Suspension des négociations concernant le Marché Transatlantique

Le début du mouvement qui se développe en Europe et aux Etats-Unis commence à porter ses fruits. Ainsi, le commissaire européen en charge du commerce, M. Karel De Gucht, qui a toujours refusé de rendre public le mandat de négociation, que s’est elle-même donnée la commission, vient d’être contraint d’annoncer une suspension des discussions avec les dirigeants Nord-Américains jusqu’au mois de juin prochain.

En effet, il ne peut justifier la création d’un tribunal arbitral permettant aux entreprises de poursuivre les États si elles considèrent que leurs intérêts financiers sont mis en cause. Ceci peut constituer une manœuvre pour laisser passer les élections européennes. Mais toutes les forces sociales, associatives, syndicales et politiques déjà engagées dans l’action pour mettre en échec le projet de marché unique transatlantique doivent redoubler d’efforts pour gagner définitivement.

Les députés européens du groupe de la Gauche Unitaire Européenne (GUE/NGL) ne ménageront aucuns efforts en ce sens.

Voir le livre de Patrick Le Hyaric « Grand marché transatlantique : Dracula contre les peuples » aux éditions de l’Humanité.

Pour commander le livre vous pouvez téléphoner au 01.49.22.72.18

 http://patrick-le-hyaric.fr/premiere-victoire-suspension-des-negociations-concernant-le-marche-transatlantique/

COMMENTAIRES  

24/01/2014 15:42 par Romain

Une excellente nouvelle, même s’il faudra redoubler de vigilance et de pédagogie autour de nous en juin pour que ce projet n’aboutisse pas.

A défaut de pouvoir avancer, évitons au moins de reculer ! No pasaran !

24/01/2014 23:01 par Dwaabala

Pour compléter l’article ci-dessus.
Première victoire pour tous ceux qui luttent contre la mise en place d’un accord de libre-échange transatlantique. Le commissaire européen Karel Van Gucht, qui faisait avancer dans le plus grand secret les négociations en cours, censées déboucher d’ici deux ans, a dû concéder le lancement d’une consultation publique sur la partie la plus controversée du dossier : un mécanisme de protection des investissements qui doit donner la possibilité aux multinationales de se retourner contre les États auprès d’un tribunal arbitral privé. Un changement de la législation ou des règlements locaux qui pourrait entraver la réalisation des profits attendus par l’investisseur est explicitement visé. Ce mécanisme déposséderait de fait les populations et leurs élus de la moindre possibilité de transformer les orientations socio-économiques de leur propre pays. Des précédents, résultats d’accords bilatéraux ou régionaux analogues, existent. Ainsi, l’Argentine a-t-elle été condamnée, en 2003, à verser quelque 133 millions de dollars de dommages à des investisseurs états-uniens pour cause de réforme monétaire indésirable. Aujourd’hui, même l’Uruguay est poursuivie par le cigarettier Philip Morris pour avoir musclé ses avertissements sanitaires sur les paquets de cigarettes…
La perspective de telles atteintes à la démocratie a conduit à la mobilisation, de part et d’autre de l’Atlantique, de plusieurs centaines d’ONG, syndicats, partis, associations. En France et au Parlement européen, les députés du Front de gauche et de la Gauche unitaire européenne tirent la sonnette d’alarme depuis des semaines sur la gravité du projet.
C’est cette mobilisation qui conduit le commissaire européen à manœuvrer en recul. Il espère «  rassurer  » et donner des gages de «  transparence  » par consultation publique interposée. Mais l’entreprise s’annonce difficile. Car la crédibilité des négociateurs de Washington et de Bruxelles est particulièrement affectée. L’ONG Corporate Europe Observatory (CEO) a pu ainsi établir que 93 % des conseillers et autres experts «  autorisés  » à participer à l’établissement du traité viennent des plus influents cercles patronaux.
http://www.humanite.fr/monde/accord...

25/01/2014 01:22 par Bonjour

Ne crions pas victoire, ce n’est qu’un moment de répit, Kerry à Davos parlait hier de ces négociations comme si elles étaient toujours en cours.

Il va falloir beaucoup de courage.

En tout cas, je remercie et dis bravo à toutes celles et ceux qui luttent pour empêcher la formation de ce monstre capitalistique.

25/01/2014 02:30 par Bonjour

@ Dwaabala

Je saisis la perche que vous tendez avec l’Argentine pour embrayer sur ce sujet (j’espère que LGS me pardonnera cette digression, une fois n’est pas coutume).

Il y a depuis plusieurs mois une pression spéculative intenable contre le gouvernement péroniste (ou "kirchnerista", càd de centre gauche).

Cette pression est exercée conjointement et principalement par la classe possédante et les investisseurs "internationaux", laissant le gouvernement argentin complètement isolé et dépendant du complexe militaro-industriel US et ses corporations (Ford, GM, Monsanto, John Deere, Exxon, administration Obama, sécurité, etc.).

Des méthodes crapuleuses sont employées pour faire tomber le gouvernement :

1 ) Surtout, la classe possédante (accessoirement la deuxième nation étrangère à acheter de l’immobilier à Miami), qui touche des revenus de l’export en dollars , spécule contre sa propre monnaie nationale le peso argentin. Un subterfuge très difficile à comprendre pour un non-argentin.
En vendant au marché noir (’paralelo, ’blue’, ’ilegal’) le dollar au double de sa valeur (12 pesos au lieu de 6 ou 7 depuis la dernière dévaluation - forcée par ces riches contrebandiers !), la classe possédante dollarisée s’enrichit parce qu’elle reçoit une plus grande quantité de pesos, au détriment de la population commune qui subit la hausse des prix.
Par le même mécanisme, généralisé, qui provoque de l’inflation, la population locale voit son pouvoir d’achat diminuer, et s’appauvrit (et râle contre son propre gouvernement qu’elle a élu ).

Autre exemple de manipulation de mauvaise foi : on accuse le gouvernement de travestir les chiffres de l’Indec (indice d’inflation, qui n’échappe pas à la loupe du FMI...), alors que ce n’est pas le gouvernement qui fixe les prix, ce sont justement ceux qui cherchent à le faire tomber qui augmentent les prix !

2 ) Par endroits, heureusement cela n’est pas généralisé, mais il y a un danger potentiel, des pillages ou des destructions ont lieu (voyez cette excellente photo où l’on voit un membre du parti socialiste se battre avec des anarchistes venus brûler un resto), pour décourager le gouvernement qui a fait, je le répète, énormément d’efforts en termes de programmes sociaux (asignación por hijo, nuevas escuelas, hospitales, documento nacional, fomento pymes, recién 600 pesos de ayudo para los jovenes sin empleo, etc.), tout en ayant ramené la dette publique à moins de 40% du PIB (sic ! ) certainement beaucoup plus d’efforts que les gouvernements dictatoriaux et néo-libéraux précédents dont les privatisations et la parité peso-dollar forcée avaient provoqué la catastrophe de 2001. Une telle politique, de surcroît favorable à l’intégration latino-américaine plutôt qu’à la mondialisation débridée, ne plait pas du tout à la classe possédante dollarisée et aux investisseurs qui ont profité de la crise de 2001 pour s’implanter dans le but d’exploiter à bon compte.

Les Etats européens vont-ils continuer à respecter l’embargo officieux qui est imposé à l’Argentine ? Je rappelle que ce gouvernement méritoire a été élu dans les règles strictes du scrutin démocratique.

Nous sommes ici devant un cas de non-assistance à personne en danger.

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