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Tunisie : Les faux leitmotive d’Ennahdha, prélude d’un Coup d’Etat Islamique Constitutionnel !

1. Les leitmotive du Parti Islamiste Ennahdha

Le mot « leitmotiv » est formé à partir des deux mots allemands « leit » (diriger) et « motiv » (motif) et désigne une phrase, une formule très affirmative, un thème musical,…qui revient à plusieurs reprises dans un discours, dans une oeuvre littéraire, musicale,…pour imposer, suggérer,… une idée, une orientation, une sensation,…

Le leitmotiv du Parti Islamiste Ennahdha, usité tous azimuts, par ses Dirigeants, Partisans et Sympathisants, se résume en cette simple phrase : « Nous sommes majoritaires, donc nous décidons » dont une variante, à conclusion implicite, est : « Le peuple nous a choisi, on est investi par la volonté populaire ».

En outre, dans une Interview, parue le 16 janvier 2012 journal Métro-Montréal, Rached Ghannouchi, Président-Fondateur du Parti Islamiste Tunisien Ennahdha, a déclaré :

« Nous avions obtenu une majorité lors des élections de 1989 » ;

en ajoutant :

« Lors des (dernières) élections en Tunisie, au Maroc et en Égypte, les islamistes modérés ont remporté la majorité des suffrages ».

2. Ennahdha gouverne de façon partisane et en solo

Avant d’examiner de plus près la véracité de ces leitmotive et affirmations, qui constituent l’épine dorsale de la stratégie, plus tôt de la tactique, d’Ennahdha, montrons, par des exemples caractéristiques, comment ce Parti apparaît, de plus en plus, comme étant le seul détenteur du Pouvoir et de son Orientation. En effet, ses deux alliés [le Congrès Pour la République (CPR) et Ettakatol] dans la Troïka [ qui est au Pouvoir et qui représente la Majorité à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), issue des élections du 23 octobre 2011] apparaissent, de plus en plus, comme des figurants et ont de moins en moins leur mot à dire dans les grands choix et décisions qui vont conduire à la Rédaction de la Constitution de la Deuxième République Tunisienne et à façonner la Gouvernance du Pays, pendant la traversée de cette période cruciale, à turbulences et à grands risques. Un premier tel exemple est la main mise des Constituants appartenant au Parti Ennahdha postes clés au sein des Commissions Spécialisées de l’ANC. Un second exemple caractéristique de cette dérive est la nomination, par le seul Premier Ministre et Secrétaire Général d’Ennahdha, Hamadi Djebali, des Responsables des Médias Publics Tunisiens, depuis les Rédacteurs en chef jusqu’aux Directeurs Généraux des Institutions, et ce, sans consulter, ni informer ses Alliés de la Troïka, les Structures Professionnelles et l’Instance Nationale de la Réforme de l’Information et de la Communication, violant ainsi de façon flagrante, les engagements pris par son Parti en matière de Liberté de la Presse. Et c’est grâce à une forte mobilisation de la Société Civile, conduite par le Syndicat des Journalistes, que certaines de ces nominations ont été annulées. N’oublions pas que les Médias Nationaux appartiennent au Peuple : essayer de les mettre au pas en les infiltrant, dans le but de les instrumentaliser, est un symptôme de tous les régimes totalitaires.

D’ailleurs, dans son Discours de Politique Générale, prononcé le 22 décembre 2011 devant les Constituants, le futur Premier Ministre, Mohamed Djebali, en intégrant dans son Programme un point spécial relatif aux « Moeurs et à la Conduite Morale », dévoile jusqu’où peuvent aller les prérogatives du Pouvoir selon Ennahdha, en confondant Politique Partisane et Action Gouvernementale solidaire avec ses alliés, et ce, avant le sacre républicain de son Gouvernement. En effet, ce point stipule : « Une profonde et inquiétante détérioration des moeurs et une baisse flagrante des valeurs sont des phénomènes, sans précédent, que nous observons depuis un certain temps. Il est temps et urgent de penser un nouveau système de valeurs pour notre société ».

Il est évident qu’une telle affirmation, chère à Rached Ghannouchi, ne peut être approuvée par les militants du CPR et d’Ettakatol, d’autant plus que sa réalisation nécessiterait la création d’une « Milice des Moeurs et des Valeurs », comme l’ont appliqué, déjà , les Salafistes (à Sejnane, par exemple), et consacrerait Ghannouchi en tant que « Guide Suprême » de la Révolution, Moncef Marzouki, notre actuel Président de la République, serait l’analogue de Bani Sadr, premier Président de la République Islamique d’Iran.

Qui plus est, cette affirmation implique, de facto, deux autres inquiétants corollaires. En mettent dans son programme l’établissement d’un « nouveau système de valeurs pour notre société », Ennahdha montre, en premier, qu’elle feint d’ignorer que sa prise des rênes du Pouvoir est provisoire, comme il est dit, explicitement, dans le Titre de la Loi (appelée, aussi, « Mini-Constitution ») qui gère, actuellement, les Pouvoirs en Tunisie, à savoir la « Loi Sur L’Organisation Provisoire des Pouvoirs Publics », « Provisoire » s’achevant avec l’achèvement de la Rédaction de la nouvelle Constitution. D’ailleurs, la dénomination officielle du Cabinet actuel est « Gouvernement Provisoire », dénomination qu’Ennahdha réfute et a essayé, en vain, par tous les moyens, de bannir du vocabulaire des médias. Et, en second, Ennahdha feint d’oublier que la « raison d’être » de ce Gouvernement Provisoire est de gérer les affaires courantes et d’accompagner les travaux de l’ANC, et non de se lancer dans des Réformes Sociétales partisanes.


3. Véracité des leitmotive d’Ennahdha

Passons, maintenant, à l’examen de la véracité des dits leitmotive et affirmations. Sur le total du nombre de sièges à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), Ennahdha en possède aux environs de 41% ; ce qui implique que les affirmations « Nous sommes majoritaires » et « Le peuple nous a choisi, on est investi par la volonté populaire » sont fausses. Si l’on considère, maintenant, les électeurs inscrits volontairement : 36%, environ, d’entre eux ont voté Ennahdha ; ce qui entraîne que les deux dites affirmations sont encore, un peu plus, fausses. Et, pour terminer, considérons les électeurs potentiels : le pourcentage de ces électeurs qui ont voté Enahdha n’est égal ni à 30%, ni à 25%, il est égal à , environ, 20% ; ce qui montre que les affirmations en question sont archi-fausses.

Que les choses soient claires. Il ne faut pas croire que, par mon analyse, j’essaye de contester les résultats des élections à l’ANC ou la légitimité du Gouvernement : l’ANC et le Gouvernement sont légitimes et tiennent leur légitimité de la Volonté du Peuple et du Suffrage Universel : soutenir le contraire c’est appeler à la rébellion et à la guerre civile. Je voulais simplement rappeler que le Peuple n’a pas voté, majoritairement, pour Ennahdha ; car la majorité c’est (50+x)%, avec « x » un nombre, mathématiquement, strictement positif : Ennahdha est, simplement, le premier vainqueur de ses élections.

