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Thème : Consommation
Scènes de la vie quotidienne...

Vivre le Venezuela

Thierry DERONNE

Une main est posée à plat sur la table. L’autre glisse du haut en bas, l’index appuyé sur la liste comme de peur qu’un nom s’envole. Hector, militant chaviste, a trop souvent entendu la plainte de celle ou celui à qui on a pris la place dans la file de distribution du gaz. « Souvent on passe une journée à tout expliquer aux gens, puis ils oublient et il faut tout recommencer ».

Un des grands problèmes, selon lui, ce ne sont pas les militants de droite qui depuis 2017 font alliance avec la pègre pour allumer, de préférence la nuit, les incendies que les satellites du monde entier transformeront « live » en révolte populaire. C’est l’absence prolongée des cadres du Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV) et l’inaction de certains fonctionnaires gouvernementaux. Surtout en ce mois de janvier 2019 où le secteur privé a augmenté les prix au-delà du supportable pour créer le chaos et empêcher Nicolas Maduro d’assumer le verdict des urnes. A chaque augmentation du salaire décrétée par le président a répondu une hausse des prix, mais celle-ci a passé toute mesure. Des réponses ! Des réponses ! Geler les prix des aliments ! Face aux plaintes populaires, le formateur de la commune Jesus Garcia a lâché un jour : « Moi au moins je suis ici, avec vous ». D’où la valeur de « thermomètre » de la réunion sur les services (voir épisode précédent) qui se tient ce soir dans le secteur El Rosario, (...) Lire la suite »

Pour une nouvelle alliance entre animaux, éleveurs et mangeurs !

Paul ARIES, Josef ZISYADIS, Jean ZIEGLER, Carlo PETRINI

L’année 2018 commence par un double signal.
La famine menace à nouveau presque un milliard d’humain.
Nous ne pourrons nourrir 8 et bientôt 10 milliards d’humains que si nous choisissons d’avancer vers une alimentation bonne, saine et juste, ce qui suppose déjà de nous prémunir de deux dangers relatifs à notre alimentation carnée.

Le premier danger serait de nous laisser imposer une alimentation toujours plus carnée, le second danger serait d’accepter les viandes artificielles issues des biotechnologies. Nous refusons ces deux aspects d’un même productivisme. Nous faisons, au contraire, le pari qu’il est possible de manger certes moins de viandes mais meilleures, car garantissant le bien-être animal, de bonnes conditions de travail aux éleveurs, aux salariés des abattoirs, et, le maximum de plaisir, de partage et de santé aux mangeurs. Une alimentation moins carnée La viande représente environ 50 % de notre impact sur l’environnement au titre de notre alimentation alors que son apport en nutriments est infiniment plus faible : le taux de transformation des calories végétales en calories animales est de 4 pour 1 pour la production de porc et de poulet et de 11 pour 1 pour le bœuf et le mouton. Toutes les viandes n’ont pas le même bilan carbone : il faudrait au regard de ce seul critère préférer le poulet au porc, le porc (...) Lire la suite »
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C’est Noël, alors consommez !

Jean-Marc GARDES
Ça revient !… à l'approche de Noël, avec ces vitrines qui s'illuminent, les prospectus publicitaires qui débordent des boîtes aux lettres, les particuliers qui reprennent les injonctions en enguirlandant de lumières clignotantes incitatives, un balcon d'appartement, une demeure de maison, un jardin… Consommez, consommez, consommez ! Achetez, achetez, puisque le bonheur est dans la consommation. Achetez, consommez, soyez heureux, répandez le bonheur autour de vous. C'est facile : nos magasins sont maintenant ouverts tous les dimanches… Signe des temps ? Autour de moi je vois de plus en plus de gens horripilés à l'approche des fêtes de fin d'année par cette commercialisation à outrance, ce travestissement, cette prise de contrôle par les marchands de ce qui devrait être un autre temps et non leur vengeance ; le maximum de leur chiffre d'affaires. Où sont nos problèmes ? A quoi – à qui – cela sert-il de les occulter ce douzième mois de l'année avec ce prétexte-là, comme ils le sont, avec d'autres (...) Lire la suite »
Jetez vite les petits pots vides afin que, plus tard, vos enfants, lisant les étiquettes, ne vous envoient pas sans remord dans une maison de retraite pourrie

Comment ne pas empoisonner les bébés

Vincent MORET

Si vous avez (ou avez eu) des enfants, vous leur avez fait manger (ou vous le faites) de la bouillie en petits pots en verre. Et vous aviez trois bonnes raisons :

