Une fin de campagne présidentielle plombée par les scandales en Colombie

AFP

Relents de narcotrafic et soupçons d’espionnage : la campagne présidentielle en Colombie a basculé dans une série de scandales, le chef de l’Etat Juan Manuel Santos dénonçant une volonté de nuire au processus de paix avec les FARC.

A moins de trois semaines du premier tour, prévu le 25 mai, les règlements de comptes s’enchaînent entre M. Santos, en lice pour un second mandat de quatre ans, et son principal rival, Oscar Ivan Zuluaga, chef de file des opposants aux négociations avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

La première bombe a explosé avec la démission du principal conseiller du président de centre-droit, le publicitaire vénézuélien Juan Rendon, accusé d’avoir perçu 12 millions de dollars de la mafia pour organiser une reddition de barons de la drogue, ce qu’il nie.

En pleine remontée dans les sondages, qui le placent toutefois encore derrière le chef de l’Etat (19% contre 27% des intentions de vote), M. Zuluaga a aussitôt exigé de son adversaire "une réponse immédiate à un fait aussi grave".

Poulain de l’ancien président conservateur Alvaro Uribe (2002-2010), cet ancien ministre de l’Economie avait jusqu’ici concentré sa campagne sur la "trahison" supposée de M. Santos envers son charismatique prédécesseur pour avoir ouvert le dialogue avec la rébellion marxiste, la plus ancienne d’Amérique latine avec près d’un demi-siècle d’existence.

Mais deux jours plus tard, nouveau rebondissement sur le mode de l’arroseur-arrosé : la justice démantèle une officine d’espionnage des courriels présidentiels animé par un des soutiens de campagne de M. Zuluaga, qui a condamné par avance "toute activité illégale".

Le procureur général, Luis Eduardo Montealegre, a publiquement affirmé que cette cellule visait à "interférer dans le processus de paix". Le suspect, un ingénieur, a été placé mercredi en détention provisoire.

"Fin de campagne totalement sale"

A son tour, le président Santos a fustigé ceux qui tentent de "saboter le processus de paix à travers des interceptions illégales" et "déstabiliser les institutions du pays".

En début d’année, un scandale similaire avait déjà atteint certains secteurs de l’armée, accusés d’avoir installé pour le camp "uribiste" une cellule d’espionnage des délégués du gouvernement et des Farc aux négociations de paix, qui se déroulent depuis novembre 2012 à Cuba.

"C’est une fin de campagne totalement sale, viscérale, avec des échanges de calomnies. Ce n’est pas un phénomène nouveau mais cela n’avait pas eu autant d’ampleur auparavant", affirme Fernando Giraldo, politologue à l’Université Javeriana de Bogota, dans un entretien à l’AFP.

Ces récents éclats tranchent avec le début de la campagne, restée relativement discrète sur le terrain comme dans les médias. L’unique débat présidentiel, qui devait être organisée par une université, a même été purement et simplement annulé il y a quelques jours.

Ce durcissement illustre le différend profond autour du processus de paix avec les Farc, thème obsessionnel de la campagne, qui est devenu depuis l’ouverture des négociations un "affrontement personnel entre M. Santos et M. Uribe", selon M. Giraldo.

Un duel, par candidat interposé, qui est aussi, poursuit cet observateur de la vie politique, une "confrontation entre deux mondes" : le "monde urbain" du président et le "monde rural" de son prédécesseur, qui correspond aux "secteurs les plus radicaux".

"Les candidats ont malheureusement décidé de ne pas débattre sur le fond de leurs propositions, et c’est pourquoi la campagne se termine de cette manière, avec des accusations et des vengeances. Tout ce qui intéresse le moins les électeurs ", conclut le politologue.

 http://www.directmatin.fr/monde/2014-05-07/une-fin-de-campagne-presidentielle-plombee-par-les-scandales-en-colombie-6767

COMMENTAIRES  

17/05/2014 14:10 par Jaime_Bateman

Et face à l’oligarchie, aux impérialistes et à leurs marionnettes, l’armée du peuple célèbre ses 50 années de lutte avec une saveur particulière puisque enfin le gouvernement aura été amené à la négociation et que l’on peut désormais envisager l’avenir avec espoir pour la Colombie.

http://www.pazfarc-ep.org/index.php/articulos/debe-saber/1900-farc-ep-lanzan-nueva-cancion-rap.html

18/05/2014 15:58 par Emilio

Bof , l avenir dans un monde de neos cons corrompus au max , d eliminer tout ceux qui derangent ou qui vivent la ou il ne devraient plus.. ou existe- elle cette paix neo liberale ¿ la pax dans un KO .
Selon le coordinateur de l Onu en Colombie, le retrait annonce de la Farc du narcotrafic devrait faire baisser la production de cocaine surtout , de 70 %.. ou de 0 pour certains intervenants de LGS puisque la Farc ne participerait pas au narco trafic ( d apres les videos you tube ) . A se demander pourquoi perdre autant de temps a traiter le sujet a la Havanne ¿

Jaime , simpliste ton com ..quand meme

L oligarchie , laquelle ? celle de Uribe avec ses 3 candidats en lisse , Zuluaga l official , Martha Lucia Ramirez du parti conservador et de l alianza verde de Peneloco .. des futurs ministres puisque pas presidentiables. Ou bien l oligarque Santos qui par decret a offert 40% de la Colombie en exploitation miniere et 80% de ce 40% aux multinationales- plus destructeur tu meures .. Uribe le voulait, Santos l a fait .

Piedad Cordoba du parti liberal en dynastie familale maintenant, proche de la Farc et destituee pour cette fausse vraie raison.. qui appelle a oublie le paro agrario , nouvelle greve paysanne .. pour ne pas destabiliser le pays et favoriser ainisi l election de Santos… Petro destitue de maire de Bogota puis restitue par Santos en echange du soutien de Petro pour l election presidentielle, maire de gauche officielle, qui en retour soutient maintenant Santos a sa reelection .. La Farc qui prefererait voir un Santos oligarque president qu un Uribe oligarque president … ce qui signifierait un probable aneantissement de cette guerilla et de l Eln (si les US le voulait .. por supuesto).
Et pendant tout ce remue menage de fauteuil douillet bogotano , le TLC continue de detruire la paysannerie . La Farc qui se proclame armee du peuple… qu en pense les 6 millions de deplaçes ? Et tous les nouveaux qui viennent par milliers grossirent les villes deja surpeuplees … les paramilitaires aussi se sont demobilises – il parait- ce sont devenus les bacrims par jeu de vocabulaire d Uribe , des bandes criminelles illegales cette fois , mais qui continuent comme avant .. et pour les memes buts et avec les memes commandements et complicites …
La paix des cimetieres sans doute .. trop d interets de pillages en jeu pour y croire.. mais quoi d autres ¿ esperer un moins pire c est deja beaucoup dans ce monde de chaos.

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