Un autre exemple, qui caractérise la relation ambiguë qu’entretient Ennahdha avec la « Théorie des Nombres », se situe dans le cadre d’incidents, oh ! Combien douloureux, indignes d’un pays civilisé, condamnables dans toutes les croyances et dans toutes les spiritualités. La vision de la Vidéo correspondante, qui mérite d’être appelée « la Vidéo de la Honte », m’a plongé dans un état second, dominé, à la fois, par la peur, la honte et la stupeur et a fait disparaître en moi, pendant un instant, ma conviction d’appartenir à un Peuple réputé pour sa Tolérance et son « Bien-Vivre-Ensemble ». Il s’agit des appels à la haine et des slogans racistes à l’égard des Juifs proférés par un groupe de partisans et/ou sympathisants d’Ennahdha qui vociféraient : « Virez les juifs Tuez les juifs ! », « Tuer les juifs est un devoir ! »,…, lors de l’arrivée, le jeudi 5 janvier 2012, d’Ismaïl Haniyeh, Premier Ministre Palestinien à Gaza, à l’aéroport de Tunis-Carthage. Ces incidents ont eu lieu en présence des deux plus hauts Dignitaires d’Ennahdha, Rached Ghannouchi et Hamadi Djebali, qui étaient là pour accueillir le dirigeant du Hamas. Ghannouchi et Djebali n’ont eu aucune réaction, ni manifesté aucune condamnation immédiates. Comme d’habitude, ils ont raté une belle occasion de Pédagogie Politique, en ne condamnant pas, à chaud, l’inacceptable. Ils auraient dû, au moins, rappeler que l’Islam est une Religion de dialogue et de tolérance, comme il est explicité dans plusieurs versets du Coran invitant les croyants à toujours discuter avec bienveillance, essentiellement avec ceux qui ne partagent pas leur point de vue, en citant à la foule, par exemple, le Verset 46 de la Sourate 29 où il est dit : « Lorsque vous discutez avec les Gens du Livre, usez de la plus grande courtoisie » et en lui rappelant que l’expression coranique « les Gens du Livre » désigne, notamment, les Juifs et les Chrétiens.

Qui plus est, il a fallu l’indignation et le tollé général, perceptibles sur les Médias et les Pages des Réseaux sociaux, soulevés par ces incidents, pour qu’Ennahdha, quatre jours après, le jour du départ de Ismaïl Haniyeh (quelle coïncidence !) réagisse par un Communiqué signé par son Président Rached Ghannouchi, paru sur son Site et transmis à l’AFP, affirmant que les juifs de Tunisie sont « des citoyens à part entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres » et attribuant ces incidents à « un groupe d’individus ne dépassant pas les doigts d’une seule main »(sic) ; alors que le Journal le Temps, dans son édition du dimanche 8 janvier 2012, a écrit « Des dizaines de jeunes ont scandé des slogans anti-juifs… ». Pour départager ces deux estimations, j’invite le lecteur à visionner la « Vidéo de la Honte », dans le Lien ci-dessous, et à donner sa propre estimation du nombre d’individus qui renchérissaient en choeur aux appels à la haine du sinistre Soliste.

http://www.youtube.com/watch?v=ZnKtdqdXdhc

Ce qui montre que les Islamistes, en Politique ne savent pas lire et interpréter les nombres. En particulier, ils ne savent pas ce que c’est qu’« une Majorité ». Ce qui explique, peut-être, leur action au sein de l’ANC où ils se comportent comme étant un Parti qui a, à lui tout seul, la Majorité. Ce qui explique, aussi, leur façon de conduire en solo, au sein du Gouvernement, les Affaires de l’Etat.

4. Composition de l’électorat d’Ennahdha

Dans ce contexte, il convient de souligner, que l’électorat d’Ennhadha n’est pas nécessairement Islamiste. Grosso modo, nous pouvons classifier cet électorat selon cinq types de vote : un vote réellement Islamiste, probablement minoritaire, un vote de sympathisant, un vote de compassion pour ceux qui ont, réellement, souffert sous Zinochet ou sous Bourguiba, un vote sécuritaire ou de restauration de, soi-disant, valeurs et, enfin, un vote de remerciements pour l’agneau offert, lors de l’Aïd-el Kabîr, pour la prise en charge des frais de mariage, circoncision, rentrée scolaire, factures impayées,… Ce vote de remerciements seraient financé, entre autres, par certains pays du Golf, dont le plus généreux serait Qatar, et ce, à travers des Associations humanitaires ou de bienfaisance.

En outre, malgré la répression subie et la clandestinité de leurs activités sous l’ancien régime, les Islamistes sont restés, contrairement aux Modernistes, structurés et présents dans les quartiers déshérités et dans la Tunisie profonde et proches de leurs habitants ; ce qui a permis à leur campagne électorale de couvrir, dès le démarrage, beaucoup de citoyens, campagne qu’ils ont orientée vers les valeurs identitaires, jusqu’à présenter les candidats Modernistes comme étant des athées, des occidentalisés, des buveurs de bière et de vin,…

5. Ennahdha a récupéré la Révolution de Jasmin sans y avoir pris part

Quant à la participation des Islamistes, en général, à la Révolution de Jasmin, tous les Analystes Politiques, tous les Observateurs et tous les Acteurs de terrain sont d’accord pour affirmer qu’ils ont brillé par leur absence lors de toutes les Manifestations et Rassemblements qui ont conduit, le 14 janvier 2011, à la fuite du Dictateur, comme le dit explicitement, par exemple, notre Président de la République actuel, Moncef Marzouki, allié d’Ennahdha dans la Troïka, dans la Vidéo suivante, filmée à la veille de la Victoire, où il déclare que « Les islamistes sont complètement et totalement absents » :

http://videos.tf1.fr/infos/2011/la-tunisie-n-est-pas-un-pays-democratique-6215593.html

D’ailleurs, dans la totalité des Vidéos sur la Révolution, filmées avant le 15 janvier 2011, on aperçoit très peu de femmes voilées ; mais, aucun barbu à la salafiste, ni aucun Niqab, ni, non plus, aucun Dirigeant Islamiste n’y figure.

Pour ce qui concerne mon espace professionnel, je peux témoigner qu’avant cette date, les Universitaires Islamistes ( dont Moncef Ben Salem, notre Ministre actuel de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique) ont brillé par leur absence, lors de tous les Rassemblements et Manifestations, organisés contre Zinochet et son Régime, auxquels j’ai participé ; en particulier, lors du mémorable et imposant Rassemblement du jeudi 13 janvier 2011, organisé, au Campus Universitaire de Tunis El Manar, par la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, sur l’Esplanade de La Faculté de Droit et des Sciences Politiques. C’est avec nostalgie révolutionnaire et, je l’avoue, avec fierté, que je prends la liberté de rappeler, ici, que ce Rassemblement prévu, au départ, au Campus intra-muros s’est transformé, à la fin, à mon initiative, en une formidable Manifestation en dehors du Campus, obligeant les Brigades anti-émeute à déclarer forfait pour nous libérer la sortie. Et ce fut la première Manifestation qui a eu lieu sur le plus long Boulevard du Grand Tunis, baptisé, après la Révolution, « Boulevard Mohamed Bouazizi », le jeune dont l’immolation par le feu, le 17 décembre 2010, devant le siège du Gouvernorat de la ville de Sidi Bouzid, a marqué le début de la Révolution de Jasmin. Ce Boulevard portait auparavant le nom de « Boulevard du 7 novembre », en référence à la date du 7 novembre 1987, jour où le Général Zinochet a renversé le Président Bourguiba, par un « Coup d’Etat Médical ».

Malgré ce handicap, les Islamistes ont su, à merveille, tirer les marrons du feu, en récupérant la Révolution de Jasmin sans y avoir pris part. Et, je l’avoue, tout en leur reconnaissant les souffrances de toutes sortes, les atrocités inhumaines et les exils qu’un grand nombre parmi eux ont subis, sous les Régimes de Zinochet et de Bourguiba, je suis toujours estomaqué chaque fois que j’entends ces néo-révolutionnaires discourir sur notre Révolution. A l’opposé, les Modernistes, qui ont, également, subi des souffrances de toutes sortes, des atrocités inhumaines et des exils sous les Régimes de Zinochet et de Bourguiba, furent, quant à eux, une des composantes du fer de lance de la Révolution.

Pour ce qui concerne le dédommagement des victimes, toutes orientations politiques et toutes spiritualités confondues, qui ont fait les frais, dans leur vie et dans leur chair, des régimes de Bourguiba et de Zinochet, je pense qu’il est « convenable » que la Nation les dédommage à la hauteur, sinon plus, des souffrances subies. Mais, je pense qu’il est « blâmable » que la Nation fasse les frais, dans la Réalisation des Objectifs de sa Révolution, de l’incompétence ou du déséquilibre psychique de certains des dites victimes qui, pour dédommagement, sont portés aux plus hautes responsabilités de l’Etat. Dans ce qui précède, j’ai employé les adjectifs « convenable » et « blâmable » en référence à l’une des Recommandations les plus omniprésentes, à travers tout le Coran [que l’on peut trouver, par exemple, dans le Verset 17 de la Sourate 31, et ce, sous forme de Conseil donné par Luqmân à son fils], qui dit : « Prescris le convenable et proscris le blâmable ».