La confiance : la réglementation ne rigole pas avec la nourriture des bébés. La préparation (chauffer le pot au bain-marie) est simple. Le prix ne ruine pas les ménages. Or voici que déferle la vague écolo avec des informations nouvelles, avec des kyrielles d’associations qui enquêtent, analysent et nous démontrent qu’on creuse la tombe de nos petiots avec les dents qu’ils n’ont pas encore. Changer nos habitudes ? Oui, mais, le temps qui manque, le prix d’une alimentation saine, le savoir-faire culinaire ? C’est ici qu’intervient Frédéric Vivas qui, dans un petit livre intitulé « La marmite des marmots », propose aux parents d’enfants de 4 à 9 mois, douze recettes (1) faciles à réaliser en dix minutes chacune, pour quelques dizaines de centimes et avec des produits bios et savoureux. Frédéric Vivas est ethnologue, psychologue, également diplômé de l’Ecole Hôtelière de Toulouse. Il enseigne les Sciences Humaines et Sociales aux travailleurs sociaux. Il anime des ateliers cuisine. Il a co-écrit : « Du (...) Lire la suite »

Quand la Chine était l’avenir du capitalisme

VILA

Depuis des mois, les places boursières chinoises s’effondrent. Près de 2 700 milliards d’euros évaporés en trois semaines. Un énorme krach à la hauteur de la bulle financière qui a été nourrie par la spéculation immobilière.

En 2013, pour « relancer » l’économie chinoise, le gouvernement, sous l’égide du président Xi Jinping, a mené plusieurs réformes visant à libéraliser le secteur financier. Très vite, l’euphorie boursière s’est répandue. On a assisté à un afflux massif de titres de crédit, alimentés par un torrent de liquidités, en raison des nombreux assouplissements monétaires de la Banque centrale et d’un appel massif des investisseurs à ce type d’emprunts. Ce qui s’est traduit par la suite par une explosion des marchés d’actions, en déconnexion flagrante avec l’économie réelle. La Bourse de Shanghai, par exemple, s’est envolée de 150% au cours des douze derniers mois. Or, à l’inverse des places occidentales, l’écrasante majorité des investisseurs des Bourses chinoises sont des particuliers, s’étant endettés pour investir. C'est donc pire que les subprimes car ceux ci étaient au moins adossé sur de l'immobilier et pas sur du capital fictif pour parapher Marx. Tous les signaux économiques montrent donc que la fête est finie et que la (...) Lire la suite »

La société de consommation est une ordure !

Capitaine Martin

« Au moyen de la télévi­si­on, le cent­re s’est as­si­milé tout le pays, qui était his­to­ri­que­ment très différencié et très riche en cul­tu­res ori­gi­na­les. Une gran­de œuvre de nor­ma­li­sa­ti­on par­fai­te­ment au­then­tique et réelle est com­mencée et comme je le di­sais, elle a imposé ses modèles : des modèles vou­lus par la nou­vel­le clas­se in­dus­tri­el­le, qui ne se con­tente plus d’un « homme qui con­som­me » mais qui prétend par sur­croît que d’au­tres idéolo­gies que celle de la con­som­ma­ti­on sont in­ad­mis­si­bles. C’est un hédonisme néo-laïque, aveuglément ou­blieux de toute val­eur hu­ma­nis­te et aveuglément étran­ger aux sci­en­ces hu­mai­nes ».

Ainsi s’exprimait Pier Paolo Pasolini dans un texte paru le 9 décembre 1973 dans la quotidien italien Corriere della Sera sous le titre original « sfida ai dirigenti della televisione » (défi aux dirigeants de la télévision). Le boom économique et la généralisation de la télévision dans la diffusion des informations, de la publicité et des idées ont permis la transformation du prolétariat et des masses en petite bourgeoisie parce que, toujours selon Pasolini, cette dernière peut se permettre, à la différence du prolétariat, quelques menus extras une foi les dépenses vitales assurées. En clair, elle peut rêver de consommer. Mais cet acte qui pousse à dépenser son argent, à acheter, à être complice et partisan de l’idéologie dominante de la consommation, est-ce un acte libre ? Absolument pas ! Le concept selon lequel individu n’achète pas pour ses besoins réels, mais pour des besoins « provoqués », est d’ailleurs une des notions de base du marketing. La critique de la consommation de la part des plus grands (...) Lire la suite »

Continuité

Pierre LEVY

Le suspense aura été modérément insoutenable. Le 29 avril, moyennant quelques aménagements cosmétiques, l’Assemblée nationale a finalement adoubé ledit « plan de stabilité » triennal que chaque pays est dans l’obligation de transmettre annuellement à Bruxelles.

Les honorables parlementaires étaient du reste simplement consultés ; il appartiendra en revanche à la Commission puis au Conseil européens de corriger la copie, d’ici fin juin. Des députés de l’opposition n’ont pas caché qu’ils approuveraient la feuille de route soumise par Manuel Valls. Et pour cause : le seul regret que la droite puisse manifester est de ne pas avoir osé aller aussi loin en matière d’austérité lorsqu’elle était aux manettes – 50 milliards de coupes budgétaires, c’est littéralement sans précédent. Quant aux élus socialistes récalcitrants, on comprend mal leurs états d’âme sur un programme qui avait été précisément exposé trois semaines auparavant, lorsque le chef du gouvernement avait obtenu sans anicroche la confiance. Ledit programme était du reste directement issu des orientations énoncées le 14 janvier par le chef de l’Etat. Qui n’avait fait, alors, que se situer dans la continuité de son action depuis mai 2012 – certes en l’accélérant. Cette action n’était elle-même que le prolongement des (...) Lire la suite »

À propos de l’ouverture des magasins le dimanche

Résistance

Le pouvoir d’achat des ménages ne dépend pas de l’horaire d’ouverture des commerces ; c’est une valeur fixe. Mais la répartition de cette valeur entre les commerces dépend étroitement des plages horaires d’ouverture.

