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Thème : Bresil

Retour sur Terre en transe de Glauber Rocha

Maxime-JRCF
« Pays en transe, cinéma en transe. » Glauber Rocha in Esthétique de la faim Terre en transe sort en salle au Brésil en 1967, soit trois ans après le coup d’Etat militaire fasciste supervisé par les États-Unis, qui aboutira en 1968 à l’adoption de l’Acte Institutionnel numéro 5, qui prévoit un renforcement extrême des forces répressives brésiliennes et un accroissement de la militarisation du pays. Le film est alors censuré. Mais il tient aujourd’hui, avec son réalisateur marxiste Glauber Rocha, une grande place dans la culture nationale. Ce dernier fascine, à juste titre, pour l’apport théorique qu’il a fourni au cinéma moderne (on pourrait résumer grossièrement le cinéma moderne comme l’ensemble des films anti-hollywoodiens ayant été réalisés à partir de la fin des années 50, regroupés dans des « Nouvelles Vagues », des mouvements cinématographiques propres à chaque pays - au Brésil elle porte le nom de « Cinema Novo » - et qui portent l’espoir d’une issue révolutionnaire à la déliquescence, notamment dans le « (...) Lire la suite »

Brésil : victoire à la Pyrrhus ou défaite stratégique ?

Quantum BIRD

Les élections fédérales viennent de s’achever au Brésil et le résultat – malgré les hésitations du militantisme "de gauche" – a été au rendez-vous : Lula a été élu président pour la troisième fois. L’ex-président a battu Bolsonaro avec une marge d’environ 1 %, dans un ensemble de près de 100 millions de votes utiles.

Le profond discrédit accumulé au niveau national et international par Bolsonaro, à la tête d'un mandat chaotique, réduisant le Brésil à un nain géopolitique, marqué par des crimes, des excès, la corruption, la perte de contrôle sur l'économie, la privatisation de ressources stratégiques et une myriade d'événements incroyablement bizarres auraient suggéré, selon la logique la plus simple, un raz de marée pour Lula, dès le premier tour. [Les sondages d'opinion n'ont jamais indiqué que cela se produirait, mais les instituts de recherche ne sont pas du tout fiables au Brésil, alors laissons de côté les pseudo-informations provenant de ces sondages.] La "gauche" n'a pas su imposer à Bolsonaro, et à son mythique "bolsonarisme" – imbécillisme serait un terme plus approprié – une défaite nette et définitive. Dans les lignes qui suivent, j'examine quelques-uns des facteurs conjoncturels et les perspectives d'exercice de la présidence par Lula. Militantisme euphorique et "woke" : la sixième colonne brésilienne Lors (...) Lire la suite »
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La disparition de Dom Phillips et Bruno Pereira marque un basculement dans la guerre contre l’Amazonie

Eliane BRUM

Le journaliste Dom Phillips et le chercheur Bruno Pereira ont disparu depuis une semaine en Amazonie, probablement assassinés. Pour l’écrivaine Eliane Brum, « ils sont les toutes dernières victimes de la guerre menée par Bolsonaro contre la forêt ».

Tôt, le lundi matin du 6 juin, j’ai été surprise par un message sur WhatsApp. On me demandait si Tom Phillips, le correspondant du Guardian au Brésil, était porté disparu dans la vallée de Javari, l’une des régions les plus dangereuses de l’Amazonie. Mon mari, Jonathan Watts, qui est rédacteur en chef de la rubrique environnement du journal britannique, vit en Amazonie avec moi. Tom, qui était chez lui à Rio de Janeiro, a rapidement répondu au téléphone. Si ce n’était pas Tom, qui avait alors disparu ? Nous avons immédiatement pensé à Dom Phillips. Eliane Brum est une écrivaine brésilienne, primée à de nombreuses reprises. Elle est également chroniqueuse pour la quotidien espagnol El País et britannique The Guardian. Elle vit à Altamira, au coeur de l'État du Pará, dans la forêt amazonienne. La différence d’une lettre à peine dans les noms de deux journalistes qui écrivent pour Le Guardian au Brésil prête souvent à confusion. Dom est un gars adorable, excellent journaliste, reporter expérimenté et responsable. (...) Lire la suite »

Brésil, danger immédiat

Présidents, ministres, députés et personnalités du monde entier tirent la sonnette d’alarme avant l’insurrection du 7 septembre au Brésil.