6. Conclusion et Appel au CPR et Ettakatol

Aussi, nous pouvons conclure, à la lumière de l’Actualité et à la lumière de ce qui précède, que la façon des Islamistes de conduire, actuellement, les Affaires de la Nation, en essayant de gouverner, de plus en plus, en solitaire, et ce, sans être investis d’aucune majorité, s’apparente à un Coup d’Etat Constitutionnel.

Il est donc urgent que le CPR et Ettakatol, fervents militants, pendant les décennies obscures passées, de la Démocrite et des Droits de l’Homme, renouent avec leurs Valeurs originelles et retrouvent leurs fondamentaux pour stopper, par tous les moyens, y compris par la désintégration de la Troïka, et avant qu’il ne soit trop tard, cette dérive Islamiste.

Sinon, au vu de la complicité d’Ennahdha, de plus en plus criante et qui va crescendo, avec les Salafistes, le CPR et Ettakatol feront, in fine le jeu des Islamistes les plus radicaux et seront, devant l’Histoire, les complices responsables de l’Installation sans retour, dans notre Pays, d’une Dictature Théocratique Brune-Verte.

Salah HORCHANI

Professeur à la Faculté des Sciences de Tunis

COMMENTAIRES  

22/01/2012 13:57 par ansina

En France Sarkozy à été élu par 17 % des français si on totalise le nombre de voix du premier tour, ça ne veut pas dire qu’il est pas légitime, c’est pour cela qu’on fais généralement un scrutin à deux tours.

Encore et toujours le discours sur le "danger islamiste" en rappelant avec fracas la révolution iranienne, qui n’a vraiment rien à voir, car la radicalisation de cette dernière est plus lié aux luttes violentes entre les différentes fractions qu’à l’idéologie fondamentale du parti islamique iranien.

Un peu maigre la liste d’accusation et le pathos sur une poignée de jeune antisémite... dont les paroles sont certes condamnables mais c’est un peu léger pour essayer de convaincre l’opinion par l’émotion... l’auteur de cette article sait pertinemment que ce genre de slogan n’à aucune portée dans le parti Nahda..

Les slogans anti-juifs dans les pays arabes sont plus proche du racisme anti allemands qui pouvait exister en Europe pendant et après la 2nd Guerre mondiale que des slogans des S.A berlinois, il y’a avant tout identification entre les juifs et israel, amalgame dont l’entité sioniste est la principale promotrice.

22/01/2012 20:34 par HORCHANI Salah

@ ansina

1. Ce n’est pas leur premier coup et ce ne sera pas leur dernier !

Les incidents à l’Aéroport de Tunis-Carthage ne sont pas le premier coup et ne seront pas le dernier de ces barbus qui accompagnent, toujours, leurs forfaits, dont la violence physique va crescendo, par les pires slogans racistes et haineux contre tous ceux qui ne partagent pas leur idéologie, plutôt leurs dogmes : juifs, militants de gauche, femmes non voilées, citoyens consommant de l’alcool ou ne jeûnant pas pendant le mois de Ramadhan,… et même péripatéticiennes.

Ainsi, le dimanche 26 juin, un groupe de Salafistes, brandissant des drapeaux noirs et hurlant des slogans fondamentalistes, ont saccagé, au centre-ville de Tunis, le cinéma Afric’Art et agressé, physiquement, des spectateurs et des Artistes qui s’y trouvaient pour la projection du film-documentaire «  Ni Allah, ni Maître  » de la réalisatrice Nadia El Fani, projection qui semble ne pas être du goût de ces barbus. Dans ce documentaire, Nadia El Fani se met en scène en train de discuter avec des Tunisiens de la rue sur la place de la religion dans la société et dénonce « l’hypocrisie sociale » qui règne en Tunisie, hypocrisie qui conduit, par exemple, une majorité de gens ne faisant pas ramadhan à se cacher. Elle y plaide pour une religion relevant, strictement, de la sphère privée.

De même, après la diffusion par la Chaîne Nessma TV, le vendredi 7 octobre, du film franco-iranien «  Persépolis », dont le thème est une tentative de prévenir les jeunes filles du risque de Dictature Religieuse qui enverrait aux calendes grecques, à l’image de ce qui se passe aujourd’hui en Iran, les Principes d’Egalité et de Parité, un groupe constitué de 200 à 300 Salafistes ont, le dimanche 9 octobre [ deux semaines avant les élections pour l’Assemblée Nationale Constituante], attaqué, saccagé et essayé d’incendier les locaux de cette Chaîne, et un autre groupe s’est introduit dans le domicile de Nebil Karoui, directeur général de ladite Chaîne, et l’a saccagé en essayant, aussi, de l’incendier. La séquence du film qui a rendu fous ces « agitateurs excités » est une séquence représentant Dieu sous les traits d’un vieil homme barbu, représentation humaine de Dieu qui serait proscrite par l’Islam.

Nadia El Fani et Nebil Karoui ont fait l’objet de fatwas de mort contre eux par des, soi-disant, Chefs religieux Salafistes, la première pour athéisme et le second pour blasphème.

2. D’autres Forfaits des Salafistes et exemples montrant la complicité entre eux et le Parti Islamiste Ennahdha

A ce sujet, voir mon Article ci-dessous et ses Commentaires :

http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-nouvelle-tendance-du-ministere-107454

3. Enfin, je souhaite avoir votre avis sur le Point, rapporté dans mon Article, du Programme du Futur Premier Ministre Hamadi Djebali, à savoir :

« Une profonde et inquiétante détérioration des moeurs et une baisse flagrante des valeurs sont des phénomènes, sans précédent, que nous observons depuis un certain temps. Il est temps et urgent de penser un nouveau système de valeurs pour notre société »

Et pour terminer, que cela ne vous en déplaise, Nicola Sarkozy a été porté à la Magistrature Suprême par un score égal à (50+x)%, avec « x » un nombre, mathématiquement, strictement positif.

Salah HORCHANI

22/01/2012 21:14 par HORCHANI Salah

Des Salafistes menacent de brûler une librairie à Tunis

"Des salafistes se seraient dirigés, après la prière du vendredi (20 janvier 2012), vers une librairie située au centre-ville de Tunis. Ils auraient donné un ultimatum de 48 heures au propriétaire pour retirer certains ouvrages sinon , ils brûleraient son commerce.

Ces ouvrages seraient de mouvance chiite, selon des sources de TunisieNumérique qui n’ont pas donné plus de détails sur les titres des livres incriminés.

Le correspondant de TunisieNumerique qui s’est rendu sur place a trouvé la librairie fermée. Certains propriétaires des commerces avoisinants lui ont indiqué que le libraire aurait décidé de ne plus rouvrir son commerce de peur des représailles et de l’exécution des menaces reçues.".

Source :

http://www.tunisienumerique.com/des...

Salah HORCHANI

23/01/2012 15:11 par ansina

Merci pour votre réponse rapide !

Pour les incidents que vous mentionné, il s’agit de la mouvance salafiste dans la plupart des cas et dans le cas très particulier de Nesma TV il ne faut pas oublier que c’était une chaine ben-aliste et qui tenait souvent des discours très "éradicateurs" , il ne s’agissait pas d’aller interdire la diffusion de Persepolis, mais de ce que des amis tunisiens m’ont confier, c’était surtout lié au débat qui à eu lieu après la diffusion du film... qui faisait un parallèle entre Nahda et le Parti Islamique de Khomeiny, rapprochement complètement foireux car Nahda n’est pas un parti révolutionnaire islamique qui vise à instaurer un guide suprême (velayat al faqih) qui régnerait sur toutes les affaires mais un parti démocratique et centriste.

