RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
18 
Crever en paix, à l’air pur et en zone humide.

Tir de barrage

LGS a reçu cet article qui est un commentaire paru dans l’édition du 25/11/14 du mensuel Bastille-République-Nations.

Nous le soumettons au débat, en complément de ceux que nous avons publiés sur le sujet et qui se distinguaient par une autre approche.
LGS

Le projet de barrage qui devait être édifié à Sivens (Tarn) est suspendu après la mort d’un jeune manifestant, consécutive à un tir de grenade par les forces de gendarmerie.

Le décès d’un homme impose la retenue. Valide-t-il pour autant la cause que celui-ci entendait défendre ?
Le projet de barrage qui devait être édifié à Sivens (Tarn) est suspendu après la mort d’un jeune manifestant, consécutive à un tir de grenade par les forces de gendarmerie.

Le décès d’un homme impose la retenue. Valide-t-il pour autant la cause que celui-ci entendait défendre ?

Suffit-il désormais d’exciper d’un martyr pour gagner une bataille ? Et si, par malheur, les ouvriers de Florange ou de Good Year avaient déploré une victime dans leurs rangs, les pouvoirs publics eussent-ils organisé dare-dare le sauvetage de leurs usines respectives ?

On en doute, tant l’émotion médiatique semble à géométrie variable. Et tant pis pour les habitants pro-barrage qui ont défilé par milliers à Albi le 15 novembre. L’empathie ne paraît décidément pas analogue, selon que l’on défend l’environnement ou son outil de travail. Si les sanglots n’ont pas manqué pour Rémi Fraisse, on cherche en vain les larmes publiques quand un agriculteur, qui n’arrive plus à vivre de son labeur, met fin à ses jours. Ce qui se produit dans le pays une fois tous les deux jours. Ainsi va la France officielle de 2014 : on honore plus celui qui se consacre à la défense des renoncules que celui qui travaille à nourrir la population.

Le propos n’est ici nullement d’évaluer la pertinence de Sivens en particulier. Mais de pointer un constat : le barrage a vu se dresser contre lui les mêmes opposants que ceux qui tentent de faire capoter ici l’aéroport de Notre-Dame des Landes, là la ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin, ou, en tous lieux, la prospection de gaz de schiste.

Chaque dossier en lui-même peut être bon ou mauvais, en fonction des besoins et du contexte. Mais tel n’est nullement le souci des militants environnementalistes (et l’on n’évoque pas ici les « casseurs » cagoulés) qui courent d’un bout à l’autre de l’Hexagone (voire viennent de plus loin), dès lors qu’une « zone humide », une fleur sauvage, ou une adorable bestiole sont à préserver. Et ils ne manquent jamais de solliciter l’appui de la Commission européenne. Cette dernière vient d’ailleurs obligeamment d’entamer une enquête sur place, et pourrait déclencher incessamment une procédure d’infraction contre la France, sur la base de deux directives de protection de l’environnement.

Précisément, le cri de ralliement des activistes est, dans tous les cas de figure : « on doit respecter et défendre la nature ». Le pire est qu’aujourd’hui, une telle assertion paraît raisonnable, voire « évidente ». Or elle signe en réalité la quintessence d’une formidable régression anthropologique. Ce « prière de laisser la nature dans l’état où vous l’avez trouvée » réfère à un « âge d’or » où l’homme aurait vécu « en harmonie avec la nature » ; ou bien appelle de ses vœux un tel horizon. C’est pourtant le propre des sociétés humaines que de relever les défis infinis de la connaissance, de la maîtrise, et de la transformation de la matière.

Au tamis des pressions idéologiques environnementales actuelles, quel grand projet d’équipement de ce dernier demi-siècle aurait pu être réalisé ? Ni les centrales nucléaires, évidemment, ni probablement aucun barrage hydroélectrique, ni aucune extraction minière, ni l’aéroport de Roissy, ni une ligne TGV… Depuis quelques semaines, la pression idéologique monte sous forme d’un véritable tir de barrage. Se multiplient ainsi articles, tribunes, reportages, documentaires et interviews qui nous le répètent à satiété : il nous faut vivre plus sobrement, plus lentement, et abandonner nos rêves criminels de croissance.

En réalité, même si les dirigeants nationaux et de l’UE continuent de jurer qu’ils vont œuvrer pour ranimer l’activité économique, ils savent pertinemment – parce qu’ils en sont responsables – que le système est devenu incapable de générer une croissance significative, et ne continue à enrichir les oligarques que par l’économie financière, prédatrice d’emplois industriels et agricoles.

Dès lors, ledit système secrète une idéologie qui tourne cette incapacité en ode à l’ascétisme (« l’être plutôt que l’avoir »), et, dans une ruse digne d’Orwell, nomme cette régression progrès. Cerise (bio) sur le gâteau, il fait scander cette admirable mélodie par ceux qui se croient ses adversaires.

Sidérurgistes de Florange et agriculteurs du Tarn pourront donc crever en paix : à l’air pur et en zone humide.

VANESSA IKONOMOFF, journaliste à BRN.
Source : BRN. Information et abonnements : www.brn-presse.fr

»» article
URL de cet article 27591
  

LA TYRANNIE DU BIEN VIEILLIR
Martz Didier, Michel Billé
La tyrannie du Bien Vieillir, voilà bien un paradoxe ! Il faut être un peu iconoclaste pour aller s’en prendre à une si belle idée, qui fait si largement consensus : « bien vieillir ». Bien vieillir, qui pourrait être contre ? Qui ne le souhaiterait pas pour soi-même et pour autrui ? Qui oserait affirmer préférer vieillir mal ? C’est que le désir de bien vieillir de chacun sans trop d’inconvénients est devenu un slogan qui anime les cercles politiques, court dans les maisons de retraite, envahit les (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

C’est très dur d’être libre lorsqu’on est acheté et vendu sur le marché. Bien sûr, ne leur dites jamais qu’ils ne sont pas libres, parce qu’alors ils vont se mettre à tuer et estropier pour prouver qu’ils le sont. Pour sûr, ils vont vous parler, et parler, et parler encore de droits individuels. Mais lorsqu’ils voient un individu libre, ça leur fout les jetons.

Jack Nicholson, dans le film "Easy Rider"

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.