On voit donc que les commerces qui souhaitent ouvrir le dimanche demandent benoîtement à ce que leurs revenus augmentent… au détriment de ceux qui ne peuvent pas ouvrir. L’ouverture du dimanche favorise donc la concentration du capital. Chacun a à faire son choix : être pour ou contre l’ouverture le dimanche, c’est être pour ou contre la concentration du capital ! Prenons l’exemple de Bricorama. La célèbre chaîne de magasins de bricolage, qui n’a pas le droit d’ouvrir le dimanche en région parisienne, conteste que ses concurrents, Leroy-Merlin et Castorama, puissent le faire. L’affaire va en justice, et Bricorama perd ! Surprise ? Eh bien pas vraiment ! Il suffit de comparer les chiffres d’affaires : Bricorama : 732 millions d’euros ; Leroy-Merlin : 5,5 millards ; Castorama : 3,3 milliards ! Il est clair que pour la justice aussi, l’ouverture du dimanche est une question de concentration du capital… et elle est pour ! Mais ces questions d’ouverture du dimanche ont un autre volet, syndical celui-là, (...) Lire la suite »
Le "buen vivir" ou "Sumak Kawsay" en quechua et "Suma Qamana" en aymara : un "nouveau" paradigme de pensée et de civilisation.

Le concept andin de "buen vivir" et "l’écosocialisme"

Jean ORTIZ

L’humanité est aujourd’hui confrontée à une crise globale, d’une ampleur telle qu’elle met désormais en danger la vie même de l’espèce humaine et des écosystèmes. En Amérique latine, après l’effondrement du "Mur de Berlin", et les années noires (1990) du "Consensus de Washington", la faillite du néolibéralisme a accéléré la recherche d’alternatives "post-néolibérales". C’est tout naturellement que les notions de "buen vivir", d’"éco-socialisme" ont pris corps et consistance, même si elles ne sont pas toutes récentes.

Dans les années 1970-1980, en Amazonie brésilienne, le leader des "seringueiros", Chico Mendez, dénonçait déjà le capitalisme prédateur de l'homme et de l'environnement ; il cherchait des solutions alternatives. Le "buen vivir" ou "Sumak Kawsay" en quechua et "Suma Qamana" en aymara, présenté comme un "nouveau" paradigme communautaire de pensée, de civilisation, est l'une d'elles. Ce "concept fondateur" andin, né de siècles de résistances indiennes, de revendications identitaires, cet appel à "reconstruire la vision de communauté des cultures ancestrales" commence à essaimer. Il est étroitement lié à l'"ayllu", la forme communautaire aymara d'organisation de la vie. Dans la cosmovision aymara, "suma" correspond à "plénitude", "sublime", "magnifique", et "qamana" à "vivre", "vivre ensemble". En quechua "sumak" peut se traduire par "plénitude", "sublime", "beau", et "kawsay par "vie", "être en étant". La reconnaissance actuelle du bien-fondé, de l'originalité, de ces propositions indigènes, de ces (...) Lire la suite »

Un autre mode de production est possible

Robert BIBEAU

La dernière trouvaille du conférencier des « Solidarités », un habitué de ces messes et festivals convivial de la société civile (sic), s’appelle étrangement l’« économie extractive », larcin théorique commis à l’encontre d’un universitaire de renom faisant recette dans ces cercles rocambolesques ; concept qu’il a probablement extrait de la somme d’« économie discursive et contemplative » de François d’Assise.

Produire pour se reproduire – le « Mode de production » Récemment j’ai participé au « Festival des Solidarités » [www.facebook.com/journal.alternatives]. Il est convenu, depuis que le système d’économie politique impérialiste dérape et s’enfonce inexorablement dans une crise systémique, de montrer du doigt les causes de cette déconfiture économique, politique et écologique. Quand on pointe ainsi du doigt les causes profondes de cet effondrement les activistes écologistes regardent le doigt et conviennent qu’il représente effectivement les motifs plausibles de la surexploitation de la Terre-mère-nourricière par le travail ouvrier. La dernière trouvaille du conférencier des « Solidarités », un habitué de ces messes et festivals convivial de la société civile (sic), s’appelle étrangement l’« économie extractive », larcin théorique commis à l’encontre d’un universitaire de renom faisant recette dans ces cercles rocambolesques ; concept qu’il a probablement extrait de la somme d’« économie discursive et contemplative » (...) Lire la suite »
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