Pour la phrase que vous avez cité, ça ne m’inquiète guère, les Tunisiens sont des musulmans et le comportement des touristes et de la jeunesse dorée de Tunis amènent à une certaine détérioration morale, il faut cesser d’y voir l’imminence d’une police morale qui va brutaliser les femmes non-voilés !

De la même manière qu’il est idiot, voir dangereux, d’assimiler les salafistes et nahda, ces derniers (pour fréquenter une mosquée où de nombreux salafistes tunisiens viennent) n’ont aucun amour pour nahda et qualifie presque Ghannouchi de Taghout... Le discours de Nahda est à des années lumières de la doctrine salafiste, Ghannouchi étant plutôt proche des idées de Hassan Al Banna et des frères musulmans alors que les salafistes sont proche des idées des wahhabites saoudiens..

Si il y’avait eu un deuxième tour en Tunisie opposant les deux formations majoritaires, alors Nahda aurait plus de 50 % comme Sarkozy... il est très dangereux de jouer avec les chiffres et de contester à demi-mot la légitimité du pouvoir, souhaitez vous un scénario à l’algérienne pour votre pays Mr Horchani ?

Si Ennahda interdit de sortir non voilé et censure la presse, alors les Tunisiens voteront contre au prochaine élection, et si Nahda interdit les élections alors vos critiques seront justifiés, en attendant il faut respecter le processus démocratique.

24/01/2012 08:31 par Salah HORCHANI

Et les agressions continuent !

Des Salafistes agressant un Journaliste et un Avocat, devant le Palais de Justice de Tunis, lors d’un Rassemblement, pour la Défense de la Liberté d’Expression et de Création, qui a eu lieu hier lundi 23 janvier 2012.

https://www.facebook.com/photo.php?v=238509369560959

Salah HORCHANI

24/01/2012 08:35 par Salah HORCHANI

A propos des Incidents Racistes et Haineux, du jeudi 5 courant, survenus à l’Aéroport de Tunis-Carthage, lors de l’arrivée d’Ismaïl Haniyeh, Premier Ministre Palestinien à Gaza  :

«  L’ambassade des USA à Tunis a averti le département d’Etat américain (Le ministère des affaires étrangères) le jour même de cet incident. Hamadi Jebali aurait reçu un coup de fil de la maison blanche. Peut-être même d’Obama. Les propos étaient durs. Les américains ont fait comprendre à Hamadi Jebali que c’est grâce à leur soutien qu’ils sont au pouvoir aujourd’hui et qu’ils vont désormais jouer la « carte de l’alternance » et soutenir des adversaires d’Ennahdha. » :

http://www.samibenabdallah.info/4802/le-desarroi-de-hamadi-jebali-et-lisolement-de-moncef-marzouki-selon-le-corbeau.html

Salah HORCHANI

24/01/2012 09:48 par un homme qui monte

Monsieur Harchani, je ne suis pas toujours d’accord avec votre perception des choses. Mais il s’en dégage des pressentiments très justes sur des faits qui iront en s’accentuant exactement comme vous le craignez. Quant à votre contradictrice ou contradicteur ancina, il (elle) nage dans un nuage de confort d’esprit très commun qui balance entre l’autosuggestion (par nécessité d’éviter la déprime) et l’adhésion à l’opinion la plus partagé. (Que cette personne m’excuse, je ne porte aucun mépris à son opinion que je trouve plus que respectable.) Mais, il vous reste à aller au-delà des personnes si vous voulez dépasser le statut quo et l’analyse à l’emporte pièce. Il faut savoir que l’action collectif et la volonté d’un peuple évolue dans l’indicible presque le plus total et sont rares les élites historiques qui en arrive à formuler cette indicible en une expression plus aux moins intelligibles et en actions plus aux moins réussies. C’est pour cela qu’il existe des mythes et autres balivernes et que l’histoire se répète approximativement à l’identique. L’islamisme n’est pas dangereux parce qu’il se réfère à l’islam qui est une pensée peut-être des plus abouties et des meilleurs dont l’histoire s’en est souvent atrocement jouée en l’amalgamant à ses caprice et folies. Mais il est dangereux dans le confort qu’il donne à certain de ses partisans (partisans de l’islamisme qui est une idéologie qu’on tire de l’islam) de détenir la vérité et d’être au dessus de la mêlée parce qu’ils sont proches d’un gourou qu’ils se construisent dans la tête qui n’a rien avoir avec le Dieu coranique omniscient et omniprésent régnant sur l’ensemble de l’univers selon des règles et des lois dont nous ne comprenons que peu malgré tous nos progrès scientifiques.

24/01/2012 12:32 par ansina

Je n’ai pas vu que mon opinion était hégémonique ou même juste majoritaire, le constat générale c’est plus "ça nous inquiète ce qui se passe avec les barbus".

Je ne me reconnais pas du tout dans la caricature que vous dressez de mon discours, je ne considère absolument pas qu’il n’y a aucun risque de dérive autoritaire, juste pour le moment c’est encourageant, si ça se détériore alors je le reconnaîtrais.

Je n’aime pas non plus la vision essentialiste qui ferait du partisan des mouvements islamique un associateur qui se mettrait à confondre progressivement le "Dieu coranique" (comme vous dites) et le gourou. Pour l’instant Nahda ne fonctionne pas avec un gourou mais avec différentes lignes à l’intérieur du parti et leurs propres contradictions.

Il existe des tendances très différentes qui se réclame de l’islam allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, même si ces catégories ne s’appliquent pas dans le monde musulman car souvent le positionnement droite - gauche ne repose pas sur l’économie mais sur le positionnement par rapport à la religion.

24/01/2012 14:15 par Safiya

@Ansina

Pourriez-vous plus expliciter ce que vous voulez dire par "... même si ces catégories ne s’appliquent pas dans le monde musulman car souvent le positionnement droite - gauche ne repose pas sur l’économie mais sur le positionnement par rapport à la religion" ?

J’avoue ne pas comprendre d’autant plus que l’Algérie, de 1962 jusqu’à 1990 était socialiste, donc de gauche, et l’islam était (et encore) constitutionnellement sa religion d’Etat...

Moi-même je me revendique comme musulmane de gauche ayant d’autres principe que la "tidjara chtara" (pour les non arabophones "tidjara chtara" qui veut dire à peu près "le commerce est vivifiant" dans le parler algérien et qui désigne les adeptes du libéralisme, c’est du moins ce qu’il me semble ne maitrisant pas complètement l’arabe).

CQFD ?

Salem !

24/01/2012 15:47 par Salah HORCHANI

Qui est le Parti Islamiste Ennahdha ?