Nous, élus et dirigeants du monde entier, tirons la sonnette d’alarme : le 7 septembre 2021, une insurrection mettra en danger la démocratie au Brésil. En ce moment même, le président Jair Bolsonaro et ses alliés – parmi lesquels les groupes suprématistes blancs, la Police militaire et des fonctionnaires à tous les niveaux du gouvernement – se préparent à une marche nationale contre la Cour suprême et le Congrès le 7 septembre, renforçant ainsi les craintes d’un coup d’Etat dans la troisième plus grande démocratie du monde. Ces dernières semaines, le président Bolsonaro a intensifié ses attaques contre les institutions démocratiques. Le 10 août, il a dirigé un défilé militaire sans précédent dans la capitale Brasilia et ses alliés au Congrès ont tenté d’imposer des réformes radicales du système électoral du pays, largement considéré comme l’un des plus fiables au monde. Bolsonaro et son gouvernement ont – à plusieurs reprises – menacé d’annuler les élections présidentielles de 2022 si le Congrès n’approuvait pas ces (...) Lire la suite »

Brésil : les municipalités comptant jusqu’à 20 000 habitants ont connu 503% d’augmentation moyenne des décès

Raquel LOPES
Avec des périodes d'épidémie différentes, les municipalités comptant jusqu'à 20 000 habitants, initialement peu touchées par Covid-19, ont connu une explosion de cas au cours du second semestre et ont enregistré un pourcentage d'augmentation des décès plus élevé au cours de cette période. Une enquête menée par le journal la Folha de São Paulo (datée du 9 anvier 2021) montre que si le pourcentage de décès au Brésil a augmenté de 227 % au cours du second semestre par rapport au premier, dans les 3 797 municipalités comptant jusqu'à 20 000 habitants, l'augmentation moyenne a été de 503 %. Le nouveau coronavirus a déjà atteint toutes les municipalités brésiliennes et a fait plus de 200 000 morts dans le pays. Les données révèlent également que plus la population de la municipalité est petite, plus cette croissance est importante. Dans les villes de moins de 5 000 habitants, l'augmentation a été de 850 %, dans celles de 5 à 10 000, de 603 %, et dans celles de 10 à 20 000, de 434 %. Malgré cette augmentation, il (...) Lire la suite »

Brésil : les ONG et l’industrie agroalimentaire s’allient pour envoyer à Bolsonaro des mesures contre la déforestation

André Borges

Une coalition de 230 organisations et entreprises a envoyé au gouvernement fédéral six propositions pour contenir la destruction de l'Amazonie ; les mesures comprennent un contrôle accru et l'adoption de critères socio-environnementaux pour l'obtention de financements.

BRASILIA - Une coalition de 230 organisations et entreprises liées aux domaines de l'environnement et de l'agroalimentaire a envoyé au gouvernement fédéral un ensemble de six propositions pour mettre fin à la déforestation qui détruit l'Amazonie. Le document, auquel le journal Estadão a eu un accès exclusif, a été envoyé au président Jair Bolsonaro et au vice-président Hamilton Mourão, outre les ministères de l'agriculture, de l'environnement, de l'économie et des sciences et technologies. Les propositions sont également parvenues aux dirigeants et aux parlementaires de la Chambre et du Sénat, du Parlement européen et des ambassades des pays européens. La Coalition brésilienne pour le climat, les forêts et l'agriculture rassemble des noms du domaine de l'environnement tels que WWF Brasil, WRI Brasil, TNC, Imazon et l'Institut de recherche environnementale de l'Amazonie (Ipam). Du côté des entreprises de l'agroalimentaire et de l'industrie, on trouve des sociétés telles que JBS, Klabin, Marfrig, Amaggi, (...) Lire la suite »

Brésil : les luttes paysannes et l’utopie possible

Carolina MOTOKI

La violence doit être considérée comme systémique : elle est nécessaire à l'expansion de l'agro-industrie et des projets d'extraction. La violence est nécessaire à l'expansion du capitalisme. Et s'il y a de la violence, il y a aussi de la résistance.

