l’aurai tout dévoré. Il est d’une telle inspiration au niveau des goûts, saveurs, recettes, émincés, gingembre, images de restaurants (grâce à search google en parallèle...)
(Qiu, oui, oui, pas Xiu. Verglas sur le clavier. )

21/01/2022 19:49 par Ellilou

à Jo Nice
"Malheureusement c’est l’ ED qui bénéficie d’une bonne dynamique, qui n’est pas sans me rappeler celle de JLM aux dernières élections."
Minute papillon ! la dynamique de Mélenchon et cette des baltringues de l’extrême droite n’a rien mais alors absolument rien à voir : Mélenchon, contrairement à Z, MLP et autres branquignols de droite n’a jamais eu droit aux câlins, gros titres douillets, questions gentilles, accueil cosy et médiatisation soft et omniprésente. Leur dynamique ne repose que sur de l’écume médiatique !

22/01/2022 19:59 par jedécroissansbeurre

@Assimbonanga
Il y a Peter May qui a écrit une série de 6 polars dont les histoires se déroulent en Chine. Je n’ ai pu en lire que les deux ou trois qui étaient en médiathèque, ils se sont avérés passionnants. Me semble de mémoire que l’inspecteur s’appelle également Chen. Ce prénom doit être aussi courant que Pierre sous nos contrées.

Xiaolong, je note cet auteur et essaierai de me le trouver. Merci pour l’info.

22/01/2022 20:59 par jedécroissansbeurre

@Georges Rodi,

En France, c’est probablement plus simple de dire "je suis Vegan" plutôt que "je suis végétarien d’Orient" ?

Les français pour la plupart ne connaissent que couik à l’Orient . C’est donc plus facile d’employer le terme "végétalien" quand on ne veut évoquer qu’un simple choix de régime alimentaire qui diffère du végétarisme.

Il se trouve que je viens juste de commencer la lecture de "La libération animale" de Peter Singer. J’en suis à la préface de JB Jeangène Vilmer, le traducteur et je lis entre autres choses cette citation de Singer (1971) :
(..)

"Contrairement à l’Angleterre où les végétariens étaient encore inhabituels mais tolérés comme de simples originaux, en France notre demande de plats sans viande ni poisson étaient accueillie avec une hostilité ouverte. C’était, nous l’avions réalisé progressivement parce que nous tournions le dos à ce que les français regardent comme l’une des plus grande gloire de leur culture : la cuisine. C’était comme si nous avions craché sur le drapeau tricolore."

Vilmer poursuit : " La dimension identitaire de la gastronomie est effectivement l’une des raisons susceptibles d’expliquer ce que l’on pourrait appeler l’exception française. Le fait que la réflexion sur le statut moral des animaux soit moins développée en France que dans la plupart des pays occidentaux. (..)

La France en est toujours là.

Quant à la présence d’autant de moines bouddhistes en Chine j’en suis surpris. Il me semblait que la Révolution Culturelle avait balayé tout ça .

24/01/2022 11:12 par Georges Rodi

> jedécroissansbeurre

En Chine, et en particulier au Tibet, il y a plus de monastères, plus de moines, plus de traductions des textes sacrés, plus d’universités bouddhistes.
Il y a beaucoup moins de serfs par contre.
Cette pratique a été supprimée par le CCP bien sûr, mais il y en a encore qui peuvent témoigner de cette époque.

Et il n’y a pas que les moines qui soient végétariens, les pratiquants le sont aussi.

Il a quand même fallu mettre un peu de pression pour que les bouddhistes des provinces du nord acceptent l’interdiction de porter des peaux de tigres autour de la taille lors des mariages.

Et puis, beaucoup de Chinois vont dans les restos végétariens régulièrement sans être bouddhistes, ce n’est pas un choix de régime alimentaire, c’est juste pour le plaisir.

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