http://nawaat.org/portail/2011/06/27/ennahdha-a-loeuvre/

Salah HORCHANI

24/01/2012 15:48 par Salah HORCHANI

Tunisie : L’Etat des Lieux

http://www.legrandsoir.info/tunisie-l-etat-des-lieux.html

Salah HORCHANI

24/01/2012 20:02 par Un homme qui passe

Je n’ai pas essayé de faire un portrait de vous, ni en caricature ni en vrai puisque je ne vous connais pas du tout malheureusement. On est dans un échange d’idée et c’est bien d’avoir intervenu encore une fois. Dans ce qu’on peut dire par L’intermédiaire d’un commentaire ou d’un article, est toujours limité et la pensée humaine elle-même l’est aussi. Ma démarche s’inscrit dans une lecture des évènements sans prétention aucune. Je ne vous ai jamais demandé de vous reconnaitre en quoique ce soit. Vous êtes libre et pensez ce que vous voulez. Je n’ai pas dit que le partisan du mouvement islamique devient automatiquement un associateur, mais dans un rapport au pouvoir le risque de le devenir son grand pour différentes raisons que je ne peux pas expliciter ici. Et cela est vrai pour n’importe qui, islamiste ou pas. Il faut aussi se dire que tout être humain est mu par un désir d’association, puisque nous sommes des êtres sociaux et que nous dépendons les uns des autres. Un désir naturel non comblé sainement est la proie de toutes les dérives possibles et imaginaires. C’est de nos rapports qui sont souvent complexes et tiraillés par les contradictions que nous confectionnons nos croyances ou plus aux moins nos connaissances par réaction et nécessité de survie que ce soit à l’échelle individuelle ou collective quoique différemment. Ces rapports dans leurs ensembles nous ne sont même pas intelligibles. Nous rendons certains intelligibles par la connaissance plus au moins scientifique et beaucoup d’autres par la croyance sous laquelle se cache souvent une volonté de consensus parfois traitre et hypocrite, parfois saine et accommodante.
Peut-être que le mot autosuggestion vous parait infériorisant. Sachez que seuls les morts et les biens morts ne pratiquent pas l’autosuggestion. Seulement quand on en est conscient, on fait plus attention à ce qu’on dit et fait sans plus. L’adhésion à l’opinion la plus partagée est quasi-automatique chez toute être humain et vous ne me donnez pas l’impression d’en être épargné. Si vous n’adhérer pas à l’opinion la plus partagée, c’est l’angoisse la plus terrible qui va vous attendre à moins que vous l’acceptiez et viviez avec ou que vous vous étiez forgés une carapace d’asocial. Cette opinion est élastique et peut épouser différentes formes complètement inconscientes, on en est tous plus au moins soumis surtout lorsqu’on croit qu’on en est épargné.

24/01/2012 21:43 par Salah HORCHANI

Deux autres Vidéos décrivant ladite Agression des Salafisftes

Si vous n’arrivez pas à accéder à la Vidéo, dont il est question ci-dessus, concernant l’agression des Salafisftes contre un Journaliste et un Avocat , je vous invite à consulter les deux Vidéos suivantes qui décrivent, aussi, ladite agression :

https://www.facebook.com/photo.php?v=234583943287022

http://www.youtube.com/watch?v=Xz10EW9qDFo

Salah HORCHANI

25/01/2012 00:37 par ansina

Je trouve dommage que le Grand Soir donne une tribune à un polémiste qui ne veut pas s’affronter sur le débat d’idée mais juste faire de la diabolisation, car il est déçu que le peuple vote si mal...

Salam à la soeur qui m’a répondu sur le rapport droite/gauche (désolé pour le nom, le site connait quelque ralentissement et donc revenir en arrière pour récupérer votre nom s’annonce laborieux)

L’Algérie était un pays socialiste qui avait l’islam comme religion d’Etat, mais ce n’était pas un pays islamique pour autant, l’islam était seulement renvoyé à une identité et non à une forme de gouvernance... la Tunisie de Ben Ali, la Turquie de Kemal Ataturk ou l’Egypte de Nasser étaient des pays qui avait comme religion d’état l’islam mais qui était toujours loin d’être islamique.

En réalité, quiconque dirige un pays musulman sait qu’il ne peut pas le faire sans un appel au capital symbolique énorme que représente l’islam, alors il peut être le pire éradicateur laiciste du monde, il sera obligé de se parer de valeurs islamiques... on à bien vu Saddam Hussein écrire un Coran avec son sang...

Je vais prendre l’exemple de l’Algérie, avant les élections qui ont vu le FIS remportait haut la main le scrutin puis l’annulation de ces dernières, il n’y avait pas de groupe de tendance islamique de masse en Algérie, donc n’importe quel pouvoir pouvait se réclamer de l’islam sans perde cette légitimité aux yeux de la popluation.

Alors évidemment, la question de la légitimité en islam est très difficile mais il est certains qu’un mouvement comme les frères musulmans de l’époque de Hassan Al Banna représentait beaucoup plus l’islam egyptien et la société populaire egyptienne ainsi que la volonté de coller aux exigences de l’islam en matière de pratique du pouvoir, que Nasser qui était un moderniste.

J’ai un peu débordé mais pour conclure je souhaite dire qu’aujourd’hui dans la plupart des pays musulmans, la gauche et la droite ne signifient que religion/laicité. On peut le voir en Turquie avec l’AKP et le CHP qui sont tous les deux à droite économiquement mais se font la guerre à mort sur la question religieuse, tout comme la situation tunisienne où finalement tout le monde est pour une économie libérale et qui appel aux investissements étranger et au tourisme et où toute la question se résume finalement à des questions sociétales.

Je pense que le monde arabo musulman doit passer par cette affirmation de l’islamité et se débarasser du modèle occidentale de gestion du pouvoir pour que la gauche et le droite existe dans ce cadre islamique sur des termes strictement économiques, comme actuellement en Iran, où il existe une réelle gauche islamique et où quoi qu’en disent les médias, très peu reviennent sur la notion de république islamique, mais plutôt sur la théorie du velayat al faqih.

Salam

25/01/2012 07:37 par un homme qui passe

@ Safiya
On s’est souvent rencontré dans des blogs, vous avec toujours le même pseudonyme et moi avec différents pseudonymes. Nous partageons exactement les mêmes préoccupations mais avec des vues légèrement différentes liées certainement à des parcours différents. Depuis l’effondrement du bloc socialiste, nous assistons à un remise en cause de tous les acquis sociaux dans le monde occidental, acquis qui ont été le fruit de luttes des peuples et céder par le grand capitale de peur de se faire renverser en prenant exemple sur le bloc socialiste qui n’était pas parfait, car rien n’est parfait, mais donnait à espérer. Toujours depuis ce temps là , nous assistons aussi à un retour des visées colonialistes d’un genre nouveau et adapté à notre monde sur toutes les anciennes colonies ayant acquis leurs indépendances durant les années 50 et 60 du siècle dernier et présentant un intérêt stratégique. Le comble n’est pas dans ces visées car elles font partie de la survie d’un système expansionniste et désintégrateur de tout dans son essence même malgré la luxuriance de ses moyens et son potentiel de séduction qui n’est que de façade. Le comble est dans l’adhésion d’une partie des populations concernées par ses visées aux tromperies et arnaques qu’on leurs présente. Franchement, je suis estomaqué. Je ne sais pas comment, ou plutôt, je le sais et je ne veux pas m’étendre dessus, on est arrivé à toutes ces crispations idéologiques, ses identités exclusives et intolérantes et surtout à cette manie qu’on a de toujours réinventer la roue, non pas pour avancer mais pour faire du surplace. Quand les évidences sont tues ou ignorées et que le superficiel intègre tout même la spiritualité, c’est le fascisme qui est de retour, ou plus exactement l’idéologie de la social démocratie, qu’il s’inspire de l’islam ou de tout autre chose ne change rien à sa nature. Quoique le mot fascisme ne soit pas tout à fait le mot adéquat parce qu’il renvoie à une époque historique précise, toujours est-il qu’il décrit bien une certaine réalité qui fait primer l’amalgame des idées pour les idées dont la clarté est apparence sur les idées d’une vraie clarté, clarté dont on sait qu’elle ne peut exister que lorsqu’elle rentre en adéquation avec la clarté des nécessités et des choix d’avenir.

25/01/2012 09:21 par salah HORCHANI

@ ansina

Tout d’abord, merci pour vos suggestions au LGS pour me censurer !

Ensuite, pour ce qui concerne votre Conclusion concernant l’Iran, je vous conseille, vivement, de consulter les travaux de Shirin Ebadi.

Quant à votre fameuse « velayat al faqih », je vous renvoie à 

« Ma Profession de Foi » :

http://www.legrandsoir.info/ma-profession-de-foi.html

Salah HORCHANI

25/01/2012 12:24 par salah HORCHANI

@ ansina

Tout d’abord, merci pour vos suggestions au LGS pour me censurer !

Ensuite, pour ce qui concerne votre Conclusion concernant l’Iran, je vous conseille, vivement, de consulter les travaux de Shirin Ebadi.