Quand cette conférence a été prononcée dans le cadre de l'atelier de la Commission Pastorale de la Terre (CPT) au Forum Populaire de la Nature (juin 2020 NDT), 200 familles qui travaillent et produisent de la nourriture sur les terres ensanglantées du massacre de Pau D'Arco auraient pu être expulsées la semaine suivante (En 2017, neuf travailleurs et un ouvrier ont été torturés et assassinés par la police civile et militaire dans la zone de la ferme Santa Lucia, revendiquée par la famille Babinski dans le sud du Pará). La Cour de [la municipalité de] Rédemption avait accordé une injonction de reprise de possession à exécuter en pleine quarantaine. Le juge du tribunal agraire de Marabá a suspendu la décision tant que dure le danger de contamination par le nouveau coronavirus. Le massacre de Pau D'Arco fait partie des chiffres recueillis dans le cadre du très important travail de documentation sur les conflits sur le terrain que la CPT mène depuis le milieu des années 80. Chaque année, une brochure est (...) Lire la suite »

Brésil : la pandémie est dans les mains d’un génocidaire, déclare la leader indigène Avelin Buniaca

Eleanora de LUCENA, Rodolfo LUCENA
"La pandémie est venue renforcer le plan génocidaire que ce (dé)gouvernement avait déjà mis en œuvre depuis que Bolsonaro a parlé de ne pas délimiter le moindre pouce de terre pour les peuples indigènes", explique Avelin Buniacá Kambiwá, leader indigène qui travaille dans le Minas Gerais. Originaire du Pernambouc, où vit toujours une partie de son peuple, la professeure de sociologie milite au sein du Comité du Minas Gerais d'Appui aux Causes Indigènes (Comitê Mineiro de Apoio às Causas Indígenas), où elle développe un travail de solidarité avec les familles et dénonce les agressions subies par les Indiens, en ville et à la campagne. Dans une interview accordée à Tutaméia, elle a rappelé un discours du président Bolsonaro qui, quelques jours après son élection, a déclaré : "En ce qui me concerne, la démarcation des terres indigènes, c'est fini. Il l'avait déjà annoncé avant même de se présenter aux élections présidentielles : "Il n'y aura pas un centimètre carré de terre délimité." C'est pourquoi Avelin Kambiwá (...) Lire la suite »

Brésil : l’incroyable histoire des patriotes qui voulaient un revolver et qui se sont retrouvés sans riz*

Henrique RODRIGUES
Le sac de cinq kilos de riz a atteint 25 reals (5 euros). Avec cela, le président de l'association des supermarchés a conseillé aux Brésiliens de manger des macaronis. L'insignifiante bouteille d'huile de soja, qui était autrefois un adjuvant commun dans les rayons des magasins et des gondoles, jouit aujourd'hui d'un statut de célébrité et est vendue pour huit reals. C'est tellement étrange qu'on verra bientôt les vendeurs de petits patés se mettre à vendre du jus de pâté. Le dollar, qui était jusqu'à récemment le passeport pour la consommation de biens importés, a explosé à 5,61 reals ces dernières semaines. Le peuple blagueur et sans complaisance, qui a maudit pour douze générations Dilma Rousseff lorsque le billet vert atteignait les 4,05 réals, regarde passivement la monnaie brésilienne fondre, tandis qu'il traque les dangereux communistes imaginaires et réclame à grands cris de la chloroquine contre le virus chinois. Il n'est pas nécessaire de trop continuer cette prose, ni d'énumérer la (...) Lire la suite »

La sainteté politique dérangeante de Dom Pedro Casaldliga (Brazil247)

Roberto Malvezzi
La sainteté politique de Casaldáliga, dans sa dimension environnementale, sociale et économique, trouve ses racines dans l'Église primitive. Il ne s'agit pas de donner ponctuellement de la nourriture ou des vêtements à une personne pauvre, mais de rompre avec les injustices structurelles d'une société et de créer un autre type de société. C'est pourquoi il était un théologien, un mystique, un pasteur et un prophète de la lignée des chrétiens libertaires. La vie de Casaldaliga s'inscrit dans le cadre plus large de l'annonce de Jésus, c'est-à-dire la justice et la miséricorde (Matthieu 23:23). Au début, Pedro était un mystique, mais un mystique politique. C'est lui qui amena la catégorie spirituelle de la "nuit noire" du monde subjectif de Thérèse d'Avila et de Jean de la Croix vers la dimension sociale : "la longue nuit noire du néolibéralisme". Et il cherchait le petit matin de cette longue nuit. Ensuite, Pedro était un révolutionnaire convaincu et explicite. Il soutena la révolution nicaraguayenne et (...) Lire la suite »
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