Lorsque le journaliste Ivan Rioufol affirme le 27 mars 2012 à la télévision lors de l’émission ce soir ou jamais que « le tueur de Toulouse serait né comme un monstre », il faut donc se demander si le « nouveau chien de garde du président via le figaro » ne serait pas un adepte de cette idéologie : La naissance d’un enfant(surtout s’il est musulman et veut de la viande hallal dès son premier cri) est potentiellement celle d’un ennemi intérieur.
C’est avec la loi Perben du 9 septembre 2002 que tout va basculer : désormais la possibilité de garde à vue, dont les termes de la loi considère comme « une retenue » est possible à partir de dix ans, âge qui devrait être aussi désormais celle de la majorité pénale. C’est un débat qui touche la politique française, entre autre la démolition de l’ordonnance de 1945 concernant le droit des mineurs.
Cette loi démontre que malgré le fait que l’enfant et l’adolescent soient tous deux mineurs et sont en pleine construction de leur personnalité, ils ne bénéficient pas d’une politique privilégiant l’éducation, la prévention mais sont désormais confrontés à la répression. Après la création de l’ennemi intérieur dit « l’internaute », désormais l’ennemi intérieur s’oriente vers l’enfant, l’adolescent.
Dans un monde où la naissance demeure encore un libre choix, devrions-nous dans notre pays subir à l’extrême, une politique chinoise de limitation des naissances ? Car, les enfants tous susceptibles d’être des adolescents sont tous potentiellement des ennemis intérieurs. Après que l’enfant soit devenu un adolescent, il doit être suivi en tant qu’étudiant. Alors en 2008, on crée un fichier afin de répertorier les élèves informatiquement, qui comme tout fichier peut être utilisé à d’autres fins. Ce fichier permet en effet de contrôler l’absentéisme des élèves pour supprimer les allocations familiales mais la ligue des droits de l’homme s’indigne car elle affirme qu’il permet aussi de contrôler le flux migratoire.
Un autre ficher intitulé « base identifiant national des élèves » permet d’attribuer à chaque élève un numéro qui le suivra durant toute sa scolarité. Ce fichier permet d’obtenir des informations sur tous les élèves scolarisés dans le privé, le public ou même à domicile. Des associations et encore la ligue des droits de l’homme s’indignent aussi car on ne sait pas réellement ce que contiennent ces fichiers.
L’approche française ira jusqu’à créer la loi du 7 mars 2007 dite « la loi relative à la prévention de la délinquance » qui permet de ficher les élèves dès la maternelle pour identifier leur origine et leur langue.
Les Français ont-ils besoins de subir un fichage dès la maternelle ? Rappelons-nous que le Président Nicolas Sarkozy lors d’un discours après son investiture en 2007 affirma qu’il est essentiel de déceler les signes de la délinquance dès l’âge de trois ans. La France n’est pas pionnière dans ce domaine, l’inspiration du Président Français lui viendra de la Grande Bretagne.
En Grande Bretagne, le terrorisme est poursuivi dès la crèche. Un journaliste anglais qui a voulu rester anonyme affirme qu’un policier aurait affirmé que « Détecter dès le plus jeune âge d’éventuels risques de radicalisations islamiste, c’est la mission confiée par les autorités britanniques à des policiers spécialisés dans la lutte contre le terrorisme…ils visitent les crèches pour identifier une radicalisation islamiste qui pourrait intervenir dès l’âge de quatre ans (1) ».
Le comble viendra de la Ministre de l’intérieur Britannique qui affirmera qu’un enfant de sept ans aurait été victime d’un endoctrinement islamiste et que neuf musulmans sur dix âgés de 15 à 25 ans seraient victimes de ce programme islamiste. Le bilan du Royaume- Uni en termes d’emprisonnement d’enfants est le pire d’Europe. On enferme les jeunes dès l’âge de dix ans. Les Nations Unies en 2003 se sont indignées de la situation des enfants en prison au Royaume- Uni.
Si nous devions considérer un enfant dès la maternelle comme un sujet susceptible de devenir un ennemi intérieur, quel avenir réservons-nous à l’humanité si ce n’est un monde où la politique de la peur heurte l’enfant dès son plus jeune âge ?
Sommes-nous des monstres pour infliger à des enfants la présence de policier à l’école républicaine, « le savoir est une arme » est ici à prendre au premier degré pour l’enfant concerné.
Alors, non, monsieur Ivan Rioufol, personne ne naît terroriste, mais on le devient mais par contre vous êtes sûrement né imbécile, je vous l’accorde.
Sayid, un citoyen du monde
(1) Serge Quadruppani, La politique de la peur, éditions seuil, 2001, page 85