Quant à votre fameuse « velayat al faqih », je vous renvoie à 

« Ma Profession de Foi » :

http://www.legrandsoir.info/ma-profession-de-foi.html

Salah HORCHANI

25/01/2012 13:14 par ansina

@unhommequipasse

Avec tout le respect que je vous dois, puisque vous êtes un interlocuteur polis, je vous invite à vous remettre quelque peu en question, car critiquer la vision colonialiste du monde mais être estomaqué quand les populations du tierd monde n’adhèrent pas au même projet ou à la même vision du monde, c’est quelque peu contradictoire.

Je pense que tous les peuples du tiers monde demandent la justice sociale, et les peuples musulmans ont choisi l’idéologie islamique, quand il n’y aura plus "l’ennemi eradicateur/laiciste" , les contradictions de classes apparaitrons au grand jour et l’on verra l’émérgence au maghreb d’un islam de lutte de classe contre un islam de la domination de classe.

Ce que l’iranien Ali Shariati appelait l’islam rouge contre l’islam noir (ou plus spécifiquement à son contexte , le chiisme rouge contre le chiisme noire)
_

25/01/2012 18:22 par Safiya

@Ansina

"on a bien vu Saddam Hussein écrire un coran avec son sang..." Vos sources SVP !

"Qui ont vu le FIS remportait haut la main le scrutin..." En êtes-vous si sure ?
Au contraire de vous, à un tour ou à deux tours, une élection qui n’emporte pas la majorité des suffrages n’est donc pas représentative de l’adhésion du grand nombre et surtout si c’est un vote "sanction", vous pouvez prendre l’exemple de Sarko et de ses 17% au premier tour ou argumentez comme bon vous semble, la réalité qui s’exprime par de tels résultats ne peut donner la légitimité pleine et entière et refléter le vouloir des populations, le reste est de la politique politicienne qui n’est pas ma tasse de thé.

La suite de votre écrit me confirme que nous ne sommes pas du même bord, je défends un Islam des Lumières et me revendique en tant que Musulmane et non en tant qu’Islamique (islamiste ???)

Avant tout, les musulmans devraient guérir de leur colonisabilité (Malek Bennebi), une fois les consciences assainies, rien n’empêchera de prendre ce qui sera bon pour aller de l’avant que ce soit dans le modèle occidental, sino-soviétique, dans l’héritage Maya ou celui des Aztèques.

Le reste n’est que triste revanche, étroitesse d’esprit et conscience étriquée, du moins c’est ce que je pense !

25/01/2012 18:56 par Safiya

@un homme qui passe - 25/01/2012 à 07:37

"Le comble est dans l’adhésion d’une partie des populations concernées par ses visées aux tromperies et arnaques qu’on leurs présente."

Oui, moi aussi j’en suis "estomaquée" et quand à l’adhésion au leurre Frères musulmans et autres salafistes, j’en reste sans voix.

Il est clair, à moins de se voiler la face ou d’être partisan, que l’islamisme "modéré" est tout autant instrumentalisé que l’était, hier, le terrorisme, pour servir les intérêts des capitalo-impérialistes et la Libye en est l’exemple le plus prégnant.

D’autre part, le carrefour des leaders islamiques (ou islamistes) ainsi que leur refuge est Doha, leurs principales aides financières leur viennent de l’émir du Qatar, les visées de ce dernier, son allégeance au capitalo-impérialo-sioniste n’est plus à démontrer donc, CQFD, en dire plus serait faire dans la loghorrée...

En ce qui me concerne, et cela n’engage que moi, tous les "événements" qu’a connu l’Algérie depuis le choc pétrolier de 1973, avec les émeutes d’octobre et "l’avènement" du FIS faisaient partie de la guerre froide, au même titre que les bouleversements de l’Europe de l’Est.
Il fallait abattre le socialisme et, à l’instar des supplétifs du CNT libyen, trouver ceux qui pouvaient y aider, pour le bloc de l’Est, d’abord Lech Valessa, puis l’éthilique russe, Gorbatchov, la guerre d’Afghanistan, etc.

Pour l’Algérie, le FIS et l’importation des Afghans...

Cordialement !

25/01/2012 21:38 par un homme qui passe

Madame ansina, je n’ai jamais douté un seul instant de vos intentions qui sont très louables. Je suis même convaincu qu’elles sont des meilleurs et plus proches des aspirations du peuple. Je ne suis pas un éradicateur et je n’ai jamais soutenu les éradicateurs qui s’affichent tels. Même le terme d’éradicateur me parait absurde et je ne sais pas par qui il a été inventé ni comment il avait pu prendre sens. Les hommes ont essayé d’éradiquer les moustiques à l’aide d’épandage de DDT sans y arriver et heureusement, alors qu’on est-il de vouloir éradiquer une pensée ou un groupe humain qui s’en réclame. Pour ma part, je suis convaincu qu’aucun peuple ne peut s’épanouir sans référence et ancrage à ce qui fait le limon et le ferment de ce qu’il est. C’est-à -dire un ancrage à son histoire en se réconciliant avec ses déchirements et tragédies (car l’histoire est tragique, heureux est le peuple sans histoires) tout en construisant son présent par projection sur son avenir.
Au risque de vous choquer, je peux avancer qu’un peuple se sentant menacer et ayant le choix ne peut, ni d’une ni des deux, que choisir une idéologie refuge surtout si celle-ci s’inspire de ce qui l’identifie au plus intime de lui-même. C’est à ce niveau que les manipulations saines et malsaines interviennent sans que le peuple n’y voit grand-chose surtout à notre époque où tout va vite et si vite même pour tous le monde. Les peuples savent trouver par eux-mêmes les compromis nécessaires et les syncrétismes salvateurs à l’époque où les pouvoirs n’avaient pas d’hégémonie aussi marqué et aussi intense sur les peuples comme à notre époque. Me concernant, je ne suis partisan d’aucun parti et d’aucune mouvance politique. Je n’aimerai même pas commander à un chat. Il faut savoir que les informations les plus importantes ne sont pas accessibles et ne sont pas véhiculer. Il faut les chercher par soi-même, est cela demande temps, argent et savoir. Les informations auxquelles nous avons accès ne sont que poudre aux yeux, propagande de guerre, détournements des vraies questions. Tout guerre est avant tout une guerre sémantique, cela fait déjà un bon bout de temps que je me considère vaincu. Et que les tentatives que je fais pour expliquer les choses qui renvoient à beaucoup de références qui, pour leur plupart, ont perdu jusqu’à leurs sens et leurs existences pour beaucoup de personnes ne sont au juste que des pierres que je fais ricocher sur des flaques d’eau imperturbables. A la prochaine de vous lire.

25/01/2012 21:39 par ansina

Salam ,

Tout d’abords mes sources :

Pour la victoire du FIS, d’après wikipedia

"Lors des élections locales de 1990, premières élections libres en Algérie, le FIS avait remporté 953 communes sur 1539 et 32 wilayas (provinces) sur 48. Le 26 décembre 1991 a eu lieu le premier tour des élections législatives. Le FIS obtient 188 sièges sur 231, soit près de 82%, le FFS 25 sièges et le FLN 15 sièges, les candidats indépendants remportent 3 sièges. Prenant acte de la situation qui prévalait, et qui risquait de tourner à son désavantage, l’armée décide le 11 janvier 1992 de pousser le chef de l’État, le président Chadli Bendjedid à la démission et d’interrompre le processus électoral. Les assemblées communales et départementales dirigées par les élus du FIS sont par ailleurs dissoutes et les militants et sympathisants de la formation qui vient de remporter le premier tour du scrutin législatif sont emprisonnés ou expédiés dans des camps établis dans le sud saharien."

Les élections n’ont pas été annulés pour rien et ce n’est pas vos mic-macs avec les chiffres qui y changeront grand chose.

Pour l’histoire de Saddam Hussein :

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/un-coran-ecrit-avec-le-sang-de-saddam-hussein-embarrasse-l-irak_946772.html

Ensuite vous vous permettez de me "sortir" de votre "camp" qui serait l’ "islam des lumières" tout en reniant être occidentaliste, car chaque culture aurait le "droit" de prendre ce qui à de bon chez les autres sans se perdre.

