Tunisie : « Moi, mon père est ministre, je te tue et tu ne peux rien me faire » !

Les étudiantes O…Z… et E…S… ont été chargées par le Professeur Tahar Othman d’effectuer un travail de recherche en commun dans le cadre d’un Master II du Département de Physique de la Faculté des Sciences de Tunis (FST). Lors de l’exposé de ce travail, le 13/02/2012, le Professeur responsable s’est rendu compte que ledit travail a été effectué, principalement, par O…Z…, ce qui l’a amené à adresser ses vifs compliments à O…Z…et ses vives critiques à E…S… A la sortie de l’épreuve d’examen, E…S…, furieuse, s’est adressée à O…Z…, en lui disant : « un instant, mon copain va venir et tu vas voir ce qu’il va te faire ». Et, effectivement, après que E…S… ait téléphoné par son portable, O…Z… a vu débarquer un costaud grand gaillard (qui s’est révélé, plus tard, portant le prénom de Oussama) qui l’a agressée verbalement et, violemment, physiquement (elle qui est toute menue, j’ai fait sa connaissance suite à l’agression qu’elle a subie ), en lui criant « Moi, mon père est ministre, je te tue et tu ne peux rien me faire » et en la tabassant jusqu’à l’évanouissement, tabassage qui l’a affectée de divers traumatismes, au vu des certificats médicaux qu’elle a présentés.

Les faits décrits ci-dessus se réfèrent au Rapport (et à ses Pièces Jointes) que O…Z… a remis, le 15/02/2012, au Doyen de la FST. Le reste des événements est décrit sur le Lien suivant :

http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?t=520&a=31463&temp=3&lang

Il convient de souligner que Mohamed Lamine Chakhari, le Ministre-Papa de l’agresseur (Ministre de l’Industrie et Professeur à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis) a tout fait pour étouffer l’affaire, jusqu’à essayer d’influencer le Doyen de la FST afin que ce dernier persuade O…Z…de ne pas porter plainte. Il convient de souligner, aussi, l’efficacité et le professionnalisme des enquêteurs : chapeau bas pour notre Police et pour notre Garde Nationale, dans cette Affaire. Il convient de souligner, enfin, que le Ministre en question est membre du Parti Islamiste Tunisien Ennahdha au pouvoir.

Salah HORCHANI

Professeur à la Faculté des Sciences de Tunis

COMMENTAIRES  

07/06/2012 07:53 par babelouest

J’espère que le ministre démissionnera. Mais j’en doute. Quant à E... S... elle n’est sans doute pas près de se voir décerner le Master convoité.

07/06/2012 09:20 par Salah HORCHANI

Témoignage d’Ons Zoghlami, victime d’Oussama Chakhari
(Article en français et Vidéo en arabe)

http://www.businessnews.com.tn/Tunisie---T%C3%A9moignage-de-Ons-Bellagi-Zoghlami,-victime-de-Oussama-Chakhari-(vid%C3%A9o),520,31496,3

Salah HORCHANI

07/06/2012 22:38 par Salah HORCHANI

Le Ministre-Papa va de mal en pis !

Le Ministre-Papa de l’agresseur «  a rendu visite à l’école préparatoire ENIT ce lundi, le jour du démarrage du concours national et où son (autre) fils passe ledit concours ! Il a fait son petit tour dans les classes, ce qui est strictement interdit ».

« Le quotidien tunisien de langue arabe Attounissya, rapporte ce jeudi 7 juin 2012, que le ministre de l’industrie Lamine Chakhari aurait rendu une visite impromptue au lycée secondaire où son autre fils passait le Baccalauréat » :

http://www.africanmanager.com/140991.html

Salah HORCHANI

10/06/2012 00:03 par Désabusé

Comme quoi les temps sont en train de changer en Tunisie. D’abord rien que par le fait de pouvoir publier cette information en Tunisie même et puis par le fait que la fonction du papa ministre n’a pas empêché le tribunal d’envoyer son rejeton en taule pour neuf mois fermes. Cependant l’incident indique aussi que certaines mentalités ont du mal à s’adapter au changement révolutionnaire. Celle du rejeton du ministre en premier lieu, puis celles des amnésiques qui continuent à glorifier Bourguiba. Du temps du despote Bourguiba et de son tombeur Ben Ali, non seulement la justice n’aurait jamais eu son mot à dire mais la dépêche n’aurait jamais pu être publiée en Tunisie. En ce qui concerne le légendaire Bourguiba, je rappellerais qu’il avait sa sinistre Impasse de l’Obscurité, proche de l’Avenue Bab B’nat à Tunis où ses services secrets soumettaient les opposants à d’horribles tortures qui duraient toute une nuit avant de les égorger comme des moutons au petit matin pour ensuite dissoudre les corps dans des bains d’acide à moins qu’ils ne fussent dépecés comme dans un abattoir. Ensuite les quartiers étaient placés dans des sacs en jute qui quittaient les lieux à dos d’ânes. Les habitants du quartier se rappellent encore avec effroi le sang qui dégoulinait des sacs, laissant derrière lui une traînée rouge sur le sol. Lire le livre de l’ancien agent des services secrets Tunisiens, Béchir Turki : "Ben Ali le Ripou". Cependant certains Tunisiens ont tendance à oublier les crimes sordides de Bourguiba qui avait à ses ordres un gang de tueurs pour éliminer ses adversaires même à l’étranger comme ce fut le cas de l’opposant Salah Ben Youssef dans un hôtel de Francfort en Allemagne. Mais les amnésiques se plaisent à véhiculer de Bourguiba la légende d’un père de la nation et du bâtisseur d’un état moderne, comme si les états modernes se bâtissaient par le truchement d’un parti unique, de fraude électorale, d’un régime policier implacable, d’exécutions sommaires, de torture et du pouvoir absolu confié à un président à vie. Mais certains Tunisiens pensent que la nation a besoin d’un héros, même s’il faut pour cela falsifier l’histoire. Ce qui explique que l’avenue principale de Tunis porte encore le nom de... Bourguiba.

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