Plusieurs choses : l’islam des lumières n’existe pas. Il s’agit d’un concept marketing fait pour vendre des livres d’auteurs parfois non-européens qui ne se réclame aucunement de l’islam des lumières, ceux qui s’y réclame (malek chebel, meddeb, bidar) n’existe que pour montrer du doigt les musulmans "normaux" porteur de tous les maux contrairement à ces musulmans là "éclairé" (chebel et meddeb ne sont pas musulmans mais bon ils sont arabes et parlent de l’islam ça devrais suffire, pour le dernier difficile de dire que l’existentialisme est compatible avec le monothéisme , je me pencherais pas là dessus).

Là où ça me dérange, c’est quand vous récupérez Malek Bennabi, car si vous avez lu son livre phare "vocation de l’islam", vous savez qu’il était un critique acerbe des "modernistes", que vous semblez représenter, autant que les "tradtionnalistes" d’ailleurs...

Mais bon, ça ne sera pas le premier intellectuel à être récupéré mort par les courants qui l’ont combattus quand il était vivant...

Une dernière chose, certes l’islam est une religion ouverte à toutes sagesses "d’où qu’elle vienne" nous apprends le hadith, mais en quoi l’islam doit être "des Lumières" ? Les Lumières est un mouvement d’émancipation de la raison de l’Eglise, je ne vois pas le rapport avec l’islam, qui à toujours encourager le développement scientifique, il n’y a jamais eu de procès de type gallilé ni d’inquisition... qu’est ce que les lumières peuvent apporter à l’islam au point où celui ci deviendrait conditionnel à ces dernières ? La fraternité des hommes est reconnus en islam par la parole du Prophète (psl) qui dit que si un homme n’est pas frère en religion, il est frère en humanité... ce qui découle de ce hadith est tellement énrome qu’il suffirait comme programme politique.

Que la paix soit sur vous tout de même.

25/01/2012 22:48 par Safiya

@Ansina

Ma demande de source ne concernait pas le Fis, en tant qu’Algérienne, j’ai vécu la tragédie et en sais les contours et détours.

Ni à Malek Chebel, ni à Meddar, Bidar, dont j’entends le nom pour la première fois hormis le premier que j’ai lu rapidement et plutôt en diagonale.

Je ne "récupère" (le sous-entendu de ce terme me fait froid dans le dos) nullement Bennabi, j’y fais mention car pour moi, il est ce "chantre" de cet islam que je dis des lumières, sans référence aucune ni au siècle dit des Lumières français ou à quoi que ce soit d’autre.

Par lumières, et c’est très personnel, ne faisant partie d’aucune chapelle, d’aucun parti, n’étant surtout pas une intellectuelle et ne prétendant à rien, (pour seul guide et unique credo l’amour de tous les miens et de l’Humanité) donc par lumières je me réfère à l’islam tel que pratiqué par notre prophète (SAWS) fait de tolérance, d’équité et de partage. J’ajoute, pour plus de compréhension, que Ibn Arabi me parle plus que Hassan al Banna.

Vous me prêtez beaucoup plus que ce que j’ai en réalité et comme tous les "activistes" êtes généreuse à décerner les étiquettes comme celle dont vous m’affublez : "modernistes".

Allah Yahdi ma Khalaq.

Je vous souhaite la paix du coeur et la sérénité de l’esprit loin de tout bellicisme.

26/01/2012 00:26 par salah HORCHANI

A l’attention de celles et de ceux qui argumentent leurs propos par des Hadiths (Dires et Actes du Prophète)

Sur l’’’authenticité’’ des Hadiths

Les Hadiths, contrairement au Coran, ont été, toujours, une source
controversée du « Droit Musulman ». Ce n’est pas l’important rôle
qu’ils doivent occuper dans ledit Droit qui a posé problème, mais
l’authenticité douteuse de certains de leurs préceptes. Il ne faut pas
oublier que ce n’est qu’un siècle et demi après la mort du Prophète
qu’on a commencé à rassembler les Hadiths. Et il est bien logique que
plus la transcription de quoi que soit est tardive, plus les propos
retenus sont moins authentiques. En outre, le rapporteur d’un hadith
le plus intègre, le plus pieux et le plus honnête, peut être
influencé, dans sa formulation d’un hadith qu’il rapporte, et ce sans
qu’il ne s’en rende compte, par ses opinions, son vécu, son
environnement sociale politique, culturel,… D’autant plus que
l’éclatement politico-religieux de l’Oumma a débuté trois décennies à 
peine après la mort du Prophète. Il en a résulté que chaque clan a
développé, quelques fois, des hadiths ad hoc qui servent le mieux ses
intérêts. D’ailleurs, aujourd’hui les principaux courants de l’Islam
(Sunnisme, Chiisme,…) n’adoptent pas des hadiths identiques : ainsi, le
Chiisme se méfient des hadiths dont la chaîne de transmission
comporte Abu-Hureira, et ce, pour la simple raison qu’il ne fait pas
partie de Ahl-al-Beit (gens de la maison), c’est-à -dire des proches du Prophète.

Malgré cela, je crois, fermement, que les Hadiths sont
extrêmement importants pour la Religion Musulmane, mais leurs
enseignements ne doivent être impératifs que s’ils sont en
concordance parfaite avec ceux du Coran. Autrement dit : Seul le Coran
oblige ; l’obligation des Hadiths, et par suite de la Sharia, en est
fonction.

Salah HORCHANI

26/01/2012 01:35 par ansina

Excusez moi alors je vous ai pris pour qui vous n’êtes pas, tous les reproches faites auparavant ne s’appliquent pas... en France l’islam des Lumières est un terme utilisé par nos "cheres élites" pour désigner ce qu’est le bon islam du mauvais...

Pour moi aussi Ibn Arabi ou Al Ghazali sont plus grands qu’Hassan Al Banna mais je reconnais tout de même la volonté de ce dernier d’avoir voulu donner un nouveau souffle à la civilisation islamique... je me demande ce que ces géants auraient penser de notre époque mais je doute qu’ils aurait apprécié l’état de notre Oumma et de notre représentation politique...

salam, que Dieu vous garde

26/01/2012 10:48 par salah HORCHANI

L’Islam de demain

Le plus urgent, pour l’Islam d’aujourd’hui, est de «  libérer le Coran
du contexte de sa révélation, et ce en distinguant le temporel de
l’éternel et le conjoncturel de l’universel
 ». Ce principe, je l’ai
appliqué au problème du Voile, dans mon article intitulé : «  Dans le
Coran : ni voile, ni foulard !
 » :

http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/dans-le-coran-ni-voile-ni-foulard-69053

Je pense qu’il est vital, pour l’avenir de l’Islam, d’étendre ce
principe aux autres sujets brûlants qui fâchent et qui font le
malheur et la souffrance d’une partie de la jeunesse musulmane
d’aujourd’hui et, donc, de leurs familles ; principalement les jeunes
musulmans qui vivent dans les pays à majorité non musulmane. Parmi ces
sujets brûlants, on peut citer : le mariage d’une
musulmane avec un non-musulman, la liberté de croyance et l’apostasie,
l’inégalité d’héritage entre femmes et hommes, le problème de
l’alcool, etc. Qu’on le veuille ou non, tous ces problèmes font partie
de notre quotidien et, comme le cancer, sont en train de nous miner.
Tôt ou tard, il faut avoir le courage de les mettre sur la table, de
les explorer et de leur trouver la meilleure thérapie.

L’Islam de demain ne se construira pas avec son aile statique, bornée
et dogmatique, qui n’hésite devant aucun artifice pour imposer son
interprétation sectaire des Saintes Ecritures, mais avec son aile ouverte et
tolérante. Cette antinomie se retrouve chez les Oulemas (Savants) musulmans :
il y a ceux des Lumières, dont font partie les trois « A », à savoir Al-Fà rà bî,
Averroès et Avicenne, que je considère comme étant parmi mes Maîtres, et il
y a ceux qui, par leurs écrits, ont étouffé, à une époque ou à une
autre, l’imagination du peuple et ont contribué , largement, souvent avec la
complicité du pouvoir politique, à la décadence de la pensée
islamique : ceux-là , je préfère les ignorer !

HORCHANI Salah

26/01/2012 12:21 par ansina

L’héritage en islam est égalitaire seulement si on le prends comme un système complet, si on applique seulement cette règle alors c’est inégalitaire, sauf qu’il faut savoir que le mari doit reverser la moitié de ses biens à l’entretiens de sa famille, alors que la femme n’a pas cette obligation. Dans le monde moderne où la femme peut assurer financierement sa famille, on peut penser à l’abrogation d’une telle règle, même si je pense que la femme à tout intérêt à ne pas devoir donner la moitié de son argent au foyer.

Pour l’alcool, je ne vois pas en quoi c’est un "problème" dont les "jeunes souffrent" , ça me fais plus penser à un discours de la petite bourgeoisie dauphinoise qui veut pouvoir siroter son champagne sans se sentir mal : l’islam sur ce point est intransigeant : l’alcool est prohibé, tu peux en boire mais tu dois le savoir : ta religion te l’interdit.

Merci de ne pas confondre les rôles entre créatures et Créateur, et de ne pas façonner un DIeu de tes propres mains selon tes besoins du moment.

Pour le hijab, je ne le considère pas comme étant obligatoire mais comme étant recommandé, mais il n’est certainement pas anti islamique car on sait que l’entourage féminin du Prophète le portait (psl), je te recommande les travaux de Asma Lamrabet "Islam, Femmes, Universel" où elle démontre la véritable signification du hijab sans le rendre obligatoire alors qu’elle le porte.

26/01/2012 12:22 par un homme qui passe

@ansina
Je suis heureux que vous appréciiez Ibn Arabi. Je vais utiliser un langage simple proche du schéma juste pour vous expliquer ce que je veux dire par l’idéologie de la sociale démocratie. Et je ne fais pas cela parce que je sous-estime vos capacités intellectuelles. Loin de moi est cette idée. Avant de rentrer dans le vif de ce sujet, faisons quelques rappels de constats ou de données empiriques, c’est selon les déductions qu’on en tire. A) les créateurs de la pensées ou les porteurs de pensée comme les prophètes sont rares parce que l’homme est plus porté à la technique qu’à la pensée pour des raisons très évidentes et simples qui sont toutes liées à la nécessité de sa survie et au-delà , à dominer. Donc, dans le domaine de la pensée, les progrès sont longs. D’une part, par économie de l’effort qu’on préfère consacrée aux demandes immédiates et aux interpellations de notre réalité et d’autre part, par l’encombrement de tout ce qu’on a déjà acquis au sein de notre environnement cultuel et culturel. B) L’homme, s’il est prévenant et anticipateur, il reste qu’il a tendance à le faire plus pour ses intérêts propres ou plus au moins pour ceux de sa communauté la plus proche que pour toute la communauté à laquelle il s’identifie avec des sentiments souvent contradictoires. De ces deux constats qui n’ont pas la prétention de tout résumé mais seulement de fixer quelques idées, venons en à notre sujet. Le schéma qui avait toujours dominé dans les sociétés dites civilises est le suivant : le maître, le contremaître et l’esclave. On peut associer au maitre un grand nombre de désignations au moins toutes celles attachées à ceux qui vivent de ce qu’ils détiennent comme biens et autres et non pas de leur travail. Au contremaitre, les désignations qui sont attachées à tous ceux qui servent les intérêts des maîtres de façons multiples sans en être eux-mêmes des détenteurs de biens ou bien le sont en partie mais pas suffisamment pour jouer aux maîtres. A l’esclave, les désignations qui sont attachées à tous ceux qui n’en possèdent rien d’autre à part quelques futilités ou quelques biens qui répondent à peine à quelques uns de leurs besoins et qui, pour vivre, doivent vendre leur travail sous forme de savoirs multiples ou de simple énergie physique. A notre époque, ce schéma s’est beaucoup sophistiqué par son extension devenue planétaire et par l’introduction de la machine qui est rentrée en rapport avec le moindre de nos gestes au point de constituer une véritable barrière entre nous et le reste de la nature au même temps qu’elle est rentrée en concurrence avec nous tout en nous soutenant jusque dans l’air que nous respirons. C’est dans ce grand magma que la pensée est malaxée et est reproduite par recyclage de ce qui existe déjà avec plus aux moins de satisfaction. Avec ses quelques indications, je crois avoir situé les marges des conflits, les lieux des fixations des idées et ce qui fait dire à la même pensée une chose et son contraire. A chaque situation de crise, c’est l’idéologie du contremaitre qui se fait valoir parce qu’il se pose en réconciliateur entre le maître et son esclave, et finit par trahir l’esclave au profit du maître. C’est cela l’idéologie de la sociale démocratie, nom qu’on lui avait donnée seulement vers les débuts des 19 siècles et est intimement lié au contexte de l’époque sur laquelle je ne peux pas m’attarder. Un pays aussi peut s’ériger en maitre et va essayer de mettre les autres pays en esclavage en s’appuyant sur des contremaitres locaux qui seront les gouvernements qu’il mettra en place. C’est ce qui s’appelle l’impérialisme ou le néocolonialisme. Ceci est une explication très, très modeste. Alors approfondissez votre réflexion sur l’islam et vous verrez que beaucoup a été fait pour qu’il soit vidé de son sens profond. Un jour, peut-être, je vous parlerai des liens qui existent entre les frères musulmans et la sociale démocratie. Beaucoup de choses paraissant différentes ne le sont pas et pas du tout parfois.

26/01/2012 20:14 par ansina

Merci pour l’explication mais je sais ce qu’est la sociale démocratie, que je préfère approfondir avec la théorie de la dépendance.

Je n’ai jamais considéré les frères musulmans comme des révolutionnaires marxistes, mais ils portent en eux quelque chose de spécifique qui va (aller ?) en rupture avec le colonialisme en voulant recrée une civilisation différente de celle qu’à imposé l’impérialisme occidentale. On peut trouver des défauts et donner des bons points, de la même manière, les courants communistes dans le monde arabe si ils sont intéressant d’un point de vue économique ou sociale, ils ne constituent pas une rupture avec le colonialisme ou l’héritage colonial comme le font généralement les islamistes, d’où leurs succès à mon avis.

Ce que j’attends, l’ "idéal" serait un mouvement de rupture avec l’héritage coloniale à référent islamique, tout en ayant une théorie économique égalitaire. Mais qui part de ses propres forces, et ses propres critiques sociales (ibn Hazm) plutôt que de reprendre des penseurs qui sont spécifique à un temps à et un lieu (marx engels lenine) sans être bien sûr inintéressant.

27/01/2012 09:52 par un homme qui passe

@ANSINA
Je crois qu’on a assez abusé de cette espace et de la gentillesse de LGS. Si vous voulez poursuivre cette réflexion et que ça vous dérange pas pour n’importe qu’elle raison, voici mon adresse email : Dromatoch@yahoo.ca

28/01/2012 01:30 par ansina

C’est gentil à vous mais puisque vous avez clos la discussion , c’est à vous de la continuer ; )

voici mon mail : islamansina@gmail.com

28/01/2012 12:09 par ânerie

les courants communistes dans le monde arabe si ils sont intéressant d’un point de vue économique ou sociale, ils ne constituent pas une rupture avec le colonialisme ou l’héritage colonial comme le font généralement les islamistes,

Ah, bon… C’est seulement à Cuba, alors, que les courants communistes sont anticolonialistes, mais pas dans le monde arabe …Bien qu’opposés à « l’exploitation de l’homme par l’homme », bien que tolérant toutes les religions, là , ils le sont, il faut CROIRE… Alors que ne l’est pas la religiosité de l’Islam, comme disent les créateurs d’Al Qaeda et de sa « mouvance ».

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